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Les vertus et les rigueurs du pardon

Publié le samedi 6 décembre 2014 à 17h00min

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Les vertus et les rigueurs du pardon

Pendant que nous sommes entrain de donner une sépulture à nos martyrs, il peut sembler prématuré de parler du pardon. Mais en face, il y a cette autre question : pourquoi attendre, attendre ne constitue-t-il pas un risque ? Car l’oubli n’est pas le pardon. La chose n’est pas aisée pour celle et pour celui qui a souffert en silence pendant de longues années. Toutefois, l’esprit voit bien qu’il faut en passer par là.

On ne peut pas demander aux autorités de la Transition de régler des questions aussi brûlantes et aussi étendues en 12 moins. En certains moments, il faut être réaliste. Vite fait bien fait, c’est seulement dans les contes. L’expérience montre que ce qui est fait à la hâte a toute chance d’être bâclé. Si on leur demande de faire vite, on sera comptable avec eux de la qualité du résultat. Nous devons accepter que la Transition a pour unique devoir de poser les bases pour le travail futur.

La Charte de la Transition lui a assigné cette mission. C’est pourquoi le délai de 12 mois a été compris par tous. Pour prendre une métaphore paysanne : ils ont 12 mois (11 mois maintenant) pour déblayer le terrain pour ceux qui viendront semer après. A moins que nous ayons loupé un épisode. Et le nous ici est approprié. Car à l’heure actuelle, les Burkinabè doivent se penser et se vivre en termes de « Nous ». Ce n’est pas parce que le citoyen n’est pas en responsabilité qu’il doit mutiler sa pensée. Nos réflexions doivent nourrir le travail des autorités que nous nous sommes données.

Ce qui ne nous donne nullement l’autorisation de tomber dans un travers sérieux : un travers que je nommerai la contestation permanente. Il a bien fallu la contestation pour faire tomber le régime précédent. Et dans cette affaire, je serais le moins innocent, moi qui ai attrapé la plume depuis de longues années. Il a fallu dire un gros NON. Qui ne se souvient du carton rouge du très regretté doyen Arba Diallo ? Je conviens que nous devons faire comprendre aux autorités de la Transition que c’est ton pied mon pied. Seulement, on ne peut pas valablement travailler dans un climat de crise permanente. Ce que je préconise, c’est à tout le moins une contestation de basse intensité pendant ces 12 mois. Aussi vertueux soit-il, dans le couple, aucun conjoint ne peut vivre avec une femme ou un homme qui n’a que des reproches dans la bouche.

Aux autorités de la Transition aussi de savoir limiter et le nombre et la flamboyance de leurs discours. Rien n’est pire que d’annoncer des actions, en sachant bien qu’on n’a ni le temps ni les moyens pour les réaliser. Ils ne sont pas en campagne. Ce qui devrait les dispenser d’avoir la bouche prometteuse.

Les vertus du Pardon

Nous sommes tous croyants. Et les différentes religions prônent le pardon. Les premières sourates du Saint Coran commencent par énoncer : « Bi smillai Arhamane Arahim ». (Au nom du Dieu Clément et Miséricordieux). Dans le Notre Père, les catholiques adressent ces suppliques au Créateur : « Pardonne-nous nos offenses, comme nus pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ! » Et traditionnellement nos mères et pères nous ont enseigné cette maxime : « Dunii yaa Sugri » ! Traduction : c’est le pardon qui fonde la société des hommes. On peut certainement aller plus loin. Mais, très modestement et très prudemment, je laisse cette tâche à ceux qui sont plus qualifiés en ces matières.

Le vivre ensemble

Répétons-le : il n’est pas donné à tout le monde de savoir pardonner, même si on voit que c’est la condition du vivre ensemble. Le Mahatma Gandhi conseille que « Œil pour œil est une loi qui finira par rendre le monde aveugle ». On sent bien qu’il dit vrai. L’humain étant ce qu’il est, qui peut être certain de ne pas offenser ses semblables un jour ? Il nous faut donc en discuter. Voir ensemble comment la chose se peut. Solder un passif difficile. Pour ensuite instaurer plus sereinement d’autres modalités de fonctionnement. Des vérités douloureuses doivent être dites. Parce qu’il importe de situer les responsabilités et les manquements. Les uns auront le courage de reconnaître leurs torts. Les autres devront trouver en eux les ressources morales pour surseoir à la vengeance. Car, ce qu’il faut, c’est la justice.

