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J’accuse la forfaiture et le laxisme

Publié le lundi 24 novembre 2014 à 18h20min

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 J’accuse la forfaiture et le laxisme

Jalonnant les années de laxisme, la forfaiture est devenue la norme et toutes les valeurs intrinsèques de la dignité humaine deviennent alors étrangères aux générations héritières. Cela ne saurait être que le lit d’une désinvolture aux fruits de goûts amers aux papilles gustatives de ceux qui l’apprennent, irritant la gorge de l’esprit de ceux qui l’analysent et à la digestion ulcéreuse du peuple qui la vit.

Je m’accuse, je nous accuse, oui, toi, lui, vous, eux, tous autant citoyens que nous sommes de cette humanité, de cette nation, de ce pays, de ce peuple du BURKINA FASO.

J’accuse la forfaiture républicaine qui a été le ciment de l’édification de notre société, jadis composée de peuples fiers de divers horizons qui vivaient en harmonie sociétale. Harmonie tripatouillée par le colon, qui l’a mutée en pays avec des frontières aussi bien géographiques que mentales. Par la suite – après lutte et face au mur – ce même colon nous a dit que nous sommes indépendants ; eh oui cette indépendance, ce leurre, ce mirage, cette farce, ce mensonge, cette trahison, cette honte, cette forfaiture, deuxième fille de la première qui n’est autre que la colonisation.

Ces dernières sont toujours aussi pitoyablement réelles de nos jours qu’il y a 100 ans : le colon est venu il y a 100 ans et il y a quelques semaines il a exfiltré le dernier des Judas (je l’espère pour notre bien pour notre pays) : des forfaitaires que j’accuse.

De ces deux forfaitures on a érigé des institutions à leur image – car la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre et génétiquement les chiens donnent des chiens. Comme toute chose, si la base, la fondation est bâclée alors là haut on n’a qu’un château de cartes, loin de celui de TAJ MAHAL.
J’accuse ces institutions que sont le gouvernement (gouvernail qui ment), le parlement (parloir qui ment), la justice (juste-ticide qui tue le juste) ainsi que leur bible, cette constitution que j’épelle (constitution : la conne qui a vomi ces institutions) qui d’année en année, de jour comme de nuit, ont de près ou de loin trahi les valeurs intègres de notre nation. Sans les disséquer pour vous épargner les détails de cette chirurgie nauséabonde, retenons que ce sont toutes des forfaitures.

J’accuse la communauté internationale, cet instrument du maintien d’un pouvoir fictif, cette boîte dorée remplie d’ignorance… depuis des millénaires l’Afrique est pour eux la terre de « hic sunt leones », un « Pays » dont on ignore tout et qu’on simplifie à l’extrême. À laquelle peu importe qu’un président soit aussi peu démocratique que mêlé à toutes les crises nées dans la sous-région – à condition qu’il ait une image défendable de médiateur régional et qu’il leur permette par ce moyen de fouiller les sous-sols et implanter leurs entreprises oligoctoniques.
L’interrogation du pourquoi et du comment trouve leur réponse dans le laxisme, le notre qui a constitué la forteresse de ces forfaitaires.

Tout laxisme crée un vide et comme la nature a horreur du vide, ce dernier a été rempli par les forfaitures et leurs commanditaires, et ce, pendant belle lurette. Néanmoins au bout du chemin, des voix, des braves ont brisé les carcans de ce laxisme pour occuper contre les traites ce vide, et de poussée en poussée, de prise en prise de yards, ils ont boté hors du vide les Judas. Cependant si comme le monstre Hydre de l’Erne décapité par HERCULE avait plusieurs têtes, nos braves n’avaient aucune tête et aucun leader, donc aucune stratégie, laissant derrière eux encore un vide, dont l’armée s’est accaparée. Républicaine, elle se dit, « croire » nous voulons bien conjuguer… accordons leur donc ce doute planeur, cette confiance contrôleuse, et de par-dessus tout cette vigilance dans les yeux : oui ouvrons les yeux, et les bons !

Chef de l’état pendant deux semaines, Premier ministre pendant une année : une cyclique forfaiture se prépare-t-elle ?

Oui je l’accuse ce Armée-Man, j’applique à tout sens contraire la présomption de culpabilité car il y a 27 ans nous avons tendus nos oreilles aux chants d’une sirène d’Ulysse dans notre pays et voici le résultat : en lieu et place de l’acmé, c’est l’im-mergence à des milliers de pieds sous mers, l’inertie. Il nous avait promis démocratie on a vécu la démoncratie – gouvernance par les démons qu’ils étaient au vu des crimes, de l’injustice et du misérabilisme qu’a hérité le peuple pendant qu’ils s’arrosaient le gosier du sang frais de nos souffrances et des larmes chaudes de nos pleurs – (excusez-moi ce néologisme mais à chaque nouvelle espèce, des nouveaux mots s’imposent).

