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« Il n’y a pas d’école de transition », dixit Dr Sékou Koureissy Condé

Publié le jeudi 29 janvier 2015 à 23h15min

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« Il n’y a pas d’école de transition », dixit Dr Sékou Koureissy  Condé

Le cabinet African Crisis Group, en partenariat avec l’ONG Res Publica a offert aux organisations de la société civile (OSC) burkinabè, un cadre de réflexion autour de la gestion de la transition en cours. A l’occasion, le Directeur exécutif dudit cabinet, Dr Sékou K. Condé, a justifié l’offre d’un tel cadre par le fait « qu’il n’y a pas d’école de transition » où se seraient formés ceux qui dirigent la transition politique au pays des Hommes intègres. C’était le jeudi 29 janvier 2015 à Ouagadougou.

Ce sont des représentants d’une soixantaine d’associations qui ont pris part à cette ‘’Journée de rencontre et de réflexion’’. Occasion pour eux de mettre sur la table des discussions, les questionnements - à même de plonger parfois dans des inquiétudes - qui entourent la conduite de la transition en cours. Des questionnements qui, à en croire Dr Sékou Condé, jalonnent d’ailleurs la gestion de toute transition politique. Et c’est en ayant conscience de tels questionnements, précise Dr Condé, que le cabinet African Crisis Group et l’ONG Res Publica sont venus demander aux Burkinabè : « comment vous allez par rapport à la gestion de la transition ? »

Cette démarche est mue par le souci de voir la transition burkinabè se passer « dans une atmosphère constructive, pacifique, mais surtout dans une atmosphère de dialogue ». Et des cadres d’échanges comme celui du jour offrent, foi de M. Condé, plus de chance au peuple burkinabè de réussir ce pari. Des cadres d’échanges qui, selon lui, s’imposent dans la mesure où « il n’y a pas d’école de transition » et que « personne » n’y est donc « préparé à l’avance ». Et d’ajouter, « lorsqu’on est engagé dans un processus de transition, on ne sait pas exactement quels sont les comportements, les attitudes liées à la vie en période de transition ».

Une belle initiative qu’il faut multiplier

Mais l’incidence de telles incertitudes pouvant être prévenue, ou à tout le moins allégée au moyen de réflexions préventivement constructives, la présente journée d’échanges avec les OSC burkinabè vient à point nommé. Il s’agit de permettre à celles-ci d’émettre leurs appréciations, leurs points de vue à la suite de communications sur des thématiques assez pertinentes, en l’occurrence « Transition démocratique au Burkina Faso : vision et synergie d’actions », « Société civile et transition démocratique : quelle dynamique post-insurrectionnelle ? », « Droits de l’Homme et processus démocratique au Burkina Faso ».

Ce cadre de réflexion est, de l’avis de Serges Bambara alias Smockey, porte-parole du mouvement Le Balai citoyen, « une belle initiative qu’il faut multiplier, parce que ça permet de toucher du doigt la réalité ». Du reste, les conclusions des échanges du présent cadre sont annoncées pour être consignées dans un « document final ». Un document qui, à en croire le Directeur exécutif de African Crisis Group, sera soumis à des instances internationales à même d’apporter les réponses appropriées aux besoins de la transition.
Mais déjà, Dr Condé trouve que le pays des Hommes intègres s’est affiché en bon exemple. En effet, précise-t-il, « Le Burkina Faso a donné un très bon exemple, en ne se précipitant pas vers des nominations et des désignations ; mais en veillant à ce que la Charte de la transition soit élaborée ; après la charte, à ce que les organes de la transition soient installés avec un président de la transition sur la base de la volonté de la société burkinabè et sur la base de la doctrine de l’Union africaine en la matière ».

