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Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

Publié le mardi 2 décembre 2014 à 00h35min

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Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

Notre héros du jour c’est Issouf Zoungrana, Président de l’association Action pour le civisme et la démocratie et par ailleurs Vice- Président du conseil régional des organisations de la société civile de la région du Centre. Economiste gestionnaire de formation mais « acheteur de profession » comme il préfère être appelé, il travaille pour le compte d’une multinationale qui a une représentation au Burkina Faso. Récits d’un témoin de l’insurrection populaire qui a conduit à la chute du président Blaise Compaoré.

Lefaso.net : Comment avez-vous suivi l’insurrection au Burkina Faso ?
Issouf Zoungrana (I.Z.) :
Il faut dire qu’on a pris part aux différentes marches à l’appel du chef de file de l’opposition. Et nous avons suivi l’évolution des choses jusqu’à la marche du 28 (octobre 2014, ndlr) et même celle des syndicats le 29. Le 30, comme tous les Burkinabè conscients de la gravité de la situation, nous sommes sortis. Ce jour- là, je me souviens que dès 06 heures j’étais au niveau de l’axe Est de l’Assemblée nationale, c’est – à- dire le boulevard Charles De Gaule. Nous avons dû lutter là-bas avec les forces de l’ordre pour pouvoir atteindre l’Assemblée nationale mais nous avons fait face à la résistance de la Gendarmerie nationale qui à dû replier quand l’Assemblée nationale a été prise par les manifestants. Et quand nous avons voulu avancer après le repli de la Gendarmerie, nous avons été bloqués peu avant le domicile de François Compaoré (petit frère du Président, ndlr). Nous y avons été empêchés de passer par des hommes armés qui tiraient à balles réelles. Nous avons essayé à maintes reprises de passer mais nous n’avons pas pu. C’est le lendemain après la démission du chef de l’Etat que cet espace- là a été libéré. Le 31 également nous sommes ressortis cette fois- ci pour demander aux militaires de prendre leurs responsabilités parce que pour nous il n’était plus question qu’après avoir fait tirer sur la foule, le Président Blaise Compaoré continue de diriger ce pays- là.

Lefaso.net : Cette insurrection, on le sait a fait de nombreux morts. En avez- vous enregistré dans vos rangs ?
I. Z. :
Dans nos rangs directement, non ! Par contre, sur place chez François Compaoré, je sais qu’il y a plusieurs personnes qui sont tombées. Je ne voudrais pas me prononcer sur le chiffre mais j’ai personnellement vu deux morts sur place, mais les informations qui nous parvenaient faisaient état de six morts.

Lefaso.net : Que pensez- vous de la décision des nouvelles autorités d’organiser un deuil national en la mémoire de ceux qui ont trouvé la mort dans l’insurrection ?
I. Z. :
Moi je pense que ce n’est que justice. Ce n’est que justice parce que ces gens- là sont sortis et ont payé de leur vie pour que les autres triomphent. Personne actuellement ne peut dire qu’il a plus subi que ceux qui sont au cimetière. Je pense que honorer ces martyrs, ces combattants de la liberté n’est que justice.

Lefaso.net : Comment avez- vous accueilli la démission de Blaise Compaoré ?
I. Z. :
A sa démission j’étais à la fois satisfait et déçu parce que, comme les Gabonais le disent, c’était une ressource et un modèle qu’on aurait pu utiliser s’il n’était pas allé jusqu’au bout. Il n’a simplement pas écouté et aujourd’hui il paie le prix de son entêtement. Un sentiment de joie, mais aussi un sentiment de regret parce qu’aujourd’hui quand vous regardez, au- delà de sa propre personne, il y a plusieurs personnes, plusieurs compétences autour de lui qui sont grillées. Ces personnes auraient pourtant pu servir le Burkina Faso et c’est l’un de mes regrets. Sinon pour le reste, c’est la démocratie qui a triomphé.

Lefaso.net : Pourquoi vous êtes- vous engagés dans ce combat- là ?
I. Z. :
Le combat à un moment donné était devenu un combat citoyen. Vous avez dû observer ce qui se passait, que ce soit sur le plan économique, sur le plan politique,… à tous les niveaux de notre pays vous avez vu à un certain moment comment le pouvoir était ! C’était simplement la patrimonialisation du pouvoir, la gestion d’un clan, c’était vraiment des choses qui à un certain moment étaient inacceptables. C’est pourquoi en tant que citoyens burkinabè, nous sous sommes lancés dan cette lutte. Simplement.

Lefaso.net : Blaise Compaoré est parti, les tractations ont abouti à la mise en place des instances de transition, quelle appréciation faites- vous du processus en cours ?
I. Z. :
Moi je suis sincèrement satisfait. Tout ce qui se fait actuellement ce sont des étapes prévues par la Charte de la transition, ce sont des structures prévues dans la charte. Vivement je souhaite que tout le dispositif soit mis sur place pour qu’on commence à travailler réellement et remettre le pays sur pied, c’est –à- dire gérer la transition et organiser des élections libres et transparentes pour un retour à une vie constitutionnelle normale.

