Financé à hauteur de 21.350.000 F CFA par le gouvernement japonais à travers son Ambassade au Burkina Faso, le projet d’extension du centre de couture de l’Association Emmaüs Solidarité-Ouagadougou est désormais une réalité. Et ce, seulement neuf mois après la signature d’un accord à cet effet. C’est un bâtiment flambant-neuf entièrement équipé, qui a été inauguré ce matin par l’Ambassadeur nippon Masato Futaishi en compagnie de M. Emmanuel Siambo, Président de ladite association et de Mme Sangaré Justine, Secrétaire générale de la mairie de l’arrondissement n°6. Autorités administratives, coutumières et religieuses et parents d’élèves étaient également de la partie pour accueillir le nouveau joyau.

Les trois salles de classe du bâtiment nouvellement construit sont équipées chacune de 20 machines à coudre et de matériels didactiques. Ce don permettra d’accroître la capacité d’accueil du centre qui devrait voir doubler l’effectif de ses apprenants, passant ainsi de 60 à 120 élèves. Il va de soi que cela permettra d’offrir un encadrement de qualité à ces jeunes filles défavorisées, qui au terme de trois années d’apprentissage, pourront s’auto-employer et réhabiliter leur dignité. C’est du moins, le cas de Mlle Carole Zoungrana, installée pour son propre compte et qui est venue témoigner de la qualité des enseignements qu’elle a reçus durant son séjour audit centre. Ce sont donc ces actions « visant à faciliter l’autonomie de chaque personne » que les autorités japonaises ont apprécié et décidé d’accompagner, en appuyant le centre.

Ce dernier, outre l’aide nippone, bénéficie de l’appui technique du Ministère de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi qui assure l’organisation de l’examen du Certificat de qualification professionnelle. La mairie de l’arrondissement n°6, représentée par Justine Sangaré, a pour sa part, octroyé le terrain à Emmaüs Solidarité.

Un défi contre les stéréotypes

« Soyons attentives et dynamiques et prouvons aux mauvaises langues que la couture n’est pas un métier réservé à ceux qui ne veulent rien faire de leur vie ». Ce défi lancé par la représentante des élèves du centre de couture, démontre de l’engagement de ces jeunes filles démunies, à sonner le glas des préjugés dont elles sont victimes.

Et quand on sait qu’elles auraient pu être contraintes à la prostitution ou à d’autres vices, l’on doit se réjouir du fait que ces jeunes filles aient eu la chance les pensionnaires de ce centre de couture. Gratifiées par cette marque de générosité nippone, les bénéficiaires ont remis un présent à l’Ambassadeur. Elles ont également joué un ballet et organisé un défilé avec les tenues confectionnées au centre. Visiblement tout heureux, le diplomate japonais a appelé l’ensemble des acteurs, enseignants comme élèves, à « s’impliquer activement à l’entretien de l’infrastructure et des équipements ». C’est par une photo de famille suivie d’une visite des locaux que la cérémonie d’inauguration prit fin dans une ambiance bonne enfant.

Bassolé Herman Frédéric (Stagiaire)
Lefaso.net