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Etalons # Palancas Negras : La religion, l’opium du peuple, le sport aussi ?

Publié le jeudi 20 novembre 2014 à 14h50min

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Etalons # Palancas Negras : La religion, l’opium du peuple, le sport aussi ?

C’était un match sans véritable enjeu puisque le onze national était déjà qualifié pour les phases finales de la Coupe d’Afrique des nations. Mais le stade était plein. Recto-verso. Gratuité de l’entrée, besoin de parler d’autres choses que de politique qui occupe les discussions depuis maintenant trois semaines, sinon plus. Mais dans les gradins, impossible de se contenter de la prestation des 22 acteurs sur le rectangle vert. Les dernières évolutions de la vie politique étaient naturellement commentées.

La religion, c’est l’opium du peuple. Le sport aussi. Comme en campagne de conquête des cœurs, les nouvelles autorités ont décrété la gratuité de l’entrée au stade pour la dernière journée des éliminatoires dans le groupe F qui opposait les Etalons du Burkina face aux Palancas negras de l’Angola.

Lorsque les Etalons font leur entrée dans la cuvette du stade du 4 Aout, telles des étoiles dans un ciel noir, les flashs des appareils illuminent les tribunes. Les photos du nouveau président de la transition, Michel kafando et celles de son premier ministre, Yacouba Isaac Zida, s’arrachent comme de petits pains.

Entre temps, les visiteurs ont ouvert le score sur pénalty. Ce sont les élèves policiers dans la tribune 10 et quelques supporters de l’union nationale de supporters des Etalons, qui se font entendre. Les critiques fusent de partout.

Le but de Pitroipa a eu le mérite de « réveiller » les supporters qui sont quelque peu déçus de la prestation de leur équipe nationale. A la mi-temps, les discussions vont bon train. On parle certes de la prestation mi-figue, mi-raisin des Etalons. « En deuxième mi-temps, il faudra qu’il revienne avec de nouvelles dispositions, sinon si c’est comme ça, ça va pas », entend-t-on par ci. L’actualité politique n’est pas en reste. Notre voisin saisit la perche que nous lui tendons. Comme s’il n’attendait cela.
-  On dirait que le nouveau premier ministre n’est pas venu au stade, lançons-nous pour ouvrir une brèche à la discussion.
-  Il n’est plus le chef de l’Etat, il faut qu’il commence à s’éclipser un peu, nous rétorque-t-il
-  Mais on s’attendait à le voir vu que c’est lui qui a offert en cadeau l’entrée au stade
-  Franchement cette histoire là même, est bizarre. Si j’étais à sa place j’allais me faire oublier. Il a fait ce qu’il avait à faire. Le reste est un travail de politicien et de technocrate. Il aurait fallu qu’il retourne en caserne après avoir fait œuvre utile, mais son attitude laisse croire qu’il ne voulait même pas laisser la transition, s’il avait eu le choix.
Entre temps, l’analyste s’est retiré plus en haut des gradins pour sa prière du soir. A son retour, il reprend la discussion, là elle avait été interrompue.
-  Rien nous dit que ce monsieur ne roule pas pour Blaise Compaoré, martèle notre interlocuteur qui apparemment cherchait l’occasion pour partager son avis sur les derniers déroulements de la vie politique.

Pendant que la discussion s’anime de plus en plus, les 22 acteurs regagnent la pelouse pour les 45 dernières minutes.

Avec passion, on critique certains joueurs, on ne décolère pas contre certaines décisions de l’entraineur Paul Put. « Une victoire nous aurait fait du bien, mais on est quand même qualifié », termine notre voisin avant de prendre congés de nous, sans attendre le coup de sifflet final.

Le score ne changera pas jusqu’au coup de sifflet final. Un match nul, 1 but partout. Les supporters repartent sans tambours battant, comme si les Etalons venaient de perdre. Le douzième joueur voulait peut-être arroser sa révolution, que certains qualifient d’inachevée, par une victoire. Ça ne sera pas pour cette fois. Le stade rempli, « recto-verso, en haut et en bas », voulu par les autorités, a peut-être été aussi une campagne qui n’a pas donné résultats escompté. La plèbe, à certain endroit en tout cas, ne n’est pas laissé endormir par l’opium.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 novembre 2014 à 15:43, par wendyam En réponse à : Etalons # Palancas Negras : La religion, l’opium du peuple, le sport aussi ?

    c’est quoi ce mélange de genre Si tu voulais écrire un article politique fais-le clairement au lieu de titrer sur le sport. dans ton papier où tu as montrer que le sport est l’opium du peuple. Monsieur les journalistes faites un effort dans ce que vous faites. Ha bah !

  • Le 20 novembre 2014 à 16:40, par Salif En réponse à : Etalons # Palancas Negras : La religion, l’opium du peuple, le sport aussi ?

    Moi j’ai bien apprécié le papier pourtant.

  • Le 20 novembre 2014 à 18:12, par Wendpouiré En réponse à : Etalons # Palancas Negras : La religion, l’opium du peuple, le sport aussi ?

    C’est l’impression que j’ai eue aussi. En décrétant la gratuité, Zida voulait accroitre son capital confiance. C’est du populisme, mais les gens ne sont pas cons. On sait lire entre les lignes, dites nous qui a tiré sur les manifestants, dites nous ce que fait Diendéré à vos cotés tout le temps, les mesures spectaculaires, nous n’en voulons pas. Vérité et Justice !
    Wendyam, on s’en fou de genre. C’est ce que les gens pensent actuellement.
    Merci au faso.net d’avoir vu juste

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