Il est prouvé que les ressources (agriculture, élevage, industrie, mer …) produites au monde suffiraient largement pour éradiquer la faim si nous savions bien et mieux partager ; si nous n’étions pas égoïstes, égocentriques, gourmands et insatiables. Pour des pays pauvres comme nous, le carburant (denrée vitale et indispensable pour tout) coûte plus cher que dans certains pays développés, ce qui déstabilise et déséquilibre énormément nos budgets nationaux et individuels ; or la solidarité, la vraie aurait permis d’alléger considérablement le fardeau de la facture pétrolière et partant de nous soulager en améliorant le pouvoir d’achat. Cette question des hydrocarbures m’a toujours préoccupé pour les raisons suivantes :
1-Aucun développement n’est possible sans énergie (lapalissade), c’est-à-dire, hydrocarbure et électricité souvent inter-liées)
2-je fus en 1982 membre de la commission nationale des hydrocarbures ; laquelle procédait une fois par semaine, soit le lundi avec les responsables de la Sehby (ancêtre de la Sonabhy), les marketers(BP, Texaco, mobil oïl , …) à l’évaluation des stocks et des besoins en vue des approvisionnements ; j’y représentais la RAN(chemins de fer)dont j’étais le chef d’agence Ouaga. Plus-tard j’ai aussi représenté pendant 6 ans la présidence du Faso au conseil d’administration de la Sonabhy (4 ans avec Souley Mohamed, DG et 2 ans avec Hubert Yaméogo, DG ).
En effet, la petite DIA, suite à la campagne « Because I am a girl » (parce que je suis une fille) de l’O.N.G Plan Burkina a initié une campagne de collecte de fonds pour acquérir des vélos au profit d’élèves nécessiteuses. Elle a pu récolter 1 950 000 F CFA pour l’acquisition de 60 vélos à raison de 32 500 F CFA l’unité qu’elle a offerts au Lycée Provincial de Boulsa, le 04/04/2013.
Dès le lendemain de la remise, j’avais décidé de partager mon admiration pour cet enfant, mais j’y avais renoncé.
Cependant certaines observations récentes de déficits criards de solidarité, de civisme, d’assistance et la montée de l’égoïsme me font revenir sur cet acte noble à bien des égards. Naturellement j’admire et j’ai toujours admiré les multiples actes de solidarité posés quotidiennement sans tambour ni trompette par les structures administratives, les associations, les confessions religieuses, les O.N.G, les fondations, les clubs services (Lions club, Rotary club... les volontaires étrangers et nationaux), la coopération décentralisée, les individus, etc.
La solidarité ne se décrète pas, elle n’est pas ponctuelle mais permanente ni un mot, ni un mot d’ordre, ni une directive, ni un slogan, mais un comportement qui exige sacrifice, tolérance, courtoisie, humilité, condescendance, proximité. Quand on la pratique, on sait éviter de frustrer inutilement et de faire de la méchanceté gratuite qui peuvent conduire à des drames. Confère situation actuelle de notre pays.
Dans le cadre de nos activités Rotarienne (Rotary Club), nous avions initié dans les années 95, 96 et 97 à Bobo (je fus président du Rotary Club de Bobo) trois concours qui mettaient en compétition les services de santé entre eux (maternités et autres…), les pharmacies, les hôtels, les supermarchés, les restaurants, la gendarmerie, la police, les pompiers, les ouvrières d’unités industrielles, les journalistes…
1. Concours local de solidarité (3 prix)
2. Concours de courtoisie (qui incluait les compagnies de transport interurbain, les pâtisseries, les supermarchés de Bobo) (3 prix)
3. Concours local de bonne contribution a concerné les journalistes et certaines professions libérales…
Cette initiative qui avait fait sourire plus d’une personne au début, avait fini par accrocher beaucoup de monde et par nous donner raison et nous conforter dans la place et l’importance accordées à la solidarité, la courtoisie et à la contribution à but non lucratif vis-à-vis des autres. Par exemple deux des lauréats arrivés premiers dans leurs domaines furent très émus et très touchés d’avoir été reconnus meilleurs dans leurs secteurs d’activités non pour le diplôme de reconnaissance du Rotary Club international et les petits prix en nature et en numéraires mais pour avoir reconnu leurs mérites. Il s’agit de Madame Zallé, épouse de Monsieur Zallé Célestin, ancien Directeur national de la BCEAO, à l’époque Directeur régional de la BCEAO Bobo.