Lefaso.net : Doit- on comprendre que vous êtes satisfait au stade actuel ?
I. Z. :
Pour la mise en place des structures de la transition je suis satisfait. Mais la lutte continue parce que nous sommes dans une période transitoire. Donc il faut rester en veille et accompagner les autorités transitoires y compris à travers la critique, pour que la transition puisse se dérouler normalement.

Lefaso.net : Avez- vous des attentes particulières ?
I. Z. :
J’attends que le gouvernement de transition organise les élections dans les délais prévus par la charte. J’attends également que ce gouvernement de transition profite de ce break pour verrouiller un certain nombre de choses qui vont permettre au Burkina Faso de rester durablement un Etat démocratique. Je pense par exemple à l’article 37. Il va falloir le verrouiller davantage pour qu’il ne vienne pas à l’idée de quelqu’un de le déverrouiller. Il faudra aussi un certain nombre de réformes au niveau de la justice. Vous savez que ce qui est arrivé au Burkina Faso l’est en grande partie parce que ça n’a pas bien fonctionné à ce niveau. Parce que vous avez plusieurs dossiers qui étaient en suspens au point qu’à un certain moment, plus personne n’avait confiance en la justice. Donc il faut qu’on œuvre pour que la justice burkinabè soit indépendante. Aussi, de 1987 à nos jours il y a eu beaucoup de crimes, beaucoup de choses se sont passées. Donc moi je crois qu’une structure comme la commission vérité justice et réconciliation doit être mise en place pour connaitre de ces questions au cours de la transition, quitte à passer le relais au gouvernement qui sera issu des élections de 2015. Donc il y a un certain nombre de défis qu’il faudra absolument relever au cours de la transition.

Lefaso.net : Faut- il entendre par là que vous êtes pour le jugement des anciens dignitaires ?
I. Z. :
Je crois que la justice devra simplement faire son travail.

Lefaso.net : Quelque chose vous reste t- il sur le cœur ?
I. Z. :
C’est inviter tous les Burkinabè à s’intéresser aux questions publiques ; inviter tous les Burkinabè à accompagner ce processus de transition parce que c’est une lourde mission que nous avons confiée au chef de l’Etat, au Premier ministre, aux membres du gouvernement et aux membres du conseil national de transition. J’invite vraiment les Burkinabè à être compréhensifs et surtout à n’avoir qu’une seule considération en tête : l’intérêt du Burkina Faso. Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Propos recueillis par Samuel Somda
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 décembre 2014 à 05:46, par le véridique En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    Il faut arrêter cette histoire de héros de l’insurrection ; tout le peuple en est l’héro suprême. Si le site continu cette liste, vous faites et continuer de faire des frustrés. Des gens de l’ombre ou méconnus ont contribué et/ou participé activement à l’insurrection, donc attention à cette façon de nommer des héros et ignorer d’autres ; merci c’est mon opinion.

  • Le 2 décembre 2014 à 08:20, par inconnu En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    moi j’attend simplement le hero n°1.000.000, parce qu’il y avait au moins un millions de personnes dans les rues de ouagadougou ces jours là. et puis, le fasonet, pendant que nous y sommes, n’oubliez-pas les femmes qui ravitaillaient les jeunes en eau et beurre de karité... juste pour vous dire que vous vous engagez dans une fausse logique.

  • Le 2 décembre 2014 à 08:26, par fasobiga En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    il faut que ces journalistes là nous prennent au sérieux, parce qu’on a contesté la présence de ses messieurs au CNT que les journalistes vont les interviewer pour nous montrer qu’ils ont participé à l’insurrection. on n’a pas besoin de ça. ce qu’on leur reproche c’est d’être membres de bureaux de partis politiques et de représenter la société civile au CNT.
    A la question, Pourquoi vous êtes- vous engagés dans ce combat- là ?
    la réponse est simple monsieur le journaliste ; parcequ’il est dans le bureau politique du MPP et encore secrétaire au développement du bureau de la jeunesse du MPP. il ne faut pas nous distraire.

  • Le 2 décembre 2014 à 10:01, par Uncitoyen En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    lefaso.net , un peu de respect pour le peuple puis pour vos lecteurs. Qu’est ce que vous recherchez à travers cette rubrique ?
    Qu’est ce toutes ces personnes sont plus héros que ceux qui sont tombés les 30 et 31 octobre ?
    Franchement arrêtez ces interviews qui ne servent à rien.

  • Le 2 décembre 2014 à 10:04, par jour nouvo En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    SVP arrêtez de faire la pub de ceux qui veulent profiter de la situation pour se faire une place au soleil. Ya t’il plus héros que ceux qui ont perdu la vie ? Les vrais héros n’ont pas besoin de ça. issouf zoungrana et son ami aziz sana ont tout fait pour être au cnt, qu’ils en profitent car l’histoire va nous juger tous en fonction de nos actes. Je pose une question au lefaso.net : pourriez vous énumérer tous les héros de l’insurrection ? J’en doute fort. Donc stop et dites que le héro de l’insurrection est tout simplement le peuple tout en sachant que chaque composante a contribué es sa manière.

