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Politique nationale : Le Mouvement Anti-triptyque dans l’arène pour sonner « la fin des assassinats du régime Compaoré »

Publié le lundi 7 juillet 2014 à 19h56min

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Politique nationale : Le Mouvement Anti-triptyque dans l’arène pour sonner « la fin des assassinats du régime Compaoré »

C’est un tout nouveau mouvement qui vient de naître à Bobo-Dioulasso il y a à peine un mois. Il s’agit du mouvement Anti-triptyque (MAT) qui se veut politique puisque affilié au chef de file de l’opposition politique (CFOP). Il est notamment composé de militants des partis de l’opposition et de la société civile pour défendre le respect de la Constitution au Burkina. Dimanche 6 juillet 2014, les premiers responsables étaient face à la presse pour décliner les raisons de sa naissance.

Tantôt, de la société civile, tantôt, politique, Salif Ouédraogo, président du Mouvement anti-triptyque (MAT) se veut plus clair. « Nous sommes un mouvement politique qui vient en soutien au Chef de file de l’opposition politique pour défendre les intérêts nationaux mais aussi pour empêcher tout projet de tripatouillage de la Constitution ».

Entouré de son coordinateur Alassane Dembélé et du vice-président Rachid Ouédraogo, Salif Ouédraogo a débuté le point de presse en demandant une minute de silence pour le repos de l’âme de Salif Nébié, juge constitutionnel assassiné, selon lui, par le régime Compaoré. La position du MAT est donc tranchée sur la situation nationale. Contre la mise en place du Senat, la modification de l’article 37, l’organisation du referendum, il se donne pour mission de sensibiliser et de former les jeunes et les vieux sur l’enjeu politique et l’intérêt de l’enrôlement biométrique pour les élections à venir.

Sont aussi inscrites comme activité à mener par le MAT, des meetings, des conférences publiques, et des marches pour dénoncer tout dysfonctionnement de l’administration publique et parapublique, la corruption, les gaspillages etc. Affilié au CFOP, mais sur lequel le président n’a pas voulu être plus explicite, se contentant uniquement de présenter la lettre dans une enveloppe fermée, les membres du MAT entendent empêcher tout ambition du pouvoir à vie au pays des hommes intègres.

Le « BEBE » ne donne pas satisfaction

Entre la lecture de la déclaration luminaire manuscrite et les commentaires à tout vent que se permettait le président du MAT, il est ressorti que le programme de société du président Blaise Compaoré : « Bâtir ensemble un Burkina émergent » en cours ne donne pas satisfaction. Le bilan n’est pas des plus reluisants, notamment au niveau de l’éducation. « Le Burkina Faso est le dernier sur le plan africain en matière d’éducation. En témoigne le taux d’alphabétisation en baisse de près de 21%. Et l’on se demande si le pays émerge ou immerge », explique l’animateur de la conférence de presse.

Il peut avoir cependant une solution à relever la performance du Burkina en mettant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, selon le président du MAT. Si, ajoute-t-il, « On est capable de changer des directeurs généraux, des ministres, des chefs d’Etat-major sauf le seul et unique Gilbert Diendéré, il faut aussi songer à changer le capitaine en la personne du président Blaise Compoaré ». C’est aussi cette mission de l’alternance que se donne le mouvement anti-triptyque qui promet lutter pour le départ du président du Faso en 2015.

« Blaise Compaoré doit partir et il partira. Il ne doit pas échapper au renouvellement », se convainc-t-il. Et de renchérir : « Depuis la création du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en 1996, l’homme a toujours été le seul candidat. Si jamais il doit encore se présenter pour 2015, le MAT demandera purement et simplement la suppression de la Constitution puisqu’elle ne servirait plus à rien ». Heureusement, s’est réjoui Salif Ouédraogo, « Blaise Compaoré a le dos au mur car il n’a plus de marge de manœuvre ».

« Le referendum est légal mais la manière pour y arriver n’est pas digne »

Le referendum selon le président du MAT est légal. Déplore-t-il cependant les manières des militants du parti au pouvoir pour le tenir, qui à son avis reste une insulte pour le peuple burkinabé. Dénonçant son caractère budgétivore, il est pour l’heure inopportun et sans aucun intérêt. D’où l’assassinat du juge constitutionnel, qui d’après Salif Ouédraogo, était un pion gênant pour le régime. A l’entendre, il s’opposait à l’organisation du referendum qui lui a malheureusement couté la vie. Et d’annoncer : « Nous affûtons déjà nos armes jusqu’à ce qu’un vrai ordre soit établi dans ce pays ».

« Salif Diallo serait visé par le pouvoir »

« Je ne vous dirai pas la source de mes informations. Mais je reste convaincu que Salif Diallo serait visé par le pouvoir en place. Il craint pour sa vie », soutient Salif Ouédraogo qui rassure cependant le vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) que rien ne va lui arriver. D’ailleurs, dit-il : « Salif Nébié est la dernière victime du régime en place parce que le MAT ne donnera plus l’occasion d’en commettre encore ».

Bassératou KINDO

Pour le Faso.net

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