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Ablassé Ouedraogo, Président du parti « le Faso Autrement » : « Adama Sagnon rentrera dans l’histoire si de lui-même, il prenait l’initiative de libérer le gouvernement de la transition »

Publié le lundi 24 novembre 2014 à 23h19min

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Ablassé Ouedraogo, Président du parti « le Faso Autrement » : « Adama Sagnon rentrera dans l’histoire si de lui-même, il prenait l’initiative de libérer le gouvernement de la transition »

A Bobo-Dioulasso dans le cadre des préparatifs de la première biennale des « Littératures d’Afrique Noire », Ablassé Ouedraogo, le président du parti « Le Faso Autrement » s’est prononcé sur la composition du tout nouveau gouvernement, ce lundi 24 novembre 2014. Au cours d’une brève interview accordée à une dizaine de médias, l’homme politique a demandé à Adama Sagnon, tout nouveau ministre de la Culture et du tourisme de rendre service à la transition en « acceptant de démissionner de lui-même ». Lisez-plutôt

Lefaso.net : Le Burkina s’est doté d’un nouveau gouvernement depuis hier nuit. Quel regard portez-vous sur la composition de ce gouvernement ?

Ablassé Ouedraogo : Je peux le dire avec force, le Burkina Faso est un pays béni de Dieu. Grâce à Dieu, notre pays s’est doté d’une feuille de route pour les douze mois à venir à travers la signature de la charte de la transition. Et si on fait une analyse, on se rend compte que le gouvernement qui a été publié hier soir est conforme au contenu de la charte. Il faut que les uns et les autres comprennent qu’il s’agit d’un travail à faire en douze mois. Et l’objectif du gouvernement de la transition, c’est d’amener le Burkina Faso à l’organisation d’élections présidentielle et législatives. Ces élections doivent être transparentes, équitables, acceptables par tout le monde.
J’ai deux commentaires à faire en voyant la composition du gouvernement. Vous vous rendrez compte que le Président du Faso a pris en main le portefeuille des Affaires étrangères. C’est facile à expliquer. Nous avons douze mois pour la transition, ça parait être long mais c’est très court et il faut mobiliser les ressources nécessaires pour assurer à notre pays une organisation parfaite des élections. Pour cela, il faudrait que le Président du Faso, qui est lui-même diplomate et qui a un réseau à l’extérieur puisse appuyer sur tous les leviers qu’il possède pour permettre à notre pays d’avoir des garanties quant aux financements des élections à venir
Vous verrez aussi que le Premier ministre est en même temps le ministre de la Défense nationale. C’est simple à comprendre, nous sommes au Sahel. Pour des raisons sécuritaires, il faudrait que l’armée puisse répondre à tout moment aux besoins. L’armée elle-même traverse des difficultés et il faut quelqu’un du sérail pour faire ce qu’il faut pour que nous ayons une armée performante. On ne peut pas trouver mieux que les militaires eux-mêmes. Nous avons la chance d’avoir une équipe de vingt-six (26) personnes qui vont conduire la transition avec le changement et la rupture.
Notre pays a besoin de restaurer l’autorité de l’Etat. Notre pays a besoin de combattre l’incivisme, l’injustice, l’impunité et il faudra mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

Lefaso.net : Est-ce que dans ce gouvernement nous avons l’homme qu’il faut à la place qu’il faut quand on sait qu’il y a des ministres qui sont critiqués avant même leur prise de service ?

Ablassé Ouedraogo : Il faut appeler un chat un chat. Il s’agit du cas Adama Sagnon, le ministre de la Culture. En tant que Burkinabè, je voudrais demander à Adama Sagnon de rendre service à la transition et à notre pays en démissionnant. Il est contesté bien avant sa prise de service et malheureusement, son nom est associé à l’affaire Norbert Zongo. Je pense que Sagnon rentrera dans l’histoire si de lui-même, il prenait l’initiative de libérer le gouvernement de la transition et le Burkina Faso en se retirant du gouvernement. C’est ça être un grand homme. De toutes les façons, il est encore jeune et il a tout son avenir devant lui.

Lefaso.net : Comment expliquez-vous les frustrations qui sont nées de la composition du gouvernement de la transition ? Apparemment, il y a des partis qui trouvent qu’ils n’ont pas été récompensés à la hauteur de leur engagement.

Ablassé Ouedraogo : Aucune œuvre humaine n’est parfaite, c’est normal que les gens soient intéressés à contribuer dans la mise en place du changement et de l’alternance dans notre pays, c’est humain. Mais chacun doit savoir la place qu’il peut occuper. De toutes les façons, notre pays est dans l’obligation d’utiliser l’ensemble des filles et des fils de ce pays-là. Il n’y a pas de raison à faire la bagarre autour des vingt-cinq (25) postes du gouvernement et des quatre-vingt-dix (90) postes du Conseil national de la transition (CNT). La transition, c’est seulement douze (12) mois. Ce qui m’intéresse, c’est notre pays…

Ousséni BANCE
Lefaso.net

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