LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Situation nationale : Et quoi maintenant ?

Publié le mercredi 22 octobre 2014 à 20h10min

PARTAGER :                          
Situation nationale : Et quoi maintenant ?

Nous savions tous que rien n’empêcherait Blaise Compaoré d’appeler au référendum sur la question de l’article 37 ! Je me passerai bien de m’étaler sur la crise, ses raisons, les arguments de part et d’autres d’autant que tout a ou presque a été dit sur le sujet depuis que la crise dure !

Compaoré a clairement exprimé son intention de tordre le coup à l’article 37. Qu’allons-nous faire ? Que nous reste-t-ils à faire ? Ma conviction, est que ce référendum est illégal et doit être empêché par tous les moyens !

1. De la légalité même de l’appel au referendum

Tous les moyens doivent être utilisés pour contester cette décision du conseil des ministres. Si une plainte est recevable à la cours constitutionnelle, alors qu’elle soit déposée au plus vite ! Ce ne sont pas les arguments qui manquent, et nous les connaissons tous : La question de l’article 37 n’est pas une question d’intérêt national, un seul burkinabè sur 17 millions étant touché ! L’article 168 interdit l’idée de pouvoir personnel. Nul ne se doute que modifier l’article 37 nous rapprochera davantage d’un pouvoir personnel ! Finalement, il y a la question de la non-rétroactivité des lois ! Si tant il est vrai que la modification de l’article 37 n’a rien à voir avec la personnalisation du pouvoir, que l’on couple donc ce référendum avec la présidentielle de 2015 ! Le CDP est son candidat pourront toujours défendre leur position, et le peuple souverain tranchera, si tant est que l’on veut la souveraineté du peuple sur cette question de l’article 37 !

2. De la tenue même du vote à l’Assemblée Nationale

Nous ne serions pas au Faso, qu’à l’heure où j’écris ces lignes, la foule se serait amassée à l’Assemblée Nationale pour la mettre en garde de prendre ses responsabilités ! Nous payons grassement ces députés pour qu’ils fassent leur travail. Qu’ils le fassent donc au lieu de se cacher derrière le peuple ! Le projet de loi du gouvernement ne devrait JAMAIS dépasser l’Assemblée Nationale ! Les jeunes en particulier ont le devoir citoyen d’aller à l’AN et de le faire savoir aux députés de la majorité. Le vote sur le projet de loi est secret, la constitution le garantit ! Qu’ils entrent et votent en toute conscience, mais qu’ils soient avertis qu’au sortir de l’AN, le peuple est là, qui les attend !

3. Du fonctionnement même de la République

Le projet de loi du gouvernement n’est ni plus ni moins qu’un coup d’Etat, une haute trahison ! Par conséquent, ils sont tous, depuis le Président du Faso, jusqu’au plus insignifiant des ministres, en situation où ils occupent illégalement le pouvoir d’Etat au Burkina-Faso ! Nous citoyens du Burkina, devront faire face à ce coup d’Etat. Nous devons par tous les moyens nécessaires obtenir le départ de ses usurpateurs du pouvoir. Il faut bloquer l’appareil d’ETAT ! Le peuple du Burkina n’est pas moins méritant que les autres !

Les OSC ont déjà interpellé le peuple à prendre ces responsabilités. Elles ont suggéré plusieurs façons de résister a ce coup d’Etat !
Les organisations religieuses devraient faire de même ! Les Evêques, les Imans, les Pasteurs, etc. tous doivent prêcher la résistance pacifique à leurs fidèles ! « Si, en face d’une situation d’injustice, vous restez neutre, c’est que vous avez choisi le camp de l’oppresseur », Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix ! La paix donc, ce n’est tendre l’autre joue ! Il n’y a pas de paix dans l’oppression ! Il y a juste un opprimé qui n’ose plus protester sous le joug de son fardeau, et un oppresseur qui en vient à croire que c’est le grand amour avec son opprimé !