La justice d’abord

Notre justice est décriée. Mais, est-ce vraiment à tort ? Dans un précédent écrit s’adressant aux juristes de notre pays, j’avais évoqué « l’usage d’un savoir diabolique ». Il paraît que la formule a choqué. Or j’entends persister. Tout simplement parce que dans la société moderne, la place de la justice est centrale. C’est sur ce corps social que l’on compte pour trancher les litiges. Si donc, le juge n’est pas neutre, le jugement est nécessairement faussé. Donc, pour que notre justice soit à même de faire le travail que l’on attend d’elle, elle doit elle-même être refondée. Ce qui est advenu au Ministre Adama Sagnon l’illustre parfaitement.
Nous voulons la justice car seul ce travail va réparer les torts subis par les uns et les autres. Chacun voit facilement qu’on ne peut parler de pardon, alors que le fautif jouit du bien de sa victime. On va essayer d’imaginer la chose. Un margoulin a profité de son entregent pour me prendre ma maison et ma voiture. Le matin, alors que j’attends le bus SOTRACO, je le regarde quitter ma maison dans mon véhicule. Comment pourrait-on me parler de pardon et de réconciliation alors que le tort que je subis persiste ?

Il y a plus grave. On a tué un parent. Du coup ses enfants perdent toute chance de réussir des études. En plus du chagrin, la veuve doit maintenant se débrouiller pour faire vivre la famille. Et un matin, les autorités convoquent cette pauvre femme dans un stade pour lui dire de donner son pardon à un type qui ne lui a pas demandé pardon, un type qui n’est pas nommé, un type obscur qui ne lui a pas dit pourquoi il veut son pardon. Pire, elle n’a même pas la garantie que ce type souterrain ne va pas recommencer ses méfaits. De telles situations ont été vécues par des Burkinabè devant nos yeux.

La journée nationale du pardon n’a pas connu grand résultat parce qu’on a choisi d’ignorer ces choses. Des choses simples, si évidentes que même les gamins comprennent dans les cours de récréation.

La vérité, la justice, la réconciliation

Ce slogan du collectif contre l’impunité reste valable. Une fois qu’on aura connu les dessous des différentes affaires, la justice dira s’il y a sentence ou pas, et si oui, quelle sentence. Mais le ton sera donné par les frères et sœurs mis en cause. Une repentance sincère, c’est cela seul qui ouvrira la voie au pardon. On ne demande pas d’humilier quelqu’un. Car si on fait naître la haine dans les cœurs, rares sont ceux qui comprendront la démarche.

Notre devise nationale c’est Unité - Progrès – Justice. Tout est dit. Il nous faut l’unité pour construire notre pays. Aucun progrès ne viendra du désordre. Et s’il n’y a pas la justice, on ne pourra pas faire la paix des cœurs. Car c’est bien là l’objectif ultime : chasser les haines, instaurer des méthodes de travail donnant sa chance à tout enfant du Burkina Faso. Ne plus permettre que ceux qui photocopient sans espoir les dossiers de demande regardent prospérer ceux qui savent faire des « anffiaires ».

Sayouba Traoré
Écrivain, Journaliste

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2014 à 18:09, par dites-le moi En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Je ne suis pas d’accord avec vous mr TRAORE ! On peut aller vite et bien si on sait d’où l’on vient et ou l’on va. Ne trouvez pas des excuses aux autorités de la transition car nous ne sommes pas encore sûr qu’elles ne veulent pas protéger les dignitaires de l’ancien régime qu’elles pouvaient pourtant empêcher de quitter le pays. C’est à elles de nous prouver le contraire, sinon, la révolution n’est pas encore finie. Des enfants ont accepté versé leur sang pour que les choses changent et ça doit vraiment changer, le pardon que vous êtes entrain d’introduire maladroitement vise à distraire. Bien de dossiers peuvent bien être jugés : dossier Thomas Sankara, dossier Norbert Zongo, tous les dossiers de crimes économiques et de sang pendants en justice, récemment Luc Adolphe Tiao a ordonné de tirez sur les manifestants (il n’a pas encore fait l’objet d’arrestation) ; Vous voyez, les autorités de la transition n’ont rien fait de concret, c’est des discours ronflants et creux, et avec tous ça vous voulez introduire le concept de pardon que tout le monde connait. Qui a fait quoi ? Qui va pardonner à qui et comment ? euh, mon ami, arrête pour toi là. Il faut impérativement ramener les milliards volés par l’ancien régimes, jugés les dossiers, c’est possible si le gouvernement est vraiment responsable et n’agit pas par émotion. On ne parle pas de développement, on parle de justice ! Je suis vraiment désolé de réagir sur ce ton, mais les autorités ne montrent rien de concret, ou bien le dispositif de communication est très nul. Le peuple n’est bête , il analyse et attend, je répète que la révolution n’est pas terminée !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 6 décembre 2014 à 18:21 En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    LA DEVISE NATIONALE PENDANT LA TRANSITION DEVRAIT ETRE VERITE, JUSTICE ET RECONCILIATION. Si le processus n’est pas fini au bout des 12 mois de la transition, on doit le poursuivre et notre devise devrait plutôt évoluer vers : JUSTICE (si on ne l’a pas, le reste ne sera qu’une utopie) - UNITE (si la justice est là, on peut avoir l’unité et après le progrès peut venir si....) - PROGRES. Sans une justice, on ne peut avoir unité et encore moins de progrès.

