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Promotion de la bonne gouvernance : « 50 ambassadeurs » formés au processus du MAEP

Publié le lundi 14 juillet 2014 à 23h25min

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Promotion de la bonne gouvernance : « 50 ambassadeurs » formés au processus du MAEP

Le Burkina adhéré au MAEP (Mécanisme africain d’évaluation par les pairs) en 2003. Une adhésion qui induit du coup un processus d’auto-évaluation de l’état de sa gouvernance. Plus de 10 ans après, le processus, le but et les résultats de ce mécanisme restent très peu connus des citoyens. Le projet « renforcement du processus du MAEP dans cinq pays ouest-africains » dont le Burkina veut changer cette donne. Epine dorsale de ce programme, la formation de 50 formateurs vient de s’achever. Et, ces nouveaux ambassadeurs de la bonne gouvernance ont reçu leurs attestations à l’occasion de la cérémonie officielle de clôture organisée le 11 juillet 2014 à Ouagadougou.

Ce projet est mis en œuvre dans cinq pays ouest-africains (Bénin, Mali, Togo, Ghana et Burkina Faso). Au Burkina, c’est le Laboratoire Citoyennetés en partenariat avec le secrétariat permanent du MAEP, et l’appui financier de l’union européenne et la fondation Hanns Seidel qui en est le ‘’maître d’ouvrages’’. Il « vise le renforcement du niveau de professionnalisme et d’efficacité du processus du MAEP, l’augmentation de l’implication de la société civile dans le processus du MAEP, le renforcement de la démocratie et la bonne gouvernance. Il s’inscrit en droite ligne avec les domaines d’action du Laboratoire Citoyennetés qui s’est donné pour finalité de contribuer à une gouvernance qui réconcilie gouvernants et citoyens à partir du local en Afrique de l’Ouest », précise d’entrée Raogo Antoine Sawadogo, le président du Laboratoire Citoyennetés.

Ainsi, 50 organisations de la société civile issues des 45 provinces du Burkina ont été identifiées en collaboration avec les autorités administratives et les collectivités territoriales pour être formées comme formateurs. Après six sessions de formation, ces « ambassadeurs de la bonne gouvernance » se disent prêts à jouer le rôle qui est le leur dans la promotion de la culture de la citoyenneté et de la démocratie.

Du rôle des formateurs

La formation des formateurs se veut la pierre angulaire du projet « renforcement du processus du MAEP dans cinq pays ouest-africains ». Et de ce fait, elle vise à renforcer leurs capacités sur le processus du MAEP pour en être à leur tour des démultiplicateurs aux niveaux local et national. Ce, dans le but de parvenir à une large appropriation du processus et une mobilisation multi-acteurs (citoyens, OSC, décideurs, acteurs politiques, acteurs des secteurs privé et public, etc.) dans la poursuite de la mise en œuvre de ce mécanisme.

C’est dire que ces 50 personnes formées doivent contribuer à une meilleure connaissance du MAEP au niveau de la société civile et des autres acteurs (collectivités territoriales, administration publique, citoyens et citoyennes…). Leurs actions de démultiplication devraient entrainer ou renforcer à terme l’intérêt de la société civile par rapport au MAEP et surtout les questions de gouvernance. A travers cette initiative, il est aussi recherché une meilleure interaction entre la société civile et les décideurs dans la gestion des affaires publiques.

« Des imams et des catéchistes » de la bonne gouvernance

Les 50 formateurs sont donc appelés mettre leurs nouvelles connaissances au profit non seulement des autres acteurs de la société civile mais aussi des collectivités territoriales et de l’administration déconcentrée en vue de renforcer la gouvernance au Burkina Faso à partir du local. C’est pourquoi, Raogo Antoine Sawadogo leur a lancé : « ne gardez pas jalousement ce que vous avez appris, partagez le plus possible au plus grand nombre d’individus ou de structures. Plus nous aurons des acteurs suffisamment informés ou formés sur les principes fondamentaux de la gestion des affaires publiques mieux la bonne gouvernance s’imposera ».