Sage-femme à l’hôpital SOURO sanou de Bobo, elle avait obtenu les premiers prix de courtoisie et de bonne contribution à la maternité. Elle a confié que cette reconnaissance du Rotary Club(une première) l’avait mise en confiance et accru sa motivation ; la deuxième personne était feu le journaliste Norbert Zongo retenu comme la meilleure contribution de l’année à travers son Hebdo l’Indépendant et c’est le seul des soixante lauréats qui avait refusé de se rendre à Bobo pour recevoir son prix au cours d’une grande cérémonie au R .A.N Hôtel de Bobo estimant qu’un homme du système comme moi ne pouvait pas le désigner comme le meilleur journaliste de l’année sans raison ni calcul .J’avais dû effectuer deux déplacements infructueux à Ouaga pour le faire participer à la cérémonie…et c’est au troisième déplacement que j’ai obtenu son accord. J’avais sollicité le concours de son épouse, Somda Généviève, une de nos secrétaires de la R.A.N, et un de ses amis, qui l’avaient rassuré et convaincu de l’absence de risques. En fait Norbert Zongo avait trouvé suspect ce prix, pourtant attribué sur la base d’une enquête par sondage (Ouaga et Bobo uniquement avec 20 enquêteurs faute de moyens et l’ anonymat assuré d’où il était arrivé en tête avec 62% , le second était Boureima Diallo 26% de L’Observateur Paalga, actuel fondateur et directeur de publication du nouveau quotidien Notre Temps et le troisième prix était revenu au journaliste animateur sans égal en dioula, Keita Sountéré de radio Bobo 12%. Norbert Zongo y avait finalement pris part avec sa famille et depuis ce jour il m’a toujours voué un respect immense.
La société de transport, STMB avait obtenu le premier prix du transport interurbain, ex SOGEBAF deuxième prix…Marina market, premier prix des supermarchés…
En cette veille de la 30e Coupe d’Afrique des Nations, Guinée Equatoriale 2015 à laquelle nos Etalons participeront du 17 janvier au 8 février 2015 pour la dixième fois, logés dans le groupe A en compagnie du pays organisateur, du Gabon et du Congo-Brazzaville, groupe moyen, équilibré et probablement le plus faible du tournoi, même si dans toutes les phases finales : Coupe du monde, Coupe d’Europe, Coupe d’Afrique, jeux olympiques, toutes les équipes se valent théoriquement pour s’être qualifiées en poules dans de difficiles phases éliminatoires. Nous avons notre statut surprise de vice-champions à défendre. En rappel notre 1ère participation date de la CAN Ghana 1978 où nous avions été repêchés au dernier moment suite à la disqualification par la CAF de la Cote d’Ivoire et du Mali qui avaient été opposés dans deux litiges soumis à l’appréciation de la CAF. Dans le 1er litige, le Mali (les aigles) avait déposé une réserve au match retour contre la Cote d’Ivoire(les éléphants) pour avoir triché sur deux noms (Kablan et Guidi pour le même prénom d’Ignace. Dans le 2ème litige, la Cote d’Ivoire à son tour avait aussi saisi la CAF pour les violences subies par l’équipe de Gagnoa à Bamako en Coupe d’Afrique des clubs contre le Dioliba AC ; du reste la CAF s’en était auto saisie parce que le trio arbitral ghanéen avait aussi été molesté. Les deux requêtes ayant été jugées recevables par la CAF, la Cote d’Ivoire et le Mali furent disqualifiés au profit de l’ex Haute Volta (BURKINA FASO) pour cette CAN, Ghana 78.
La vraie première qualification balle au pied est intervenue pour la CAN Afrique du sud 1996 sous la houlette de l’entraineur de référence Drissa Malo Traoré alias Saboteur et nous nous étions qualifiés, classés 1ers devant la Cote d’Ivoire 2ème qualifiée et le Maroc 3ème éliminé. Cette première partie de l’article est un prétexte pour aborder la question de la solidarité en sport notamment en football, à quelques jours de l’entrée en scène des Etalons le 17 janvier prochain. A la CAN de 2013 en Afrique du sud où nous avions été sacrés vice-champions d’Afrique, la solidarité exprimée et vécue à tous les niveaux avait constitué la principale clé de notre réussite.
