Lefaso.net : Vous avez reçu ces jours-ci la visite de la haute délégation burkinabè conduite par le Président du Faso. En tant qu’ambassadeur, quel bilan faites-vous de ce séjour des plus hautes autorités du pays à Rabat ?

Yéro Boly : C’est un bilan largement positif. Comme vous le savez, le Président du Faso est venu prendre part ici au Forum Crans Montana, qui est une assemblée annuelle d’éminentes personnalités du monde politique et du monde des affaires pour faire l’évaluation des questions d’actualité de notre temps. Comme vous avez pu le remarquer, le Président du Faso a été distingué en tant qu’homme de paix et en tant que chef d’Etat stabilisateur en Afrique de l’Ouest.

Lefaso.net : Comment ressentez- vous cette distinction du Président du Faso ?

Yéro Boly : C’est un honneur fait à notre pays à travers son chef d’Etat. C’est aussi une reconnaissance des mérites de tout ce qu’il a pu entreprendre dans la sous- région pour faire en sorte que la paix soit consolidée en tout temps. Je n’ai pas besoin de citer des exemples. Si vous faites un tour d’horizon de notre voisinage, il est plus aisé de voir tout ce qu’il a pu faire tant au Togo, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, etc.

Le président du Forum, Jean-Paul Carteron, a vu juste, à mon avis, de lui décerner cette distinction pour tous ces mérites-là. Je crois aussi que c’est une incite pour l’encourager à continuer ses efforts de promotion de la paix dans notre sous-région.

Par ailleurs, je voudrais parler de la rencontre des hommes d’affaires burkinabè et marocains qui a été l’occasion pour eux de reprendre contact et d’aller vers des pistes qui peuvent renforcer nos relations économiques. Ce sont des relations qui existent déjà dans beaucoup de domaines mais la rencontre au cours de ce forum de Crans Montana a été l’occasion de les repasser en revue et de voir dans quelle mesure on peut les approfondir.

Lefaso.net : Quelle est la situation aujourd’hui des relations économiques entre le Burkina et le Maroc ?

Yéro Boly : Ce sont des relations fructueuses, ce sont des relations qui demandent à être matérialisées davantage. Au-delà des accords juridiques qui nous lient, il y a lieu que Burkinabè et Marocains sur le plan de l’économie, sur le plan des échanges aillent de l’avant pour matérialiser ce qu’ils ont conclus à travers des réalisations concrètes

Lefaso.net : Peut-on dans ce sens espérer une suppression du visa entre le Burkina et le Maroc ?

Yéro Boly : C’est une préoccupation qui a été soulevée à maintes reprises et nous nous employons à faire prendre en charge cette question non seulement au cours, peut-être de la prochaine commission mixte mais de façon continue jusqu’à son aboutissement.

Lefaso.net :Quand aura lieu la prochaine commission mixte ?

Yéro Boly : Théoriquement, c’est cette année et elle devrait avoir lieu au Maroc. Nous attendons la proposition des autorités marocaines qui sont saisies du sujet. J’espère que ce sera l’occasion de voir comment aborder cette question et de la faire aboutir le plus tôt possible.

Lefaso.net : Au niveau de la communauté burkinabè, qu’est-ce qui peut être fait comme bilan du séjour de la haute délégation burkinabè ici à Rabat ?

Yéro Boly : La communauté burkinabè a été réconfortée de recevoir le Président du Faso, de recevoir des membres du gouvernement, de recevoir aussi les opérateurs économiques burkinabè. C’est une communauté qui s’est sentie réconfortée d’autant plus que le Président du Faso a accordé une audience (ndlr : c’était le 20 juin 2014 à hôtel Sofitel) non seulement aux travailleurs burkinabè résidant au Maroc mais aussi à l’ensemble de la communauté burkinabè composée des étudiants et du personnel de l’ambassade.

Nous avons échangé sur certaines préoccupations qui étaient les leurs. Nous avons également profité de l’occasion pour entendre un message du Président du Faso relatif aux efforts que le gouvernement est en train de déployer pour promouvoir le développement dans tous les secteurs dans notre pays, puis aussi recevoir ses conseils en ce qui concerne la contribution des Burkinabè de l’extérieur au développement économique du pays, l’apport que les étudiants peuvent apporter et surtout comment insérer les jeunes diplômés dans le marché du travail au Burkina Faso.

Lefaso.net : Il y a donc bon espoir pour la suite…

Yéro Boly : Bien entendu, il y a bon espoir pour la suite et il n’y a aucune raison que nous baissions les bras. Je pense que c’est une visite qui nous ragaillardit, c’est une visite qui consolide notre solidarité aussi, c’est une visite de laquelle nous avons tiré beaucoup d’enseignements et nous souhaitons qu’il y ait davantage de visites de ce genre.

Entretien réalisé à Rabat par Grégoire B. Bazié

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