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Et si on changeait nos « petits comportements » …

Publié le jeudi 18 décembre 2014 à 19h15min

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Et si on changeait nos « petits comportements » …

L’ère du changement a sonné au Burkina Faso depuis les 30 et 31 octobre dernier. La grande partie des burkinabè affiche leur fierté d’avoir déboulonné Blaise Compaoré et ses 27 ans de régime. Qui l’aurait cru ? Même en rêve. Aujourd’hui, les mots vérité, liberté, justice sont sur les lèvres des burkinabè. Ils ont fait le boulot, comme disent les jeunes, « proprement » et à d’autres de dire que c’’est de « manière chirurgicale ».

Nous sommes à l’heure d’une transition ou la soif du changement se traduit par la volonté d’aller vite, de changer et de transformer notre société. Souvent trop vite. Ce qui fait que le gouvernement de transition et son CNT ne savent plus où donner de la tête, et se perdent dans les décisions difficiles à expliquer.

Mais là n’est pas notre problème. Ce qui nous amène à prendre notre stylo et d’essayer d’esquisser un constat est celui propre aux comportements des burkinabè. Oui ! Nous avons voulu le changement ! Le changement est venu des luttes multiformes en allant des plus organisées au chaos. Nous sommes à l’heure de la reconstruction ou nous écrivons chaque seconde, minute, heure et jour une nouvelle page. Celle dont vont hériter nos enfants et nos petits enfants. La question qu’on se pose est, est-ce qu’on s’interroge, nous burkinabè, sur nos propres comportements individuels et collectifs au quotidien ? Est-ce qu’on s’évalue par rapport à ce changement que nous voulons de notre société ? « Plus rien ne sera comme avant ! » ça c’est ce que nous voulons des premiers responsables, mais nous-mêmes où nous situons-nous ?

Simples remarques et questionnements pour commencer. Quotidiennement combien sont-ils des burkinabè à ne pas respecter le feu rouge depuis les 30 et 31 octobre ? Combien sont-ils à attendre patiemment leur tour dans un rang pour payer les factures à l’ONEA, la SONABEL, l’ONATEL ? Malgré l’installation des guichets numérisés pour que les gens attendent leur tour, il se trouve des personnes pour traiter avec les parkeurs, les vigiles et autres entremetteurs qu’elles « graissent » afin d’obtenir une meilleure position dans la file d’attente. N’est ce pas dégoutant d’attendre des heures et de voir un nouvel arrivant passer devant soi à la caisse ?

Qu’à cela ne tienne, une autre observation de façon récurrente, des comportements anodins, qu’on pense à petite échelle et qui sont dévastateurs. C’est par exemple le réflexe pour le burkinabè de faire appel toujours à une relation dans une direction, un ministère, un service public, pour lui traiter rapidement son dossier. Or ce genre de comportement, bien que basé sur l’amitié, la camaraderie, installe malheureusement une dépendance des bénéficiaires des services public qui se croient obligés de solliciter des interventions pour faire avancer les dossiers ou avoir accès au service. Ce qui conduit évidement à une reconnaissance de services rendus qui se traduit par des cadeaux et autres. Donc pour avoir un service, l’on est prêt à débourser des sommes importantes, à glisser des pots de vins. Alors que tous, nous sommes bénéficiaires des services et par conséquent il n’ya pas de raisons pour que l’une ou l’autre personne soit privilégiée. Consciemment ou inconsciemment nous contribuons par nos « petits comportements » à installer la chienlit dans notre société.
Pire, déjà avec les nouvelles autorités du pays, vous allez assister au phénomène les plus inexpliqués rationnellement de fête de fin d’années. Personnellement, je suis curieux de savoir comment Kafando, Zida, et autres vont se comporter face au phénomène de courtisanerie. Il y a déjà des personnes, sans qu’on leur demande, dans certains ministères et services public qui vont parcourir les marchés à bétail pour acheter le plus gros bélier pour offrir au « chef ». D’autres iront sur les grandes surfaces pour charger les chariots de vins, champagnes liqueurs et autres cadeaux pour leur « chef ». Est- ce que ce dernier l’a demandé ? Et voilà que le zèle, la courtisanerie vont entraîner des centaines d’agents à parcourir la ville comme des fous pour rallier le « chef » à Pissi, Wayalghin, Nagrin, Ouaga 2000... le jour de l’an. Si fait, qu’une fois les fêtes passées, le « chef » doit exprimer sa reconnaissance envers ceux qui se sont illustrés. Ceux qui par malheur ne se seraient pas exécuter, le paient cash. Comment dans cette ambiance de redevance on peut être objectif et impartial dans les prises de décision et dans la gestion de la chose publique ?

