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Accès à l’eau potable et à l’assainissement : Il faut plus de ressources aux communes

Publié le mardi 16 septembre 2014 à 16h22min

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Accès à l’eau potable et à l’assainissement : Il faut plus de ressources aux communes

Il existe une disparité non négligeable entre les communes en termes de taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Et globalement, toutes les communes ont davantage besoin de ressources humaines qualifiées et de ressources financières aussi, pour satisfaire les besoins de plus en plus croissants des populations en eau et en assainissement. C’est du moins, ce qui ressort d’un rapport établi par le Réseau des parlementaires pour l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (REPHA) à l’issue d’une sortie de vérification dans 49 communes réparties dans les 13 régions du pays. Un rapport rendu public le lundi 15 septembre 2014 à Ouagadougou.

En rappel, du 5 au 8 août 2014, 13 députés ont parcouru le territoire national pour « toucher du doigt les réalisations du Programme national-Eau potable et assainissement (PN-AEPA) ». L’occasion a également été celle pour ces élus d’échanger aussi bien avec les populations bénéficiaires de ces réalisations qu’avec les autorités locales, en l’occurrence les maires et les directeurs régionaux relevant du ministère en charge des ressources hydrauliques.
Un peu plus d’un mois après, il ressort du rapport qui en a été établi, qu’il y a des disparités entre les communes quant à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. En effet, sur les 49 communes visitées, seules 18 dont Pompoï, Nouna, Pabré, Tanghin Dassouri, ont atteint le seuil de 76% fixé par les OMD (Objectif du millénaire pour le développement) pour l’accès à l’eau potable. Il existe, à en croire le rapporteur général Issiaka Boukari Maïga, des communes où la ressource en eau existe suffisamment, et où le taux d’accès à l’eau potable est toutefois très faible. Ce qui, de son avis, mérite une attention particulière du REPHA.

Très faible taux d’accès à l’assainissement

Quant à l’assainissement, aucune commune n’a encore atteint le taux ciblé de 54%. Elles en sont très loin. Même au niveau national, le taux d’accès à l’assainissement est de 6%, selon le rapporteur. Ce qui, selon lui, s’explique par le fait que l’assainissement a été longtemps négligé ; d’où son démarrage très tardif dans notre pays. Et pour changer la donne, le REPHA préconise l’accompagnement de tout projet d’eau potable par la réalisation d’infrastructures d’assainissement.
A ce niveau, en plus de l’insuffisance d’infrastructures, il y a la retenue des populations rurales quant à l’usage du peu d’infrastructures qu’il y a par endroit. Dans certaines localités en effet, des infrastructures d’assainissement existent ; mais elles ne sont pas utilisées. Il y a lieu, de l’avis du député Maïga, de sensibiliser. « Il faut, précise-t-il, que les personnes ressources s’investissent dans cette sensibilisation ; car sans assainissement, il n’y a pas de santé ».

Le rapport, base de la nouvelle stratégie du REPHA

En attendant, le rapport général sur les sorties de vérification recommandent au gouvernement :
- le renforcement des capacités techniques des communes en ressources humaines qualifiées ;
- l’augmentation des ressources financières et leur transfert dans un délai raisonnable ;
- la promotion de l’intercommunalité qui pourrait faciliter les partages d’expériences en matière d’eau potable et d’assainissement entre communes ;
- la mise en œuvre effective de la réforme – qui date de 2003 - sur la gestion du secteur eau et assainissement à travers la création et l’opérationnalisation d’associations des usagers d’eau ;
- l’implication des maires dans le choix des sites d’ouvrages d’eau potable et assainissement ;
- la mise des communes à l’abri des problèmes de finition des ouvrages nouvellement réalisés, afin que ces ouvrages soient effectivement fonctionnels dès que disponibles ;
- le renforcement des ouvrages existant pour donner l’eau potable à tout le monde.
Et le présent rapport, permettra au REPHA, confie sa présidente Rosalie Bassolé, d’affiner sa « stratégie de plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires techniques et financiers pour que le secteur eau et assainissement devienne une priorité au même titre que la santé et l’éducation ».
Fulbert Paré
Lefaso.net

Lien utile : Accès à l’eau potable et à l’assainissement : des députés font un contrôle sur le terrain

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