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JESTIC 2014 : Mobilisation de la jeunesse pour une meilleure communication politique

Publié le lundi 17 novembre 2014 à 01h35min

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JESTIC 2014 : Mobilisation de la jeunesse pour une meilleure communication politique

Le Groupe d’études et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC) a tenu, ce samedi 15 novembre 2014 à Ouagadougou, la deuxième édition des Journées d’études en sciences et techniques de l’information et de la communication (JESTIC), sur la problématique de la communication politique et de la participation électorale dans le pays.

« Communication politique et participation électorale au Burkina Faso : Modalités, enjeux et questionnements ». C’est sous ce thème que s’est tenue ce samedi à Ouagadougou la deuxième édition des Journées d’études en sciences et techniques de l’information et de la communication (JESTIC). Il s’agit, selon Arsène Flavien Bationo, président du Groupe d’études et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC), initiateur des présentes JESTIC, de contribuer au renforcement de la démocratie dans le pays. « A travers ce thème, notre objectif n’est pas de jeter l’anathème sur qui que ce soit mais d’explorer, sous un angle académique et pratique, les opportunités que la communication nous offre pour renforcer la cohésion sociale, améliorer l’offre politique et in fine, contribuer au renforcement de la démocratie au Burkina Faso », a-t-il indiqué.
Pour le communicateur, en l’occurrence Serge Théophile Balima, Il est nécessaire que les différents acteurs politique national s’approprient les dimensions de la communication politique parce qu’il ne faut pas s’en tenir à l’aspect instrumental qui vise à utiliser simplement des techniques et des procédés. Mais, il faut aussi envisager des dimensions interactives qui permettent aux différents acteurs d’échanger leurs points de vue, d’arriver à une communication qui favorise l’intercompréhension dont nous avons besoin aujourd’hui pour pouvoir aller de l’avant. Mais, c’est quoi la communication politique ? D’emblée le Professeur Balima reconnaît que la communication politique est un objet difficile à cerner « parce que ses contours sont incertains selon qu’on la définisse comme un ensemble de théories, de techniques ou de politiques. C’est un savoir caractérisé par l’interdisciplinarité et la diversité des approches liées à la transversalité des problèmes posés ». La sociologie, la linguistique, la sémiotique, l’anthropologie, le droit, l’histoire, la psychologie, la philosophie sont autant de sites d’analyse de la communication politique. En termes simples, l’on peut retenir comme définition, que la communication politique est une communication qui a pour souci de vendre des messages, de vendre des projets, de faire passer des images en politique.
Elle est gérée et organisée par les acteurs politiques, à savoir les gouvernants ou les acteurs politiques qui aspirent à gouverner un pays. Peut-on dire que la chute de la 4e république est liée à une mauvaise gestion de la communication politique ? C’est là l’une des multiples questions qui ont été posées au communicateur par les participants aux JESTIC 2014, composés en majorité de jeunes. Et voici ce que le directeur de l’Institut Panafricain d’Etudes et de Recherches sur les Médias, l’Information et la Communication (IPERMIC) a dit en substance sur cette question : ‘’L’on ne peut pas attribuer la chute du régime à une mauvaise communication. Il n’y a pas de recettes en communication. Une communication ne peut être utile que si la réalité est bien travaillée. Parce qu’on ne peut pas faire une communication sur le faux, sur l’artifice, sur le mensonge car cela ne tiendra pas longtemps. On fait une bonne communication à partir d’une réalité bien façonnée. Elle peut servir à maquer certains aspects de faiblesse ou d’insuffisance’’.

On n’avait pas, dit-il, une démocratie de profondeur. « On avait une démocratie de façade. Le régime était en réalité plus militaire que civile, quoi qu’on dise. Il y avait une communication d’une peur silencieuse qui habitait les intellectuels qui faisait que certains refusaient de prendre part aux débats. Mais, désormais, au vu vraiment de la montée de l’expression populaire, les gens vont se laisser aller, les gens vont davantage s’exprimer beaucoup plus que par le passé. Sur des questions qui concernent les collectivités il y aura une confrontation d’idées ». Sur la question de la participation électorale, le communicateur relève le fait que le taux de participation électoral est inférieur à 50% sous la 4e république (19,28% en 1991 ; 47% en 1998 ; 37% en 2005 et 23% en 2010 selon une étude du Pr Marius Ibriga). Et d’avancer un certain nombre de raisons à cela : désaffection de la population vis-à-vis de la chose politique ; manque de confiance aux acteurs politiques ; improvisations au niveau de certains acteurs politiques ; manque de formation civique, etc. Outre l’exposé sur la communication politique, les participants aux JESTIC 2014 ont eu des échanges avec des auteurs d’ouvrages édités en 2014 aux éditions Le GERSTIC. Il s’agit d’Emile Lalsaga, de Walib Bara et Ange Lankoandé.

Autres manifestations des JESTIC 2014 : le Tournoi Jeunesse, Sport et Communication (TJSCOM) qui mettra aux prises ce dimanche universités et instituts de formation de communicateurs et journalistes. Par ailleurs, l’un des moments forts des présentes JESTIC a été la distinction du Pr Serge Théophile Balima comme la personnalité du monde des médias et de la communication, au Burkina Faso. C’est à l’unanimité que le jury constitué de communicateurs, de journalistes et d’enseignants chercheurs l’ont donc désigné comme personnalité JESTIC 2014.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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