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A propos du livre de Laurent Gabgbo : Non à l’injure à un peuple digne ! « Le mensonge ne peut l’emporter sur la raison »

Publié le mercredi 23 juillet 2014 à 08h51min

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A propos du livre de Laurent Gabgbo : Non à l’injure à un peuple digne ! « Le mensonge ne peut l’emporter sur la raison »

Englué dans un passé à jamais révolu et ne pouvant plus jamais rien projeter sur l’avenir immédiat, l’ancien Président ivoirien semble avoir tout perdu : le sens, le bon sens, la raison, l’équilibre, la retenue, etc. Le « livre-confession » (véritable tissu de mensonges et amas de contrevérités, véritable salmigondis infecte), témoigne bien du désarroi de l’ancien dictateur des bords de la lagune Ebrié.

Il a touché le fond. Gbagbo fait des cauchemars. Il a cru, devenu Président en octobre 2000, dans les circonstances scabreuses que l’on sait, qu’il suffisait, qu’il psalmodiât des « incantations divinatoires » ou poussât des hululements à l’image des disciples de l’ordre de « cosmocronos » pour disposer du pouvoir ( ?), pour faire triompher le « mensonge » sur la « Raison ». Hélas ! Mal lui en a pris.

Aussi, dans l’isolement total après son arrestation humiliante (ô combien) il a du mal à admettre qu’après l’apogée, le déclin naturel, subséquent soit survenu. Le « démiurge » n’avait pas envisagé cette hypothèse. Aussi, de guerre lasse, et désemparé, il tire sur tout. Il verse dans la délation avilissante et tombe dans la négation des faits qui, sur le chemin de son parcours politique, l’ont sauvé et protégé. Plus grave, dans le ‘’livre-confession’’ de Mattéi (un autre Français alors que lui et les siens prétendaient détester la France) il se renie et insulte.

Son passé prétendument « d’enfant pauvre » ou « désœuvré », le hante nonobstant le fait d’être devenu Président de la République de Côte d’Ivoire. A la vérité, en insultant le Burkina Faso, son peuple et le passé glorieux de cet ancien empire organisé, sérieux, solide et puissant, c’est plus par honte de son propre passé que du fait de ce que ce grand peuple Mossi lui a rendu comme service.

En remontant le cours de sa propre histoire, il y relèvera qu’en 1983, il prit le train d’Abidjan, direction Ouagadougou. Il y fut accueilli par Soumane Touré et Philippe Ouédraogo du PAI (Parti africain pour l’indépendance). Grâce à cela il a pu obtenir un passeport pour se rendre en France pour poursuivre des études. Ne savait-il pas que ce peuple était pauvre et n’avait rien ?

En se retournant contre son passé, la palme des injures et des épithètes dérisoires et ordurières reviennent au Burkina et à son chef Compaoré. Au-delàs des sourires de façade qu’il affichait en public, Gbagbo a toujours dans son for intérieur, une aversion et une haine morbide pour Compaoré. Et pourtant, malgré le fait que ‘’Les Burkinabè, ils n’ont rien dans leur pays, à part un peu d’or. Ils ne pouvaient fournir guère autre chose que du mouton. Nous affrétions trains et camions, pour aller les chercher au moment de Tabaski, pour approvisionner les musulmans (‘’Pour la Vérité et la Justice’’ P.44) le Président du Burkina » lui a tout donné.

De 1989 jusqu’à son élection controversée et calamiteuse en 2000 aux dépens d’une junte militaire (CNSP) hétéroclite divisée et traversée de courants et opinions antagonistes) Gbagbo doit tout ou presque à Compaoré et au Burkina. Il ne saurait oublier qu’après le grave accident de la circulation qui lui arriva avec son épouse en 1996 (suite au boycott actif de 1995), Compaoré lui envoya de l’argent par l’intermédiaire de Salif Diallo jusque dans sa chambre, car il était cruellement dans le besoin (après la prise en charge que Bédié lui avait accordée pour son séjour à la PISAM).

Des exemples, je pourrais en multiplier à volonté pour dénoncer le manque inqualifiable de reconnaissante de Gbagbo. L’exégète qui écrit ces lignes est un sachant. Je dispose des fiches de la chambre 46 qu’il occupa en 1998 lors de la CAN organisée par le Burkina. J’occupais la chambre 48. Que de séjours avons-nous passés ensemble au Faso grâce à la magnanimité du PF, de son pays et du peuple burkinabè ! C’est pourquoi « je dis non à l’injure à la race Mossi » ! Non à l’ingratitude aux Burkinabè ! Non à la « bave versée » sur Compaoré !

Au demeurant, que ne me disait-il sur Ouattara ? « Toi un brillant journaliste cultivé et qui a fait de solides études de Droit qu’est-ce que tu fais derrière ce Ouattara ? Je te le dis, cet homme ne sera rien dans mon pays, en Côte d’Ivoire ». Des phrases pareilles, il m’en a serinées des tas jusqu’à la crise postélectorale où il voulait m’utiliser pour le parjure sacrificiel en allant m’immoler sur l’autel de l’émission « Raison d’Etat ».

Sur ce plateau, en pleine crise, sans défense à Abidjan avec mon épouse, mes enfants de 3 ans, 4 ans et demi, 5 ans et demi et 10 ans, je devais aller démontrer que Ouattara n’avait pas gagné et que mon ami et jeune frère Soro avait trahi et que j’injuriasse mon frère bien aimé, l’homme au cœur d’or et à la fraternité agissante en le traitant de tous les noms. Mon ami Jacques Anouma (un vrai frère) me conseilla de fermer mon portable. Ce que je fis. Voilà comment je pus éviter la « crucification ». Aussi, quand je regarde le bal des fantômes des « lâches et vrais collabos » du pouvoir Gbagbo, je rends grâce à Dieu de m’avoir tenu dans la lumière de sa vérité. Un engagement derrière la personne de l’homme grand Alassane Ouattara depuis la Primature sous Houphouët. J’étais déjà chef et N°1.

Bref, Gbagbo était à la recherche d’un autre monde. Le monde de l’irréel. Mais, il a été vite ramené sur terre. Il a été ramené à la réalité de la vie des hommes. Celle-ci est faite d’humilité, d’amour et de pardon. Gbagbo n’a pas compris que Dieu, a tout moment peut tout faire changer. Passer du tout au rien. De rien au tout. Dieu seul a ce pouvoir. Il a insulté la mémoire des ancêtres du Burkina. Il a insulté le digne peuple burkinabè. Il a insulté l’intelligence des populations. Inadmissible !

Les Burkinabè n’ont pas demandé à naître sur une terre aride, sans rien, sans fleuve et sans forêt gigantesque. Ils sont fiers d’être nés où ils sont. Ils ont réussi cependant à faire de leur pays, une Nation respectée. Un pays construit. Une élite intellectuelle de premier ordre. Une jeunesse vaillante. Une population laborieuse et travailleuse. Ils ont réussi à inverser le cours de l’histoire en transformant leurs handicaps en atouts. Ce n’est pas du jeu. Ni de la vantardise. Non à l’injure, à un peuple digne !

Bamba Alex Souleymane

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