La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Comme les autres secteurs de la vie nationale, la Culture va passer l’année 2015 sous la Transition conduite par le trio Kafando-Zida-SY.
Le budget alloué à la culture qui depuis 1960 n’a jamais atteint 3% (sauf erreur) a connu une baisse significative entrainant pour 2015 une baisse des ambitions ainsi la suspension de plusieurs projets et programme. Et cela au moment où elle est un secteur prioritaire dans la SCAAD.
Afin que la phrase de l’année 2014 qui est « Plus rien ne sera comme avant », ne soit que de vains mots alignés pour faire plaisir à la rue, nous osons déclamer cette vision.
Au sortir de cette transition, qu’il soit permit d’espérer qu’au plus haut sommet de l’Etat, la culture cesse d’être considérée comme un secteur à la périphérie du développement mais plutôt comme un secteur qui doit être aussi au centre du développement. Cela dissuadera peut être certains (ce n’est pas nécessaire de citer de noms) de considérer la Culture comme un secteur non producteur de recettes. On verra alors par exemple, une dotation budgétaire nationale qui peut aller au-delà de 0,3% jusque-là servi depuis 5 ans et aussi des exemples forts venant des plus hautes autorités en terme de comportements culturels : habillements, visites de sites culturels, habitudes alimentaires lors des grandes cérémonies.
Au sortir de cette transition, qu’il soit permit d’espérer un cadre convenable de travail pour le ministère de la Culture et du Tourisme où les agents qui y seraient tous ou majoritairement regroupés, entrent et sortent fièrement, et ont envie de faire visiter leur bureau « culturellement » habillés à leurs collègues fonctionnaires.
Au sortir de cette transition, qu’il soit permit d’espérer que des dispositions seront prises pour que désormais, le personnel de la culture qui est formé à l’Enam soit de plus en plus, de véritables gestionnaires de la chose culturelle et non des administrateurs généraux sans un véritable savoir-faire pratique. Et que ce personnel sache qu’en faisant désormais, effectivement huit heures de travail par jour et non huit heures au travail ponctuées d’interminables pauses dans les kiosques dits de Lamentation, il contribuera énormément à une meilleure considération de la culture par bon nombre de Burkinabé
Au sortir de cette transition, qu’il soit permit d’espérer que le ministère de la Culture et du Tourisme s’équipera en petit matériel de projection (ne serait-ce que de deux vidéo projecteurs et d’une unité de sonorisation) pour améliorer ses séances de communication. Au passage, nous nourrissons l’espoir que ses directions seront dotées de ces indispensables outils appelés ordinateurs où on aura réfléchi sur les moyens de les protéger (virus) parce que la connexion à Internet ne sera plus un luxe comme ailleurs.
Au sortir de cette transition, qu’il soit permit d’espérer que le ministre de la Culture et du Tourisme ou ses plus proches collaborateurs n’organiseront plus d’activités dans les hôtels qui ne sont pas construits selon les normes ni payent les taxes ou ne déclarent pas ses fiches de statistiques ; que ces autorités « culturelles » ne présideront plus les cérémonies aux dénominations plus outre-mer que nationales.
Au sortir de cette transition, qu’il soit permit d’espérer que le ministère de la Culture et du Tourisme arrivera à se déconcentrer au maximum en ayant 13 véritables Directeurs régionaux, 45 directeurs provinciaux et pourquoi pas des directeurs dans toutes les communes du pays. Cela permettra sans doute de désengorger les directions générales et centrales de Ouagadougou, surpeuplées d’agents qui visiblement peinent à se trouver des occupations.
Des visions, il y en a certainement plusieurs.
Celle-ci est notre modeste contribution pour que, plus rien ne soit comme avant !
Lassina Simporé
Archéologue
Gestionnaire de patrimoine culturel immobilier
Vos commentaires
1. Le 11 février 2015 à 08:02, par Yara Jacob En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Qu’il en soit ainsi et même mieux que ça, pour le développement culturel de notre cher Faso
2. Le 11 février 2015 à 08:31, par Lembourou En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
VIVEMENT QUE TU SOITS ENTENDU
3. Le 11 février 2015 à 12:46, par alvin En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Merci,DR Simpore. Pour un pays comme BF, il est impératif de mettre l’accent sur notre culture pour pouvoir développer tous ce qu’on a comme potentiel. Malheureusement le ministère de la culture est le parent pauvre de tous les ministère au BF. Les directions régionales fonctionnement avec moins d’un million de FCFA/an.Et avec sa, on veut des résultats. Vivement que les autorités de la transition se penchent sur le secteur de la culture, car aucun pays occidental ne va financé notre culture,si culturellement nous sommes fort, on ne peut plus nous dicté notre façon de faire,manger,habillé, cultivé, et faire le commerce. Au BF on n’a même pas une identité musicale, au Mali ils ont le manding, en cote-d’Ivoire le zouglou, au Sénégal le m’bala, et au BF on a quoi ? Rien, si ce n’est quelques vedettes qui peine a se faire une place dans les hit-parades sous régionaux. C’est triste. Retenez ceci : ’la culture c’est ce qui nous reste lorsqu’on a tout perdu’.
