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Education : la CCVC en lutte pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple

Publié le mercredi 29 octobre 2014 à 22h57min

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Education : la CCVC en lutte pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple

L’appel de la coalition nationale de lutte contre la vie chère à une marche meeting ce mercredi 29 octobre 2014 a été entendu. Une marche meeting et un mot d’ordre de grève de 24 heures, dans le cadre de la campagne de lutte pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple.

Membres d’organisations syndicales et de la société civile se sont rassemblés ce mercredi matin à la place de la Nation d’où est partie la marche. Les manifestants scandaient des slogans du genre « mobilisation et lutte pour une gestion démocratique des APE », « non aux réformes hasardeuses du système éducatif », « non à la privatisation de l’école burkinabè ». C’est donc une lutte pour l’avènement d’une école démocratique accessible aux enfants du peuple qui a été menée.

« Les enseignements sont plus orientés vers l’échec que vers la réussite »

L’objet de cette campagne, définie comme « juste, noble et salvatrice », tient à plusieurs aspects. En effet, dans le message qui a été adressé à la population, la CCVC, inscrit sa lutte sur la base d’un certain nombre de points, notamment le budget de l’éducation, les résultats scolaires, les conditions d’enseignement, les frais de scolarité en hausse constante, la floraison des écoles privées et ce qui est appelé les réformes hasardeuses. Concernant ce dernier aspect, Chrysogone Zougmoré, premier vice-président du MBDHP, évoque le système LMD en cours depuis cinq ans dans les universités publiques et qui a eu comme résultat « un blanchiment technique de l’année 2013, des retards et du désordre dans les calendriers universitaires et a occasionné un taux d’échec de 98% au département science et technologie de l’université de Ouagadougou ».

Sur la liste des réformes s’inscrit le continuum. A ce propos, Adjaratou Ouattara, professeur d’anglais, estime que nul ne sait à quel but ce continuum est institué. Selon elle, « le continuum est un grand pas en arrière ». La conséquence immédiate de cette réforme est la rentrée tardive des classes de sixième dans les établissements publics, prévue pour la fin du mois d’octobre et la désorientation des parents et des élèves qui ne savent toujours pas dans quel établissement ont été orientés les élèves. « Nous sommes à la fin du mois d’octobre, ce qui veut dire que le trimestre est presque déjà fini, et les enfants ne savent toujours pas dans quelle école ils doivent fréquenter », explique madame Ouattara.

Les autres faits qui sont déplorés sont entre autre le budget consacré à l’éducation qui est de 16,5% au lieu de 20% comme l’Etat s’était engagé à le faire conformément aux recommandations internationales, le taux de l’enseignement primaire qui reste à 82%, dont 15% assuré par le privé alors que le nombre des écoles sous paillotes a atteint 4 341. Un chiffre qui côtoie celui du pourcentage de l’enseignement privé qui était de 57% en 2013. L’augmentation des établissements privés rime avec la hausse effrénée des frais de scolarité, qui n’est pas à la portée du Burkinabè modeste. A cela s’ajoutent les cotisations des parents d’élèves qui augmentent de plus en plus et sont parfois l’objet d’exclusion d’élèves en cas de non-paiement.

Une menace grave pour la paix et les libertés démocratiques

La situation politique nationale s’est bien évidemment invitée au meeting. Une situation qui laisse Adjaratou sans voix. « Nous ne savons pas comment un président pense pouvoir faire ce qu’il n’a pas fait en 27 ans. Il y a des jeunes qui ont des compétences, nous voulons voir d’autres expertises, changer d’air », confie-telle. Pour le président du MBDHP, « la volonté de Blaise Compaoré de régner à vie constitue une menace grave pour la paix et les libertés démocratiques. Il (NDLR, Blaise Compaoré) ne partira que grâce à notre mobilisation », a-t-il affirmé. Il a alors invité les uns et les autres à continuer de se battre à travers des luttes organisées et persévérantes, massives et conscientes.

La CCVC a par ailleurs sollicité une mobilisation aux côtés des centrales syndicales le 11 novembre pour une grève de 24 heures sur l’étendue du territoire pour « exiger du gouvernement l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ».

Martiale Zongo (stagiaire)
Lefaso.net

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