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Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

Publié le dimanche 23 novembre 2014 à 22h46min

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Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

Les pages hautement héroïques et historiques que viennent d’écrire notre peuple, avec l’encre-sang de certains de ses fils et filles, doivent poser définitivement les fondations d’un Burkina Faso nouveau, un Burkina qui s’inscrit définitivement parmi les nations démocratiques, justes et solidaires. Nous devons tous travailler dans ce sens.

De ce que nous venons de vivre, nous devons tirer absolument des enseignements de sorte que, plus jamais dans ce pays, des citoyens et citoyennes meurent par le seul fait de défendre un idéal ou d’aspirer à davantage de liberté, de justice sociale, de justice tout court.

De cette glorieuse et tragique expérience, nous devons faire en sorte que, plus jamais dans ce pays, des fils et des filles, des catégories et des domaines, des régions et des villes, des compétences et des génies soient négligés, laissés en marge de notre développement, de notre progrès, de notre histoire.

Dans ce Burkina nouveau, l’éthique de la responsabilité et les valeurs culturelles profondes qui ont toujours irrigué et guidé notre société depuis la nuit des temps doivent, impérativement, occuper une place centrale et symbolique à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie de notre Pays.

Nous devons briller par notre sobriété, notre simplicité, notre humilité et notre exemplarité dans la gestion des affaires de ce pays, dans l’exercice de nos responsabilités et de nos devoirs. Du reste, Thomas Sankara nous a démontré que cela était bien possible.

Pour ce faire, il devra être très clair dans l’esprit de tous, surtout de ceux et celles qui aspireront à être aux affaires, que l’exercice d’une quelconque tâche au nom de l’Etat et du peuple burkinabè, est et doit être avant tout un sacerdoce, une mission sacrée plutôt qu’un privilège égoïste ou l’accomplissement d’un destin individuel. Toutes nos ambitions, toutes nos motivations pour servir notre Pays devront être marquées du sceau de l’intérêt général.

Désormais, et à aucun moment, nous ne devons oublier que la situation dans laquelle s’est trouvée notre pays durant ces dernières décennies est une conséquence de nos complicités, de nos peurs, de nos cupidités, de notre manque de courage et de nos silences coupables comme s’évertuait à nous le rappeler Norbert Zongo.

Notre Peuple est travailleur, créatif et inventif et notre pays possède, certes peu de ressources mais des ressources assez suffisantes pour que chaque citoyen, chaque citoyenne puisse vivre dignement et contribuer activement au développement de notre Pays.

Pour ce faire, nous avons besoin de dirigeants, de décideurs qui stimulent et soutiennent cette créativité et cette force dans le travail et qui garantissent une redistribution juste de nos ressources.

Le Burkina a besoin de dirigeants, de serviteurs pragmatiques et visionnaires, qui apportent des solutions concrètes aux défis quotidiens qui se posent à nous et qui posent des actes, adoptent des mesures qui s’inscrivent dans le long terme en prenant en compte l’avenir de notre pays et de nos enfants et notre rôle en Afrique et dans le monde dans cinquante ans, dans cent ans.

Le Burkina a besoin de citoyens et citoyennes qui, certes, jouissent de droits à n’en pas finir mais surtout, qui sont avant tout soucieux du respect de nos lois, de nos codes et du sens du devoir citoyen indispensables à notre « Vivre-ensemble ».

Il ne faut pas se faire d’illusions : le Burkina nouveau qui se dessine ne sera possible qu’au prix de grands sacrifices, du sens de la responsabilité et des principes, d’une vigilance permanente et d’humilité.

En parlant de vigilance permanente et d’humilité, il me paraît approprié d’avancer deux propositions pour conclure.

La première proposition : le temps venu, il faudra envisager la mise en place d’une sorte d’ « observatoire citoyen », véritable et puissante machine de veille qui traquera impitoyablement les moindres germes, habitudes, propensions ou actes, susceptibles de nous replonger dans le désastre des années de règne Compaoré ; parce qu’il n’y a pas d’acquis définitifs s’il n’y a pas une vigilance perspicace qui en garantit la pérennité.

La deuxième proposition : le moment venu, il faudra aussi envisager la mise en place d’une sorte de « Banque des bonnes pratiques de gouvernance et de citoyenneté ». Cette banque serait un véritable creuset d’échange et de partage des idées, des attitudes, des pratiques et des démarches de nos gouvernants ou de simples citoyens et citoyennes qui auront révolutionné le quotidien de nos populations ou de populations dans une localité, un secteur ou une région donnée de notre pays ou du monde et du coup, susceptibles d’inspirer d’autres décideurs ou citoyens afin d’en élargir les bénéfices au plus grand nombre possible. A titre d’exemple, Le Doyen Arba Diallo, en quelques années en tant que Maire, a fait un travail utilement extraordinaire et admiratif dans sa localité. Il n’y aurait aucune honte à s’intéresser, à s’inspirer de ce succès qui n’est pas seulement lié à son carnet d’adresse mais certainement à sa vision, à ses idées, à son humilité et à la « réceptivité » de sa population.

