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Clément P. Sawadogo, SG du MPP sur la situation nationale : Le désir d’infantilisation de tout un peuple ou la tragi-comédie de la majorité présidentielle burkinabè

Publié le jeudi 9 octobre 2014 à 06h12min

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Clément P. Sawadogo, SG du MPP sur la situation nationale : Le désir d’infantilisation de tout un peuple ou la tragi-comédie de la majorité présidentielle burkinabè

On l’y attendait et elle est tombée gnac : la fin du fameux dialogue politique ! Ce dialogue tant prôné par le Président Blaise Compaoré et sa majorité n’était qu’une parodie, un simulacre de dialogue pour juste prendre de l’avance sur l’organisation de leur fameux référendum tout en divertissant le peuple, et en tentant d’acculer l’opposition.

On se rappelle tous qu’aux discussions du CCRP sur les réformes politiques en 2011, le Président du Faso avait adopté comme principe de base que seuls les points consensuels devaient être mises en œuvre, les autres devant être mis de côté. Quatre ans après, alors même que la situation politique s’est davantage pourrie dans le pays, le même Président découvre subitement que lui étant une « institution qui fonctionne », devrait être à mesure de donner la suite finale aux questions n’ayant pas fait l’objet de consensus. En clair, plus on avance dans le temps, plus on recule sur ses propres principes et sur la volonté de compromis et de consensus.

Comment donc prendre au sérieux un tel dialogue-recul, sans pré-requis clair, sauf qu’on vous demandait de juger, à la place des juristes et des juges, de la légalité d’un référendum sur l’article 37 et de la légalité du SENAT, toute chose qui signifie tout simplement prendre ses concitoyens sinon pour « des cons », du moins pour des enfants.

Il est évident que si le Président voulait d’un vrai dialogue, il se devait de donner un signal fort au peuple et il sait le faire en tant que grand expert des médiations. Par exemple, les plus récents dialogues ivoiriens (sous son égide) n’ont pu être féconds que lorsque Gbagbo avait accepté de nommer Guillaume Soro Premier Ministre. C’était bel et bien un signal fort dans des conditions encore plus risquées et plus compliquées que le nôtre. Je ne suis pas un pro-Gbagbo et tout le monde le sait, mais avouons que cet acte-ci fut courageux. Notre Président aurait pu préalablement s’adresser à la nation pour faire valoir sa bonne volonté en annonçant même un seul point de satisfaction des grandes préoccupations actuelles du peuple. Après quoi il inviterait les partis politiques et la société civile à dialoguer sur tous les autres points.

Méconnaitre le rôle de la société civile (heureusement que l’opposition la consultait !) était en soi un pêché mortel par omission. En l’absence de médiateurs internationaux, elle seule pouvait jouer un rôle de facilitation ! Mais que personne ne se trompe, tout cela a été savamment échafaudé pour ne pas risquer le moindre succès à ce dialogue, car il fallait son échec rapide pour justifier l’injustifiable, la convocation du référendum dont il se dit que les bulletins de vote ont déjà été confectionnés à l’insu de la CENI.

L’opposition a voulu quand même y croire et a accepté d’aller à ce dialogue. Tout à fait normal ! La sagesse de chez nous dit qu’il faut toujours répondre à une invite, quitte à réfuter la mission confiée. Refuser d’aller à la table du dialogue aurait encore été du pain béni pour le Front Républicain qui n’hésitera pas à faire valoir devant l’opinion nationale et internationale un extrémisme indécent de l’opposition qui refuse la main tendue. La participation du CFOP a permis de faire tomber bas les masques. En effet, le peuple burkinabè a tout compris et peut à présent passer à autre chose.

Puis revoilà encore Assimi KOUANDA dans ses envolées et son lyrisme anti-MPP ! Décidément ces messieurs du Front dit républicain prennent les burkinabè pour des enfants quand ce n’est pas des gens qui boivent l’eau par leurs narines. Tous ceux qui ont suivi les différentes séquences et déclarations dans ce dossier ont constaté l’harmonie parfaite des positions au sein du CFOP. D’où tire-t-il, lui Assimi, que c’est le MPP qui a radicalisé les positions en tant que « néo-opposants » ? Qu’il nous cite un morceau choisi de Roch qui n’ait pas été également repris ou appuyé par Zéphirin ou Bénéwendé ou Norbert ? Il n’en trouvera pas.

En réalité, Assimi, tout comme son maitre et leurs acolytes, sont tous malades de leur phobie du MPP. Les MPP-phobes sont vraiment nombreux dans ce camp qui considère que le coup de massue contre leur projet de règne à vie est venu du MPP. Cette maladie peut même les tuer avant terme. Et c’est bien pourquoi depuis environ 4 mois, ils ont mis sur pied la stratégie anti-MPP en plusieurs axes : attaques médiatiques de leurs journaux sous perfusion financière et par la confiscation des médias d’Etat, montages grossiers de démissions du MPP qui se sont soldés par un échec cuisant, fausses rumeurs de fissures au sein de la direction, filatures et menaces des premiers dirigeants du MPP, pressions financières contre tous les adeptes et soutiens du MPP, etc. et, tout dernièrement, vaines tentatives d’isoler le MPP des autres partis de l’opposition. Tout cela n’a rien donné de bon, le MPP reste soudé , gonflé à bloc et en bloc avec les autres de l’opposition. D’où l’amertume indissimulable du clan présidentiel qui l’exprime désormais ouvertement à travers les sorties toutes aussi tonitruantes qu’infantiles et grossières de Monsieur Assimi Koanda, porte-parole attitré du clan.

Je précise que pour ce dernier, le défi est double : parler au nom du clan et parler à son propre nom, lui qui n’a jamais fait l’unanimité sur sa compétence et son leadership à la tête du CDP, avant et après la création du MPP, et même au sein du clan présidentiel lui-même. Raison de plus pour insulter fort ceux que Blaise haït, de quoi se faire couvrir quoi !!!

Qu’à cela ne tienne, le Peuple burkinabè ne se laissera pas infantiliser. Il sait qui rejeter et en qui placer ses espoirs en un avenir meilleur qui sera fait de liberté et démocratie réelles, sans menaces, sans pillages et sans pression sauvage sur les citoyens !

Bon courage à tous les camarades et à bientôt !

Clément P. SAWADOGO / SG_MPP

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