  • Le 6 décembre 2014 à 18:47, par dites-le moi En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Pardon monsieur TRAORE, je m’incline respectueusement devant votre grandeur et je demande pardon , en fait je ne vous avais bien lu. La prochaine fois, je prendrai le temps qu’il faut. merci de comprendre ton petit frère

  • Le 6 décembre 2014 à 18:55 En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    ça fait pitié !!! Juger autant que vous voulez mais dieu aura le dernier mot et chacun aura ce qui lui reviendra de droit. Gardez votre calme et ne sortez pas du chemin de dieu.

  • Le 6 décembre 2014 à 20:02 En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Tout pardon doit passer par "la vérité, la justice, réconciliation". ADF/RDA demande pardon sans faire cas des 03 fondamentaux. De grâce, ne continuez pas à insulter le Peuple. C’est très facile de dire pardon mais très difficile de vivre une crise et d’en sortir. Ou étaient-ils quand les GILBERT OUEDRAOGO ont opté crucifier le peuple ? C’est DIEU qui nous a épargné sans quoi on serait dans un conflit plus ce que la Côte D’ivoire a connu. Si l’ADF/RDA n’avait pas tourné sa veste, BLAISE n’oserait pas soumettre la loi à l’Assemblée. Mais vous avez préféré des avancent de 5 000 000FCFA par député et bien d’autres promesses pour nous crucifier. C’est très facile. Surement encore, c’est vu l’approche des élections de Novembre 2015 qui vous amènent à vouloir tromper le peuple par ce ton. Vous direz que c’était les GILBERT mais pourquoi ne vous êtes t’ils pas lever pour les combattre au sein de votre parti. Vous êtes des lâches. Que DIEU maudissent ce parti ADF/RDA. Cessez de nous insulter.

  • Le 6 décembre 2014 à 20:37 En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Belle analyse, et j’ajoute que l’hommage national rendu à nos martyres tombés au combat n’est pas une fin en soi, il faut leur rendre justice pour que cet hommage soit crédible. L’armée a tiré à balle réelle et le RSP ne peut pas nier cela, et à ma connaissance un militaire ne peut pas tirer sur une personne main nue s’il n’a pas reçu des instructions de sa hiérarchie.
    Partout on fait des éloges à l’armée alors que c’est l’armée qui devrait faire des éloges au peuple. On a jamais connu Zida dans le passé lui-même ne dit pas exactement le rôle qu’il a joué dans l’insurrection, on l’a connu quand il s’est déclaré chef d’État et il était quadrillé de tous les côtés il n’avait pas le choix que de remettre le pouvoir et d’y être toujours à sa manière.On l’encourage en tant que premier ministre et on est prêt à l’accompagner dans sa mission mais que justice soit faite è tous les niveaux.

  • Le 6 décembre 2014 à 20:39, par doudouno le cobra En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Personne n’a le droit de bruler la maison de son camarade,même sil estime que celui ci à voler pour la construire.
    C’est la ou al révolution burkinabé a raté.C’est à la justice de poursuivre les voleurs et n’ont pas aux vandales de piller et voler.
    Vous ne pouvez pas bruler ma maison et me demander de pardonner aussi rapidement.

  • Le 6 décembre 2014 à 21:30, par Le Croyant En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Sayouba, merci, pas seulement pour cet ecrit mais aussi pour tous les autres anterieurs que tu as ose rediger pendant que le danger potentiel te menacait. Je ne te connais pas personnellement, mais j’honore ton courage. Que Dieu te benisse.