1. Une bonne préparation faite sans les débats et les accrocs habituels.
2. Une sélection et des compositions d’équipes faites dans la sérénité …
3. Une complicité positive entre le ministère des sports, le comité exécutif de la fédération de football et les différentes composantes de notre sport roi.
4 .La contribution très positive de la nouvelle génération des journalistes sportifs.
5 .La fin des rapports difficiles entre les différents courants de supporters et surtout leur regroupement réussi en une seule structure et la mise en synergie de leurs moyens d’animation…
6. L’humilité et la très grande ouverture d’esprit du binôme ministre des sports- président de la fédération qui semble fort heureusement se poursuivre avec l’arrivée du nouveau ministre le colonel David Kabré. Nous souhaitons qu’il puisse faire autant que son prédécesseur, Yacouba Ouédraogo qui avait réussi à rapprocher, à regrouper et à faire collaborer des adversaires et des égos pointus en Afrique du sud pour un même objectif, c’est-à-dire la victoire et nous fumes contre tous les pronostics vice-champions d’ Afrique.
7. Un entraineur Paul Put qui nous a surpris à tous les niveaux, moi compris … (pas excité parle peu humble, discret, pondéré …)
8. Une approche générale et managériale (administration, préparation, équipements, environnement gestion, des moyens…) désormais plus professionnelle.
9-La même équipe de joueurs conservée à quelques éléments près
10-Les moyens et dotations maintenus, même améliorés à certains niveaux (primes conditions…)
11-La solidarité visible et perceptible entre les joueurs des Etalons à la CAN 2013, avant la CAN, Pendant la CAN, sur le terrain et hors du terrain. Aussi faudrait-il que l’environnement(fédération encadrement ministère…) étouffe toutes les petites velléités d’incompréhensions inévitables et susceptibles de naitre entre ces jeunes appelés à vivre et à passer plus d’un mois ensemble et sous pression…A cet égard il nous est revenu qu’une petite incompréhension insignifiante s’est produite au cours des entrainements entre le capitaine Kaboré, Koffi et Bancé…incident à vite circonscrire, à oublier, à éviter, (certainement déjà fait) et pour ne se concentrer que sur l’essentiel le 17 janvier à 19H à Bata contre le Gabon, le 21janvier à Bata à 16H contre la Guinée Equatoriale et le 25/01/ à 18H contre le Congo Brazzaville à Ebebiyin.
12-le même intérêt des Burkinabè prêts à prier et à soutenir encore leurs ambassadeurs (confer, entre autres, soutien de l’association des anciennes gloires, présidée par Arouna Dermé, il y a quelques jours).
Si les mêmes atouts et les mêmes conditions sont réunis à cette CAN 2015, nous devrions pouvoir y faire bonne figure à défaut de ramener la coupe à Ouaga ce qui serait extraordinaire pour le moral des Burkinabè dans ces moments de doutes et de questionnements divers.

En tout état de cause, le même dispositif semble être en place :
 La même fédération avec le même président Sita Sangaré et le même staff technique.
Par conséquent, nous avons nos chances si nous réalisons encore la même union sacrée et la solidarité totale ; mais ce sera beaucoup plus difficile qu’en 2013 parce qu’attendus et avec quelques joueurs en manque de compétitions donc moins en jambes. A cet égard, le cas Banou Diawara du RCB/ Bobo est pour le moment difficile à comprendre : meilleur buteur du championnat national, saison 2013-2014, en tête des buteurs du championnat en cours, prix de l’association des journalistes sportifs (AJSB) reçu il y a quelques jours décerné chaque année aux meilleurs sportifs par discipline mais non retenu sur la liste des 23 étalons (nombre imposé par la CAF à tous les pays qualifiés) sur les 24 présélectionnés. Affaire à suivre prochainement, probablement après la CAN, l’heure n’étant plus aux débats à moins d’une semaine de notre 1er match, en effet des questions se posent entre autres :
 pourquoi Paul Put, a-t-il peur de l’expertise locale d’ où sont issus tous les professionnels ?
