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Baba Hama : “Le FESPACO concentre toutes les préoccupations et espoirs des cinéastes.”

Publié le jeudi 17 février 2005 à 07h32min

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Du 26 février au 5 mars 2005, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) connaîtra sa 19e édition. Le FESPACO, il faut le dire, a atteint ce qu’on pourrait appeler un « stade de non retour », c’est-à-dire qu’il ne peut plus « reculer », les erreurs et les tâtonnements ne lui seront plus pardonnés ; ce qui suppose professionnalisme et excellence sur toute la ligne.

Le Délégué général du Festival, M. Baba HAMA, que nous avons rencontré, en est d’ailleurs conscient. Ce n’est donc pas un fait du hasard si cette 19e édition est placée sous le thème : « Formation et enjeux de la professionnalisation ».

M. le Délégué général, quand on entre dans vos locaux, la première question qu’on peut poser, c’est où en êtes-vous avec la construction du siège du FESPACO ?

Baba HAM (B.A) : La construction du siège du FESPACO en l’occurrence le bloc administratif, est en très bonne voie et si tout va bien il sera prêt pour le 20 février. Même avec un œil de profane, quand on regarde l’évolution de ce chantier, on peut se convaincre que le délai sera respecté. Voilà ce que je peux vous dire sur la construction du bloc administratif du FESPACO.

On remarque que des salles de ciné sont fermées, la SONACIB n’existe presque plus... Ce sont là des problèmes à résoudre pour une ville qui abrite le FESPACO ?

B.A : Oui, il faut des salles de cinéma. C’est vrai que un festival qui se déroule dans une ville a besoin d’infrastructures, notamment des salles de cinéma. L’existence de ces salles a permis au Festival de bien fonctionner et d’avoir la notoriété qu’il a aujourd’hui mais je dois dire que pour cette édition, en terme de salles fermées, il ne faudrait pas s’alarmer.

Nous sommes à Ouagadougou, nous savons que c’est le Ciné Rialé qui est fermé mais en dehors de cette sale, les autres existent. En tous les cas, pendant le FESPACO nous n’utilisons pas toutes les salles de la ville de Ouagadougou pour la simple et bonne raison que les films programmés sont neufs et la plupart des producteurs ne souhaitent pas que l’on dépasse un maximum de trois (3) projections. Vous voyez que nous avons à ce moment des contraintes déontologiques qui ne nous permettent pas de projeter des films dans toutes les salles.

Raison pour laquelle lors des éditions précédentes, il y a environ 10 ou 12 ans, dans les salles périphériques, dans les secteurs, c’était plutôt ce qu’on appelait à l’époque les rétrospectives, c’est-à-dire qu’on projetait « d’anciens » films pour permettre au public d’avoir l’occasion de les revoir. Nous ne pourrons plus faire ce type d’opération parce que les salles qui existent ont parfois des petits problèmes sur le plan technique par manque de pièces de rechange, les projecteurs ne sont plus au top et vous savez qu’une bobine de film coûte chère aux producteurs alors que les projeter dans certaines conditions, c’est les dégrader.

Dans tous les cas, c’est pour vous dire qu’on va rester pratiquement avec le même nombre de salles pour cette édition. Il n’y a pas d’inquiétudes à ce niveau. En plus, cette année il y aura l’innovation d’avoir deux sites de projections sur écrans géants cela fera au total neuf (9) lieux de projections : le Ciné Neerwaya, le ciné Burkina,le Ciné Oubri, le Grand Mélies, plus le SIAO et le Stade du 4-Août pour le volet film, la salle de la CGP, la salle du CBC et la salle du petit Mélies pour les projections TV. Vidéo.

En 1997, il y a eu les états généraux du cinéma burkinabè. Pensez-vous que depuis lors il y a eu des changements positifs pour notre cinéma ?

B.A : Depuis ces états généraux il y a un certain nombre de mécanismes, d’actions et d’initiatives qui ont été réalisés ici au Burkina. L’un de ces aboutissements, c’est d’abord la loi d’orientation sur la culture et la loi portant sur le cinéma. Vous avez également pu assister l’année dernière à une rencontre organisée avec l’Union nationale des cinéastes du Burkina qui a permis d’élaborer un plan d’actions pour la relance du cinéma burkinabè... c’est autant d’actions ou d’initiatives qui sont en réalité réalisées ou conduites à la lumière de ces états généraux. Je peux affirmer donc que ces états généraux ont eu des effets positifs sur tous les plans : sur le plan de la structuration, de la production, de la mise en place de textes législatifs... Ils ont permis de tracer la voie et de préciser les actions à entreprendre.