Conclusion :
« Quand le vin est tiré, il faut le boire » ! Chaque burkinabè est aujourd’hui interpellé à sauver la République ! Ne soyons pas dupe ! Ne soyons pas des froussards ! Ne nous abritons pas derrière le « peuple souverain ». Qui est-ce d’ailleurs ce peuple souverain ? Toi ?, lui ?, moi ?, eux ?, vous ?, nous ? Ce référendum n’a rien à voir avec la souveraineté d’un peuple, parce qu’autrement, la question de l’article 37 pourrait lui être posé – au peuple - dans moins d’un an, en 2015, lorsque le peuple ira, comme la constitution le prévoit, voté son président.

Non, ce referendum, c’est la volonté manifeste d’un seul homme, soutenu par une branche de l’armée que nous finançons tous par nos taxes, de soumettre en esclavage notre vaillant peuple !
Le choix est notre !

Nous pouvons comme nous l’avons fait pendant déjà 27 ans, courber l’échine, éviter l’affrontement et nous laisser à leur merci. Esclaves soumis, domptés, assujettis, rêvant de lendemains meilleurs. Oui, nous pouvons faire ainsi, avec la certitude que notre pays ne brûlera point aujourd’hui, que rien ne changera, que nos enfants naitront et mourront en esclavage.

Nous pouvons aussi, comme nos pères avant nous, rejeter le joug de l’esclavage, de la gabegie, de la tyrannie ! Nous ferons ainsi, avec la certitude que nous boirons le vinaigre, que certains d’entre nous ne serons pas là pour jouir de notre victoire. Mais nous aurons la certitude, que tous les Burkinabè naitront libres et égaux en droit !
Nous n’avons ni pétrole, ni diamant ni minéraux rares ! Il ne faut penser que quelqu’un viendra conquérir notre liberté pour nous ! Il ne faut pas non plus croire que nous obtiendrons notre liberté, tranquillement un jour, sans coup férir ! L’histoire nous apprend que chaque peuple doit conquérir sa liberté ! Les USA ont eu leur guerre de cessation, la France sa révolution : « si le temple n’est pas détruit, il ne pourra être rebâti ! » disait Jesus-Christ et Eugène Pottier de paraphraser :
Du passé, faisons table rase
Foule esclave, debout ! debout !

Le monde va changer de base : Nous ne sommes rien, soyons tout !

Koudraogo Ouédraogo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 22 octobre 2014 à 20:21, par Laure En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    le référendum n’est pas seulement légal, il est légitime. Il peut difficilement être interprété comme un coup d’Etat. L’illégitimité, le coup d’Etat, consisterait à ne pas consulter le peuple sur une question aussi cruciale, passant en perte et profit ses aspirations pour se contenter des récriminations d’un camp, celui des opposants ici, en l’occurrence. De ce fait, le refus du référendum est anti-démocratique et contraire aux lois et à la logique républicaine.

  • Le 22 octobre 2014 à 20:29, par Citoyen révolté En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !!

  • Le 22 octobre 2014 à 22:29, par Somsore En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Bien dit mon frère. Mobisons autour de nous pour faire fasse à ces imposteurs. Vive la république, abat la patrimonisation du pouvoir.

  • Le 22 octobre 2014 à 22:30, par tifis En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    La voie la plus facile pour la jeunesse burkinabé d’accéder au pouvoir, parce que notre époque et donc nous devons nous gérer nous même, est de œuvrer au cote du président actuelle afin d’acquérir l’expérience nécessaire pendant un mandat et de prendre le pouvoir au plupart 2020. Le président actuel ne va plus faire plus de deux mandats au pouvoir c’est une certitude et après c’est à nous jeunes de prendre la relève mais pas c’est vieux de l’opposition.

  • Le 22 octobre 2014 à 22:34, par sans fetiche En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Devient pas président qui veut mais qui peut,on ne devient pas président parce qu’il faut être président.A l’intention de tous les membres de l’opposition changer votre manière de faire votre politique car il y’a lieu de le faire.Autrement attendez que votre étoile brille et vous serez heureux,ne forcer pas le destin.