C’est par conséquent nos « petits comportements » de vouloir plaire qui entraînent à des « grands comportements » de nos chefs. L’on peut comprendre cela dans les sociétés privées, le monde des opérateurs économiques et, même cela, il ya des codes. Mais dans un service public, il n’ya aucune raison à être prompt dans la donation de cadeaux à son « chef » en fin d’année ou lors d’une fête qu’elle soit animiste, musulmane ou chrétienne. Il n’y a pas d’obligation et devoir. Nous en faisons trop, et bien sûr cela renforce chez les « chefs » qui ont obligation de servir, à se servir.

Ce qui était des pratiques courantes, dans l’ancien régime, on pouvait observer que lorsqu’il y a remaniement, les téléphones crépitent. « Ah c’est mon gars qui vient d’être nommé » « Donc, ton dossier va enfin aboutir ? »… « Est ce que tu connais un tel …vite on va le rencontrer pour notre affaire… ». Finalement le pauvre ministre qui vient d’être nommé devra contenter pour x raisons politiques, sociales et finalement il ne ferra plus correctement ce qu’il était venu faire. Il s’en suivra les courtisans des premiers cercles, deuxième cercle d’’amis. Monsieur le ministre devient une personne transformée, peut être parce que lui-même était transformable ou que les autres l’ont transformé.

Pour conclure, passer devant sans le mériter, abuser de son statut, de sa fonction ou de sa position, passer outre les cadres légaux pour régler les problèmes, utiliser son influence, piétiner les droits des autres, être arrogant et suffisant, être courtisan, zélé, faire l’entremetteur, courir après les promotions sans pour autant avoir le mérite, sont un ensemble de « petits comportements » burkinabè qui doivent être bannis pour que le changement tant désiré s’installe durablement et favorise le développement. Car la démocratie et le développement se paient à un prix très cher, celui du changement de nos comportements, de nos mentalités, de notre « culture » de facilités, de profit individuel, de gain facile. Si tous les burkinabè, à quelques niveaux qu’ils soient, abandonnaient leurs habitudes et « petits comportements », nous ferons du bien au changement.

Evariste ZONGO
Journaliste

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Vos commentaires

  • Le 18 décembre 2014 à 19:42 En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Texte plein de sens qui nous interpelle tous !

  • Le 18 décembre 2014 à 19:54, par Le sage En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Point de commentaires. Vous avez tout à fait raison Monsieur Zongo ! C’est la plaie de notre société. Les hommes intègres devraient se forcer d’abandonner ces bassesses.

  • Le 18 décembre 2014 à 20:04, par sony aliber En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    IL FAUDRA VITE BANNIR CE COMPORTEMENT //ON PEUT FAIRE PARLER SON COEUR SANS PERDRE SON AME MON DIEU ???INTEGRE OU PINGRE OU PEGRE ????AFIN NOUS ESPERONS AU CHANGEMENT ???QUE DIEU SAUVE LE BURKINA ???