  • Le 6 décembre 2014 à 21:43, par black hawk En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Vous vous êtes trompé de cible mes cocos ! les vrai criminels ont juste eu le temps passer de l’autre coté (CDP to MPP) parce que leur dernier patron refusait de se plier à leurs énième caprices, manger, manger toujours plus. Ils se disent, plus besoin de lui. Nous sommes devenu plus riche que lui maintenant et on va prendre sa place. Alors ils décident donc de partir, emmenant avec eux la bonne vieille marmite, celle qui à fait de la population Burkiné un peuple en souffrance. Je reconnais leur marque de fabrique ( magouilles, empoisonnement , expéditions punitives, casses, incendies de villas, de sépultures, menaces de mort sur des personnalité politiques, sabotages coups d’états dans les partis politiques etc...) et j’en passe. aujourd’hui ces mêmes criminels se promènent en toute tranquillité comme si ils n’avaient strictement rien a voir dans tout ce qui a pu se passer durant ces 27 ans. vous me direz, tout le monde s’en fou de ces 27 ans d’injustice puisse que ces criminels se pavanent juste sous votre nez en toute liberté. Je parle bien des trois leaders du MPP qui continuent dans leurs activités criminelles en encourageant leurs loubards à désorganiser et tenir loin de la scène politique tous les leaders de partis n’étant pas de leur rang. Mes cocos le règne du chaos commence maintenant pour vous car à vouloir fuir la merde(CDP) n’allez pas vous réfugier dans l’anus(MPP). Il est encore temps de se détourner d’eux, ces trois Bouki là sont dangereux. Ce vers qui est sorti du CDP pour aller dans l’opposition, celle d’hier, contient dans ces valises tout les éléments et systèmes de tripatouillages d’urnes et les feuilles dont tout le monde raffole !!!! on se demande comment d’ailleurs ! enfin bref. Restez comme vous êtes et vous serez d’éternels victimes et revendicateurs. Crier tout la haine que vous voulez, ça ne vous soulagera jamais. Internautes, le problème ne concerne maintenant que dieu et vous seul car le mal pour combattre le mal n’amènera que du mal. C’est triste à dire mais depuis que je suis au Burkina Faso je n’ai jamais vu un adulte respirant la joie de vivre.Ne vous leurrez pas les gens qui aspirent à vous gouverner ne serviront que leurs propres intérêts. Attendez vous à une gestion désastreuse des deniers publics. Comme ça vous êtes prévenus.
    Jugez ou pardonnez qui vous voudrez de toute les façons, nous aurons tous des comptes à rendre devant notre créateur. Craignez dieu cela vaux mieux.

  • Le 6 décembre 2014 à 21:50, par Sans rancune En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Comme toujours, vos écrits sont constructifs. Merci.

  • Le 6 décembre 2014 à 23:13, par Nabi Kièra En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Le pardon est une grande qualité et il n’ y a que ceux qui ont le cœur grand qui peuvent pardonner. Cependant la vie humaine est tellement sacrée que le Créateur lui-même a maudit ceux qui ôtent intentionnellement la vie. Cette vie a une valeur inestimable vu sa nature irremplaçable et irréversible. Cela est d’autant plus vrai que nos martyrs sont partis pour toujours. Cela se vérifie également par la poudre d’escampette et la clef des champs que les criminels ont prises. Pourquoi Blaise et les bourreaux du peuple ont fui ? C’est parce qu’ils savent que l’on ne meurt qu’une seule fois. pourtant durant tout son règne il affamé, terrorisé le peuple, appauvri le pays et assassiné. Tout le monde se rappelle encore comme hier quand il parlait de paix, de dialogue et de démocratie. C’était du vent. Il faut tout simplement savoir que tout dirigeant qui manque de sincérité et d’honnêteté peut de permettre de tuer pour assurer son règne. Plus jamais çà. Il faudra que la prochaine constitution du Burkina prévoie des dispositions très claires qui autorisent la désobéissance civile et la destitution de facto de tout Président dont les forces de l’ordre chargeraient des manifestants avec des BALLES RÉELLES même s’ils n’ont pas fait de victimes. J’insiste sur la dessus, car l’armée et son arsenal appartiennent au pays, au peuple et pas à un individu fût-il Président. Prévoir également que tout homme de tenu, militaire, gendarme et agent de police qui tuerait sa femme et ou autre avec son arme en dehors de la légitime défense soit fusillé publiquement. Nombreux sont ces militaires qui ont abusé de leur arme pour tuer leur femme ou maîtresse ou d’autres citoyens sans défense. Ils n’ont jamais été inquiétés. Ceux qui ont commis de tels actes doivent rendre des comptes en justice parce que le Burkina Faso a changé, ce n’est plus le Burkina de Blaise. Le crime n’a plus droit de cité dans mon pays. JE REVIENDRAI SUR LA QUESTION DE LA CONSTITUTION DE MON PAYS EN TEMPS OPPORTUN

  • Le 6 décembre 2014 à 23:53, par TK En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Bien ecrit ! A tous les ecrivains de métier ou non, qui ont l’inspiration de nous sortir de notre ennui par le moyen de la toile, je vous dis merci et vous encourage a continuer d’ecrire. Ne minimizer point l’effet de vos ecrits sur les milliers voire millions de Burkinabe qui vous lisent. sachez que vous etes benis ! Il n’appartient pas a tout le monde d’avoir de l’inspiration pour ecrire et surtout ecrire du sense...

