C’est donc parti pour 48 heures de réflexion pour dessiner les contours du projet de construction du pôle de croissance du Sahel. Un pôle qui devra valoriser les potentialités minières et pastorales de la région du Sahel. En effet, relève le Premier ministre, « Avec un cheptel estimé à un million huit cent mille bovins, deux millions de caprins et un million deux cent mille ovins ; soit respectivement, 21%, 14 et 17% des effectifs du cheptel national, le Sahel se classe naturellement en tête des treize régions en matière d’élevage ». Un élevage toutefois victime de son caractère extensif, de sa faible productivité et du problème de débouchés. Autant de contraintes qui font que les populations n’arrivent pas à en tirer des revenus suffisants pour faire face à leurs besoins.

Le Sahel Burkina, c’est aussi la plus importante zone minière du pays. C’est d’ailleurs ce qu’a précisé également Luc Adolphe Tiao. « En effet, dira-t-il, avec d’importantes réserves minières et trois des cinq mines industrielles en exploitation actuellement dans le pays, la région du Sahel se présente comme le pôle minier par excellence ».

Eviter un ‘’après-mine’’ désastreux

Déjà, il est question de travailler à éviter un ‘’après-mine’’ désastreux. C’est donc dans cette dynamique que s’inscrit l’érection du pôle de croissance du Sahel, annoncé pour aider à valoriser les potentialités – minières et pastorales – de la région au profit des populations. Et ce, grâce à un partenariat stratégique public-privé fructueux, permettant, foi du Premier ministre, « de bâtir une économie régionale intégrée, diversifiée et viable dont la croissance est robuste, soutenue et surtout inclusive ». Il s’agira en effet, de développer la sécurité humaine et la qualité de vie en agissant, confie Luc Adolphe Tiao, « directement ou indirectement sur la sécurité économique relative à l’employabilité et à l’emploi décent, la sécurité alimentaire relative à l’alimentation et à l’eau potable, la sécurité environnementale relative à la préservation de l’environnement, la sécurité physique relative à la protection des personnes et des biens ».

Mais il est important qu’en amont, les populations du Sahel s’approprient véritablement le projet en perspective. Une appropriation qui, à en croire le maire de la commune de Dori Arba Diallo et le président du conseil régional du Sahel Abdoulaye Sawadogo, sera effective. En tout cas, ces populations auront été représentées aux présentes assises qui se veulent être un cadre de réflexions dont « les fruits » - constitutifs du consensus national - feront l’objet d’une « attention particulière » de la part du gouvernement. C’est du moins, ce qu’a promis le Premier ministre Luc Adolphe Tiao. La cérémonie du jour, le chef du gouvernement en a également vu l’occasion d’annoncer la tenue, le 26 septembre prochain dans la même ville de Dori, d’un séminaire gouvernemental qui sera consacré au projet en gestation.

Fulbert Paré

Lefaso.net