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Visite des sites d’enrôlement biométrique : La CENI dispose d’informations pour mieux adapter son dispositif

Publié le samedi 28 juin 2014 à 02h40min

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Visite des sites d’enrôlement biométrique : La CENI dispose d’informations pour mieux adapter son dispositif

Le président de la CENI, Me Barthelémy Kéré a effectué en compagnie de la presse, une visite au niveau de stands d’information et de bureaux d’enrôlement. Une visite à la fin laquelle, Me Kéré a confié que son institution dispose désormais d’informations lui permettant de « mieux adapter le dispositif d’établissement des cartes d’électeur ». C’était le vendredi 27 juin 2014 à Ouagadougou.

Avec le démarrage de l’opération d’enrôlement biométrique à Ouagadougou, la CENI a installé 11 « stands-Com ». Des stands d’information pour pouvoir orienter les électeurs qui le souhaitent, sur là où ils peuvent aller se faire délivrer la carte d’électeur. C’est également le lieu de renseignement sur la procédure d’établissement du duplicata, pour ceux qui ont perdu leur carte. Et quatre de ces stands ont reçu la visite du président Barthelémy Kéré ce 27 juin 2014.

Il était 9h 40, lorsque l’équipe de visite arrivait au stand sis au marché de Dassasgho. Bref échange avec les agents qui animent le stand. Là, il est ressorti qu’environ 200 personnes ont été renseignées à ce jour. Même scénario aux stands du marché de Paglayiri, du marché de Gounghin, et du marché central (Rood Woko). L’occasion a également été celle de la visite du site d’enrôlement le plus proche de chaque stand visité.

A la fin, c’est un président de la CENI « satisfait » qui a confié, « La sortie d’aujourd’hui nous a permis d’avoir des informations pour mieux adapter le dispositif d’établissement des cartes d’électeur ». A l’en croire, ces stands ont effectivement permis à beaucoup de gens de trouver un site d’enrôlement pour se faire établir la carte d’électeur. Ils ont également permis à la CENI « d’avoir des informations sur les préoccupations des électeurs ». Des préoccupations se rapportant notamment à la situation de ceux qui ont perdu leur carte et à qui la CENI entend délivrer un duplicata. Mais pour obtenir ce duplicata, il faut adresser une demande comportant la photocopie de la CNIB, au président de la CENI. Cette procédure, « les gens trouvent qu’elle est compliquée ». Mais en réalité, c’est aussi parce que les gens ne veulent pas se déplacer à cet effet. C’est du moins, ce qui ressort des échanges avec les agents de renseignement postés dans les « Stands-com ».

Vers un recadrage de la procédure d’obtention du duplicata ?

Relativement à cette préoccupation, les « stands permis, confie Me Barthelémy Kéré, de savoir que pour l’établissement de duplicata, il va falloir qu’on trouve une autre formule ». Et de promettre, « On va simplifier la procédure et on va impliquer très largement nos démembrements pour que ceux qui sont éloignés, puissent obtenir le duplicata sans difficulté. On pourrait créer une fiche pour enregistrer les principales informations sur l’identité des demandeurs de duplicata ». Après tout, la CENI, dit son président, a une inquiétude quant à la question de savoir si le demandeur pourra effectivement entrer en possession du duplicata. « Il faudrait, préconise Me Kéré, étudier les voies et moyens pour que, lorsque les duplicatas seront établis, ils puissent parvenir effectivement à ceux qui en ont fait la demande ». En tout état de cause, annonce le président de la CENI, « Nous allons développer les moyens pour qu’assez rapidement, dès qu’on aura arrêté l’opération le 30 juin, on commence à établir les duplicatas ».

L’enrôlement à plusieurs reprises n’est pas un problème

A écouter les agents des « Stands-com », Il y a énormément de gens qui semblent avoir perdu leur carte d’électeur. Et le président de la CENI dit en convenir. Certains d’entre eux ne veulent pas déclarer qu’ils ont perdu leur carte, sans doute pour éviter la « procédure compliquée » de duplicata. Ceux-là viennent encore se faire enrôler.

Pour le président de la CENI, « Cela n’est pas un problème juridique, ni un problème technique ». Certes, la personne aura ainsi deux cartes d’électeur. Mais, rassure Me Kéré, « elle n’apparaîtra pas deux fois sur le fichier électoral ». Et d’expliquer, « Techniquement, on va, au cours de dé-doublonnage, identifier ces personnes qui se sont faites enrôler deux fois », et annuler leur précédent enrôlement. La loi, à en croire Me Kéré, autorise la CENI à effacer la précédente inscription en gardant l’inscription la plus récente.

