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Célébration de la fête de l’Indépendance : Ciné –débat et cocktail au consulat Honoraire du Burkina à Madrid

Publié le mercredi 17 décembre 2014 à 14h02min

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Célébration de la fête de l’Indépendance : Ciné –débat et cocktail au consulat Honoraire du Burkina à Madrid

La communauté burkinabè d’Espagne s’est retrouvée le samedi 13 décembre dernier sous l’initiative de madame Karidia FRIGGIT KONATÉ, Consule honoraire du Burkina Faso à Madrid, capitale espagnole, pour célébrer-en différé- le 54ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la Haute-Volta, actuelle Burkina Faso. Cette année particulièrement, l’événement a suscité de l’engouement au sein de la diaspora en Espagne et beaucoup d’intérêt chez les partenaires au développement et amis du Burkina Faso. La raison vous l’imaginez, c’est la nouvelle donne socio-politique qui avait placé le pays des hommes intègres sous les projecteurs durant des semaines.

Des représentants d’associations de burkinabè de plusieurs villes d’Espagne, du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Étranger (CSBE), des amis et Partenaires au Développement du Burkina Faso ; tous voulaient témoigner de leur présence à cette célébration comme pour témoigner de leur soutien au régime de transition chargé d’organiser des élections libres, justes et transparentes.

Tout de suite d’ailleurs, cela s’est senti dans le discours à connotation révolutionnaire de Madame la Consule à Madrid. C’est devant un parterre de plus de 200 invités, dans une salle refusant du monde, que Mme FRIGGIT/KONATÉ entamait son discours en ces termes : « C’est une immense joie pour moi de vous voir ici tous réunis pour célébrer ensemble le 54e anniversaire de l’Indépendance de mon cher pays, le Burkina Faso. Cette année, ça l’est d’autant plus suite au soulèvement du Peuple lors de la Révolution des 30 et 31 Octobre derniers (….) ». Avant de poursuivre, la consule a fait observer une minute de silence « à la mémoire des martyrs tombés lors de cette révolution (…) ». Empruntant cet adage qui dit que « Seule la lutte libère (…), le Peuple Burkinabè a lutté, et le Peuple Burkinabè s’est libéré » ; a rajouté Madame FRIGGIT, avant de solliciter le soutien des Amis et partenaires du Burkina Faso car notre pays traverserait maintenant une période critique de son histoire dans cette phase de transition démocratique.

Dans son discours, celle qui est chargée de défendre les intérêts du Burkina Faso et des Burkinabè à Madrid a mis un point d’honneur sur la date du 13 décembre qu’elle a choisie pour célébrer l’événement du jour. « C’est pour rendre hommage à Norbert Zongo, journaliste d’investigation » assassiné un 13 décembre sous le régime de Blaise Compaoré, alors qu’il menait des investigations qui auraient pu, à tort ou à raison, compromettre des membres de l’ex famille présidentielle.

En citant le Président de la Transition, Président du Faso Michel KAFANDO à propos de la réouverture du dossier Thomas SANKARA, la consule honoraire a salué cette initiative du président de la transition au nom de la réconciliation nationale ; afin que « son grand frère » Thomas puisse reposer en Paix. « Mais la justice ne doit pas être animée d’un esprit de vengeance. Elle doit être équitable, respectueuse du droit. Et surtout elle doit permettre au Peuple de savoir. Savoir la vérité sur des moments tragiques de son histoire, pour pouvoir aller de l’avant et se tourner vers l’avenir, son avenir. Un avenir basé sur la paix, la tolérance et le droit. Un avenir où le Peuple n’aura plus besoin d’exprimer sa colère par la violence, car il exercera son pouvoir à travers des élections libres, démocratiques et transparentes » conclut-elle son discours avant de terminer par un « La patrie ou la mort, nous vaincrons ! » qui a émerveillé toute l’assistance.

