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Mouvement de la paix/Burkina : demande de grâce présidentielle pour les condamnés à mort

Publié le mercredi 9 mars 2005 à 12h04min

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Le Mouvement de la paix a animé une conférence de presse, le 5 mars 2005 à Ouagadougou. Il a été question pour le mouvement de donner son appréciation de la situation nationale et internationale.

La gestion des conflits ruraux, la tenue des assises criminelles de la Cour d’appel de Ouagadougou, le licenciement de plus de 200 étudiants de l’Institut des sciences et de 500 élèves policiers, le report des élections municipales décidé par le CENI, la peine de mort prononcée contre des assassins Saul Traoré et Soungalo Ouattara, le dossier de Oumarou Clément Ouédraogo, tels sont les nombreux points appréciés par le Mouvement de la paix/Burkina au plan national.

"Nous vivons une paix fragile et précaire ; il est de notre devoir d’œuvrer à sa consolidation ", déclare le responsable du Mouvement de la paix, le Dr Pierre Bidima dans sa déclaration liminaire.
Déplorant la faible implication de l’exécutif dans la prévention et la gestion des conflits entre éleveurs et agriculteurs, le Mouvement de la paix dit avoir entrepris des missions de pacification dans les zones de conflits agropastoraux dans le Gourma et dans le Nahouri.

Sur la récente tenue des assises criminelles, le Mouvement tout en saluant celles-ci, s’élève contre la peine de mort et souhaite que les condamnés ne soient pas exécutés. Pour ce faire, il propose au président du Faso de communier les peines capitales en prison à perpétuité au regard de ses prérogatives constitutionnelles. "La peine de mort est inhumaine, atroce et barbare et elle n’a jamais résolu le problème des meurtres ou de grand banditisme", estime le Mouvement de la paix.

En ce qui concerne le licenciement des étudiants en sciences et de celui des élèves policiers, "le Mouvement de la paix exhorte le ministre de la Sécurité d’une part et celui de l’Enseignement supérieur d’autre part, à reconsidérer leur position et à ouvrir des négociations avec les intéressés comme ce fut le cas avec les militaires en 1999". Il se déclare par ailleurs, disposé à œuvrer à la recherche de solutions consensuelles s’il est sollicité.

Pour ce qui est du dossier Oumarou Clément Ouédraogo, le Mouvement affirme avoir entamé des enquêtes sur cet assassinat depuis plus d’une année. "Des éléments nouveaux seront bientôt, avec certitud, e en notre possession, ce qui permettra la réouverture du dossier. Il y aura des révélations très déterminantes", a déclaré le Dr Pierre Bidima.

Comme d’autres structures de la société civile burkinabè, le Mouvement de la paix a également salué la liberté provisoire concédée à M. Noël Yaméogo. Le dernier élément de la situation nationale sur lequel le Mouvement s’est appesanti est le report des élections municipales décidé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au motif qu’elle a reçu tardivement les moyens financiers "Ce report constitue à nos yeux une lacune grave à ne plus rééditer", estiment le Dr Bidima et les siens.

"Un putschiste est un putschiste’’

Analysant la situation internationale, le Mouvement de la paix a salué, entre autres, l’abolition de la peine de mort au Sénégal, la signature des accords de paix après 20 ans de guerre entre la Casamance et le gouvernement sénégalais, entre le Sud-Soudan et le gouvernement soudanais, après 22 ans de guerre civile, l’accalmie retrouvée en République Démocratique du Congo, le réchauffement de la feuille de route du conflit israélo-palestinien. Une mention spéciale a été adressée au président Thabo M’Beki d’Afrique du Sud pour sa médiation dans la crise ivoirienne.

Au-delà des bonnes actions saluées par le Mouvement, la conférence de presse a été aussi une occasion pour les responsables, de condamner le coup d’Etat militaroconstitutionnel intervenu le 6 février dernier au Togo. Le Mouvement de la paix a félicité les organisations internationales et les pays qui sont intervenus pour un retour à l’ordre constitutionnel. Il pense cependant que l’idéal serait que le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim de la présidence et pas le vice-président.
"Toutefois, l’UA et l’OIF devraient néanmoins éviter d’être fermes tantôt avec tel putschiste, mous et laxistes envers tel autre.

Le putschiste Bozizé n’a pas été fermement condamné encore moins sanctionné comme l’a été Faure Gnassingbé ; de même, les putschistes ivoiriens du 19 septembre 2002 avec à leur tête, un certain Guillaume Soro ont été bénis et soutenus au lieu d’être condamnés par l’UA, l’OIF et la France...", constate le président Pierre Bidima. Le mouvement invite enfin, la communauté internationale à aider les pays comme le Togo, la RDC, le Soudan et demande la libération des journalistes détenus en Irak.

Enok KINDO
Sidwaya

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