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Cambriolage du siège du Journal L’Evénement : « J’accuse ouvertement les services de l’Etat », Newton Ahmed Barry.

Publié le vendredi 1er août 2014 à 23h58min

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Cambriolage du siège du Journal L’Evénement : « J’accuse ouvertement les services de l’Etat », Newton Ahmed Barry.

Dans la nuit de mercredi 30 juillet au jeudi 31 juillet, le siège du Journal L’Evénement au quartier 1200 Logements a été cambriolé. Le constat de police a été fait jeudi matin. Du constat, il ressort que des objets ont été emportés. Pour le Rédacteur en Chef du Journal que nous avons rencontré, il ne fait aucun doute, les dossiers Nébié et Larlé en sont le mobile.

Lefaso.net : Comment vous avez été informé du cambriolage du siège de votre journal ?

Newton Ahmed Barry : Moi-même j’étais absent il y a une semaine et c’est à l’aéroport en rentrant du voyage qu’un jeune confrère m’a appelé pour me demander éventuellement ce qui se passait au bureau. Je lui ai dit que je n’étais pas encore arrivé au bureau puisque j’étais en voyage, et c’est lui qui m’a annoncé évidemment la nouvelle du cambriolage.

Lefaso.net : qu’avez-vous constaté une fois sur le terrain ?

Newton Ahmed Barry : Ils ont coupé une fenêtre pour entrer. Mon bureau a été bien visité, le mien et celui de Germain (Le Directeur de Publication, NDLR). Chez moi ils ont emporté tout ce qui est matériel ordinateur et clé usb. La chance que j’ai évidemment c’est d’avoir sauvé un certain nombre de choses sur des disques durs externes avec lesquels je me balade.

Cela fait longtemps que je suis personnellement harcelé. Vous pouvez demander à Wemtenga (Le commissariat de police de Wemtenga, NDLR), cela fait la quatrième fois maintenant que personnellement je suis visité par des cambrioleurs. A la maison d’abord, et puis pour la première fois au bureau. Au regard de ce que les gens recherchent chaque fois, moi j’ai l’impression que ce sont les services de l’Etat. Je les accuse ouvertement, c’est les services de l’Etat qui sont à nos trousses. Je ne sais pas pour quelle raison, mais en tout cas pour nous c’est eux. Maintenant, nous nous avons un certain nombre d’informations qu’on peut recouper mais on attend.

Lefaso.net : Avez- vous approché les structures compétentes en la matière pour en savoir davantage ?

Newton Ahmed Barry : Nous n’avons pas besoin de les approcher pour en savoir davantage. Nous avons à plusieurs reprises porté plainte et ces plaintes n’ont jamais abouti, elles n’ont jamais été instruites. Les choses sont pour nous très claires. Au regard de ce qui est recherché, au regard de ce qui est pris, il n’y a pas de doute là-dessus.

Et je l’avais dit à Germain, nous sommes dans les collimateurs des services de l’Etat pour deux dossiers : Le dossier Nébié et le dossier Larlé (Le juge constitutionnel retrouvé mort le 24 mai dernier, et l’explosion ayant fait à la mi-juillet 5 morts dans le quartier Larlé de Ouagadougou, NDLR). Sur ces questions fondamentales- là, j’avais dit à Germain qu’on allait recevoir de la visite. Et cela n’a pas manqué.

Lefaso.net : Vos deux bureaux ont été visités mais visiblement rien n’a été emporté dans celui du Directeur de publication. Malgré la présence d’objets de valeur.

Newton Ahmed Barry : Chez Germain rien n’a été emporté. Je crois que c’est après moi qu’ils en veulent. Comme je vous le dis, c’est la première fois qu’ils arrivent à l’Evénement, à mon bureau de l’Evénement, mais moi plusieurs fois, vous pouvez aller voir au commissariat de Wemtenga, ils sont derrière moi.

Lefaso.net : A votre avis les dossiers Nébié et Larlé y sont-ils pour quelque chose. Avez-vous une mine d’informations sur ces deux dossiers ?

Newton Ahmed Barry : C’est ce qu’ils pensent.

Lefaso.net : Ce n’est pas ce que vous vous pensez ?

Newton Ahmed Barry  : C’est ce qu’ils pensent.

Lefaso.net : Pas vous ?

Newton Ahmed Barry : Je dis c’est ce qu’ils pensent. (Rires)

Lefaso.net : Des effets ont- ils été emportés lors des trois précédents cambriolages à votre domicile ?

Newton Ahmed Barry : Ils recherchent un certain nombre de documents très précis : tout ce qui est informatique et tout document qui peut les intéresser.

Lefaso.net : Le domicile d’abord, le bureau ensuite, on pourrait croire que le mobile de ce que vous appelez « harcèlement » n’est pas que professionnel ?

Newton Ahmed Barry : Je ne vois pas pourquoi un tel acharnement depuis un bout de temps sans que cela ne soit lié à ce que je fais. Je vais vous donner un autre exemple. J’ai ma voiture qui est garée à côté d’une autre voiture d’un voisin qui est plus huppée que la mienne et celle- là n’est pas cassée, c’est la mienne qui est cassée. Comment expliquez-vous cela ? Toutes les deux voitures sont dans la rue.

Entretien réalisé et retranscrit par Samuel Somda

Lefaso.net

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