La seconde étape de cette célébration innovée fut la projection suivie de débat d’un film documentaire de sensibilisation de notre compatriote Eléonore YAMEOGO qui avait été invitée pour l’occasion. Son documentaire intitulé « PARIS, MON PARADIS » traitait sur l’émigration clandestine des subsahariens en occident. A travers un suivi rigoureux de personnages, la réalisatrice a pu dépeindre sans faille tous les aspects et les vicissitudes de ce phénomène qui a pris de l’ampleur dans ce monde soumis aux effets pervers de la globalisation. A travers leurs portraits respectifs, Ces personnages nous donnent à apprécier tous les grands risquent qu’ils ont encouru avant de se rendre compte par eux-mêmes qu’ils seraient mieux chez eux. Trop tard, peut-être ? Mais non ; parce que les moins chanceux eux ne pourraient jamais passer par cette confession ; leurs restes reposent au fond des océans.

Si le premier Acte de cette journée de cohésion a eu lieu dans une des salles de projection du Musée Africain MUNDO NEGRO, c’est le site du Consulat Honoraire à Madrid situé à un jet de pierre de là, qui a accueilli les convives du jour autour d’un cocktail offert par madame la Consule Honoraire. C’est donc dans une ambiance festive que les uns et les autres commentaient la situation sociopolitique et les nouveaux défis qui attendent les burkinabè, peuple épris de Paix, de Liberté et de justice. Vivement un Burkina Nouveau !

Roland ZONGO SANOU,
Correspondant en Espagne
Lefaso.net



L’intégralité du discours de Mme la Consule à Madrid

Chers compatriotes, cers amis,

C’est une immense joie pour moi de vous voir ici tous réunis pour célébrer ensemble le 54e anniversaire de l’Indépendance de mon cher pays, le Burkina Faso. Cette année, ça l’est d’autant plus suite au soulèvement du Peuple lors de la Révolution des 30 et 31 Octobre derniers.

Je vais vous demander de vous lever et d’observer avec moi une minute de silence à la mémoire des Martyrs tombés lors de cette révolution, au nom de la liberté et de la Démocratie au Burkina Faso.

(…)

Merci mes amis.

Selon une phrase célèbre au Burkina, que les manifestants citaient eux-mêmes dans la rue ces jours-là, « seule la lutte libère ». Eh bien, mes amis, le Peuple Burkinabè a lutté, et le Peuple Burkinabè s’est libéré.

Chers amis, le Burkina traverse maintenant un période critique de son histoire, une période de transition, durant laquelle nous aurons besoin de chacun d’entre vous.

Nous devons construire une démocratie véritable, un Etat de droit véritable, et non pas des institutions de façade. D’ailleurs, c’est pour des raisons pratiques que nous célébrons l’anniversaire de l’Indépendance aujourd’hui Samedi, car la date réelle est le 11 Décembre. Toutefois ce jour du 13 décembre a un sens particulier au Burkina : c’est le 16ème anniversaire du meurtre du journaliste d’investigation Norbert ZONGO. Paix à son âme.

Comme l’a dit son Excellence le Président de la transition Michel KAFANDO lors de sa prise de fonction : « Le message du Peuple est clair : plus jamais d’injustice, plus jamais de gabegie, plus jamais de corruption. »

Il a d’ailleurs poursuivi en demandant, « par le fait du Prince », et « au nom de la réconciliation nationale », comme il l’a dit lui-même, de relancer les investigations concernant le meurtre de l’ancien Président du Faso, feu Thomas SANKARA. Paix à ton âme, grand frère.

Mais la justice ne doit pas être animée d’un esprit de vengeance. Elle doit être équitable, respectueuse du droit. Et surtout elle doit permettre au Peuple de savoir. Savoir la vérité sur des moments tragiques de son histoire, pour pouvoir aller de l’avant et se tourner vers l’avenir, son avenir. Un avenir basé sur la paix, la tolérance et le droit. Un avenir où le Peuple n’aura plus besoin d’exprimer sa colère par la violence, car il exercera son pouvoir à travers des élections libres, démocratiques et transparentes.

C’est le défi de ce beau pays pour les mois à venir. Ce sera l’occasion de redevenir le Pays des Hommes Intègres. Et pour cela, encore une fois, le pays a besoin de chacun d’entre vous, de chacun d’entre nous, Burkinabe et amis du Burkina Faso.

Gloire au Peuple Burkinabe !

La Patrie ou la Mort, nous vaincrons.

Je vous remercie

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