  • Le 22 octobre 2014 à 22:56, par cdp En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    cher père....,ce n’est pas ta faute ,il te sera difficile de comprendre cet article vraiment digne de sens et d’intérêt,vu que tu es un père nos compréhension des choses ne peuvent que s’opposer car tu es peut être de cette même génération dont chez jeune parle ,cette génération là même qui n’ a pas eu les couilles pour faire les choses quand c’était son temps ,cette génération qui tente de prendre en otage la notre ,ah là ,vous vous trompez d’époque ,vous vous trompez sérieusement ,c’est justement ce jeune veut vous dire alors ne tentez plus rien car nous allons pas négocier ça avec vous ,en bon entendeur salut !!

  • Le 22 octobre 2014 à 23:00, par Lumière En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Il ya toujours un moment pour prendre les décisions qui s’imposent pour l’intérêt national. Ce n’est ni par plaisir, ni pour les beaux yeux de qui que ce soit. Arrive alors ce moment des décisions et c’est le président qui a la légitimité pour prendre cette décision. c’est ainsi que la décision est prise hier et on doit aller au référendum. L’opposition va manifester c’est normal puisque la décision est contraire à ce qu’elle veut et que les manifestions sont légales. Mais le CFOP est une institution républicaine et je suis sure qu’elle va finir par prendre une décision républicaine pour préserver la république et la paix. On sait que Zeph est un républicain, et il ne ferra rien contre la république, d’autant plus que le référendum est inscrit dans la constitution. Mais ce sont les RSS qui veulent brûler le pays pour satisfaire leur ego surdimensionné. Mais le MPP est mort depuis hier avec cette prise de décision d’aller au référendum puis que le MPP ne veut pas passer par des voies républicaines et démocratiques.

  • Le 22 octobre 2014 à 23:20, par frere de retour au pays En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Une analyse au profit de la jeunesse ,la consciente surtout,voilà des vieillards qui ont passé toute leur vie à suivre les autres tout en donnant l’impression de former groupe avec ces derniers ,alors un beau matin le chef de l’équipe eh que dis je ? le capitaine de l’équipe invite l’équipe et dit ceci"" chers amis je vous ai réuni ce matin pour qu’ensemble nous décidions de l’avenir de notre nation tout en réorganisant notre parti ,ainsi je voudrais vous demander un sacrifice ,celui de laisser tomber certains de nos accords car la solution que je vais vous proposer en ait besoin,tous dîmes "on vous écoute président " alors je vous qu’on renouvelle la classe dirigeante de notre parti afin de pouvoir faire face aux défis futures car les choses ont beaucoup avancées, ainsi donc vu le caractère réfléchi de cette décision le d’accord l’emporte ,cependant bon nombre furent touché par cette decision dans sa mise en oeuvre ,donc le retrait se fit,pour pouvoir encore espérer ronger les morceaux lourds des choses ,voila pourquoi nous jeunes nous devons ouvrir les yeux ,car nous serions plus proche de l’autonomie avec le soutien des idées de son excellence Blaise compaoré que de vouloir servir d’échelle pour d’autres ,jeunesse la réussite c’est après une opportunité ,et donc moi entend que jeune de 25 ans te dit que c’est maintenant ou jamais ,en tout moi je veux pas perdre mon temps afin de ne pas déranger ceux qui me suivrons ,merci IDRISSA d’abord OUI AU REFERENDUM

  • Le 22 octobre 2014 à 23:23, par tché En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    "dans une situation ou toutes les parties estiment avoir raison, il est impérieux, juste, légal, légitime et responsable de consulter le peuple souverain." seul la voix du peuple compte.la démocratie c’est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple !

  • Le 22 octobre 2014 à 23:31, par honneur 1er En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    dans ce pays ce qu’il faut maintenant c’est un référendum pour trancher sur cette affaire qui ne fait que persister depuis long temps dans ce pays...et je pense bien qu’il est évident que chacun de nous accepte cela comme l’arme qui nous permettra de savoir bien gérer le pays des hommes intègres sans aucun blême...le vin est tire et il faut le boire...

  • Le 22 octobre 2014 à 23:49, par MPP dehors En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    les gars du MPP et de l’opposition en general ont peur d’aller au référendum parce qu’ils ne sont pas sûre que la majorité du peuple partage leur avis. s’ils vont au référendum ils ne sont pas sure de gagner

  • Le 23 octobre 2014 à 02:18, par ragomzanga En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Mobilisons-nous tous ce jour à l’Assemblée Nationale pour démontrer aux députés qu’ils sont nos mandataires et non bourreaux !!!!!