  • Le 18 décembre 2014 à 20:12, par un peu moins d’esprit individualiste ! En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    « Plus rien ne sera comme avant ! » Mais et, si on commençait par nettoyer devant sa porte et sa rue pour une ville propre. On s’est bien mobilisé au lendemain des 30 et 31 octobre pour nettoyer la ville et, depuis ? plus rien... Nos mauvaises habitudes ont repris le pas où chacun balance ces ordures dans les espaces publics, dans les 6 mètres ou dans les caniveaux. Et, si chaque quartier ou secteur se mobilisait une ou deux fois par mois pour nettoyer et sensibiliser par rapport aux mauvais comportement/ordures et l’insalubrité qui génère des maladies et de nombreux morts chaque année. Au delà du slogan, qu’attendons nous pour le faire ? on a rebaptisé la place des Nations, la place de la révolution mais nous n’avons pas changé nos comportements. Il serait temps de se remobiliser comme du temps de la période révolutionnaire où le peuple se mobilisait pour le bien collectif et le bien être de tous. A quand le concours du secteur le plus propre, à quand le concours de la rue la plus propre, à quand le concours de l’espace vert le plus agréable, etc.???

  • Le 18 décembre 2014 à 20:17, par Cynthia Benao En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Tout à fait d’accord avec Evariste Zongo. Il est plus que impératif que toutes les personnes qui le peuvent, par quelque moyen que ce soit, apporte leur contribution à ce changement tant souhaité. Il ne faut pas attendre seulement le changement des autres. Comment travaillons-nous (chacun de nous) à avant d’exiger le changement de la part des autres ? LA EST LA QUESTION. J’ai partagé sur ce même site les 27 novembre dernier une réflexion à ce sujet sous le titre "Pour un changement qualitatif, nous avons tous besoin d’une cure profonde des mentalités". Nous constatons par exemple, malheureusement, que les journalistes ont commencé encore à parler de "Première Dame", parlant de l’épouse du Président Michel Kafando. Je note également que certaines des autorités actuelles continuent à faire des dons en numéraire (et de sommes importantes) lors de certaines cérémonie. Par exemple que les tout nouveaux membre du Gouvernement fassent un don de 500.000 Frcs chacun à l’occasion du mois de solidarité, c’est bien, mais ça suscite en moi des questions, pour qui connait le niveau de vie du burkinabè et le traitement de nos ministres, pour ceux qui sont fonctionnaires burkinabè. J’ai bien peur que si on continue comme cela, chacun (ministres, présidents d’institution, DG, ...) ne se croit pas le devoir d’user de tous les moyens pour être à la hauteur du défi, pour ne pas être en reste. Je parie que certains ministres ont dû s’endetter pour satisfaire à ce qui me semblent une exigence.

    Bonne chance nous tous !

  • Le 18 décembre 2014 à 20:27, par blaiso l’assassint En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    slt le peuple n’a pas besoin de suspension des partis.tout simplement l’arrestation de blaise ses ministres,ses deputés et tout ses proches pourqu’ils repondent devant la justice.il ne faut pas les laissés circulé librement se sont des assassints boko haram ils vont tous nous tués.

  • Le 18 décembre 2014 à 20:52, par Substance Grise En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Mon Frere tu as tout dit.
    Tu reviens d’une autre maniere mon intervention
    Par rapport a l’internaute qui demandait a Madame LA presidents du CSI de prendre see responsabilites vis a via des propos mal places des gens que laces sur les reseaux sociaux.
    On voulait le changement et on l’a eu.
    Changeons nous meme pour aider ceux an charge de LA transition de nous changer sans le baton. Et qu’il en soit de meme apres LA transition.
    Chaque peuple merite ses dirigeants qui viennent de ce meme peuple.
    Dire a l’autre de changer sans vouloir sois meme changer ......

  • Le 18 décembre 2014 à 20:54, par MIchel En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Merci Monsieur ZONGO. Vous avez mis le doigt sur la plaie purulente qui révèle la gangrène de notre société, et que nous feignons tous de ne pas voir. Nous sommes les premiers responsables de l’irresponsabilité de nos " chefs", puisque nous les élevons par nos comportements, au rang de Dieux, pour qui rien n’est trop beau ! Et après, nous nous étonnons des dérives dictatoriales ! C’est nous qui appelons cela de tous nos vœux, par notre comportement, notre manière de faire et d’être. Il ne sert à rien d’attendre le changement, si nous ne changeons pas en nous-même ce qui a besoin d’être changé. Le changement positif ne saurait être un cadeau du ciel ; ce sera le fruit de notre détermination, des sacrifices que nous nous serions imposés. LE VRAI CHANGEMENT SERA CELUI QUI S’OPERERA EN CHACUN DE NOUS !!!