Nous avions étalé sous ses pieds nos rêves, et il n’a pas daigné prêter attention à là où il marchait : il les a écrasés, nos vies en sont devenues des cauchemars.

Ah oui ! Disons que la probabilité d’une nième forfaiture ait lieu tende vers 1 (un), afin que tous encore stoïques, braves, intrépides nous travaillions dès maintenant afin que dans une année l’on ne dise pas « l’armée nous a trahit, elle est judas », car c’est en ce moment qu’il sera une fois de plus tard tout comme il l’est aujourd’hui, après plus d’un quart de siècle que le monarque a bâillonné, chiffonné, à tel point qu’à défaut de ne connaitre que lui, nous ne nous sommes pas construit un héros, un leader civil pour placer au parloir de notre destinée. Et l’armée est alors venue pour remplir ce vide : républicaine oui mais pathétique lorsque le 30 la foule (dont moi-même), orpheline de leader, scandait le nom d’un militaire pour diriger ce pays.

Mais à celui que j’accuse, je prie pour qu’il me fasse mentir dans une année en honorant ses dires pour astiquer l’éclat de notre armée qui porte ses habits de soirée aujourd’hui.
J’accuse ses derniers jours, ces amis, d’antan unis, qui ont chassé les géants conquérants et qui maintenant se déchirent pour des postes, je crache et je vomie : ressaisissez-vous car le combat continue, là où le petit jihad est fini commence le grand, celui contre nos propres personnes qui ne sauront traverser les cercles de l’Inferno de Dante tellement elles sont corrompues.

Pour les purifier je propose que tous ces postes, y compris celui du Président et de Premier Ministre soit bénévoles : ils n’auront rien qu’une somme forfaitaire et on verra si « patriotisme » est pour eux uniquement qu’un mot vide.

J’accuse aujourd’hui les caméléons, les traîtres, les hommes de toutes les saisons, les banderoles qui penchent là où le vent souffle, aussi prêtes à changer d’orientation que de chemise. Les sinistres d’hier ministres aujourd’hui (oui ces ADAMA SAGNON), eux je les accuse et je leur dis : on vous surveille, on vous contrôle ! Ce Hydra populaire ne fermera jamais plus ses yeux. Est-ce là le premier acte de forfaiture de ZIDA !!! Prends garde mon Premier Ministre pour ne pas être le dernier de la tribu des JUDAS après l’autre que nous appelions Président il y a quelques semaines !

Pendant toutes ces années de disettes, les rares braves qui ont osé défier le monstre ont été dévorés mais ce denier s’est surtout empiffré de notre laxisme, de notre convoitise, de notre luxure, nous l’élevions de notre neutralité : disons maintenant plus jamais ça, over is over.

Cela m’a tellement interpellé ces derniers jours que je me suis replongé dans mes lectures de premières années universitaires sur la démocratie et là j’ai ressuscité mon écrivain préféré Alexis de Tocqueville en relisant DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE et là j’ai compris one more time que loin nous sommes et que cette démocratie rêvée est pour nous une planète inexplorée et attrayante, mais le sourire vient quand même puisque nous nous approchons d’elle heureusement et j’en suis convaincu qu’un jour on y atterrira pour un grand pas non pas un petit pas, oui un grand pour nous même, pour l’Afrique toute entière.

Ainsi j’en ai une fois de plus tiré des leçons et je ne ferais pas comme l’autre en me lavant les mains , non j’agirais, oui l’action, le mouvement sera ma vie car de par mes rêves je nourrirais mes convictions, de par mes pensées je catalyserais mes idées, de par ma voix j’inhiberais celles de ces sirènes de malheur, de par mes écrits, je ferais lire mes opinions, de par ma main j’empêcherai leurs actions morbides et de par mes pieds je marcherai contre tout judas et cela pour éviter et bannir – en jetant derrière moi mon laxisme d’antan – à jamais la forfaiture dans notre nation, notre pays, au bonheur d’un peuple née intègre, qui meurt martyr (RIP) et qui renaîtra libre.

Par :
-  Lancina Camara, Email : lancina_camara@yahoo.fr
-  Tim Tengabiiga , Email : moni1224@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2014 à 18:28 En réponse à : J’accuse la forfaiture et le laxisme

    BIEN DIT. ADAMA ET MADAME BAMBARA/BILA DOIVENT QUITTER LE GOUVERNEMENT. NOUS N’AVONS PAS VERSER NOTRE SANG POUR FAIRE LE BONHEUR DES ENEMIS DU PEUPLE

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