  • Le 23 octobre 2014 à 07:09, par Arch En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    je suis parfaitement d’accord c’est au combat qu’on gagne pas en faisant le mendiant ou le larbin larmoyant. il faut que le burkinabè retrouve la dignité. nous voulons la paix mais pas la paix dans la faim à coté d’une minorité qui n’a rien prouvé pour mériter tous les avantages qu’ils ont. Si le Burkina laisse passer ça c est la preuve d’une lâcheté inconcevable et nous pouvons dire à Dieu tout espoir de développement . respectons la mémoire de tous ceux qui se sont sacrifiés pour nous. en tout la génération future nous tiendra responsable de notre lâcheté et tout ce qui arrivera par la suite

  • Le 23 octobre 2014 à 10:14, par salia sanou En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    chers députés, ne soyez pas contre la morale et l’éthique ! je vous invite à cogiter sur cette phrase de Jacques Chirac à Marcoussi adressée à la classe politique ivoirienne en 2003 : "votre peuple vous regarde ; pensez y". il n’a pas été écouté et l’issue était fatale. madames et messiers les députés ; ne soyez pas au service d’un individu ou à la famille Compaoré mais penser au peuple.
    l’argent que François Compaoré et Blaise vous ont donné ; a été volé dans notre caisse commune.
    Dieu et la nature vous regardent ; vous allez répondre devant Dieu et devant l’histoire si vous trompez à nouveau ce peuple

  • Le 23 octobre 2014 à 10:54, par Ila En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    félicitation pour cette brillante analyse !
    que personne se méprenne car c"est maintenant que ceux qui pensent que le Burkina leur appartient exclusivement sauront qu"il y a des gens intègres qui ont encore de la dignité dans ce pays et qui sont prêt a versé leur sang pour la liberté .
    Honte a ceux qui accompagnent le président dans cette forfaiture pour des intérêts bassement matériels. qu"ils sachent que referendum ou pas si Dieu le veut Blaise ne régnera pas après 2015

  • Le 23 octobre 2014 à 11:24, par NGaw En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Il ne faut pas suivre aveuglement un homme politique parce qu’on veut l’alternance ou parce qu’on veut la chute du régime en place. Il faut avoir un esprit critique et analytique. La désobéissance civile pensez que c’est une solution pour des personnes responsables qui comptent gouverner le pays demain ? Pour une question politique on invite les citoyens à ne plus travailler, comment une nation qui ne travaille pas puisse changement. Par ce mode là que les opposants comptent cultiver dans l’esprit des burkinabè. Aujourd’hui pour une question politique on parle de désobéissance civile et demain quand il y’au un problème plus grave, qu’est ce que l’opposition demanderait au citoyen de faire. Je pense que tout le monde doit être responsable et regarder la réalité en face. On ne va pas brûler notre pays une question politique.

  • Le 23 octobre 2014 à 11:34, par madi En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Burkinabé de tous bords continuez à vous mobilisez pour barrer la route à cette forfaiture ; ils nous diront après que cette modification (proposition de verrouillage de l’article 37 avec un mandat de 5 ans renouvelable 2 fois) vise plus le prochain président élu (autre que BC) en 2015 ; mais l’histoire retiendra que seule la mobilisation du peuple a permis d’éviter la monarchisation du pouvoir comme le souhaite le clan BC plutôt que BC lui-même, prisonnier du clan, qui visiblement souhaite se défaire de ce fardeau.

  • Le 23 octobre 2014 à 20:56, par Raina la paix En réponse à : Situation nationale : Et quoi maintenant ?

    Au nom quoi les leaders politique devraient parler pour près de 16 millions d’habitants alors qu’ils pourraient leur permettre de s’exprimer directement ? Pourquoi tant de mépris pour le peuple dans son ensemble ? Le peuple sait ce qu’il veut et qui il veut à la tete de l’Etat. Donc laissons le peuple faire son choix.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?