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De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

Publié le jeudi 10 juillet 2014 à 19h35min

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De l’attentisme mortel à la nécessité  d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

Nelson Mandela (1918) n’était pas encore né lors de la création de l’ANC (1912), pourtant il en fut une figure emblématique. Les fondateurs de ce mouvement ont simplement mis à profit les atouts de leurs militants jeunes. Mais avant tout, Nelson a dû faire le pas.

Il importe avant tout propos de s’accorder sur le contenu du mot ‘’jeunesse’’ dans le contexte de ce article. La jeunesse est constituée de jeunes ; par conséquent la détermination du contenu de la jeunesse procède de notre conception même du mot jeune. Je prends le risque de définir le mot ‘’jeune’’ selon ma conception et cela n’engage bien sûr que ma personne : « le jeune est toute personne âgée de 35 ans au plus ». En me référent à ‘’ma définition du jeune’’, on peut dire que la jeunesse burkinabè est constituée de ceux-là dont l’âge n’excède pas 35 ans. Je ne m’inscris donc pas dans la logique de ceux qui disent que la jeunesse est un état d’esprit, bien que cela puisse être vrai dans certains cas.

L’actuelle jeunesse burkinabè est constituée de ceux- là qui dans leur grande majorité n’ont aucun souvenir de la période CNR ou qui n’en ont que de très vagues souvenirs, mais qui sont aujourd’hui les plus grands théoriciens de cette période. Bon nombre d’entre eux peuvent animer une conférence sur cette période.

Revenons maintenant à l’objet de cet article : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè. Quelques interrogations me viennent en tête :
-  quel pourcentage de cette frange jeune milite dans les partis politiques ?
-  quel est le pourcentage de jeune qui (occupent) des postes de responsabilité dans les hautes instances de partis politiques ?

Une crise de confiance et de reconnaissance s’est installée entre les acteurs politiques et la jeunesse, d’où un faible taux d’adhésion des jeunes dans les partis. Les jeunes ne se retrouvent ni se reconnaissent à travers les instances dirigeantes des partis politiques.

La politique de relève des partis politiques est en panne, si bien que depuis la rectification, ce sont les mêmes acteurs qui occupent la scène, qui sont toujours titulaires, dans la majorité comme dans l’opposition à quelques exceptions près.

Combien de partis ont pu faire émerger leurs militants jeunes au point de les transformer en figures emblématiques, en ‘’baron’’ du parti ? Pourtant la majeure partie des actuels ténors de nos partis politiques sont arrivés au sommet de l’Etat dans la fourchette des 30-35 ans. Alors pourquoi n’ont-ils pas fait de la promotion de la jeunesse militante au sein de leur formation politique une de leurs priorités ? De plus en plus, quand la liste de l’état major d’un parti est publiée, on voit dans les réactions : « dommage, aucun jeune ».

Cela se récent même au niveau de l’appareil d’Etat ; je n’ai pas souvenance qu’un jeune (30-35 ans), ai occupé un poste ministériel de l’an 2000 à nos jours. Toujours les même acteurs du CNR ou du Front Populaire, passant des ministères aux ambassades et autres.

A qui la faute ?

Aux acteurs politiques qui n’ont pas ou qui se refusent d’envisager une alternance générationnelle ou un ‘’melting pot’’ générationnel dans les instances de leurs partis ainsi que dans l’appareil d’Etat. Quand un ministre de la jeunesse à plus de 55 ans, il y a forcément un déphasage entre lui et la jeunesse.

Aux jeunes, pour leur attentisme qui sera sans doute mortel, s’ils ne se décident pas à envahir les formations politiques afin de participer activement à l’animation de la vie politique nationale, au lieu de se cantonner à la critique sur les réseaux sociaux, à être les plus nombreux lors des marches-meetings de protestation et à n’avoir aucun bord. Après tout, le pays appartient plus à la jeunesse qu’à la vieillesse, si l’on prend en compte le temps qui reste à vivre pour les uns et pour les autres.

Militer dans les mouvements de défense des droits de l’homme, dans les mouvements citoyens est bien, mais ces structures n’ont pas vocation à conquérir le pouvoir d’Etat, alors que ce n’est que dans la conquête et l’obtention du pouvoir d’Etat que l’on peut véritablement changer les choses.

J’invite alors les jeunes à monter sur la scène, à l’image de Mandela, à militer dans les partis afin de donner leur point de vu sur la conduite de nation. J’invite également nos partis politiques à laisser monter leurs militants jeunes.

Abdel khalifa Diarra

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2014 à 21:32, par Cedepiste Lucide En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    "Cela se récent même au niveau de l’appareil d’Etat ; je n’ai pas souvenance qu’un jeune (30-35 ans), ai occupé un poste ministériel de l’an 2000 à nos jours. Toujours les même acteurs du CNR ou du Front Populaire, passant des ministères aux ambassades et autres."