  • Le 18 décembre 2014 à 21:37, par Stay En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Félicitations pour cet écrit ! Mais si la tête refusait vraiment de pourrir, les petits comportements disparaitront plus aisément... Que vous soyez entendu !!!

  • Le 18 décembre 2014 à 21:43, par Ka En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Bien vu Evariste Zongo. Au mois de Septembre 2014 quand le président Blaise Compaoré est sorti de sa réserve a l’étranger et minimiser sur le referendum bidon, j’ai écrit plusieurs messages dans les sites des réseaux sociaux en ligne en prévenant l’ex-majorité présidentiel que la patience du peuple Burkinabé a des limites, et si le CDP et son représentant touchaient à l’article 37 malgré les avertissements des présidents Hollande et OBAMA, le CDP et ses alliés signaient leurs morts dans la vie politique de notre pays. J’ai discuté avec Assimi Kouanda en présence de son complice Topan Sanné, en leur avertissant de leur erreur : J’ai parlé a Gilbert Ouédraogo en présence de TIAO de l’erreur qui se prépare, et qu’un soulèvement populaire conduira le président a démissionner, ce qui ne sera pas un bon départ pour une alternance apaisé pour le pays que nous aimons tous. On m’a traité de vieux qui dérape, car Blaise Compaoré et son frère ont la solution finale. Avec mon ordi dans les mains, j’ai montré à Yoda et Achille les messages des jeunes Tapsoba de H, Tapsoba Achille de BOBO, et d’autres internautes anonymes qui sont aujourd’hui dans le CNT dont j’encourage leur continuité de lutte. Pour qu’on ne tripatouille pas l’article 37 qui est l’arbitre incontournable entre le peuple Burkinabé et son président prédateur, je me suis mis a genou devant La petite Chantale Compaoré a BOBO en la disant de parler à Blaise Compaoré pour qu’il arrête son entêtement, et sortir honorablement du pouvoir par la grande porte pour rentrer dans l’histoire de la démocratie de l’Afrique en marche : Mais personne n’a voulu m’écouter. Tout dont je dis a été écrites en tremblant dans tous les sites des réseaux sociaux en ligne de notre pays, et les pays voisins que tout le monde peut relire mes messages dans les historiques des dits sites, Faso-net, B24, Zoodmail, lebanco.net. Pour dire aujourd’hui à tout le monde, que le monde est petit et que le Burkina est un village avec une même famille, malgré l’évolution du 21e siècle a 100 a l’heure, le peuple Burkinabé est resté soudé comme une seule famille avec nos continuités de coutume incontournable, et nous devons de temps a temps nous écouté les uns et les autres. Si ce message passe, une grande personnalité de l’ex-régime déçu, et qui se cache dans un quartier cherche a me contacter pour que je parle aux enfants, ce n’est pas la peine, j’ai déjà fait le nécessaire, mais cette trahison du peuple par une minorité flattée par la corruption qu’elle a instauré et faisait souffrir le dit peuple meurtri, donne à réfléchir. Dissoudre le CDP et ses alliés qui ont voulu modifier l’article 37 pour le plaisir d’un individu, en oubliant 16 millions d’âmes en souffrance, serait légitime selon nos lois et la loi divine. Les responsables du CDP sont conscients des actes des responsables du CNT que nous louons pour une alternance apaisée en 2015. Pour moi l’internaute KA, avec la vérité qui crève les yeux, je dis à tous ceux qui sont contre les actions du CNT, de mettre ce qu’ils pensent là où ils savent, car la patience du peuple a trop duré avec le régime sanguinaire du CDP et de son représentant Blaise Compaoré. Si ça dérape avec ce CNT que nous soutenons, le peuple a la solution finale.

