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Malnutrition au Burkina : Renforcer la coopération tripartite pour réduire la mortalité infantile

Publié le samedi 30 août 2014 à 03h15min

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Malnutrition au Burkina : Renforcer la coopération tripartite pour réduire la mortalité infantile

Bombofa, village situé à une quarantaine de kilomètres de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, était en fête le 28 aout 2014. Pour cause : c’est là que se tient la cérémonie officielle de « renforcement de la coopération tripartite pour les enfants ». Test de malnutrition, visite du CSPS et des conditions de travail, remise de matériels, allocutions et remises de présents aux donateurs ont constitué le menu de la rencontre. Dans une mobilisation populaire des grands jours.

Au Burkina, la situation nutritionnelle est préoccupante. Elle serait la cause de 45% de la mortalité infantile. Et le taux de malnutrition aiguë chez les enfants âgés de moins de cinq ans est de 8,2%. Dans ce contexte, il s’avère urgent d’apporter assistance et secours à ces enfants pour satisfaire leurs besoins, en termes de nourriture thérapeutique, d’eau potable et de soins médicaux. Ainsi, en réponse à la requête de l’UNICEF, le gouvernement du Japon a décidé en février 2014 d’octroyer un don d’un montant de 3, 6 millions de dollars US, soit environ 1,8 milliards de francs CFA pour la mise en œuvre concrète du projet « approche intégrée pour la survie et le développement de jeunes enfants grâce à la vaccination, le traitement de la malnutrition et un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement au Burkina Faso ». A ce montant, s’ajoutent les contributions diverses du gouvernement burkinabè et de l’UNICEF qui en est le bras technique dans la réalisation.

Vacciner 210 000 enfants et autant de femmes enceintes

Ce projet concerne à la fois la santé, l’eau et l’assainissement qui sont des secteurs prioritaires de la coopération japonaise. Il vise également l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière de réduction de la mortalité infantile et d’amélioration de la santé maternelle. « A travers ce projet, 210 000 enfants de moins d’un an seront vaccinés contre 11 maladies évitables par la vaccination, 210 000 femmes enceintes seront vaccinées contre le tétanos, 35 000 enfants de moins de cinq ans seront traités pour malnutrition aiguë sévère et recevront en même temps un meilleur accès à des installations d’approvisionnement en eau adéquat et de bons soins d’hygiène dans les centres et dans leurs communautés », a précisé Masato Futaishi, ambassadeur du Japon.
Ainsi, « le déplacement à Bombofa est le signe de notre engagement à toujours œuvrer ensemble pour le bien-être des enfants qui constituent l’avenir et la relève du Burkina », a lancé Marc Rubin, représentant résident de l’UNICEF au Burkina. Cette cérémonie conjointe dans cette bourgade du Sahel burkinabè est donc le fruit de ce partenariat tripartite exemplaire dont l’objectif commun est de parvenir à une amélioration significative des conditions de vie des enfants, des femmes et de leurs familles.

Des dotations pour assurer de meilleurs services de santé

Mieux, cette coopération tripartite permettra d’ici à la fin de l’année 2014 de :
- fournir 31 500 cartons d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi pour la prise en charge d’environ 21 000 enfants à risque de malnutrition aigüe sévère, dans les régions du Sahel, du Nord, et l’Est ;
- doter les districts sanitaires du pays en réfrigérateurs pour renforcer la chaine de froid qui constitue une préoccupation majeure pour les services en charge de la vaccination ;
- construire et équiper 15 forages dans les centres de santé à l’image de celui de Bombofa, capable de couvrir les besoins en eau potable journalier de 300 personnes en moyenne ;
- réhabiliter 100 points d’eau dans les régions citées pour permettre d’avoir facilement accès à une eau potable ;
- distribuer 4 000 kits d’hygiènes pour environ 1 200 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.

De bonnes pratiques à promouvoir

Mais, tous les efforts consentis par le gouvernement burkinabè et ses partenaires (Japon et UNICEF) ne seront profitables aux populations que si les communautés elles-mêmes avec l’encadrement local, comprennent et adoptent de nouvelles attitudes et pratiques favorables à un bon état de santé et nutrition optimale.
Ces bonnes attitudes ont pour noms : le recours à temps aux services de santé en cas de maladie, la participation aux activités préventives comme la vaccination, les campagnes de sensibilisation, l’utilisation de sources d’eau potable, l’application de bonnes pratiques d’hygiène simples…
En tous les cas, les parties prenantes ont exprimé leur satisfaction quant à la mise en œuvre de ce projet. Et les agents de santé du CSPS de Bombofa sont au four et au moulin pour assurer aux populations de la localité une « sécurité humaine ».

Le CSPS de Bombofa prend en charge 40 enfants par mois

Le CSPS de Bombofa couvre 8 villages pour une population d’environ 15 000 habitants. Il constitue le premier niveau de prise en charge des cas de malnutrition aiguë mais également de la prévention contre les maladies par la vaccination et par des conseils avisés des agents de santé qui y travaillent dans des conditions souvent difficiles. « La fourniture régulière d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et d’autres intrants divers permet au CSPS de prendre actuellement en charge en moyenne 40 enfants souffrants de malnutrition aiguë sévère par mois ».
C’est le gouverneur de la région du Sahel qui a présidé la cérémonie. Il n’a pas manqué d’inviter les populations à fréquenter les centres de santé, mais aussi à envoyer leurs enfants à l’école.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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