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ONG au Burkina : bientôt des critères de filtrage

Publié le vendredi 11 février 2005 à 09h33min

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Le Ministère de l’économie et du développement (MEDEV) a tenu son troisième conseil d’administration. Il en ressort une nette volonté de mettre de l’ordre dans le milieu des ONG.

Pour la troisième fois depuis la création du département en juin 2002, les membres du Conseil d’administration du Ministère de l’économie et du développement se sont retrouvés en session le 8 février dernier sous la présidence de M. Seydou Bouda, premier responsable du département. Les membres statutaires du CASEM/MEDEV devaient, selon les instructions du premier responsable de ce département, "évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des missions qui lui sont assignées et circonscrire les différents objectifs et les activités pour l’année 2005".

Mission accomplie au terme d’une journée marathon de session qui s’est déroulée dans un premier temps sous forme d’exposés suivis de débats autour des principaux points suivants : la présentation des rapports d’activité 2004 et des programmes d’activités 2005 des grandes Directions centrales ; puis ceux des Directions régionales, de la DEP, de la DAF et de la DRH.

Dans un second temps, des informations détaillées sur les grands dossiers du département ont été fournies aux membres du CASEM. Il s’agit de l’incontournable Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (le CSLP qui est devenu la référence transversale de tout ce qui est entrepris pour bâtir le Burkina de nos jours) et de son programme d’actions prioritaires 2004-2006 ; du schéma national d’aménagement du territoire ; de l’Assemblée générale du CONAPO (Conseil national de population) ; du symposium sur les migrations ; de l’agenda statistique ; de la journée de programmation des ONG ; de la politique sectorielle du MEDEV) ; du programme de renforcement des capacités de l’Administration (PRCA-volet MEDEV) ; et des textes d’organisation des emplois spécifiques (TOES).
Sur ces divers points, le CASEM a fait le constat d’avancées notables dans certains domaines mais également d’efforts à faire dans d’autres pour la bonne exécution des missions du MEDEV.

A titre d’exemple, les problèmes de personnel sont revenus sur le tapis et à ce propos, le ministre Seydou Bouda a rétorqué que c’est moins l’insuffisance de personnel que de redéploiement judicieux qu’il s’agit et que les responsables doivent s’atteler à boucler la définition des types d’emplois du MEDEV conformément aux indications de la réforme générale de l’Administration publique qui a supprimé les corps au profit des types d’emplois, à charge pour chaque secteur d’établir les profils d’emplois dont il a besoin pour son bon fonctionnement.

Autre exemple de sujet débattu lors du CASEM : le programme de renforcement des capacités du MEDEV (comprenant cinq axes) qui, à l’instar de quatre autres départements ministériels, bénéficierait d’environ 350 millions de francs CFA sur cinq ans de partenaires au développement. Sur ce point, les membres du CASEM se sont étonnés de la portion congrue réservée au MEDEV dans cette répartition jugée par eux inéquitable puisque, par exemple, d’autre département s’en tire avec plus du milliard de nos francs.

La question des Organisations non gouvernementales dont le MEDEV assure la tutelle à travers la Direction du suivi des ONG (DSONG) a été brièvement évoquée et l’on notera surtout cette affirmation du ministre Bouda sur "la nécessité de trouver des critères de filtrage" de ces ONG.

Il y a de quoi, en effet, quand on sait que le Burkina est devenu un vaste champ d’expérimentation à ciel ouvert où affluent des "bienfaiteurs" préférant emprunter le canal de l’aide "directe" pour éviter les lourdeurs et autres "mauvaises gestions étatiques" selon leurs propres termes.

Seulement des ONG, il y en a de très utiles au développement du pays mais aussi de peu recommandables, qui sont des ombrelles sous lesquelles prolifèrent de véritables rapaces, qui s’enrichissent sur le dos des populations au nom desquelles on reçoit des fonds qu’on gère "en famille" sans rendre de comptes à personne.
Les travaux se sont terminés par la présentation du rapport de synthèse et le discours de clôture du ministre de l’Economie et du développement, qui a dit sa satisfaction quant au bon déroulement de la session.

M. Seydou Bouda a rappelé, pour terminer, l’urgence de certains chantiers à parachever ou dont le lancement doit être préparé avec soin ; c’est le cas par exemple du schéma national d’aménagement du territoire, ou du recensement général de la population et de l’habitat qui sera confié à l’INSD (un des démembrements du MEDEV).

Enfin, last but not least, les membres du CASEM du MEDEV ont convenu de se retrouver le 14 juillet 2005 (ce n’est plus un jour chômé et payé depuis que nous sommes devenus indépendants !) pour tenir la deuxième session de l’année qui devrait, essentiellement, permettre de faire le bilan à mi-parcours de l’année 2005 et jeter un regard sur l’année à venir.

Martin KABORE
DCPM/MEDEV

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