Ainsi, sans arrogance ni suffisance et rivalités absurdes, nous devons être à la quête permanente de la « meilleure formule » qui correspondra et répondra le plus possible aux aspirations et au bien-être de notre Peuple en nous inspirant les uns des autres avec l’humilité de ceux et celles qui veulent toujours apprendre pour toujours mieux construire, construire solidement.

Naturellement, les modalités, la forme, le contenu, l’opportunité du moment et les acteurs d’un tel observatoire ou d’une telle banque se trouvent déjà réunis dans tout ce que notre pays possède déjà comme institutions et ressources humaines. A la manière d’un Puzzle, il reste juste à organiser et à harmoniser tout cela pour le grand bien de tous.

Nos possibilités sont infinies. Nous en avons pris conscience. Ne l’oublions plus jamais et restons permanemment dans l’action.

Vivement que chacun fasse scrupuleusement, conséquemment ce qu’il a à faire, en pensant et en défendant toujours l’intérêt de l’Ensemble et en étant surtout toujours disponible et prêt à répondre courageusement de ses actes.

Gnienhoun Abdoulaye Nazaire
abdoulaye.nazaire@gmail.com
20 novembre 2014.

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2014 à 07:04, par Soka En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    Merci, M. Gnienhoun, pour la réflexion, l’invite et les propositions. Le potentiel est là ; il suffit de l’activer avec courage et perspicacité. Toutefois, le terme "Burkina nouveau" fait penser à une association dirigée par l’ancien ministre des sports et loisirs, dont l’essence philosophique, ou plutôt la stratégie cachée consistait à promouvoir la paix à travers la non opposition à l’ancien régime. Certes, les mots appartiennent à la langue francaise, mais il y a des relents qui incommodent...

  • Le 24 novembre 2014 à 11:25, par Sigry En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    Chapeau bas.

  • Le 24 novembre 2014 à 12:25, par patyy En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    Frère Nazaire, je suis totalement d’accord avec tes deux propositions. Par exemple ; cette banque de bonnes pratiques pourra inciter les gens à avoir un sens accru pour le bien public. En outre, les gens qui cherchent le nom vont aussi commencer à bosser pour que leur pratique figure dans la banque. Ainsi, les humbles bosseurs et les chercheurs de nom vont booster notre développement. Merci à toi.

  • Le 24 novembre 2014 à 17:45, par Alexio En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    C est Clair votre expose. On ne peut pas gouverner une nation sans la participation active des gouvernes. Donc le peuple. Le regime voulait nous gouverner a notre insu. Chose imposible.

    La reinsertion professionelle de la jeunesse
    - Des jeunes prostituees qui me preocupe beaucoup car c est l exploitation de la femme. Quelque soit les motifs de la prostitution, on ne nait pas prostituee. Mais les circonstances sosiales ignorees par la societe qui favorise sa creation.
    - La ruee vers l or qui empeche des jeune d aller a l ecole pour un avenir meilleur pou eux-meme et la nation toute entiere devrait etre une priorite.

    C est du gaspillage avec nos ressources humaines enfantiles de demain car l avenir les appartiennent.

  • Le 24 novembre 2014 à 20:26, par Jacques KIMA En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    Merci à toi le frère pour ta vision clairvoyante de ce qui devrait sous-tendre le développement du Burkina nouveau !

  • Le 24 novembre 2014 à 22:25, par Idrissa DIARRA En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    Belle réflexion frère ! bienvenu à nouveau au forum des débats !
    Très cordialement.

  • Le 25 novembre 2014 à 04:41, par Abou En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    C’est propre cher ami.

  • Le 25 novembre 2014 à 22:35, par wedaga En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    Le Burkina Faso est plein de ressources. En voici une simple démonstration : une industrie minière de propositions réalistes. Le Dieu qui t’inspire fera de toi un Joseph du Burkina en ces temps de famine qui frappe à la porte. Jamais notre chère Nation ne sera à la croisée des chemins parce que des hommes de Dieu y sont et acceptent parler de sa part. Que nos dirigeants de la transition et d’après transition écoutent ; qu’ils soient humbles pour savoir discerner les conseils de Dieu pour le bonheur du peuple et pour leur propre élévation !
    Dieu bénisse le Burkina Faso !!!

  • Le 27 novembre 2014 à 07:15, par Sheiky En réponse à : Quelques impératifs pour un Burkina nouveau véritable

    PARFAITEMENT D’ACCORD AVEC TOI.
    JE PENSE AUJOURD’HUI QUE SI LE GOUVERNEMENT ET LE PRESIDENT SONT SINCÈRES DANS LEUR DÉMARCHE, ILS DOIVENT METTRE A CONTRIBUTION M. LAURENT BADO + VALERE SOME + PHILIPPE OUEDRAOGO... TOUTES CES PERSONNES QUI ONT FAIT PREUVE DE BONNE MORALITE DEPUIS DES DECENNIES POUR ETRE LES GARDIENS DE CETTE NOUVELLE ERE.

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