    Ou tu mets Gilbert Ouedraogo qui est ne en 1967 ? Tu n’es pas bon en calcul mental, monsieur. Ensuite aujourd’ hui, le vrai probleme n’est pas entre jeunes et vieux. C’est entre les patrimonialistes et le reste. Mauvaise lecture politique, mon frere.

    • Le 11 juillet 2014 à 09:33, par le woudy En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

      Pour que cette jeunesse soit vraiment acteur de la scène politique ,il faut d’abord une implication de cette jeunesse au niveau politique et jusque là on a pas vu les jeunes trop intéressés a la chose sauf que dans ces temps si avec les différents manifestations de l’opposition certains commence a prendre goût de la chose.Dans ce cas de figure il est difficile pour cette jeunesse de savoir faire la part des chose ce qui laisse voir qu’on arrive a les manipuler facilement.

    • Le 11 juillet 2014 à 09:45, par le woudy En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

      Monsieur,je crois que c’est a l’opposition vous devait dire ça ou plus précisément a Rock,Simon ou encore Salif le faiseur de roi,qu’est ce qui a d’autant plus causé le départ précipité de ces derniers du régime de ce pouvoir ?Je crois bien que vous êtes au courant de tout et ce n’est pas a moi e vous donner les causes.Il en est de même de la plus part des démissionnaires,soit on les a refusé un poste au profit d’un jeune,soit ils sont aigris.

    • Le 11 juillet 2014 à 12:05, par gros bras mince En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

      Monsieur Abdel khalifa Diarra,tout est déjà dit et vous venez donc trop tard.Je te rappel que c’est cette approche qui a été fait a ce régime et que c’est la révision de cette politique qui a cause entre autre les départ au sein du parti,et le comble c’est que d’aucun de ces jeunes croient encore aux velléités de ces gens.C’est un triste constat mais je pense que ces gens n’ont rien compris de tout ça et c’est avec regret qu’ils vont le constater ’il ne font pas attention.

  • Le 10 juillet 2014 à 22:18 En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    "Tôle c’est tôle" donc "politicien burkinabé n’est pas politicien". Les politicien actuels ne présente pas une bonne image de la politique c’est pourquoi le jeunesse ne s’y intéresse pas. Au faso le politicien est le "leader en fausse promesse", celui qui est chaque fois nommé au poste juteux même s’il n’est pas compétent, celui qui circule à longueur de journée avec l’ argent du contribuable, celui qui crée des entreprises prete-noms et qui est prêt à narguer les agents des impôts , de la CNSS et même de la justice quand il détourne les deniers publics. Avec toutes vices vous voulez que la jeunesse ternissent leurs image en s’ engageant en politique. C’est pourquoi la jeunesse ne veut que l’alternance en 2015 pour s’ engager en véritable politique .

    • Le 11 juillet 2014 à 09:51, par Aristide En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

      Erreur cher ami.vous commettez une erreur en pensant que l’alternance est la condition indispensable voire une transition nécessaire pour voir s’intéresser les jeunes a la gestion des affaires.Ce serait faire un très mauvais calcul en pensant ainsi car laisser moi vous rassurer qu’il nous sera vraiment avantageux que nous œuvrons pour celui qui s’est tant sacrifier pour que ce pays rayonne partout dans le monde, en l’occurrence notre bien aime PRÉSIDENT BLAISE COMPAORE, puisse continuer ses Œuvres.Je vous le dit en vérité,LE SALUT NE VIENDRA PAS D’AILLEURS,IL EST AVEC BLAISE COMPAORE ET IL VIENDRA DE LUI.les autres ne sont que des frustres qui cherchent a endormir le peuple aux fins d’assouvir les faim de loup.

      • Le 12 juillet 2014 à 12:06, par marcus En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

        mon cher,c’est vraiment regretable que des gens continuent de penser ainsi. je me pose beaucoup de questions, si Blaise mourait,que deviendra le burkina ? y’a t il pas parmi 16 millions de Burkinabe, une personne pour remplacer Blaise.je ne suis pas contre blaise mais je pense qu’il a beaucoup travaille pour le burkina et il merite un repos compensatoire
        le salut de ce pays viendra lorsque chacun pourra apporter sa pierre pour la construction de ce pays. en ce momment il n’aura plus de citoyens hyperpuissant qui croient que le faso est pour eux mais des citoyens qui ont des droits et devoirs
        Blaise a fait son temps et il doit partir,son remplacant partira egalement s’il n’est pas a la hauteur des attentes jusqu’a celui qui est capable.

    • Le 11 juillet 2014 à 12:17, par gros bras mince En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

      Mais l’alternance dont il est question mon cher c’est celle alternative,c’est a dire qui doit se faire avec Monsieur Compaore et pas quelqu’un d’autre.Vous parlez d’alternance et vous militer pour des parti comme le MPP ou l’UPC ça ne va pas ?Si ces derniers parviennent au pouvoir combien de temps vont-ils régner ?Pas moins de 10 ans en tout cas ;dans ce cas que devient la jeunesse ?