4. Le 11 février 2015 à 15:12, par BAYALA Emmanauel En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Je suis vous soutiens Docteur et je souhaite que ce message tombe dans les bonnes oreilles. Il est temps que la culture soit vue avec plus d’attention, plus de sérieux. Même le strict minimum manque ; quels résultats auront-nous. Les occidentaux sont très en avance sur nous parce qu’ils accordent une grande place à leur culture. Nous sommes de loin culturellement plus riches qu’eux mais regardons-nous !
Vivement que votre message soit pris au sérieux !
5. Le 11 février 2015 à 16:52, par TAPS En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Merci Dr. Beaucoup de gens refusent de comprendre que le vrai développement d’un peuple passe par sa culture. Je suis indigné quand on me dit que la culture est inscrite comme une priorité dans la SCADD alors que le budget du Ministère de la culture ne vaut même pas 1/200ème du budget national. Montez sur la lune ou je ne sais où et revenez ; tant que le Burkinabé ne sera pas vraiment burkinabé, aucun développement ne sera possible
6. Le 13 février 2015 à 00:38, par Barkbiiga En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Qu’il en soit ainsi !! Amen !
A tout ce commentaire élogieux, qu’il me soit permis d’ajouter ceci : l’un des problèmes du Ministere de la culture reside en la nomination de certains responsables soit disant "éclairés" du style "universitaire" mais qui au fond n’ont aucun sens de la déontologie administrative et qui considère leurs collaborateurs comme leurs "étudiants écervelés"... J’ai cru avoir entendu d’une personnalité dont je préfère taire le nom par respect, que "plus rien ne sera comme avant"...
He oui, mon education m’a toujours appris que la valeur d’un responsable s’apprécie également au regard de sa capacité à trouver des solutions aux problèmes pour lesquels il a été nommé ou désigné, plutot que de s’appesantir sur les difficultés qu’il endure et que personne n’ignore.
En tant qu’acteur du secteur de la culture, j’ai foi au Ministre appelé affectueusement entre nous JCD (Jean Claude DIOMA) et son SG O.D pour leur engagement en faveur des secteurs de la culture et du tourisme et je reste convaincu qu’avec eux PLUS RIEN NE SERA COMME AVANT au MCT.
Trop de pleurnichements et de grincements de dents ...plutot que de s’absenter du bureau a d’autres fins, il est temps de se mettre tous au TRAVAIL !!!!!
Que Dieu bénisse le Burkina Faso et le Ministère de la Culture et du Tourisme !!!
7. Le 1er mars 2015 à 23:20, par Populo En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
lorsqu’une personne tombe, la sagesse africaine enseigne qu’elle regarde plus ce qui l’a fait tomber et moins là où elle est tombée. De ce point de vu le problème de la culture au Faso ne semble t-il pas provenir moins de certains "responsables soit disant "éclairés" du style "universitaire" ?
Au cas où ces responsables sont effectivement des "soit disant éclairés", quid des responsables du ministère de la culture qui les ont sollicité.
Soyons lucides ; évitons la politique de l’autruche ! Affrontons les vrais problèmes ! Et surtout reconnaissons la contribution des responsables allochtones !
Je concède aussi que nul n’est prophète chez soi.
8. Le 1er septembre 2015 à 14:34, par Sanga En réponse à : La vision du Dr Lassina Simporé pour la Culture au Faso en cette année de Transition
Merci Dr pour cette réflexion combien importante. le secteur culturel est confronté à de sérieux problèmes que mettent à mal son développement. le premier de ces problèmes est l’État. industriellement nous ne sommes pas à la hauteur. c’est donc culturellement que nous pourrons nous faire respecter.
" tant qu’on se prendra pour ce qu’on n’est pas, on va courir dans tous les sens mais on ne fera pas un seul pas" Kery James