  • Le 19 décembre 2014 à 01:27, par Jeunedame seret En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Tu as raison Zongo ; mais il faut savoir que l’assistanat et le gain facile sont des problèmes de culture qu’un journaliste ne peut corriger. Il faut réviser l’éducation sociale pour cultiver l’estime de soi, la dignité, dans la morale de vie quotidienne. Seuls les religieux et les coutumiers peuvent se faire écouter ces leçons. Mr le journaliste, reformez votre article avec des adages et proverbes dissuadant. Ça contribue.

  • Le 19 décembre 2014 à 08:05, par aie En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Waw ! Bel de écrit de Evariste ! J’ai vu dans une école de mon fils, sur une feuille A4, affichée en évidence. "Ici nous n’acceptons pas de cadeau, si petit soit-t-il. Et si l’un d’entre-nous vous sollicitait un cadeau pour vous rendre service, s’il vous plait, avisez la direction".
    J’ai une proposition à faire au REN-LAC. Qu’il conçoive des autocollants et des affiches très simples à distribuer à toute personne qui le veut avec l’inscription suivante. "Dans ce bureau, nous n’acceptons pas la corruption". Comme l’autocollant est gratuit, si un travailleur le demande et le colle à sa porte, le message est clair. Je crois que ça peut maximiser l’impact des BD et autres colloques ou "papiers" dans les journaux. C’est simple et cela peut aider les travailleurs honnêtes à se distinguer dans un service. Oui, le comportement de chaque individu a un impact sur toute la société. Bravo encore à Evariste !

  • Le 19 décembre 2014 à 08:14, par La doctrine En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Bonjour et félicitation à mon frère ZONGO. Vous avez touché du doigt la plaie de tous les Burkinabè. Les gens veulent une chose et son contraire. Ils veulent que leurs autorités soient intègres alors qu’eux-mêmes qui devaient les y accompagner refusent de le faire. Ils veulent une police qui traque les bandits alors qu’ils refusent de collaborer ou de respecter les policiers. Ils veulent une administration publique qui ne soit ni corrompue ni politisée alors qu’ils sont les premiers à promouvoir la corruption et la politisation de l’administration ou des fonctionnaires et autres agents publics. Ils veulent une ville propre mais ne sont pas prêts à apporter leur propre contribution. Ils veulent un pays dont les revenus internes sont suffisamment importants pour qu’on ne soit pas à la solde des PTF étrangers mais refusent de payer leurs impôts et taxes correctement. Ni Michel KAFANDO, ni Yacouba Isaac ZIDA ne peuvent guérir ces maux du peuple burkinabè surtout pas en 12 mois ; il faut la contribution sérieuse de tous les burkinabè sans exceptions. Arrêtons nos pots de vin et nos histoires de parents et d’amis pour obtenir un service. Un fonctionnaire a l’obligation de servir tout usager du service public. Il lui est interdit d’ailleurs de traiter différemment les usagers sur la base de leur appartenance familiale, ethnique, religieuse, régionaliste, amicale, politique et autres. Rien, absolument rien ne doit amener un fonctionnaire à être impartial dans son service sinon il viole l’obligation de neutralité et est passible de sanction disciplinaire sans exclusion de poursuite pénale en fonction de la faute. Que les Burkinabè aident les agents publics en commençant par les premières autorités à être droits. Nous y gagnons tous. Je précise que je suis moi-même un fonctionnaire mais je n’ai jamais attendu des avantages indus de la part d’un usager et que si je venais à en attendre, rien ne justifierait cela que la cupidité et l’incivisme. Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

  • Le 19 décembre 2014 à 09:30, par Albert BAMOGO En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Monsieur Zongo

    Je suis d’accord avec vous .Les voeux de nouvel an doivent étre faits aux responsables des services sur le lieu de service. Pas besoin de se rassembler pour aller au domicile d’un responsable qui est obligé de se saigner pour recevoir ou d epuiser d ;une maniére ou d’une autre dans les caisses de l’Etat. je suis choqué de voir des travailleurs abandonner leurs familles et amis le 1er parce qu’ils doivent se rassembler pour aller présenter les voeux au chef de service.
    Concernant les interventions dans les services les ministeres doivent mettre en place des structures de recours auxquelles l’usagé doit s’adresser si son dossier n’est pas traité de facon diligente. Chacun de nous doit se remettre en cause.

