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Lutte contre les effets du changement climatique : 30 producteurs apprécient des expériences agro écologiques au Nord

Publié le lundi 24 novembre 2014 à 22h25min

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Lutte contre les effets du changement climatique : 30 producteurs apprécient des expériences agro écologiques au Nord

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Ecosystèmes pour la Protection des Infrastructures des Communautés » (EPIC) a organisé un voyage d’études à Gourcy (Zondoma) et à Filly (Yatenga) au profit d’une trentaine de représentants des villages d’intervention du projet dans la région du Nord. C’était du 19 au 20 novembre 2014 en présence de partenaires terrain du projet.

Partir des écosystèmes et les services offerts pour aider les populations à mieux s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques et aux risques de catastrophes naturelles, c’est dans vision que ce voyage d’études et d’échanges a été initié par le projet EPIC. Pour le facilitateur du projet Sylvain Zabré, l’objectif est de permettre aux producteurs ciblés de s’enrichir d’autres expériences en matière d’adaptation au changement climatique et qui se mènent dans les conditions agro-climatiques similaires à leurs villages. Pour l’atteinte des objectifs, le projet EPIC dans sa stratégie d’intervention fait la promotion des solutions basées sur la nature pour aider les communautés à affronter les risques des catastrophes naturelles à travers entre autres l’identification des solutions ou technologies endogènes, la création d’un partenariat dynamique avec les intervenants, l’appui technique aux communautés pour faire face aux aléas.

Les producteurs informés sur les avantages et contraintes du bio-digesteur

Le bio-digesteur est une fosse souterraine étanche, construite à base de parpaings et qui stocke le gaz (méthane) produit à partir des excréments frais d’animaux mélangés à l’eau et qui produit du biogaz, résultat de la décomposition de ce mélange. C’est un combustible qui peut se substituer au bois de chauffe, pour la cuisson et l’éclairage et les résidus générés (effluents) ont l’avantage d’être utilisé comme fumure organique dans les champs par les producteurs. Pour s’imprégner de cette technologie, les producteurs venus de de Basnéré, Tougou, Bidninga, Ramdolla mossi, Tabtenga, Sillia et Kaïn ont fait le déplacement dans la commune de Gourcy (Zondoma). Après une formation théorique sur le bio-digesteur par les techniciens de la direction provinciale des ressources animales et halieutiques, les producteurs ont pu de façon pratique s’imprégner de l’utilisation du bio-digesteur et apprécié ses avantages. Saïdou Ouédraogo du village de Ranaoua et El hadj Ouédraogo Karim du secteur 2 de Gourcy tous pionniers dans l’utilisation de la technologie, n’ont pas manqués de faire des éloges que le bio-digesteur fournit à leurs familles au quotidien. A les entendre, il n’y a plus de soucis dans la cuisine des femmes qui n’ont plus de corvées de bois à faire. L’énergie du bio-digesteur fournit l’éclairage des maisons et des étables sans oublier la fumure organique récupérées soutiennent les deux adeptes du bio-digesteur. L’arbre ne doit pas cacher la forêt et c’est pourquoi les producteurs ont été informé qu’il faut disposer de bœufs pour obtenir en permanence la matière première qu’est la bouse fraîche afin d’alimenter le bio-digesteur après sa construction qui requiert un minimum de fonds de départ ont indiqué Saïdou et Karim.

Une expérience agroenvironnementale à partager

Le concept de « ferme bocagère » repose sur la création de périmètres bocagers en copropriété, comprenant des parcelles individuelles et des parcelles communes. La gestion est organisée autour d’un groupement foncier des bénéficiaires. Il en résulte un milieu totalement restauré où agriculture n’est plus synonyme d’érosion, où élevage n’est plus synonyme de surpâturage et où les arbres et arbustes sont harmonieusement intégrés à l’environnement. C’est ce à quoi répond la conception de la ferme pilote bocagère de « l’Association Filly Wémanégré » située à quelques encablures de Ouahigouya. Dans cette ferme de 86 ha aménagé par les membres de l’association, les producteurs visiteurs se sont laissé convaincre du fait de la possibilité de dompter les sols pour un accroissement de la productivité agricole. Le périmètre bocager de Filly est subdivisé en lots par des haies vives d’arbres utilitaires dans lesquels les habitants du village cultivent chaque saison en pratiquant une agriculture dans le respect des paquets technologiques qui leur sont dispensés et mis à leur disposition. C’est véritablement un voyage d’études et d’échanges qui a permis aux représentants des communautés de renforcer leurs capacités sur les questions agroenvironnementales à en croire les commentaires des producteurs qui ont pris des engagements d’expérimenter à leur tour ce qu’ils ont vu. Pour le facilitateur du projet EPIC, Sylvain Zabré, l’objectif est atteint car la rencontre qui a réuni tous les participants au voyage a permis aux uns et aux autres de se prononcer et d’apprécier positivement les expériences très utiles qui peuvent être dupliquées dans leurs localités respectives. « le projet EPIC est disposé à accompagner les producteurs à expérimenter ces technologies dans les villages d’intervention du projet s’il ya un engagement ferme des communautés » a soutenu M Zabré à la fin du voyage d’études et d’échanges.

Yann NIKIEMA
Lefaso

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