 Pourquoi n’avoir pas essayé quelques jeunes joueurs de valeur de nos équipes depuis la fin de la CAN 2013 ? Même pas au dernier match de poule à Ouaga contre l’Angola où même une défaite de 10, 20 ou 30 buts à 0, nous resterions qualifiés parce que qualifiés depuis l’avant dernière journée en compagnie du Gabon,1er de notre poule, par exemple Banou Diawara, meilleur buteur de notre championnat, aurait pu jouer ce match comme test grandeur nature…Alain Giresse, sélectionneur des Lions de la Téranga (Sénégal) a mis à l’écart certains grands professionnels que sont Samba sow, Cissé , Demba Ba…au profit de certains jeunes qui ont déjà donné satisfaction pendant les éliminatoires. Malheureusement dans une poule C très relevée en compagnie de l’Algerie, du Ghana et de l’Afrique du sud, ce sera très ouvert et très difficile…mais Giresse et sa fédération ont déclaré être heureux d’avoir une bonne équipe pour les échéances futures en cas d’échec à cette CAN 2015.
L’objectif principal d’une telle sortie médiatique en apparence décousue est de partager sans prétention aucune, certaines idées, certaines convictions telles que :
 La culture de la solidarité
 La reconnaissance des qualités et des valeurs des autres en football comme dans tous les sports collectifs, la solidarité des dirigeants, des supporters et des joueurs est essentielle pour atteindre les objectifs. Le sport a besoin d’aide et d’accompagnement. L’état seul ne peut et ne pourra jamais tout faire. Dans notre cas au Burkina où les Clubs, normalement des associations privées se tournent tous, toutes disciplines confondues, vers le ministère des sports pour le championnat et les sorties internationales, que peut faire de consistant le ministère avec 28 Fédérations à gérer et qui attendent presque tout du ministère des sports pour fonctionner ? Il semblerait que le budget 2015 du ministère des sports et loisirs ait été dimunié de 182.000.000F CFA par rapport à 2014. Le sport, et le football en particulier, a besoin de sponsors, de mécènes et d’appuis, donc de solidarité.

Un vieil exemple de solidarité au profit du football national : La coupe du monde a été organisée en 1974 par l’Allemagne. En marge de cette Coupe du monde s’est tenu à Francfort les 11 et 12 juin le 39e congrès de la F.I.F.A. Pour pouvoir y participer la F.V.F (Fédération Voltaïque de Football) avait sollicité l’apport de bonnes volontés qui n’avaient pas manqué de se manifester. C’est le cas de la SOCOPAO avec 10.000FCFA, Promotel 10.000FCFA, SOVIMAS 50.000F CFA, Salif Cissé 5000FCFA, Moussa Coulibaly alias sucar Moussa(Bobo) 150.000, Oumarou Kanazoé 150.000, Air Afrique avait accordé une réduction de 50% sur le billet Ouaga–Paris-Ouaga… loin de suffire à la prise en charge(150000F CFA de l’époque peuvent équivaloir à 1.000.000 d’aujourd’hui), ces actes reflétaient une solidarité. Pour l’accompagnement de la F.V.F dans les bons termes de nos activités.
NB : Nous ne devons pas perdre de vue que l’EFO et le RCB vont respectivement en ligue des champions et en coupe CAF au lendemain de la CAN ,et comme d’habitude, à la veille de toutes ces compétition, j’essaierais d’ évaluer encore, avant le 17 Janvier ( début de la CAN) les chances de succès des Etalons, de l’EFO et du RCB ; leurs atouts et leurs faiblesses.
Il faudrait veiller à réduire le nombre des touristes, des affairistes et des commerçants dans la délégation de 100 personnes prises en charge par le ministère des sports pour accompagner les Etalons.

Il faudrait faire en sorte que la majorité soit des personnes proches du football comme ce fut un peu le cas à la CAN 2013. La liste est probablement déjà arrêtée mais la répétition étant pédagogique j’ai toujours critiqué les délégations inutilement pléthoriques et ce depuis 30 ans.

Bonne et heureuse année 2015 aux responsables et animateurs du Faso.net. Et bien sûr je n’oublie pas les internautes dont la contribution est inestimable. Bonne chance et beaucoup de reussite aux Etalons pour une grande CAN

Très sincèrement FOFANA DEMBA