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Séminaire régional de formation islamique 2014 : les élèves et étudiants musulmans sur les traces du Prophète Youssouf

Publié le jeudi 21 août 2014 à 07h08min

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Séminaire  régional de formation islamique 2014 : les élèves et étudiants musulmans sur les traces du Prophète Youssouf

Membres et sympathisants de l’association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) séjournent du 16 au 23 août à Pô, province du Nahouri, dans le cadre d’un Séminaire régional de formation islamique, SEREFI 2014. Cet alumnat se tient autour du thème : « Le prophète Youssouf (AS), un modèle pour le jeune musulman » et mobilise plus de 500 jeunes. Il est co-parrainé par Mohamed Pascal Tikahiré, président-directeur-général de Colombe Airlines et El Hadj Adama Gomgnimbou, opérateur économique de la localité. L’ouverture officielle est intervenue le dimanche, 17 août à la grande mosquée de Pô.

Ce séminaire se tient simultanément à Pô, chef-lieu du Nahouri et à Tougan dans la province du Sourou. Cette activité biennale (qui se tient tous les deux ans) réunit plus de 500 participants dans chacune des deux villes. « Ces séminaires régionaux visent à répondre aux objectifs de formation. Nous créons un cadre pour les élèves et étudiants pendant les vacances. Loin d’être un simple rituel auquel l’AEEMB sacrifie tous les deux ans, ces SEREFI constituent un véritable espace de fraternité, de communion spirituelle et d’apprentissage accéléré des principaux préceptes de l’Islam », a situé le président de l’AEEMB, Issaka Sawadogo. Durant une semaine, seront menées des activités de formation et d’informations, des activités récréatives notamment des visites de sites touristiques de la région, des conférences sur des thèmes d’intérêt certain pour la jeunesse, des cours théoriques et pratiques sur l’islam, des cours sur la citoyenneté pour un savoir être et un savoir-vivre dans la société. A l’image des éditions précédentes, l’édition 2014 bénéficie de l’accompagnement, en plus des aînés de l’AEEMB, des imams et personnes ressources administratives de la localité (dont Sa Majesté le Pô-Pê, chef de Pô), tous présents à la cérémonie d’ouverture intervenue le dimanche, 17 août à la grande mosquée de Pô.
« Le Prophète Youssouf (AS) : un modèle pour le jeune musulman ». C’est le thème général de SEREFI 2014 qui a fait l’objet d’une communication, juste après la cérémonie d’ouverture, annonçant ainsi la série de communications de cette journée. Pour le président de l’AEEMB, dans un monde marqué par une dépravation accrue des mœurs et de leur légitimation grandissante, un monde où l’injustice et la corruption minent les repères cardinaux de la jeunesse ; dans un pays, le Burkina Faso, où la jeunesse se trouve piégée par des grands maux comme l’alcoolisme, le banditisme, l’incivisme, le choix de ce thème s’impose de lui-même. « Qui connaît la belle histoire du prophète Youssouf et son triomphe exemplaire sur la fornication, sur la haine familiale, sur la vengeance, sur l’injustice, saura reconnaître que nous avons plus que jamais besoin de nous ressourcer dans la vie des pieux hommes du passée », a soutenu Issaka Sawadogo. A l’en croire, l’AEEMB, en tant qu’acteur important chargé d’éduquer la jeunesse musulmane veut, ainsi, apporter sa contribution face à une situation qui n’est pas irréversible.

Planification familiale et sexualité responsable : une préoccupation également partagée

« La planification familiale : un défi pour la jeunesse musulmane » et « Sexualité responsable : défis pour une jeunesse musulmane sans VIH/SIDA », sont les deux thèmes autour desquels les participants ont échangé dans l’après-midi de cette première journée. La grande mosquée qui a servi de cadre à ces communications a refusé du monde, preuve de l’intérêt que ces séminaristes accordent aux sujets, respectivement diagnostiqués par Moussa Bambara et Moussa Koudougou, tous aînés de l’AEEMB. Ainsi, apprend-on du thème sur la planification familiale qu’au Burkina, il y a un besoin non satisfait en planification familiale. « 13,8% de femmes au Burkina utilisent des services de planification familiale. Alors que la demande potentielle, quand on fait un micro-trottoir et on demande aux femmes, on se rend compte qu’il y a 42, 6% de femmes qui voudraient avoir un service de planification familiale », a indiqué Moussa Bambara avant de se demander le pourquoi de cet hiatus. Pour lui, l’un des obstacles à la planification familiale reste les pesanteurs sociales. « Dans la conception africaine, on pense aussi que l’enfant est un don de Dieu », étaye-t-il. Pourtant, souligne M. Bambara, quand la femme a des naissances rapprochées, il y a risque aussi que les enfants meurent. Le temps d’espacement doit être d’au moins deux ans. En plus de la forte mortalité infantile et de la santé de l’enfant, les naissances rapprochées ont aussi, à l’en croire, un impact négatif sur la santé de la mère.
Pour le musulman, la planification familiale n’est pas interdite. Elle doit viser à protéger la santé de la mère et de l’enfant. Dieu autorise l’espacement des naissances, mais interdit la limitation des naissances, sauf en cas de nécessité (césarienne par exemple), a-t-il indiqué.

Des regards sur la situation politique nationale et la Palestine

« La situation nationale est préoccupante pour nous en tant que jeunes parce que, s’il y a dérapage, des situations désobligeantes, les premiers à en pâtir seront les jeunes », s’est inquiété le président de l’AEEMB avant de lancer un message à préserver le dialogue et l’intérêt supérieur de la nation. « Le principal message est une invite aux jeunes à avoir l’esprit de tolérance envers la chose publique et envers leurs aînés. La situation nationale interpelle tout le monde face à ses responsabilités pour le bien de tous », a soutenu Adama Bassanabou, représentant des Co-parrains.
Les « aeembistes » ont aussi, par la voix de leur premier responsable, déploré la situation que vivent les Palestiniens. « Nous n’oublions pas non plus dans nos prières, nos frères et sœurs de la Palestine qui nous quittent en martyrs sous les armes assassines d’Israël au vu et au su de la communauté internationale. Cette passivité de la communauté internationale renvoie le sentiment d’un deux poids deux mesures dans le traitement des questions internationales, ce qui compromet dangereusement la paix et la sécurité internationales », a-t-il déclaré. Pour Issaka Sawadogo, l’islam ne conseille certes pas l’oppression, mais il n’accepte pas non plus que l’on se laisse opprimer. « Que ce soit en Palestine ou ailleurs dans le monde, il est grand temps que le message de l’islam qui est celui de la paix soit entendu partout et par tous », a-t-il appelé, soutenant que les différences sociales, ethniques, religieuses…constituent une richesse pour l’humanité.
Organisation religieuse apolitique et indépendante, l’AEEMB est ouverte à tout élève et étudiant musulman au Burkina sans distinction de race, de nationalité, d’ethnie, de sexe, d’age, d’origine sociale ou de tendance religieuse islamique.

Oumar L. OUEDRAOGO

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