  • Le 2 décembre 2014 à 10:31, par brama En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    la numerotation des heros de l’insurrection peut engendrer des frustrations au niveau des manifestants.on n’etait des milliers et tout le monde ne poura pas etre nimeroter donc prenons les choses avec beaucoup de proffessionalisme.parce que si ca continu ds ce sens moi je peut personnellement me pleindre car mon nom devrait etre ds les 10 premiers je vais pas vous donnez des detailles,mais,mes collegues des service et les jeunes de mon quartier peuvent temoigner.on a eu ce qu’on voulais dieu merci,passons a les chose serieux maintenant.les vrais heros sont ceux qui on perdu la vie point barre.que le seigneur les accueils dans son paradis et que la terre les soient legere AMEN.

  • Le 2 décembre 2014 à 10:40 En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    s’il est un héros, alors qu’on montre sa bobine ( pardon sa face ou visage ) en photo. là on va le zié bien ( bien le regarder).

  • Le 2 décembre 2014 à 11:17, par alkahirou En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    Donc comme ça ceux qui sont morts avant 1987, victimes de Sankara et sa révolution ne méritent pas la justice ? Je suis d’accord que c’est nécessaire de rendre justice à Mariam Sankara. Les autres veuves aussi que son mari a rempli dans ce pays méritent cette même justice.

  • Le 2 décembre 2014 à 18:40, par Truman En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    Je pense que Lefaso.net doit comprendre qu’on commence à en avoir marre de cette rubrique "Les héros de l’insurrection". Avec Lassané SAWADOGO, c’értait intéressant, mais les choses commencent à prendre une autre tournure donc LAISSEZ TOMBER !!!

  • Le 2 décembre 2014 à 21:08, par anti cdp En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    alkahirou, là je suis tout a fait daccord avec toi. on nous parle de justice pour sankara en oubliant que les premieres tueries politiques ont commencé sous sankara. ceux qui veulent la facilité disent que c’est blaise qui tuait sous sankara et sankara endossait. c’est facile dattendre qu’on rende quelqu’un orphelin avant dendosser.
    j’ai ete tres peiné par la mort de sankara mais ce n’est pas pour autant quil est dedouané de tout. rappeler vous cette histoire de putsch à lepoque ou des civils commercants ont été passé par les armes apres un simulacre de proces.
    alors justice pour tous meme pour les victimes de sankara.

  • Le 3 décembre 2014 à 08:00 En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    C’est vrai ce qu’a dit le premier intervenant, car des fanfarons il y a en toujours eu, surtout dans pareils circonstances. S’il était dans le "feu de l’action" comme il le prétend, je ne suis pas sûr qu’il pourrait prendre ces pauses. SVP éviter donc de nous servir de telles choses. Merci..

  • Le 3 décembre 2014 à 08:29, par vous nous casser le tympan En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    arrêter vos conneries ...ça deviens ridicules ""il na kallé se voir ailleurs ..si prendre des photo fait de lui un héro sa ces votre blème"et cesser de nous casser le typant avec vos écrit insensé...tchrrrrrr

  • Le 3 décembre 2014 à 11:23, par Kaboré Tanga En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    Je vous suggère malgré l’avancée constatée pour cette rubrique d’en changer le titre pour amoindrir les polémiques et surtout par respect pour les nombreux blessés et la mémoire des martyrs.
    Pourquoi ne pas l’intitulé "au cœur de l’insurrection" ou " témoin de l’insurrection" ou encore "témoin clé/privilégié de l’insurrection".
    En effet, il ne pourrait avoir de héro de cette insurrection plus que ceux qu’on a porté en terre hier. Les vrais héros à mon avis c’est ceux qui dans la fleur de l’âge, dans l’enthousiasme, l’innocence et la naïveté de leur jeunesse ont été fauchés par les balles de soldats vêtus, rémunérés et équipés par le contribuable burkinabé.
    Je vous en supplie, changez de titre car les contenus sont bons et la rubrique très pertinente.

  • Le 3 décembre 2014 à 11:52, par Kaboré Tanga En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    Où est passé mon message précédent, publiez le car il est digne d’intérêt !

  • Le 3 décembre 2014 à 13:24, par jonas En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    j suis d’avis avec Tanga ;En effet, il ne pourrait avoir de héro de cette insurrection plus que ceux qu’on a porté en terre hier. Les vrais héros à mon avis c’est ceux qui dans la fleur de l’âge, dans l’enthousiasme, l’innocence et la naïveté de leur jeunesse ont été fauchés par les balles de soldats vêtus, rémunérés et équipés par le contribuable burkinabé. j suggère coe titre "AU COEUR DE L’INSURECTION POPULAIRE" .j penz k ses personnes nommé on just pensé bon de donné leur point de vue par rapport a c ki cè passer,en tant k leadeur de certaine structure,car coe eux un monbre incalculab de jeune on bataillé pour l’avènement de c burkina nouvo,tous ensble pou reconstuire notre faso !!

  • Le 5 décembre 2014 à 07:36, par salia sanou En réponse à : Les héros de l’insurrection (n°11) : Issouf Zoungrana

    il faut avoir honte issoufou

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