Evidemment, toute chose se fait par étape, il y a pas mal de chantiers et de textes à élaborer. Il faudrait, avec le plan de relance des activités trouver surtout le nerf de la guerre, c’est à dire comment trouver des fonds qui permettront de soutenir la production cinématographique. Je crois que le nœud du problème se trouve à ce niveau.

Lorsqu’on trouvera ces moyens, cela nous permettra de nous inscrire dans une logique d’industrie cinématographique qui va pérenniser tous les efforts faits et surtout apporter de la substance au travail des uns et des autres. Notre cinéma existe aujourd’hui grâce à une volonté politique de l’Etat mais également grâce à l’engagement des professionnels eux-mêmes, qui sont passionnés par le travail qu’ils font malgré les difficultés.

On observe depuis un certain temps un boom des productions burkinabè. On parle de films à petit budget. Quelle appréciation faites-vous ?

B.H : Je voudrais d’abord dire que lorsque j’entends souvent film à petit budget, c’est vrai que c’est en comparaison avec certains films, mais l’un dans l’autre, je crois que ce n’est pas véritablement des films à petit budget. Je crois plutôt qu’ils ont trouvé d’autres mécanismes de réunir les financements, parce que même lorsque vous avez un sponsoring ou une contribution en échanges marchandises, ça n’a peut-être pas l’appellation subvention, mais quelque part ça lui ressemble. Aussi c’est pas des films qui sont tournés à 800, 900 millions voire 1 milliard de FCFA. Mais je crois que cela est dû au type de technologie utilisé en l’occurrence des caméras numériques, qui permettent de diminuer les coûts, parce qu’on n’a pas de pellicule à payer, on n’a pas de laboratoire à payer, pas de tirage de copie-film à faire, etc.

Alors, cela réduit les coûts de production et du coup donne beaucoup plus de chance de rentabiliser la production, parce que quand vous faites un film à coût de plusieurs millions et que vous devez l’exploiter dans des salles qui font à peine 1000 places pour des pouvoirs d’achat qui sont très faibles, parce que le plus cher ticket que nous connaissons c’est 1000F... Dans tous les cas vous voyez que si vous faites des films avec un gros budget, c’est difficile de les rentabiliser, par contre avec des films sur support vidéo comme on le constate ces derniers temps, je pense qu’il y a une possibilité de rentabilisation si le contenu, la forme attirent le public avec une promotion adéquate.

Voulez-vous dire que le numérique est une alternative aux problèmes que connaît le cinéma africain ?

B.H : Cela dépend d’où on se place. Lorsque vous pensez bénéficier simplement d’une certaine commodité au moyen de production kinescopée plus tard, en réalité vous ne faites que reculer le problème parce qu’au moment du kinescopage vous retournerez au laboratoire, vous aurez à faire à des bobines de films. Par contre si vous estimez que vous voulez produire en vidéo et exploiter en vidéo, je peux dire que cela peut constituer une alternative. Encore faut-il que les salles s’équipent de plus en projecteur vidéo. Ça commence à venir. Nous constatons que de plus en plus de salles s’équipent en vidéo projecteur professionnel. Il faudrait donc que toute la chaîne s’y mette.

Vous avez parlé d’alternative mais en réalité, je dirais que c’est une logique du développement de la technologie. Peut-être dans 10, 15, 20 ans vous ne pourrez même plus avoir de la pellicule. Prenez le cas de l’appareil photo aujourd’hui, vous êtes journalistes et vous allez de plus en plus en reportage avec des appareils photos numériques ! Bientôt vos gros appareils avec pellicule vous risquerez de ne plus les trouver sur la place du marché et comme ce qui est rare est cher, ils seront plus chers que le numérique, etc. Vous voyez que c’est une évolution.

Prenez même au niveau de la diffusion. Il est de plus en plus question de diffuer des films par satellite. C’est-à-dire qu’à partir d’une capitale, un distributeur exploitant peut projeter le même film dans 50,60 voire 100 salles à travers le monde et pratiquement au même moment en dehors du décalage dû au fuseau horaire. Il y a aujourd’hui des essais dans ce sens.

