SITHO 2014 : faire de chaque Burkinabè un touriste
La 11è édition du Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) aura lieu du 02 au 05 octobre prochain. En prélude à cette manifestation qui se tient dans un contexte de baisse de régime, l’équipe d’organisation a rencontré la presse ce jeudi 14 août 2014.
Selon les données 2013 de l’Observatoire du tourisme, le nombre de touristes étrangers qui visitaient le pays des hommes intègres a baissé de 8%. Autrement dit, sur 100 touristes qui visitaient d’habitude notre pays, 8 n’ont plus la destination « Burkina Faso » dans leur agenda. Une baisse qui est à inscrire sous le registre global des troubles socio politiques que connaissent les pays africains en général– les troubles militaires de 2011 dans notre pays sont passés par là- ; mais aussi une baisse à atteler au virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest depuis quelques mois.
Une approche nouvelle pour booster le secteur
Comment alors booster le secteur touristique quand les touristes étrangers rechignent à occuper les chambres d’hôtels à eux réservées ? Pour l’Office National du Tourisme Burkinabè (ONTB), il faut faire de chaque Burkinabè un touriste dans son propre pays. En d’autres termes, il faut une promotion du tourisme interne. « Malheureusement, cette forme de tourisme est très peu pratiquée par les résidents. La culture du tourisme interne peine à être adoptée par les nationaux qui semblent avoir une préférence pour les voyages à l’étranger », observe- t- on du côté de l’ONTB. C’est pourquoi pour le 11è SITHO prévu du 02 au 05 octobre prochain, l’Office a retenu le thème « Tourisme interne : enjeux et défis ». Pays invité d’honneur : le Maroc. « Le Maroc comme pays invité d’honneur, c’est compte tenu de la forte tradition touristique de ce pays (…) Comment ces pays de l’Afrique du Nord ont pu sortir du printemps arabe, c’est cette expérience que nous comptons partager avec le Maroc », explique Madame Patricia Tamini/ Tuina, Directrice générale de l’ONTB.
Le thème, la grande innovation de cette édition
Au programme de ce rendez-vous culturel, des sorties sur des sites, une exposition des professionnels du tourisme et de l’hôtellerie, une foire gastronomique, des rencontres professionnelles, des compétitions d’excellence mettant en concurrence des travailleurs du secteur notamment les serveurs, une soirée gala, mais surtout des panels et conférences sur le thème du Salon.
Selon la Directrice générale de l’ONTB, l’innovation majeure du SITHO 2014 est l’échange direct qui sera organisé avec les banques et autres institutions financières. Un échange qui sera mis à profit pour dégager les voies et moyens d’accompagnement du tourisme interne. « Nous allons éplucher cette problématique, voir quelles sont les caractéristiques de ce tourisme interne, quelles sont les motivations qu’on peut envisager pour inciter les Burkinabè à visiter les sites touristiques », précise Mme Tamini. L’autre innovation et non des moindres : la formalisation des clubs de tourisme dans certains établissements de la place. L’un dans l’autre, la 11è édition du SITHO vise entre autres à :
renforcer la position du SITHO comme salon de référence en Afrique de l’Ouest. Ce d’autant que le Salon est organisé depuis 2004 sans discontinuer.
favoriser le réseautage entre les professionnels du secteur du tourisme. Le tourisme impliquant une chaine d’activités qui va du transport aux loisirs en passant par la restauration et l’hébergement ;
susciter et enregistrer la participation de plusieurs pays africains. Aussi bien de l’Afrique du nord que de l’Afrique centrale, en plus des pays de l’Afrique de l’ouest traditionnellement représentés.
enregistrer la participation effective du plus grand nombre d’exposants. 200 environ sont attendus à cette 11è édition.
Une célébration du tourisme sous de meilleurs auspices
Avant le SITHO, il y aura la journée mondiale du tourisme. Une commémoration qui sera marquée d’un sceau particulier cette année. C’est la date du 27 septembre qui est retenue pour cette manifestation et foi de Mme Tamini, le SITHO a été décalé d’une semaine pour la circonstance. Dans la foulée, l’Association des professionnels du voyage et du tourisme organise du 29 septembre au 1er octobre les 72 heures de l’Agence de voyage. Toute une série d’activités sur le tourisme en ce laps de temps, c’est comme pour dire que plus rien ne sera comme avant.
Signe des temps ? La subvention de l’Etat qui a toujours tourné autour de 80 millions est passée à 90 millions cette année.
Samuel Somda
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 15 août 2014 à 16:22, par zopa En réponse à : SITHO 2014 : faire de chaque Burkinabè un touriste
La politique touristique que vous menez n’est pas favorable au Burkinabe moyen mais aux grands patrons. En exemple prenez le pool barge. Quel fonctionnaire Burkinabe peut aller la bas en vacances ?
2. Le 16 août 2014 à 13:07, par k En réponse à : SITHO 2014 : faire de chaque Burkinabè un touriste
Au regard du salaire des fonctionnaires et particulièrement du fonctionnaire moyen, le coût des hôtels est élevé. il faut une politique d’hébergement comme des foyers.
3. Le 17 août 2014 à 11:26, par juna En réponse à : SITHO 2014 : faire de chaque Burkinabè un touriste
on dit que « la charité bien ordonnée commence par soi-même ». Il faut faire participer ceux la même qui sont concernées directement,par exemple durant la période du SITHO,faire journée continue pour inciter les gens a participer.ensuite,confectionner des badges pour l`administration du tourisme parce que avant tout leur affaire avant d`être l` affaire des autres
4. Le 17 août 2014 à 23:19, par tenga En réponse à : SITHO 2014 : faire de chaque Burkinabè un touriste
Le tourisme dans la conscience collective des burkinabè, c’est du luxe, c’est pour les érrangers qui ont l’argent. La majorité de nos compatriotes n’y pense même pas. La plupart des voyages à l’étranger et surtout dans les pays voisins, c’est pour rendre visite à des parents pendant les vacances. Or l’idée de vacances c’est pour une catégorie de personnes. Et pourtant, le secteur informel regorge de touristes potentiels pour visiter le pays, mais eux, ne songent meme pas prendre quelques jours pour visiter le pays. Il faut les y inciter. On devrait travailler à changer les mentalités.
Il faut aussi dire que voyager en voiture au Burkina par la route est un vrai parcours de combattant. En dehors des grandes ville, les routes sont impraticables surtout en temps de pluies.