  • Le 19 décembre 2014 à 10:04, par Neekré En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Bien dit Mr Zongo. La situation est vraiment alarmante, mais pas deseperée. Les Burkinabés doivent garder jalousement leur tresor le plus precieux et ce par lequel on les identifie à l’exterieur ( souvent même à tord), c’est à dire leur integrité et leur droiture. J’ai la chance de faire un métier qui m’emmène à travailler dans differentes contrées et je vous assure que "la legende" de la droiture et du courage des burkinabés est allée au delàs des mers. Nous devons en être fiers et travailler à garder ou à resusciter ces qualités. Quand tu es à l’exterieur et que tu entends des eloges à l’endroit de ton pays et de ton peuple, je vous assure que c’est un immense sentiment de joie et et de fierté qui t’envahie ( et qu’on dissimule comme tout bon burkinabé).
    La revolution d’Août avait revelé nos qualités, celle d’Octobre est venue confirmer et rappeler aux jeunes generations qui étaients les Burkinabés, les vrais : Courageux, dignes, patients et humbles. Nous sommes sur la bonne voie. Courage.

  • Le 19 décembre 2014 à 12:12, par Amadoum En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Il faut 2 personnes pour danser la waltz. Si les donneurs ne peuvent resister, que les recipiendaire sachent s’abstenir. Je sais que c’est difficle, surtout dans notre culture, de refuser un cadeau, mais il y a cadeau dans cadeau et les nouveaux dirigeants doivent savoir faire la part des choses. Ces derniers doivent elegamment, poliment, mais fermement refuser certains cadeaux.
    Analyse pertinente !

  • Le 19 décembre 2014 à 12:43, par Nongba En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Vous touchez du doigt le vrai combat au Faso. Si nous sommes exemplaires, nos dirigeants ne peuvent que faire pareil.

    Une autre mauvaise habitude prise par nos populations "la destruction de biens publics". Dernièrement c’est la salle de ciné de la patte d’oie qui a été saccagée. et cela bien après le 30 octobre, donc on peut pas dire que c’est la soif de justice ou l’exaspération d’une jeunesse abandonnée qui marque sa colère.

    Comment des jeunes peuvent détruire leurs propres lieu de distraction ? On a l’impression que chacun se dit que le burkina ne lui appartient pas. Mais je pense surtout que la jeunesse se laisse facilement manipuler par des fauteurs de troubles. Des personnes sans conscience qui profite des mouvements de foule pour semer la merde.

    Ce que je souhaite est que les rédacteurs comme M. Zongo poursuivent leurs sensibilisations aidés aussi dans ce sens par les organisations de la société civiles tel que le Balai citoyens.

    Si aujourd’hui, le Balai citoyens lance des djiguel contre les destructions de biens publics et demande aux jeunes d’extirper de leurs rang les "bruleurs et saccageurs", c’a va être entendu. Si le balai citoyens demande à la jeunesse de respecter les feux rouges et la limitation de vitesse dans la ville dans le cadre citoyens, ça va marcher.

    Aujourd’hui plus qu’avant la jeune à besoin de ses leaders pour ce changement de comportement. En réalité, nous devons rééduquer nos populations.

  • Le 19 décembre 2014 à 18:35, par Le pragmatique En réponse à : Et si on changeait nos « petits comportements » …

    Analyse très pertinente. Cependant j’ai bien peur que cela n’ait pas d’effets sur certaines personnes car à mon avis le vers est déjà dans le fruit. Le mal semble être fait. Avec ce qui s’est passé lors de la désignation des membres du CNT (OSC) je suis pessimiste. Sans des mesures vigoureuses et dissuasives les pratiques ne changeront pas de sitôt. Ce sont peut être les pratiquants qui ne seront plus les mêmes.

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