Quelle solution pour qui ont établi la carte ailleurs ?

L’autre préoccupation que la CENI gagnerait à satisfaire, c’est celle du vote des personnes ayant quitté la ville où elles ont obtenu la carte d’électeur. En effet, et à en croire Salif Sawadogo du « Stand-Com » du marché de Dassasgho, de nombreuses personnes sont venues demander que la CENI les autorise à voter ici à Ouagadougou, alors qu’elles ont fait établir leur carte à Bobo où dans d’autres localités d’où elles ont été mutées. La CENI devra également se pencher sur ces cas.

Moins de 40 000 personnes enrôlées à Ouaga et à Bobo

La visite du jour a également été l’occasion pour le président de la CENI de faire état des enrôlements commencés à Ouagadougou dans 639 bureaux et à Bobo-Dioulasso dans 288 bureaux le 17 juin 2014. Un enrôlement qui, à en croire Noufou Kouanda, superviseur à l’arrondissement 6 en service au secteur 26 de Ouaga, était « timide au début, sans doute parce que les gens n’avaient pas l’information ; et certains de ceux qui avaient l’information ne savaient pas où se faire enrôler ».

C’est ainsi qu’à « Ouagadougou, confie Me Kéré, les dix premiers jours, on était à environ 28 000 enregistrements ; mais d’après les opérateurs, depuis deux jours, il y a un engouement qui semble de plus en plus important ». Et d’ajouter, « Au niveau de Bobo-Dioulasso, les dix premiers jours, on était à 8 800 enregistrements ». « Ça fait que Ouaga et Bobo cumulés, on a environ 35 000 à 40 000 enregistrements », a-t-il poursuivi.

De l’avis du président Kéré, cet état est « vraiment insuffisant ». Et la lecture qu’il en fait, est le suivant : « Ça peut traduire que beaucoup s’étaient déjà faits enrôlés ; mais ça peut traduire aussi le fait que les gens n’ont pas pu être sensibilisés suffisamment pour aller se faire enrôler ».

Les acteurs politiques interpelés

Comme c’est le cas depuis un certain, le président de la CENI a, aujourd’hui encore, lancé un appel pressant à l’endroit des acteurs politiques pour, dit-il, « qu’ils puissent parler avec leurs militants et sympathisants ». Et d’émettre le souhait ardent de voir les gens « se dépêcher, parce qu’après le 30, nous allons clôturer l’enrôlement et commencer la mise à jour du fichier ». En effet, la fin de l’opération d’enrôlement biométrique est annoncée pour le 30 juin 2014.

« Il n’y aura pas de prolongation maintenant », a précisé Me Kéré qui a aussi confié que le gouvernement a toujours la possibilité, dans la perspective d’une élection générale, de commander une révision exceptionnelle du fichier. « Je ne sais pas s’il le fera », a-t-il ajouté, avant d’annoncer, « en tout cas, après le 30 juin, nous allons passer à une autre activité de notre programme ».

Après l’intérieur, cap sur l’extérieur

Cette autre étape, c’est celle de l’enrôlement biométrique de la diaspora burkinabè. Dans ce sens, annonce Me Kéré, « dès le 1er juillet, nous allons déployer nos missions à l’extérieur pour la campagne d’information au profit de nos compatriotes de l’étranger et pour la mise en place des démembrements de la CENI à l’étranger ». Chacune de ces missions sera composée d’un commissaire de la CENI et d’un cadre d’appui faisant partie du personnel technique de la CENI.

Sur place, l’ambassadeur aura déjà lancé les invitations « en insistant, comme le souhaite Me Kéré, sur la participation des partis politiques de la majorité, de l’opposition, et sur celle des organisations de la société civile ». A l’occasion, quatre membres, dont un représentant de la majorité, un de l’opposition, un de la société civile, un des OSC, seront désignés. Et « le président de la CENI va, précise Me Kéré, réquisitionner le trésorier de l’ambassade ou le percepteur du consulat général » pour faire partie de l’équipe. Ces quatre personnes devront « prêter serment », et constitueront le démembrement de la CENI dans le ressort de l’ambassade ou du consulat général concerné. Pour ce faire, une mission – sans doute la première - partira de Ouagadougou le 4 juillet 2014 pour la France, la Belgique et l’Italie. C’est du moins, l’annonce faite ce 27 juin 2014 par le président de la CENI.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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