Le secrétaire permanent par intérim du MAEP, Losséni Cissé a, quant à lui, invité ces nouveaux formateurs à faire « désormais partie de ces petits gens qui font plusieurs petites choses à plusieurs petits endroits dans les 274 000km2 de leur maison commune, le Faso ». Message bien reçu, à en croire les propos de leur représentante. « Cette formation est un acquis, mais nous souhaitons que ça ne s’arrête pas là. Nous nous engageons à être des catéchistes et des imams pour la promotion de la bonne gouvernance », déclare Somé/Héma de l’association Mougnou de la région des Cascades. Toute chose qui contribuera de réduire le déficit d’information sur le processus du MAEP et par conséquent son appropriation.

La société civile a un important rôle à jouer


Saluant l’initiative, la ministre des droits humains et de la promotion civique, par la voix de son conseiller technique, Firmin Gouba, a rappelé que « la mise en œuvre du processus du MAEP et de ses recommandations ne saurait incomber seulement au Gouvernement. Toutes les parties prenantes impliquées dès le début du processus dont la société civile ont un rôle important à jouer pour la réalisation continue de cette vision collectivement construite autour de la gouvernance, des droits humains et du développement du Burkina Faso ». Puis de poursuivre : « Chers futurs formateurs, je souhaite vivement que vos actions en tant qu’acteurs de la société civile contribuent de façon significative au renforcement du système national de gouvernance en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations et du développement durable au Burkina Faso. C’est ainsi que vous pourrez apporter également votre pierre à l’effectivité des droits humains au Burkina Faso ».

A la tâche !

Ce programme a une durée de 36 mois (mars 2013- février 2016). Il sera mis en œuvre au Burkina Faso autour de quatre activités principales au Burkina Faso à savoir : l’élaboration d’un manuel spécifique de formation sur le processus du MAEP au Burkina Faso, la formation de 50 formateurs, l’organisation d’ateliers pilotes de renforcement de capacités dans les 45 provinces par les formateurs, la publication d’un manuel de capitalisation des bonnes pratiques identifiées au cours de la mise en œuvre du projet.
Cette cérémonie marque la fin du processus de formation des formateurs entamé depuis décembre 2013. Et ces nouveaux formateurs devraient se mettre à la tâche dès ce mois de juillet. Ils seront appuyés pour organiser des ateliers de renforcement des capacités sur le MAEP dans les 45 provinces du pays. Et, tous les acteurs de la gouvernance (OSC, collectivités territoriales, administration déconcentrée, médias, etc.) devraient être représentés à ces ateliers en vue d’une large appropriation du MAEP, assure-t-on.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2014 à 14:41, par Edourd kalaga En réponse à : Promotion de la bonne gouvernance : « 50 ambassadeurs » formés au processus du MAEP

    Cette initiative du MAEP est la bien venue et nous saluons ces braves personne qui l’ont initié.En effet les administrations publiques avaient presque perdu leurs repère en ce qui concerne la gouvernance si je peux le dire ainsi.Pour une action concrète sur le terrain,les individus formés doivent établir un canal de communication direct avec la société civil afin de les impliqués dans la gouvernance ;ce qui va contribuer sans doute a donner a nos administrations une une meilleur gestion et redonner une confiance a la population et contribuera au développement du pays.

  • Le 14 juillet 2014 à 15:05, par INDOMPTABLE JULES En réponse à : Promotion de la bonne gouvernance : « 50 ambassadeurs » formés au processus du MAEP

    Ils établiront sans nul doute que le Burkina Faso est très en avance en matière de bonne gouvernance et de démocratie.

  • Le 15 juillet 2014 à 05:53, par nong-nagré En réponse à : Promotion de la bonne gouvernance : « 50 ambassadeurs » formés au processus du MAEP

    "le processus, le but et les résultats de ce mécanisme restent très peu connus des citoyens" il y a une forte mainmise des autorités politiques sur tout le processus du MAEP
    Burkina Faso, pays où le retard de développement et le niveau chronique de paupérisation des populations devaient imposer davantage de résultats et d’exigences aux gouvernants
    c’est normal, un truc qui marche se fait lui même sa publicité. cette chose là n’est pas une priorité pour le commun des burkinabé tant que certains préalables ne sont pas résolus.

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