  • Le 7 décembre 2014 à 10:10, par Ya-woto En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Arrêtez de nous distraire avec la notion de pardon. Qui doit pardonner qui et pourquoi ?
    Une minorité lutte pour le pouvoir, tue et se fait tuer et vous demander à tout le peuple de pardonner ! Non, nous voulons savoir la vérité, tout simplement la vérité, rien que la vérité. Il ne faut pas en faire des évènements créés par certains comme un drame national. Ils ont lutté, ont eu et perdu le pouvoir. Ils ont commis des crimes. C’est devenu comme une affaire entre des familles bien connues. Les sankaristes sont contre les compaoristes, les soméistes et guebréistes sont contre les sankaristes et maintenant c’est tout le pays qui doit se mêler dans cette querelle.
    La majorité des familles citées et alliées ont eu à commettre des erreurs. Certains ont aussi fait du bien pour le pays. Ils ont travaillé et ont été payé pour leur travail. Bien qu’on comprenne leur peine, nous ne voulons pas parler de pardon mais seulement connaitre la vérité. Depuis les années 60 qui a tué qui (Nézien, Somé, Guébré, les dix officiers tués en 1984, Zongo, Sankara, Oumarou, les victimes récentes pour ne citer que quelques-uns) et pourquoi ? Ce n’est pas parce que quelqu’un est mort qu’il devient un saint. Ce n’est pas parce que nos traditions choisissent de respecter les morts qu’il faut croire qu’ils n’ont pas commis des crimes. Il faut faire apparaitre la vérité et laisser la vraie justice, celle qui n’est pas partisane, régner. C’est seulement ainsi qu’il y aura un vrai pardon. Seule la lumière permettra de comprendre et d’accepter. C’est ça le vrai pardon. Vous voulez que notre peuple reste éternellement dans le joug de la guerre de la haine, que les enfants des politiciens, militaires, gendarmes et fonctionnaires fassent de leur histoire, le destin de la majorité ! Ceci n’est pas correct. La masse veut connaitre la vérité, le pourquoi et le comment, pas simplement pardonner Compaoré ou Sankara. ou toute autre personne qui était aux commandes de ce pays.

  • Le 7 décembre 2014 à 10:35, par elvivo En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    D’accord pour le pardon mais Justice d’abord !!!!

  • Le 7 décembre 2014 à 13:03, par Tino En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    Il y a quand même une affirmation qui me paraît péremptoire sans réduire la qualité de l’essentiel du propos : "Nous sommes tous croyants". C’est justement le pardon général et généreux des Pères de l’Eglise qui pose problème dans la réalité. Fonder le pardon sur la religion, c’est donner la possibilité à celui qui n’est pas croyant de ne pas pardonner. Mais Mr Traoré en est averti. Vérité d’abord, Justice ensuite, et Pardon donc réconciliation enfin. Car dans ses illustres textes, le Professeur Koné (C), philosophe burkinabè, fait remarquer qu’il est difficile de se réconcilier avec quelqu’un qu’on ne connaît pas et qui est de surcroît criminel. Je me demande même si ce n’est pas nous qui allons demander pardon à nos dirigeants criminels en disant ceci : "Faites pardon ! Pardonnez ! Ne nous tuez plus, ne gourmandez plus les biens publics !"

  • Le 8 décembre 2014 à 15:17, par la vérité est là En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    je suis d’accord que le pardon fonde la société mais dans le cas d’espèce, il faut que ceux qui ont mis le feu dans le pays et tué les innocents aillent directement voir les parents des victimes pour leur signifier pourquoi ils ont utilisé les armes du peuples pour tuer leurs enfants. par exemple Arsène tombé pendant ces événements a laissé derrière lui une veuve presque terme et un orphelin de 5 ans, alors que les dignitaires du CDP, de l’ADF RDA ... aillent demandé pardons à la veuve et a ses orphelins.

  • Le 8 décembre 2014 à 19:28, par Yabirou En réponse à : Les vertus et les rigueurs du pardon

    A Tino ! Considérez l’ensemble de l’écrit et vous verrez que Monsieur Traoré ne se limite pas aux seules considérations religieuses. Un texte, c’est un tout.

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