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Enseignement supérieur : L’Uemoa sur les sentiers d’une redéfinition du LMD

Publié le jeudi 13 novembre 2014 à 21h41min

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Enseignement supérieur : L’Uemoa sur les sentiers d’une redéfinition du LMD

L’Afrique de l’ouest disposera, très prochainement, d’un document cadre pour une meilleure opérationnalisation de la réforme de l’enseignement supérieur dans son espace. C’est le fruit d’une semaine d’échanges tenus à Ouagadougou entre des acteurs de la société civile, du monde universitaire, ainsi que des étudiants, des parents et des employeurs.

A écouter les participants à ce séminaire régional de sensibilisation des acteurs de l’enseignement supérieur au concept LMD, c’est, par excellence, la rencontre qui leur avait manqué. En effet, bien plus qu’une opportunité de transmission de savoirs, ce rendez-vous de Ouagadougou a donné l’occasion, à chacune des cent personnes participantes, de partager son expérience, ses inquiétudes et ses attentes.

Il est un secret de polichinelle que le système « Licence-Master-Doctorat » est perçu, notamment par certains étudiants, comme une réforme imposée, sans emprise avec la réalité. Tout aussi connu est le reproche fait par le monde du travail aux universités, de ne pas leur mettre à disposition des ressources humaines en phase avec leurs besoins. A cela, il convient d’ajouter la complainte des parents sur l’accessibilité de l’enseignement supérieur, et celle des Etats qui estiment que leurs efforts d’investissement sont, assez souvent, sous-estimés.

Il était opportun de faire dialoguer ce monde. La décision a été prise par l’Uemoa à travers le Projet d’appui à l’enseignement supérieur (PAES), et le dialogue rendu possible par une méthodologie développée par Michel Delhaxhe et Aline Muller de l’Université de Liège en Belgique, intervenant via le bureau de consultance belge Cecoforma.

Dès les premiers jours, les participants ont travaillé en plénière pour dresser un état des lieux de la mise en œuvre de la réforme LMD dans chacun des huit pays de l’Uemoa. Cette étape a ainsi permis aux participants de savoir et comprendre ce qui se passe au-delà de leurs frontières respectives. Ils ont pu relever les difficultés rencontrées par les uns et les autres, et surtout, les acquis sur lesquels il est possible de capitaliser.

C’est fort de cet éclairage que, par pays de provenance, les participants se sont retrouvés et ont dégagé ce qu’ils considèrent être les chantiers prioritaires à soumettre à leurs dirigeants nationaux.

Puis, suivant la méthodologie adoptée pour l’animation de ce séminaire, huit groupes thématiques se sont constitués. Leur travail a permis d’identifier des pistes de collaborations possibles entre les pays de l’Uemoa, dans le but d’améliorer la pertinence de l’enseignement supérieur dans l’espace commun.

Cet effort de réflexion et de partage d’expérience a conduit à l’adoption d’un document susceptible de servir de base à l’élaboration d’un plan d’action par l’Uemoa. En effet, la mise en œuvre de la réforme LMD doit toujours se faire en prenant en compte le contexte spécifique à chaque pays, mais il est ressorti que les leviers sur lesquels il urge d’agir sont pratiquement les mêmes.

Le séminaire de Ouagadougou a été celui du parachèvement d’un processus entamé par l’organisation de concertations, à l’échelle nationale, sur les grands enjeux du système LMD, et les ajustements dont il a besoin. Aujourd’hui, l’Union dispose d’une approche sur la finalité du LMD qui peut se targuer d’être légitime, car résultant des « regards croisés entre partenaires de l’enseignement supérieur ».

L’originalité de cette démarche a permis de vraies rencontres entre acteurs de l’enseignement supérieur. Avant le séminaire de Ouagadougou, moins d’un tiers des participants avait eu des échanges avec leurs pairs des autres pays.
Des contacts ont été noués, des engagements ont été pris de travailler davantage en partenariat. Dans cet élan, le rôle à jouer par l’Uemoa devrait s’accroitre, estiment les participants, à travers la mise en place de nouveaux programmes comme celui d’appui à la mobilité.

En dépit du contexte politique burkinabè qui a contraint à réaménager l’organisation du travail, la centaine de participants a su se concentrer sur son objectif. Cette envie démontrée de réaliser des avancées qualitatives dans la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur a été saluée par les animateurs, et aussi par le cabinet belge de consultants internationaux Cecoforma, organisateur de ce séminaire régional.

Les participants au séminaire régional se sont quittés, non sans avoir dit leur satisfaction de l’initiative de cette concertation, et du résultat auquel ils sont parvenus. Ils ont exprimé leur gratitude au PAES, ce programme mis en place avec l’appui de la Banque africaine de développement pour « contribuer au renforcement des capacités de formation, de recherche et d’innovation des pays membres de l’UEMOA afin de stimuler la croissance économique et de réduire la pauvreté. »

Yacouba Ouédraogo

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Vos commentaires

  • Le 14 novembre 2014 à 02:02, par humanist En réponse à : Enseignement supérieur : L’Uemoa sur les sentiers d’une redéfinition du LMD

    Jusqu’ ici toutes les reformes de l’enseignement ne sont que des contorsions opérées pour aligner notre système éducatif à celui de certains pays comme la France. La seule et véritable réforme que nous devrions opérer c’est celle qui permettra de combler nos attentes et nos besoins en terme de qualification. Autrement dit, c’est le programme de développement qui impose aux universités le type d’hommes et de femmes à former et non le contraire. Au Faso tout le monde veut être juriste ou diplômé en comptabilité et gestion pendant ce temps la formation en agronomie par exemple est devenu un luxe. Le Burkina a pour priorité se nourrir, et notre enseignement doit s’orienter dans ce sens et c’est à ce prix que notre système éducatif optimal permettra d’ absorbera la majorité des jeunes issues en matière d’emploi.
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  • Le 14 novembre 2014 à 17:36, par Justicierrrrr En réponse à : Enseignement supérieur : L’Uemoa sur les sentiers d’une redéfinition du LMD

    Nos pays économiseront énormément en faisant en sorte que les différentes filières dans les universités puissent fournir des diplômés prêt-à-porter aux différentes structures de l’Etat. On évitera ainsi de voir par exemple un diplômé en lettres modernes de l’Université de Ouagadougou finir infirmier quelque part à la suite de 2 ou 3 ans supplémentaires de formation à l’ENSP.

  • Le 14 novembre 2014 à 17:37, par makipropre En réponse à : Enseignement supérieur : L’Uemoa sur les sentiers d’une redéfinition du LMD

    C’est bien fait pour nous les noirs.
    Aucune audace. Ce qu’on nous propose toujours on s’empresse de bondir là-dessus.
    On est bien obligé maintenant de redefinir le LMD.
    Drôle d’intellectuel comme si on n’avait pas de cervelle ? Souvent je me demande si ce n’est pas gachis pour nous d’avoir eu des cerveaux ? La moelle épinière aurait été suffisante.

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