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Gouvernance des ressources minières : Le Burkina Faso « bon élève » du RGI

Publié le vendredi 19 septembre 2014 à 01h57min

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Gouvernance des ressources minières : Le Burkina Faso « bon élève » du RGI

Après son statut de « Pays conforme » de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) en février 2013, le Burkina Faso vient de se voir épinglé une autre distinction, celle de « Bon élève » conformément à l’Indice de Gouvernance des Ressources Naturelles (RGI). 23è sur 59 pays avec la note partielle de 54 sur 100, ce sont les rang et moyenne qui lui ont été attribués dans le cadre de cette évaluation. Les résultats ont été présentés ce jeudi 18 septembre 2014. C’était en présence de monsieur Pascal Zombré, Conseiller technique du Ministère en charge des mines et de Son Excellence Gilles Thibault, Ambassadeur de France au Burkina Faso.

Entre ITIE et RGI, démêler l’écheveau n’est pas chose évidente d’entrée de jeu. Et cette précision de Adrien Somda, Juriste expert en fiscalité des mines, celui-là même qui a mené l’étude : « L’ITIE détermine un périmètre qui se limite aux flux financiers les plus importants… Alors que là (le RGI, ndlr), la gouvernance est beaucoup plus large. Elle va du dispositif légal à la pratique réelle sur le terrain ». C’est donc de cette deuxième approche que le Burkina Faso tient sa 23è place. 23è sur les 59 pays dont la qualité de la gouvernance a été mesurée dans les secteurs pétroliers, gaziers et miniers. Trait caractéristique commun à tous ces pays : la part très importante de ces ressources dans leurs budgets respectifs.

Une bonne note d’ensemble mais des efforts à faire

Cette évaluation d’expert de 2014 sous l’impulsion du Réseau Africain de Journalistes pour l’Intégrité et la Transparence (RAJIT) a permis de définir la position du Burkina Faso par rapport aux 58 autres pays évalués. Dégageant du même coup le profil détaillé. Selon les standards internationaux utilisés, les résultats détaillés se présentent ainsi qu’il suit :
-  Cadre institutionnel et juridique 9è avec 81/ 100
-  Pratiques de divulgation 35è avec 44/ 100
-  Garanties et mesures de contrôle de qualité 21è avec 65/ 100
-  Conditions générales de gouvernance 32è avec 35/ 100
-  Transferts aux collectivités locales 10è avec 78/ 100.

Le péché mignon du Burkina Faso à vue d’œil, les conditions générales de gouvernance et les Pratiques de divulgation entre autres. « Ce que je retiens c’est la disponibilité et l’accès à l’information » conclut le consultant Adrien Somda. Pour lui, le plus important n’est pas le « Combien on gagne ? » mais comment rendre accessible l’information juste pour éviter qu’à l’avenir toutes les ressources soient utilisées pour réparer des situations qu’on aurait pourtant pu éviter. Comme pour abonder dans le même sens, la représentante d’une institution de la place, présente à cette cérémonie, a beau témoigner sur le chemin de croix qu’est celui de la recherche de l’information sur le secteur, personne ne semble avoir la solution miracle. « Ce sont de vieilles habitudes qui ont la peau dure », reconnaît–on presqu’à l’unanimité. Sans désarmer pour autant.

Un regard particulier sur l’impact environnemental

Pour l’Ambassadeur de France dont le Pays a accompagné cette initiative, il y a déjà du résultat. « Les résultats obtenus par le Burkina Faso, pour améliorables qu’ils soient, sont extrêmement encourageants. Parce que vous rentrez dans un dispositif d’évaluation, dans un cadre qui est complètement nouveau » se satisfait- il. Et de suggérer qu’un regard particulier soit porté sur l’impact environnemental de ces activités extractives. « J’ai une sensibilité sur ce sujet » ajoute t- il.
Tout aussi satisfait est le Président du RAJIT. De l’avis de Pierre Dabiré dont le réseau a piloté l’évaluation, « Pour un pays qui est jeune dans le secteur, 54 points sur 100 c’est la moyenne ». Il faut l’encourager, poursuit- il, même s’il reconnait lui aussi que beaucoup d’efforts doivent être faits pour un circuit d’informations plus fluide sur le secteur.
Rappelons que le Burkina Faso a un secteur aurifère qui pèse pour 26% du Produit Intérieur Brut (PIB) et 45% des exportations entre 2009 et 2012. 4è pays producteur d’or d’Afrique après l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali, notre pays n’avait pas été pris en compte dans le RGI publié en mai 2013. Seuls 58 pays étaient concernés par l’évaluation.

Samuel Somda
Lefaso.net

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