  • Le 10 juillet 2014 à 23:04 En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    N’oublie pas les 3B que la jeunesse raffole et même toute la société hypocrite de ce pays perverti et dévergondé.Une chose est certaine,Les Voltaïques qui se prennent pour des Burkinabè par usurpation honteuse d’identité me navrent par leur faux-cultisme.Rien que des lèche bottes indignes.

    • Le 11 juillet 2014 à 10:53, par J.Verges En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

      L’on ne saurait appeler attentisme mortelle le combat que la jeunesse de ce pays mène pour son avenir en ne perdant pas de vue sa place et son rôle par rapport aux aînés, au devanciers, ceux là qui ont souvent plus d’expériences qu’elle et qui ont la légitime responsabilité de lui inculquer les valeurs afin de mieux assurer la relève. il ne sont pas en nombre infirme ces jeunes qui sont dans les organes de l’Etat et des partis politiques et qui sont optimistes et enthousiastes quant à leur ascension professionnelle et politique. Il faut encourager les autres à plus de détermination et cela conjugué à d’autres facteurs de réussite porteront fruit.

  • Le 11 juillet 2014 à 09:47, par Danton En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    Ton écrit transpire l’amateurisme et le manque de rigueur intellectuelle.J’avais pourtant espéré que le contenu réfléterait le titre.Non seulement tu mélanges (sans doute par ignorance)les concepts en sautant du coq à l’âne, mais tu pars sur un postulat qui est entièrement faux, à savoir que tous ceux que tu appelles les "jeunes" devraient s’engager dans les partis politiques. Cette "partitocratie" jeune que tu appelles de tous tes voeux n’est pas la panacée.Revois ta copie.

  • Le 11 juillet 2014 à 09:50, par Rebeca En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    Cette situation de certains jeunes est un peut décevant car tout jeune doit s’engager dans la gestion de sont pays mais surtout du bon coté.C’est dommage car après une petite analyse on constate que certains partis de l’opposition utilise certains jeunes pour en en faire juste une maquette et des griots car si on remarque bien tout ces soi disant opposant ont occupés des grands poste quand ils avaient moins de 30 ans comme en témoigne bien ROCH hier sur la chaine africa 24.si réellement ses opposants voulaient aider les jeunes ils auraient du le faire quand ils étaient au pouvoir.bref ils mènent le combat pour eux et non pour les jeunes.Méfions nous donc de ces personnes qui veulent conduire le pays dans une mauvaise direction !!!!!!!

  • Le 11 juillet 2014 à 14:14, par doudou En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    Merci pour ton article mon ami Diarra. Au Burkina il existe une réalité incontournable : le fait que la composante de cette génération dont tu précise la tranche d’age ai au moins une fois au cours de sa misérable vie été frustré/blessé/choqué par les politiciens d’en face. je veux parler ici de l’injustice qu’à subit cette jeunesse, du favoritisme/népotisme qu’a été victime cette jeunesse...
    Donc cela engendre une terrible méfiance, d’où la fracture jeunesse-politique. La jeunesse préfère rester dans sa posture de frustré pour crier son " y’a n’en marre" , "ça suffit", "trop c’est trop"
    L’exception confirme la règle. mon cousin Tahirou Barry du PAREN est une exception qui tente de faire valoir ses idées mais très difficilement du fait que les bonzes lui font ombre.
    cordialement ! ton ami Amadou

  • Le 11 juillet 2014 à 15:41, par guimbo En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    je pense que ses derniers temps les gens se trompe de cible le jeune n’y est pour rien et méme les hommes politiques. les jeunes ne peuvent pas car dans les pays pauvre c’est dure de faire la politique sans un rond or quand on est jeune la priorité c’est le succés social d’abord qui s’arrache d’ailleurs difficilement.donc pas de leur faute.

  • Le 12 juillet 2014 à 11:45, par marcus En réponse à : De l’attentisme mortel à la nécessité d’un engagement politique réel de la jeunesse burkinabè

    salut, Abstention des jeunes s’explique par differentes raisons
    il y’a d’abord le management africain qui ne donne pas de postes de responsabilites aux jeunes sous pretexte que les jeunes ne sont pas responsable er que l’age est un signe de maturite.ceux ci defavorise les jeunes
    ensuite,il y’a la nouvelle generation de jeunes que j’appelerai generation 4G. cette generation pense que tout doit etre rapide et sans souffrance. ainsi beaucoup de jeunes refusent de se faire coapter par l’autre generation. cette generarion 4G est a la recherche de gain facile au lieu de se construire lui meme pour un lendemain meilleure.nelson Mandela ne s’est pas engage pour s’enrichir mais par conviction. il n’y a plus de conviction politique de nos jours. les jeunes s’engagent pour des interets economiques et lorsqu’ils s’apercoivent que faire de la politique c’est souffrir, ils abandonnent.

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