C’est un type d’essai qui va faire disparaître la chaîne de distribution, parce qu’il n’y aura pas de copies à distribuer. Actuellement on assiste à des vidéo conférences ce qui veut dire que dans quelques années au niveau du cinéma, il y aura de grands changements. Nous n’aurons pas d’autres choix que de nous mettre dans le sens de l’évolution de cette technologie.

Un réalisateur burkinabè que nous avons interviewé récemment disait qu’avec le boom de la production burkinabè qu’on observe actuellement, si on n’y prend garde, le cinéma burkinabè risque de connaître les mêmes revers qu’au Nigeria ou au Ghana où la production est essentiellement pour la consommation locale. Est-ce votre avis ?

B.H : D’abord je suis un peu embarrassé par votre question parce qu’à vous entendre, j’ai l’impression, que ce boom de la production peut être négatif...

Oui ! c’est cela l’inquiétude !

B.H : Non il ne peut pas être négatif dans le sens du boom. Le boom ici signifie produire en quantité. En fait le côté positif, il faudrait aller le rechercher dans le sérieux avec lequel les histoires sont racontées, dans le professionnalisme des comédiens qui vont jouer dans ces films et dans le professionnalisme des réalisateurs.

S’il y a du professionnalisme au niveau de toute la chaîne, il n’y a pas de raison qu’on n’ait pas un produit de qualité. Ce qui fait la force d’un film, ce n’est pas tant son support que la force de son récit ou la maîtrise du réalisateur... C’est cela que je dis qu’il faut relativiser, c’est pas mauvais en soi. Ensuite, si ce sont des productions de qualité cela nous permettra de fidéliser le public et de conquérir notre marché. A mon avis le boom ne doit pas être perçu comme quelque chose de négatif, bien au contraire c’est une sorte d’espoir parce que nous avons aujourd’hui un déficit en matière d’images. Regardez nos chaînes de télévision, sur le nombre d’heures du programme, combien de films africains sont diffusés ?

Ce n’est pas que ces télévisions n’ont pas envie de le faire... Il en est de même pour les salles. Figurez-vous que même si dans nos salles on décidait de projeter exclusivement des films africains, dites vous que c’est 365 jours à remplir et chaque jour il y a des salles qui ont au moins 3 séances. Vous faites le calcul et vous verrez que si vous n’avez pas un porte-feuille de films nécessaire, cela veut dire que vous ne pouvez pas remplir ce contrat. Alors je pense que ce boom pourra aussi combler ce vide et permettra de révéler des talents et des œuvres.

Hollywood produit de nombreux films mais parmi par exemple une centaine, c’est peut être deux ou trois qui vont véritablement faire exploser le box office. Si le cinéma est très bien connu, c’est qu’il s’appuie sur une certaine quantité de film, sur un boom de productions d’où peut sortir de la qualité.

Le même réalisateur disait qu’en dehors du problème de financements, du budget, le FESPACO n’a rien à envier au Festival de Cannes. Est-ce aussi votre avis ?
B.H : Disons que dans notre secteur, je peux dire que le FESPACO est apprécié dans le sens où c’est l’une, si ce n’est la principale plaque tournante du cinéma africain qui concentre toutes les préoccupations et tous les espoirs des cinéastes. C’est un grand carrefour. Je dirais aussi qu’il est l’émanation des cinéastes eux-mêmes.

Si vous revoyez un peu l’histoire du festival vous saurez qu’il a été mis sur les rails par des cinéastes eux-mêmes avant qu’il n’obtienne le soutien de l’Etat burkinabè qui, depuis lors n’a pas failli à sa mission de soutien et de promotion du cinéma africain en général. Quand on regarde nos chiffres, c’est plus de 4000 personnes accréditées, près de 450 000 entrées, dans toutes les salles. Je crois que nous drainons autant de monde que Cannes.

C’est vrai que du point de vue des vocations ce n’est pas la même chose. Nous sommes un festival panafricain donc notre objet c’est le cinéma africain, même si nous ouvrons des fenêtres sur le monde. Ensuite, du point de vue même des publics, Cannes est un festival professionnel, ça veut dire que le public n’a pas accès aux salles. Le FESPACO est aussi professionnel parce que les professionnels ont accès aux salles mais aussi un festival populaire parce que le public a accès aux salles. De ce point de vue s’il y a une comparaison à faire, je dirais que le FESPACO fonctionne plus dans le sens du Festival de Berlin.

Comment se présentent les préparatifs de cette édition ?

B.H : Au moment où je vous parle (11/02/05) je peux dire que la seule activité sur laquelle nous sommes, c’est le réglage des cérémonies d’ouverture et de clôture, qui sont depuis 1993 des temps forts de ce festival. Sinon la sélection a été opérée, les contacts avec les hôteliers et les restaurateurs ont été faits, les invitations ont été envoyées. Je peux dire que nous sommes prêts.
Nous attendons jusqu’au 15 février l’arrivée des copies des films. Nous sommes donc à 95% prêts.

Depuis plusieurs années, on ne fait que parler de professionnalisation du cinéma africain. D’abord pour vous qu’est-ce qu’un cinéma professionnel et à quel stade se trouve le cinéma africain ?

B.H : Nous n’allons peut-être pas faire de la sémantique, mais professionnalisme veut dire d’abord vivre d’une activité. Vous pouvez être un cinéaste amateur, c’est-à-dire que vous ne voulez pas vivre de votre travail de cinéaste, ou un cinéaste professionnel, ce qui veut dire que vous voulez vivre de cette profession. Vous ne vivez que de cela. Ça, c’est ce que je dirais une définition basique. Au-delà vous savez qu’il y a une autre connotation qui d’ailleurs est liée à la première définition qui veut dire que si vous voulez vivre de quelque chose, il faut la faire dans les normes d’où le professionnalisme. C’est un « glissement » sémantique qui veut dire qu’on ne fait pas de l’à peu près ; on fait les choses dans les règles de l’art.

Au début, le cinéma africain n’avait pas de professionnels. C’était beaucoup plus un cinéma d’auteur, un cinéma donc d’amateur. Ils faisaient des films mais c’était des fonctionnaires, des étudiants... Mais depuis une vingtaine d’années, nous avons des hommes et des femmes qui ne font que du cinéma. A partir de ce moment on peut dire que le cinéma africain aujourd’hui comporte de nombreux professionnels.

C’est pour cela que nous pensons que nous pouvons évoluer du stade de cinéma d’auteur vers des cinémas plus professionnels. Il y a une exigence de qualité, une exigence de faire à une concurrence de plus en plus rude, parce que nos ciels sont ouverts, nos salles sont ouvertes à des productions venant de l’étranger... Il y a donc de la concurrence et dans un domaine de concurrence, il faut se former, il faut se professionnaliser.

Se professionnaliser signifie aussi avoir les moyens d’atteindre efficacement des résultats. Cette efficacité, nous devons la rechercher dans la production, la distribution et dans l’exploitation... Si on rentre dans le domaine même du métier, que l’on soit à la caméra, que l’on soit maquilleur, comédien... il faut être efficace, avoir du professionnalisme entendu sous l’angle de la recherche de l’efficacité.

D’ailleurs, de manière empirique, on a constaté que ne cherche de l’efficacité que celui qui sait que ce qu’il fait est son gagne pain, parce que si vous en tant que journaliste, c’est à vos moments perdus que vous êtes comédiens, je pense que vous n’avez pas de raison de vous fouler la rate comme on le dit, parce que c’est juste pour vous amuser.
Mais quelqu’un qui sait que c’est ça son gagne pain, il va faire en sorte d’être efficace pour espérer avoir d’autres contrats et pouvoir vivre de ce qu’il fait, de son art.

Est-ce pour cela le choix du thème « formation et enjeux de la professionnalisation », pour cette 19e édition ?

B.H : Le choix du thème de la présente édition participe de cette réflexion, par ce que nous constatons que dans l’Afrique francophone de la zone Ouest, il n’y a pas par exemple d’écoles de formation aux métiers du cinéma. Il y a peut-être des initiatives ça et là ou des formations à la carte.

Il y a même un problème de relève qui se pose, il y a un problème aussi de mise à niveau. On a parlé de l’évolution technologique, il faut s’adapter... C’est un peut tout cela qui nous a amené à choisir ce thème pour nous permettre de faire l’état des lieux : Quel type de formation avons nous besoin ? Quel type de formation existe ? Comment fédérer l’existant, les actions, les expériences et comment financer les activités, etc. C’est autant de questions qui seront abordées à l’occasion d’un colloque que nous allons organiser autour de ce thème.

Quelles sont les innovations de cette édition ?

B.H : Il y a quelques innovations. La première, c’est au niveau des prix. Nous avons choisi à partir de cette édition d’avoir un Etalon d’or, un Etalon d’argent et un Etalon de bronze. Simplement pour donner plus de visibilité dans le palmarès aux œuvres qui le méritent. Aujourd’hui, il y a une sorte de nivellement par le haut ; on se tient dans ce monde où tout le monde recherche l’excellence.
Nous pensons que si une œuvre la mérite, il faut la rendre visible et la meilleure manière, c’est de prévoir un podium à trois.

Au niveau du court-métrage aussi on aura des poulains d’or, d’argent et de bronze. Autre innovation, c’est le fait que cette édition sera placée sous une présidence d’honneur. Cette année, il s’agit du comédien Richard BAHRINGER qui sera le président d’honneur de l’édition. Comme innovation, c’est le fait que nous n’aurons plus qu’un seul écran géant mais deux pour les projections en plein air dans de très bonnes conditions et qualité, rassurez-vous ! Il faut ajouter que nous allons à partir du 14 février mettre en service un serveur vocal pour vous permettre de ne plus vous déplacer pour avoir les informations.

A partir de ce serveur que vous allez appeler, vous allez avoir toutes les informations que vous voulez. Il y a enfin de côté festif où il y aura chaque soir pratiquement de 22H à l’aube, un plateau musical avec beaucoup de sons et de lumières.

Le côté festif ne va-t-il pas noyer le côte cinéma ?

B.H : La carasteristique du FESPACO, c’est son côté professionnel et festif. Rien ne sera noyé dans la mesure où nous donnons l’occasion de joindre l’utile à l’agréable. D’ailleurs nous n’avons pas la prétention d’amener toute la population de Ouagadougou dans les salles de projection, même si nous avons cette prétention vous conviendrez avec moi que nous ne le pourrons pas. Alors autant proposer d’autres activités et vous savez que le cinéma c’est le 7e art. Vous savez qu’il y a des musiciens qui font des musiques de films. C’est donc important que la musique et le cinéma se rencontrent.

Au fait qui finance le FESPACO et à combien se chiffre le budget de cette édition ?

B.H : La présente édition tournerra autour de 900 millions. Ceux qui fiancent, c’est d’abord l’Etat burkinabè et les partenaires au développement, des institutions internationales. Je citerais par exemple l’Union européenne, l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, le ministère français des Affaires étrangères, la République de Chine, l’ambassade des Pays-Bas...

On constate que d’autres festivals existent sur le continent et même dans la sous-région ; qu’est ce qui peut expliquer cela, ; est-ce les insuffisances du FESPACO ou autre chose ?

B.H : C’est dans l’ordre normal des choses. Même dans un village, il peut y avoir deux marchés. Il n’y a pas d’exclusivité dans le monde. C’est pas une question d’insuffisances ou de défaillances, bien au contraire. Quand vous prenez la France, elle abrite le festival de Cannes mais dans chaque ville française vous avez au moins un festival...

Il n’y a donc pas de crainte pour l’avenir du FESPACO ?

B.H : Non, il n’y a pas de crainte, puisqu’il y a de la place pour tout le monde...

Que fait le FESPACO entre deux FESPACO ?

B.H : Je vous dirais de venir nous rendre visite entre deux FESPACO et ne pas venir nous interviewer rien qu’à l’approche du FESPACO... Vous savez que nous avons une cinémathèque qui est chargée de la collecte, de la restauration et de la diffusion des films, vous savez que nous avons un programme cinéma mobile et nous sillonnons les villes et les villages du Burkina, c’est environ 70 sorties par an.Nous avons aussi le MICA dont les sessions se tiennent en marge du FESPACO, mais entre deux FESPACO, nous sommes le lien entre des producteurs qui veulent savoir où trouver tel ou tel film, où trouver tel réalisateur ou producteur...

Vous savez aussi que entre deux FESPACO nous organisons des galas cinématographiques, nous aidons des producteurs à faire des projections avec l’appui de nos équipes techniques, nous organisons aussi des semaines de films, vous avez vu des semaines de films chinois, des semaines de films caraïbeins, etc.

Interview réalisé par Idrissa BIRBA
L’Opinion

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