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Lancement du Projet de lutte contre l’exclusion des femmes accusées de sorcellerie : Le Fonds commun Genre apporte plus de 169 millions de FCFA

Publié le vendredi 9 janvier 2015 à 22h49min

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Lancement du Projet de lutte contre l’exclusion des femmes accusées de sorcellerie : Le Fonds commun Genre apporte plus de 169 millions de FCFA

Cent soixante-neuf millions cinq cent trente-huit mille cinq cent quatre-vingt-dix-huit Francs Fcfa, c’est la somme que le Fonds Commun Genre (FCG) a apportée au projet de la Commission Justice et Paix (CJP) pour lutter contre l’exclusion des femmes accusées de sorcellerie au Burkina Faso dont le lancement de la seconde phase a eu lieu le vendredi 19 décembre 2014 à Ouagadougou.

En effet, le FCG dont l’objectif principal est de « Contribuer au renforcement de la durabilité des actions en matière de genre à travers l’amélioration des mécanismes de coordination et de promotion des approches innovantes » a été mis en place en 2005 par un ensemble de Partenaires Techniques et Financiers au Burkina Faso, pour soutenir les efforts des partenaires nationaux dans la promotion du genre et dans la lutte pour l’égalité hommes-femmes. Depuis sa création, le FCG a financé plus de 70 organisations à cet effet.

C’est dans ce contexte que la CJP bénéficie de l’appui financier du FCG dans la promotion des droits des femmes et particulièrement de celles accusées de sorcellerie. En décembre 2014, la CJP dénombre plus de 589 femmes exclues de leur famille pour cause d’accusation de sorcellerie.
Il est dommage de constater qu’au Burkina Faso, les accusations de sorcellerie et les violences induites s’enracinent sur la conviction que tout décès de jeune ou d’enfant est suspect et le coupable serait probablement la vieille femme de la cour ou de la famille voisine, généralement ménopausée. Selon le Dr YOUGBARE, psychologue clinicien, l’accusation de sorcellerie est un problème social et culturel depuis toujours, et sa persistance actuelle malgré l’évolution scientifique et juridique renseigne qu’elle s’origine dans les manières de pensées, d’agir des individus et des sociétés. C’est pourquoi, toute action à son encontre se doit de s’inscrire dans la durée, mais aussi d’être soutenue par des acteurs convaincus et engagés.
C’est fort de cela que le FCG a financé un premier projet de la CJP entre 2011 et 2014 qui a permis d’engranger des résultats importants. Au rang de ces résultats, il est mentionné que le nombre d’exclusion des femmes accusées de sorcellerie a été réduit, 53 femmes ont rejoint leur famille, et le nombre de pensionnaires admissibles au centre est passé de 5 à 4 entre 2013 et 2014 dans le centre d’accueil de Paspanga et de 10 à 8 dans le centre Delwendé de Tanghin. Enfin, (4) le message du Mogho Naaba contre les violences et l’exclusion des femmes a favorisé un engagement total des chefs coutumiers, des leaders communautaires et des responsables administratifs.

À travers le financement en cours, le FCG entend renforcer la contribution de la CJP à la lutte contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes à quatre niveaux : la sensibilisation des populations et des leaders communautaires pouvant influencer les décisions par rapport à l’exclusion des femmes, la prise en charge des femmes accueillies dans les centres, le retour en famille des femmes admises dans les centres, et le renforcement du dispositif de prévention des violences.
La CJP est un acteur important dans le combat pour la réduction des inégalités de genre et les résultats probants observés confirment que l’amélioration des connaissances, la synergie et le plaidoyer induiront une société juste et équitable. Le FCG reste un outil incontournable et efficace à cet égard, et la mobilisation des Partenaires Techniques et Financiers, un solide rivet.

Pour le Gestionnaire du Fonds commun Genre, Diakonia
Naba Yempabo, Chargé de Suivi Evaluation FCG.

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