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Malnutrition et sécurité alimentaire dans le Centre-Ouest : L’ambassadeur d’Allemagne fait le constat de leur financement

Publié le mardi 3 février 2015 à 06h00min

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Malnutrition et sécurité alimentaire dans le Centre-Ouest : L’ambassadeur d’Allemagne fait le constat de leur financement

Ekoulkoala, Kyon et Godyr dans la commune de Réo, province du Sanguié ont reçu la visite de l’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne au Burkina Faso le jeudi 29 janvier 2015. Satisfait de la mise en œuvre des projets de lutte contre la malnutrition à Kyon, l’insécurité alimentaire à Ekoulkoala et l’enregistrement des naissances à Godyr, le diplomate allemand a promis d’autres appuis financiers.

L’initiative de cette visite de terrain par l’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne au Burkina Faso Pohl Dietrich, est du Programme alimentaire mondial (PAM). Le Gouvernement à travers ce programme, bénéficie d’un accompagnement financier de l’Allemagne, l’un des principaux bailleurs de fonds. En 2013, grâce au soutien financier, ce sont plus d’une centaine de personnes (hommes comme femmes) qui ont reçu un financement pour réaliser des projets d’aménagement de bas- fonds et de récupération de terres dégradées.

Sont de ces bénéficiaires Bationo Badona, père de 13 enfants. Il a confié que le projet lui a permis de mieux se réaliser l’année dernière. « J’ai cultivé du chou que j’ai pu vendre à des centaines de milliers francs CFA en 2014. Cette année, j’ai mis en terre de l’oignon que je pourrai vendre, après la récolte, à plus de 250 000FCFA », dit-il avec satisfaction. Ces périmètres aménagés selon les bénéficiaires sont exploités autant en saison pluvieuse qu’en saison sèche. Le seul obstacle qui puisse renverser définitivement l’oisiveté est l’insuffisance de fumure organique, le retard pluviométrique dont ils font face pour mener à bien leur activité.

Suzanne Kando, mère de 7 enfants est tout aussi heureuse d’avoir bénéficié de ce projet. De 75 000FCFA en 2014, elle compte encaisser 125 000FCFA dans la vente des aubergines qu’elle a semées. Son souhait à elle est de pouvoir agrandir son périmètre, chose qui lui permettrait d’améliorer son quotidien. De belles réalisations dans le village d’Ekoulkoala, grâce à l’accompagnement financier du PAM qui a contribué à hauteur de 8 820 000FCFA pour 1266 bénéficiaires. Selon le représentant du PAM au Burkina Faso, Jean Charles Dei, ces fonds sont redistribués en liquidité aux bénéficiaires en saison sèche pour les inciter à prendre part à des travaux communautaires tels que l’aménagement des bas-fonds et de périmètres maraichers. L’Etat intervient en leur octroyant des intrants agricoles. Cette synergie d’action contribue à mieux renforcer la résilience des ménages et à de réduire les risques liés aux catastrophes. A en croire le représentant, le village de Kyon donne satisfaction en ce que les populations sont animées d’une grande volonté et d’une détermination à lutter contre l’insécurité alimentaire.

Dans la région du centre-ouest la prévalence de la malnutrition aiguë est passée de 12.8% en 2012 à de 8.5% en 2014 chez les enfants de moins de 5 ans.. Un résultat que le médecin chef du Centre de santé et de promotion (CSPS) Mahamadi Tassambedo, met sur le compte de l’intervention du PAM grâce au soutien financier de l’Allemagne. Ce jeudi 29 janvier, le centre de santé a accueilli plus d’une centaine de mères, venues dire « merci » à leurs bienfaiteurs. Une visite des locaux et des enfants malnutris a permis aux ambassadeurs de mesurer la nécessité des activités qui contribuent à un meilleur dépistage et une prise en charge précoce de la malnutrition.

Le CSPS de Kyon, fort de 4 agents de santé, couvre quatre villages et deux hameaux de culture pour une population de 16 500 personnes. En 2014, le Centre a pris en charge 542 enfants de moins de 5 ans et 75 femmes enceintes et allaitantes souffrant de la malnutrition modérée avec un taux de réhabilitation nutritionnelle de 79%. Si les résultats sont probants, force est cependant de constater que le Centre, soutient le médecin chef de district, fait face à des ruptures de stock qui entrainent très souvent des rechutes par moments. Un constat partagé par le représentant du PAM qui explique que l’enveloppe du projet n’est plus conséquente. « Nous avons à peine mobilisé la moitié des fonds qui étaient prévus pour le programme. Heureusement que l’Allemagne est intervenue à un moment difficile entre juillet et aout où nous faisions face à la rupture de stock dans le pipeline », dit-il. L’Allemagne a donc mis à la disposition du PAM un montant de 2,6 millions de Dollars qui a permis de réactiver les activités. A en entendre Jean Charles Dei, le plan initial du programme était d’assister trois régions dans le pays pour la malnutrition aigüe modérée.

Le Programme alimentaire mondiale a dû revoir à la baisse ses ambitions par manque de ressources. « Avec l’accompagnement de l’Allemagne, il a pu réintégrer quatre régions et les résultats sont assez probants », rassure le représentant du PAM au Burkina. L’espoir est permis de rompre enfin avec la faim dans cette localité. La population selon le représentant du PAM mérite d’être accompagnée et le combat à mener serait de rompre avec ce cycle générationnel de la faim au sein des communautés rurales pour pouvoir donner un meilleur avenir à la génération future.
L’ambassadeur n’a pu dissimiler ses bonnes impressions sur le sens élevé de l’engagement des bénéficiaires des projets. Se félicitant d’avoir effectué ce déplacement vers les populations rurales pour toucher du doigt la réalité de leur quotidien, l’ambassadeur dit mesurer l’impact de leur coopération. Pour lui, l’insécurité alimentaire ne commence pas forcément avec les grandes catastrophes. « Elle peut commencer même dans les conditions normales de vie, comme c’est le cas de Kyon », dit-il.

L’engagement des communautés rurales à prendre en main leur destin est un signe encourageant, selon Dietrich Pohl qui donne la garantie que son pays continuera à travailler dans le sens des aides humanitaires. Les communautés rurales connaissent aujourd’hui un changement significatif et le PAM, foi de Jean-Charles Dei, continue à mobiliser des fonds auprès des bailleurs de fonds. Ils travailleront également en partenariat avec d’autres partenaires des Nations- Unies et la communauté internationale pour toujours venir en aide à ceux qui sont dans le besoin.
Notons que le PAM intervient dans les régions du Centre- Ouest, le Nord, le Centre-Nord, et le Sahel, Est, Centre-Est, Boucle du Mouhoun. La visite a pris fin à Godyr où l’ambassadeur a touché du doigt la mise en œuvre du projet Birth registration for all versus oblivion (Bravo) qui intervient dans l’enregistrement des naissances à même de permettre à chaque enfant d’avoir un acte de naissance.

Bassératou KINDO
LeFaso.net

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