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Marche contre la vie chère à Banfora : Un scandale évité de justesse au Gouvernorat

Publié le mercredi 29 octobre 2014 à 17h43min

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Marche contre la vie chère à Banfora : Un scandale évité de justesse au Gouvernorat

La coalition Régionale de Lutte contre la Vie Chère, la Corruption, la Fraude, l’Impunité et pour les Libertés Démocratiques (CCVC) des Cascades a organisé, ce jour 29 octobre 2014, une marche-meeting à l’occasion de la campagne nationale en faveur de l’éducation. Comme il fallait s’y attendre, la situation politique nationale née de la volonté du Président Blaise Compaoréde modifier la Constitution afin de rester au pouvoir s’y est invitée. Au Gouvernorat où les marcheurs se sont rendus pour livrer leur message au Gouverneur, une altercation a failli avoir lieu avec un militant du CDP que les marcheurs ont accusé de les avoir provoqués.

« La rentrée scolaire et universitaire 2014 se déroule dans un contexte de crise profonde dans notre pays, marquée par la volonté ferme de Blaise Compaoré d’imposer au peuple burkinabè la modification de l’article 37 de la Constitution contre vents et marées, afin de s’assurer un pouvoir à vie. C’est donc une rentrée pleine d’incertitudes au plan politique, mais aussi d’angoisses pour les parents d’élèves, les élèves et étudiants, les enseignants et le personnel impliqué dans la gestion de l’école en raison du chaos dans lequel la politique criminelle du pouvoir Compaoré plonge notre système éducatif chaque jour un peu plus ».C’est en ces termes que le porte-parole de la CCVC, Ibrahim Bayo s’est adressé au Gouverneur de la Région des Cascades lorsque, partie du siège de la CGTB, la grande foule des marcheurs a arpenté la RN7 pour se rendre au Gouvernorat, scandant des slogans pas tout à fait différents de ceux entendus lors de la marche de l’opposition politique la veille.

Pour le porte-parole de la CCVC, la qualité de l’éducation au Burkina Faso s’est dégradée et se dégrade de façon continue sous les effets conjugués de l’insuffisance des infrastructures et des enseignants, de l’accroissement des effectifs dans les classes, d’une politique de formation initiale et continue des enseignants très défectueuse. « La CCVC n’est pas contre le fait que l’école soit rendue accessible au pus grand nombre. Cependant, elle ne peut cautionner la politique menée par les autorités politiques et administratives en la matière, politique guidée par le seul souci de gonfler les taux de scolarisation, plutôt que d’offrir une formation de base véritable aux enfants », a martelé M.Bayo. Selon lui, une des manifestations de la piètre qualité de l’éducation, ce sont les résultats scolaires notamment au post-primaire, au secondaire et au supérieur. Alors que les taux de réussite atteignent 70 à 80% au CEP, ceux du BEPC et du Bac tournent généralement autour de 30%. Les acteurs de l’éducation connaissent des conditions de travail, d’études et de vie désastreuses.
C’est après avoir égrainé tous les maux qui minent l’éducation au Burkina Faso, que les marcheurs ont repris la RN7, sont passés par l’ancien CHR pour rejoindre le rond-point du Paysan Noir, avant d’atteindre la route de Bobo pour enfin regagner le siège de la CGTB pour le meeting.

Si la marche-meeting s’est très bien déroulée avec un cordon qui veillait au grain, au Gouvernorat par contre, un militant du parti au pouvoir a faillise faire lyncher. Pendant que les marcheurs attendaient patiemment le Gouverneur, ce militant qui était sur place s’est permis de venir leur parler. C’est ainsi qu’il a fallu de très peu pour que l’irréparable arrive. Lorsque nous avons approché le militant en question pour comprendre son geste, il a expliqué que c’est le Commandant de la Gendarmerie qui lui aurait dit d’appeler le responsable des marcheurs. Selon nos sources, le Gouverneur aurait ouvertement désapprouvé cette attitude. Des travailleurs du Gouvernorat se sont violemment pris au monsieur et souhaitaient même que les marcheurs en finissent avec lui. Heureusement, la sagesse a pris le dessus car ce genre d’action, on sait quand est-ce que ça commence, mais bien malin qui sait la fin.

Golleau Isidore TRAORE
Lefaso.net

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