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Veillée d’hommages et de témoignages à Hama Arba Diallo : La valeur de l’homme ne s’est pas seulement contée, elle s’est aussi vécue

Publié le samedi 4 octobre 2014 à 02h03min

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Veillée d’hommages et de témoignages à Hama Arba Diallo : La valeur de l’homme ne s’est pas seulement contée, elle s’est aussi vécue

Comme prévu, la nation et amis du Burkina ont rendu un vibrant hommage, dans la nuit du jeudi 2 octobre, à Hama Arba Diallo décédé le 1er octobre dernier. C’était en présence de la famille biologique, politique, des parents, amis et admirateurs de l’illustre disparu.

Même dame nature n’a pas voulu se faire conter ces ultimes moments, faits de témoignages forts. Les nombreuses personnalités, entités politiques, organisations nationales et institutionnelles, leaders de la société civile, ont dû joindre à leur délégation, dame pluie qui tenait certainement à apporter sa baraka à cette soirée de fortes émotions.

De 21 heures à 22h10, ce sont d’importantes délégations du Conseil supérieur de la communication, du Conseil économique et social, de l’Assemblée nationale, des ambassadeurs accrédités auprès du Burkina qui ont ouvert ce que nous avons convenu d’appeler le ballet des hommages à l’ancien ministre des affaires étrangères, Hama Arba Diallo. Accueil, installation puis introduction de chaque délégation par les soins de Newton Ahmed Barry à travers une présentation de part et d’autres des membres de la famille et de délégation. Après les messages et autres témoignages, chaque délégation a tenu à marquer sa compassion dans le livre de condoléances.

« C’est une grosse perte pour sa famille et pour le Burkina Faso. Nous partageons votre douleur », peut-on résumer des propos de Ernest Paramanga Yonli, président du Conseil économique et social, ancien Premier ministre.
Cette vague de délégations est succédé de celles des membres du gouvernement conduits par le ministre d’Etat, ministre chargé de mission auprès de la Présidence du Faso, Assimi Kouanda, de l’association des municipalités du Burkina Faso avec Marin Casimir Ilboudo, du chef de file de l’opposition politique conduite par Zéphirin Diabré, de sa famille politique PDS/Metba et des autres partis politiques. A leur suite, les organisations de la société civile pilotées par Luc Marius Ibriga, président du FOCAL et de nombreuses autres personnalités ainsi que les populations venues de tous les horizons, ont tenu à honorer la mémoire de cet « infatigable combattant pour la justice ».


Tous les moyens sont bons pour rendre hommages

Infatigable bâtisseur, le parcours professionnel, politique, social et même culturel de Hama Arba Diallo ne manquera certainement pas d’inspirer les Burkinabè de tous les domaines et de tous âges. Le respect que les uns et les autres vouent à sa personne et aux nombreuses valeurs qu’il a incarnées était bien perceptible. « Quand il prenait la parole, tout le monde l’écoutait, parce que c’est un homme pétri de sagesse et d’expériences », a dévoilé Marin Casimir Ilboudo, président de l’association des municipalités avant d’assurer que les valeurs de démocratie, de sagesse et sociales qu’il a semées seront poursuivies par l’association dont il fut membre actif.

« Le destin est ainsi fait et en ce qui concerne Arba Diallo, la perte est immense pour sa famille, pour l’opposition, les populations de Dori et pour la nation burkinabè toute entière. Encore lundi dernier, nous étions assis ensemble », a confié le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso, Zéphirin Diabré qui a par ailleurs affirmé avoir appris, lui et ses camarades, beaucoup de Hama Arba Diallo comme enseignements.

La société civile, par la voix de Luc Marius Ibriga, s’est inclinée devant la mémoire de celui qu’elle a qualifié de guerrier, de combattant avant de relever les nombreux traits de caractères dont elle dit s’inspirer : « l’engagement à faire changer le Burkina, à aller dans le sens du développement ». « Il a toujours combattu pour l’intérêt général et non l’intérêt particulier », a dit Luc Marius Ibriga.

Entre témoignages et autres messages forts, des doses de propos teintés de parenté à plaisanterie n’ont pas été en reste. C’était le cas entre le chef de la délégation gouvernementale, Assimi Kouanda, et la famille via Newton Ahmed Barry ; les deux ethnies (Yarga et Peulh) étant des parents à plaisanterie). « Lorsqu’un grand Peulh s’en va, on doit sacrifier un Yarga ; donc on demande à Assimi Kouanda de l’accompagner… », a ouvert Newton Ahmed Barry en introduisant la délégation. La réplique ne tardera pas à venir de celui qu’il considère comme « esclave » qui, prenant la parole, a aussi, et comme s’il s’était préparé, « dégainé » à l’endroit de ceux qu’il traite aussi comme ses « serviteurs ». Puis, il plonge dans un long témoignage : « Tous ceux qui l’ont connu, qui l’ont suivi dans son itinéraire politique et social savent que c’est un homme droit. Il était une exception dans un domaine où les gens aiment souvent la ‘’filouterie’’. Il fait partie des pionniers qui ont semé dans ce pays, des valeurs parmi lesquelles, le respect de l’être humain, le respect des pauvres, des démunies. Il a montré que quelle que soit la situation, on peut toujours s’élever au-dessus de ses propres intérêts étroits pour voir l’intérêt général », a relevé Assimi Kouanda avant de conclure : « C’était quelqu’un de respectueux des autres ».

Souvenons-nous que l’homme que la nation entière pleure aujourd’hui s’est éteint à 1 h du matin, le mercredi, 1er octobre 2014 à Ouagadougou. Depuis l’annonce de la nouvelle, les expressions de compassion se multiplient. Toutes les couches sociales ont effectué le déplacement à son domicile.
Son inhumation a lieu ce vendredi, 3 octobre à 14 heures dans son village, Selbo, dans la commune de Dori.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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