LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

24e sommet de l’Union africaine : La paix et la sécurité plus que jamais au cœur des préoccupations

Publié le vendredi 30 janvier 2015 à 19h53min

PARTAGER :                          
24e sommet de l’Union africaine : La paix et la sécurité plus que jamais au cœur des préoccupations

La 24e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) s’est ouverte ce vendredi 30 janvier 2015 à Addis Abeba dans un contexte de recrudescence de la violence dans plusieurs parties du continent ; reléguant au second plan le thème même du présent sommet dédié à l’autonomisation des femmes.

Rarement une session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine ne s’était tenue dans un contexte de multiplication des foyers de conflit sur le continent que celle qui a débuté ce vendredi 30 janvier 2014 à Addis Abeba. En effet depuis quelques jours, les mauvaises nouvelles en provenance de nombreuses parties de l’Afrique n’ont cessé de se succéder.

Avec l’annonce d’attentats meurtriers à Tripoli, au Caire ; des tueries au Nigeria et des affrontements redoutés à l’est de la République démocratique du Congo. Les responsables désignés de ces actes attentatoires à la paix et la sécurité se nomment extrémistes-islamistes, Forces démocratiques de libération du Rwanda), Boko Haram. A ces situations de conflits armés, il convient d’ajouter le très redoutable virus Ebola qui continue de faire des morts au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone.

Pas surprenant donc que ces questions aient occupé une bonne partie des interventions des officiels au cours de la cérémonie d’ouverture de la présente session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, au détriment du thème même du sommet : « "Année de l’autonomisation des femmes et du développement de l’Afrique pour la concrétisation de l’Agenda 2063". Que ce soit le président en exercice sortant de l’UA, le mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, son successeur le zimbabwéen Robert Mugabé ou la présidente de la Commission de l’Organisation continentale, Nkosazana Dlamini-Zuma, pour ne citer que ces trois, ils ont tous appelé à un renforcement des actions contre les différentes menaces à la paix et à la sécurité en Afrique. Dans l’optique de mieux faire face aux problèmes, l’idée d’une force multinationale de plusieurs milliers d’hommes (7 500 hommes) fait son chemin.

Mugabé toujours égal à lui-même

A 91 ans, le nouveau président en exercice de l’Union, Robert Mugabé, n’a rien perdu de sa combativité sur la question de la libération des peuples d’Afrique et ceux des autres parties du monde face aux colonisateurs, lui qui a conduit son pays, le Zimbabwe, à l’indépendance en 1980. Pour lui, la libération de l’Afrique restera inachevée tant qu’une partie de son territoire sera toujours sous domination, à l’image du Sahara occidental, dont une partie demeure sous le joug du Maroc. Cette indépendance africaine, à entendre Mugabé, ne doit pas se limiter à la souveraineté politique. Les Africains doivent l’exercer aussi sur les immenses ressources dont regorge le continent. « Les ressources de l’Afrique appartiennent aux Africains et à personne d’autre », a martelé Mugabe. Et d’évoquer l’expérience de la réforme foncière dans son pays qui avait pour objectif principal de permettre aux Zimbabwéens d’accéder à la terre et de produire, et non de chasser le colonisateur britannique.

Et s’il y a quelqu’un sur lequel le président Zimbabwéen peut compter dans cette lutte pour l’indépendance totale de l’Afrique, à en juger par les interventions des uns et des autres, c’est bien Hifikepunye Pohamba dont c’était la dernière intervention en tant que président de son pays dans une session de chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. En effet, le président Namibien en fin de mandat s’est montré très solidaire du peuple sahraoui, rappelant la colonisation du Maroc qui est intervenue après le départ du colonisateur espagnol.

Les présidents Mugabé et Pohamba ont également exprimé leur soutien et solidarité aux peuples palestiniens toujours en lutte pour une reconnaissance plus accrue d’un Etat palestinien indépendant ayant comme capitale Jérusalem Est. Ce qui, naturellement, n’était pas pour déplaire au président palestinien, Mahmoud Selman Abbas qui a fait le déplacement d’Addis Abeba pour porter à la connaissance des dirigeants africains le message de paix de son peuple. Mahmoud Abbas assure que son pays a toujours privilégié et privilégie encore le dialogue dans la lutte pour l’accession à l’indépendance, réitérant sa main tendue à Israël pour la paix.

La transition burkinabè saluée

La question de la démocratie sur le continent a été évoquée à l’ouverture de cette 24e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. Plusieurs intervenants dont le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon ont appelé les dirigeants africains à respecter les aspirations de leurs peuples et à ne pas s’accrocher au pouvoir. Les présidents en exercice entrant et sortant de l’UA ont en revanche salué la gestion de la transition au Burkina Faso, rendant hommage aux acteurs burkinabè dont le président Michel Kafando, à la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Par ailleurs, pour revenir au thème du sommet, il convient de noter que l’année 2015 ne connaîtra pas seulement l’adoption de l’agenda 2063 en vue de la renaissance de l’Afrique ; conformément à la vision de l’Union africaine qui vise à « bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, soutenue et dirigée par ses propres citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale ». L’année 2015 s’annonce aussi cruciale pour les agendas des nations-unies. A savoir l’agenda post OMD (Objectifs du millénaire pour le développement), l’agenda sur le financement du développement durable et l’agenda sur le climat.

A écouter le secrétaire général de l’ONU Banki-Moon et le président de la 69e assemblée générale nations-unies Sam Kutesa qui se sont succédé à la tribune, l’adoption de ces agendas requiert une participation au plus haut niveau de l’Afrique de sorte que les préoccupations économiques et sociales des peuples africains soient prises en compte dans ces futurs référentiels des politiques et stratégies publiques en vue d’un mieux-être de l’humanité.

Grégoire B. Bazié, Envoyé spécial à Addis Abeba
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique