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Lutte contre Ebola : des propos dignes d’intérêt

Publié le mercredi 10 septembre 2014 à 00h22min

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Lutte contre Ebola : des propos dignes d’intérêt

"C’est une maladie rare. Il y a eu très peu de cas dans le monde. Même aujourd’hui, cette épidémie, pourtant d’ampleur inégalée, reste dans un périmètre restreint. Quelques milliers de malades, c’est beaucoup pour ceux qui en souffrent, mais c’est extrêmement peu pour un marché pharmaceutique potentiel. Il y a des maladies rares qui sont traitées dans les pays très riches où l’on paie extrêmement cher des produits qui sont donnés à très peu de malades. Ce n’est pas le cas pour Ebola : de toute façon, les personnes atteintes sont si pauvres qu’elles, ou leurs pays, ne peuvent pas se permettre de payer les traitements ou les développements que devrait mériter la maladie.”, Antoine Flahaut, professeur de santé publique à l’université Paris- Descartes.

Coût moyen de développement d’un médicament selon Antoine Flahaut : 1 milliard d’euros soit près de 700 milliards de francs CFA.

"Si la recherche sur Ebola a quand même avancé en quarante ans, c’est qu’entre sa découverte, en 1976, et la dislocation du bloc soviétique, en 1990, le virus était considéré par les armées américaine et soviétique comme une arme biologique potentielle. A cette époque-là, des recherches ont été réalisées en laboratoire dans le but de militariser ce virus. Après la chute du mur, on a arrêté de faire ce genre de choses(...) Depuis 2001, et les attentats du World Trade Center, on s’est dit qu’Ebola, comme Anthrax et d’autres agents, pouvait être utilisés par des bioterroristes. Cela a un petit peu dynamisé les recherches dans les années 2000." Sylvain Baize, responsable du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales à l’Institut Pasteur.

"On appelle ’maladies négligées’ la tuberculose ou le paludisme parce que l’industrie pharmaceutique ne s’y intéresse pas trop, faute de marché. Ces maladies négligées sont maintenant inscrites sur une liste afin de trouver certaines sources de financement, comme la fondation Bill Gates. Les fièvres hémorragiques, comme Ebola, ne font même pas partie de cette liste-là." Sylvain Baize, responsable du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales à l’Institut Pasteur.
"Il y a tellement peu de malades d’Ebola que seule la recherche publique peut intervenir. Actuellement, le laboratoire qui administre le ZMapp de façon compassionnelle, ne fait aucun bénéfice. Il le donne gratuitement. C’est plus son image qu’il joue en faisant cela, ce n’est pas économique." Antoine Flahaut, professeur de santé publique à l’université Paris- Descartes.

"Ebola fait partie des virus les plus dangereux et les plus mortels. On doit se limiter, selon la réglementation internationale, à des conditions de laboratoire à très haute sécurité. C’est ce qu’on appelle les laboratoires de type P4. Ils sont très peu nombreux. En Europe il n’y en a que deux, à Lyon et en Allemagne. Dans le monde entier, il n’y en a pas dix. Or la recherche ne peut aller vite que si, comme dans le cas du VIH, des milliers de laboratoire y travaillent." Eric Leroy, directeur général du centre international de recherches médicales de Franceville et directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement.

« Les malades ont quatre chances de survivre sur dix s’ils vont dans les centres de traitement et seulement une sur dix s’ils restent à la maison. Avec le risque, en plus, de contaminer leurs proches... » Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Augmenter la production de n’importe quel médicament ou vaccin prend des mois ou des années parce que, pour respecter toutes les étapes et le processus de production, il faut du temps, ce n’est pas instantané" Fadela Chaïb, un porte-parole de l’OMS.

"Aujourd’hui, avec tous les moyens techniques à notre disposition, il n’y a pas de virus contre lequel on ne puisse trouver un traitement ou un vaccin", Eric Leroy, directeur général du centre international de recherches médicales de Franceville et directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement.

Rassemblés par Samuel Somda
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