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Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Polémiste, dit-on, devant l’Eternel, Laurent Bado aura longtemps été, ici au Faso, l’intellectuel qui n’avait pas la langue dans sa poche. Ses raisonnements quelque peu gouailleurs auront, un temps, inquiété ses admirateurs, lorsque, se situant par rapport à une certaine classe d’individus, rageurs mais fanfarons en puissance, ceux-ci ne pouvaient avoir aucun recours autre que le mercenariat, s’ils perdaient leurs places.

Mais laissons à l’histoire le temps de se pencher sur ce genre de questions.

Depuis, Bado est entré en politique avec son parti, le Paren, qui en aura épaté plus d’un à ses débuts. Il côtoie, à l’Assemblée nationale, de vieilles connaissances et même ceux qu’il n’aurait jamais souhaité croiser s’il s’était cantonné dans son rôle d’observateur averti.
Ernest Nongma, lui, se veut le porte-flambeau du « sankarisme authentique ».

L’homme a réellement fait ses armes du temps de la Révolution en tant que tout-puissant ministre de l’Intérieur, chargé non seulement de traquer les malfrats, mais sans doute aussi les « contre » et « anti »-révolutionnaires. Lorsque deux hommes de ce gabarit se rencontrent...

Nongma : Alors, le Paren, ça va ?

Bado : Ça va aller. Au Paren, nous travaillons toujours sur le long terme ; nous ne sommes pas de coureurs de vitesse.

Nongma : Ce qui ne vous empêche pas d’être ambitieux !

Bado : L’ambition, c’est ce qui fait vivre ! J’ai toujours eu horreur de ceux qui n’ont pas d’ambition, d’idéal...

Nongma : C’est ce que nous proposions, nous, aux masses !

Bado : Ecoute, déjà qu’on accepte de voir en face ou en peinture des individus sans moralité, qui circulent librement, ne va pas nous faire repasser le plat par ton histoire...

Nongma : Reconnais qu’il y a eu de belles choses de faites...

Bado : Votre tort était d’avoir voulu mettre en pratique des principes que vous ne compreniez pas...

Nongma : De quoi veux-tu parler ?

Bado : Un exemple tout simple : lorsqu’on dit qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des ufs, alors ces messieurs s’étaient mis à tout détruire...

Nongma : Nous n’aurions pas réussi sans certaines méthodes !

Bado : Bravo ! A présent il faut réhabiliter, demander pardon et tout ! Et toi qui devais être l’homme le plus renseigné du village, tu n’as rien vu venir...

Nongma : C’était si rapide !

Bado : En politique, mon frère, rien n’arrive par hasard ! Dans les villes et les campagnes, les gens en avaient marre ! Et ce qui devait arriver arriva. Dans tous les cas tu t’en sors bien, toi !

Nongma : Tu as parlé d’idéal et moi je continue.

Bado : Je t’en félicite, surtout que la poursuite de cet idéal ne s’effectue pas avec les « méthodes CDR ».

Nongma : Qu’est ce que cela veut dire ?

Bado : Ne fais pas l’ignorant ! La Révolution aura tout de même enrichi notre vocabulaire avec ce terme ! Les rapports de ces mecs étaient simplement ceux de maîtres à esclaves...

Nongma : Nous n’avons jamais été des esclavagistes !

Bado : Tu sais, les Burkinabè attendent toujours que soit écrite la vraie histoire de votre aventure-là. En attendant, c’est la présidentielle qui intéresse.

Nongma : Mais... tu as vu ce que le président de la CENI a fait ?

Bado : Il n’a fait que dire ce qu’il y a ; ce qui se passe ! Où est le mal ?

Nongma : Comme ça on nous dit d’élire d’abord le président ! C’est pour que son parti rafle tout aux municipales.

Bado : Au Paren nous évaluons nos forces et nos chances, pas celles des autres...

Nongma : Mais le parti au pouvoir a plus de moyens financiers que ceux de l’opposition réunis !

Bado : Si l’on te suivait dans ton raisonnement, certaines personnes n’auraient pas eu l’heur de siéger dans l’hémicycle !

Nongma : ... Ils ne laissent que des miettes aux autres.

Bado : Pour être franc, certains aussi dans les rangs de l’opposition gagneraient beaucoup à apprendre à se taire...

Nongma : La liberté d’expression, qu’est-ce que tu en fais ?

Bado : Elle n’est jamais acquise définitivement ! Il n’y a pas si longtemps, elle était piétinée ici ! Alors, sans vouloir dédouaner qui que ce soit, je dis qu’il y a un minimum d’honnêteté à observer...

Nongma : En tout cas l’alternance s’effectuera...

Bado : En 2005, comme tu le souhaites, ou en d’autres temps ! Ce qui est sûr, elle se fera, cette alternance. Il est seulement une chose qu’il faut déplorer : on laisse toujours l’important de côté pour s’attaquer aux individus et on instrumentalise certains pour se donner bonne conscience...

Nongma : Tu sais, ici, chacun connaît qui est qui.

Bado : Raison de plus pour que certains arrêtent d’empester le débat politique.

Propos décryptés à distance par JJ

PARTAGER :   &body=Laurendt Bado- Ernest Nongma Ouédraogo : <I>"Ça va être dur, hein !"</I>.%0D%0A%0D%0APolémiste, dit-on, devant l’Eternel, Laurent Bado aura longtemps été, ici au Faso, l’intellectuel qui n’avait pas la langue dans sa poche. Ses raisonnements quelque peu gouailleurs auront, un temps, inquiété ses admirateurs, lorsque, se situant par rapport à une certaine classe d’individus, rageurs mais fanfarons en puissance, ceux-ci ne pouvaient avoir aucun recours autre que le mercenariat, s’ils perdaient leurs places.%0D%0A%0D%0Ahttps://lefaso.net/spip.php?article6265" alt="Partager via e-mail" title="Partager via e-mail">        " alt="Partager sur Twitter" title="Partager sur Twitter" target="_blank">             " alt="Partager via Telegram" title="Partager via Telegram" target="_blank">        
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