Privilégier le bien commun dans l’intérêt supérieur de la Nation

Cette journée de réflexion, le Cardinal Philippe Ouédraogo l’a saisie pour livrer – par la voix de Francis Ilboudo – un message d’union aux OSC autour des impératifs de la transition. A celles-ci qui selon lui ont « contribué énormément à faire naître une jeunesse consciente qui est prête à lutter pour la réalisation des aspirations profondes et légitimes du peuple », le Cardinal a lancé une invite « à jouer un rôle de veille et de vigilance pour tirer sur la sonnette d’alarme quand il y a dérive au plan socio- politique ». Dans ce sens, après avoir relevé que notre pays est « dans un processus de transition qui est énormément observé de l’extérieur », Smockey, invitant ses camarades membres des OSC, a lancé, « Restons vigilants, restons alertes ; mettons aussi de la sagesse et du discernement pour que les choses avancent ».

En sus, les leaders d’OSC ont été invités par le Cardinal à former la jeunesse « à la lutte pacifique et à la culture de la non- violence », à « les sensibiliser à une participation massive aux prochaines élections ». Des élections que l’on souhaite « crédibles, transparentes, et acceptées de tous ».
Au-delà, le Cardinal dit exhorter les OSC non seulement à « promouvoir la paix, le dialogue », à « privilégier le bien commun dans l’intérêt supérieur de la Nation », mais aussi et surtout à s’unir « pour pousser le politique et l’armée et toutes les composantes de la population à s’engager résolument sur le chemin de la démocratie, du développement durable et d’une paix véritable ».

Réfléchir au bien- être des Burkinabè dans 25 ans

La dynamique telle que préconisée requiert sans doute d’autres cadres de réflexion. Et la voie à ces autres cadres se trouve ouverte avec la ‘’Journée de rencontre et de réflexion’’ de ce 29 janvier 2015. C’est du moins, l’annonce faite par Basile Darga, Coordonnateur de l’ONG Res publica qui a tenu à saluer la mobilisation du jour. Des cadres de réflexion qui, de l’avis de Jean Claude Perrin, co-fondateur du cabinet African Crisis Group, s’imposent parce qu’il est temps de commencer à réfléchir au bien- être des Burkinabè dans 25 ans et au-delà.

Signalons qu’African Crisis Group est un cabinet panafricain de conseil et d’études stratégiques à statut associatif, dont la vision se rapporte à la promotion - au sein des Etats africains et des organisations régionales africaines -de la culture de prévention en lieu et place d’une culture de réaction. Dans ce sens, il a opté de s’investir dans la consolidation de la paix à travers notamment l’évaluation et le suivi des crises, ainsi que de la bonne gouvernance en Afrique.
C’est un cabinet qui, à en croire son Directeur exécutif Dr Condé, a l’expérience des transitions en Afrique, pour avoir été « impliqué dans la gestion de plusieurs transitions ». Et dans le contexte actuel du Burkina Faso, il entend impulser à sa façon, une dynamique de concertation et de réflexion au sein de la société civile jugée « porteuse d’espérance et vecteur de changement ».

Fulbert Paré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2015 à 16:08, par Monique B. YARGA En réponse à : « Il n’y a pas d’école de transition », dixit Dr Sékou Koureissy Condé

    De tels cadres d’échanges sont de belles initiatives car c’est dans la concertation et le dialogue qu’on peut avancer ensemble vers des lendemains meilleurs pour notre patrie

  • Le 31 janvier 2015 à 08:54, par kabore andre En réponse à : « Il n’y a pas d’école de transition », dixit Dr Sékou Koureissy Condé

    Merci pour ce forum très participatif à la gestion des transitions en Afrique en général et au Burkina particulièrement dans une période de transition.
    il vaut mieux toujours prévenir que de guérir.
    depister un mal aussi rapidement et le soigner à temps nous dispense de séquelles graves .
    les africains restent soumises à une croissance démographique démesuré
    la bonne gouvernance impose une gestion rationnel des ressources non encore bien défini .
    A quand la fin des transition ?
    Longue vie a Africain Crisis Group

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