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Phénomène des enfants de la rue des écoles coraniques : des associations à la recherche de solutions

Publié le mardi 15 février 2005 à 07h41min

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Des associations de la communauté musulmane du Burkina Faso se sont réunies à Kanboinsé du 27 au 29 janvier 2005. La problématique des enfants de la rue issus des écoles coraniques était au menu des débats.

Le séminaire qui a regroupé différentes associations de la communauté musulmane du Burkina Faso avait pour objectif, de réfléchir sur les stratégies à adopter pour juguler la problématique des enfants de la rue issus des écoles coraniques. L’essentiel des débats a porté d’abord sur la connaissance de la problématique des enfants de la rue qui, très souvent, n’est pas acceptée par certains musulmans.

"La problématique de la gestion des enfants de la rue issus des écoles coraniques, est sans conteste, une réalité que connaît notre société. Cette situation ternit aujourd’hui, l’image des écoles coraniques, jadis, nobles et respectées pour les valeurs morales, spirituelles et intellectuelles qu’elles inculquaient. Ces écoles, pour ne pas être plutôt en déphasage avec l’évolution que connaît notre société, doivent, en plus de l’enseignement du Coran qu’elles dispensent, préparer les enfants à pouvoir mieux s’assumer dans l’avenir, en apprenant un métier ou autres activités productives," a lancé Moussa Semdé, secrétaire général de la Communauté musulmane du Burkina Faso.

Lors du séminaire, les participants ont noté qu’il y a des difficultés liées même au système de l’enseignement coranique qui, aujourd’hui, peuvent être reconnues comme un des facteurs qui mettent les enfants dans la rue. "Les séminaristes se sont engagés par des propositions concrètes, à résoudre ce phénomène et l’un des points-phares qui a canalisé les débats, a été la création d’un comité de réflexion et d’action sur l’enseignement islamique, qui a pour rôle, la réforme du système éducatif, la mise en place d’un certain nombre de propositions issues du séminaire pour permettre la résolution de cette problématique des enfants de la rue issus des écoles coraniques", a expliqué Lassina Zampou, éducateur à Médecins sans frontière.

En effet, au terme du séminaire, les participants ont pris une motion de recommandation sur la création d’un comité de réflexion et d’action sur l’enseignement islamique au Burkina Faso. Une autre sur l’application effective des conclusions du séminaire.

Ce séminaire a connu un appui financier de Médecins sans frontière. L’implication des agents de Médecins sans frontière a été d’un apport appréciable dans les débats. "On a fait le constat, en étant dans la rue, en soignant les enfants, que beaucoup ont été formés dans des écoles coraniques. On a réfléchi et on s’est dit qu’il fallait non seulement travailler à la sensibilisation de la population burkinabè, mais qu’il fallait aussi sensibiliser la communauté musulmane et les maîtres coraniques sur le phénomène. Je dois avouer ma satisfaction de voir que les séminaristes sont vraiment concernés et qu’ils se sont engagés à ce que cela change".

Parler du phénomène des enfants de la rue issus des écoles coraniques, c’est parler de ceux-là (les enfants) qui, à longueur de journée, mendient à travers les artères de la ville et lieux publics, parfois recommandés par leur maître coranique. "La mendicité est proscrite.

La mendicité est interdite parce qu’on dit que ceux qui mendient beaucoup, se réveilleront le jour de la résurrection avec des visages osseux. C’est pour dire que la religion musulmane ne recommande pas la mendicité", a affirmé le secrétaire général de la Communauté musulmane du Burkina Faso.

Fernand KOUDA


Les femmes chez Oumarou Kanazoé

Le dimanche 30 janvier 2005, en fin de matinée, les femmes de la Communauté musulmane du Burkina Faso ont rendu visite à El hadj Oumarou Kanazoé. Le but de la visite était de souhaiter la bienvenue à Kanazoé, de retour de La Mecque où il venait d’accomplir une fois de plus, son pèlerinage. "Dieu merci, on a eu ce beau jour pour venir saluer El hadj Oumarou Kanazoé, notre père, notre conseiller, le sage des vieux.

Nous sommes là pour la simple raison qu’il est revenu d’un pays islamique, d’un pays où a débuté l’islam, un pays où tous les musulmans souhaitent aller pour accomplir les rites du pèlerinage", a laissé entendre Mme Mariam Ilboudo, représentante des femmes de la Communauté musulmane du Burkina Faso.

En retour, El hadj Oumarou Kanazoé a remercié tous ceux et toutes celles qui depuis l’aéroport sont venus lui souhaiter le bon retour. "Que Dieu veille sur vous, sur vos familles et proches", a-t-il dit à l’endroit des femmes avant de leur promettre dix places pour le pélerinage de l’année prochaine. "Il est tellement joyeux qu’ils nous a promis dix places. Pour le choix des dix femmes, on verra. Mais on va employer un système islamique ; on va demander des conseils à un vieux sage. Sil plaît à Dieu, tout ira à l’amiable," a ajouté la représentante des femmes.

Au cours de cette rencontre, on a récité des versets du Coran suivis d’un doua.

F.K

Sidwaya

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