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Syndicat des greffiers du Burkina : L’autorité invite à la table de concertations

Publié le jeudi 19 juin 2014 à 01h40min

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  Syndicat des greffiers du Burkina : L’autorité invite à la table de concertations

Annoncé pour entrer en vigueur ce mercredi, 18 juin, et ce, jusqu’au 20 juin prochain, le sit-in des greffiers a été suspendu pour, confie-t-on, « des concertations » entre l’autorité et le syndicat.

A notre arrivée au palais de Justice autour de 8 h, les activités se déroulaient normalement. Les audiences se tenaient dans les différentes salles d’audiences et les dossiers pour les casiers judiciaires et certificats de nationalité sont reçus au poste « habituel », à l’entrée principale où une longue file de demandeurs était bien remarquable. Renseignement pris, le « sit-in n’aura plus lieu », nous renseigne un « gentil homme » à son poste avant de nous guider vers ceux-là qui sont habilités d’en parler. Nous sommes au Greffe et chaque bureau grouille de « monde ». L’ambiance est celle de tous les jours, les bureaux voient défiler des citoyens. A chacun des bureaux dans lesquels nous sommes reçus, les uns et les autres sont occupés à « gérer » leurs dossiers. Malgré la « bousculade », nos interlocuteurs trouvent le temps pour répondre à notre question de savoir la raison de la suspension du sit-in. Là, nous sommes en face d’un des responsables du syndicat, Me Abdoul Aziz Kafando, chargé de l’organisation du syndicat des greffiers du Burkina. « C’est le lundi matin que le ministère nous a appelés par rapport à notre mot d’ordre. Et c’est hier matin (mardi, 17 juin, ndlr) qu’on a eu le rendez-vous. Le ministère (la rencontre a eu lieu avec le secrétaire général dudit ministère) nous a proposé de suspendre le mot d’ordre pour qu’on puisse discuter le vendredi. Actuellement, il y a deux mots d’ordre en cours : il y a le sit-in qui devait entrer en vigueur ce matin et la grève qui est annoncée à partir du 23 juin. Mais la grève n’est pas suspendue. C’est le sit-in qui est suspendu », introduit, Me Kafando avant d’insister que « la suspension de la grève du 23 juin prochain (jusqu’au 27 juin) dépend donc des discussions de ce vendredi. On attend vendredi pour discuter avec l’autorité ».

Le syndicat accepte la main tendue et espère….

« Depuis qu’on manifestait, l’autorité ne nous écoutait pas à plus forte raison dire un mot.
Nous n’avions pas d’interlocuteur », a relevé Me Kafando, joint dans ses propos par le délégué de la section de Ouagadougou dudit syndicat, Me Marcel Bamouni : « C’est un problème qui perdure. Ce qu’on déplorait, c’est que depuis longtemps, il y avait une sorte de sourde oreille de la part de l’autorité ». Pour le syndicat, c’est déjà un pas si l’autorité « tend aujourd’hui l’oreille aux préoccupations des greffiers. C’est un pas et nous accordons foi à cet engagement de l’autorité ».
Pour le syndicat, la question du statut ne doit pas être perçue « seulement » sous l’angle pécuniaire ; il va au-delà et implique les aspects liés à la performance même du corps, l’organisation, la qualité, la célérité et la « responsabilisation des agents eux-mêmes » etc. A en croire le syndicat, l’aboutissement des discussions avec l’autorité sera bénéfique à tout le monde.

De la rencontre avec l’autorité

La rencontre de mardi, 17 juin initiée par le ministère de tutelle (ministère de la justice) a demandé au syndicat de suspendre le mot d’ordre pour discuter. « Nous attendons vendredi pour discuter avec l’autorité. S’il y a de bonnes propositions, nous allons surseoir aussi à la grève annoncée à partir du 23 juin prochain », a précisé Abdoul Aziz Kafando. A l’en croire, c’est ce vendredi, 20 juin que les discussions « à proprement dites » auront lieu et vont déterminer la suite à donner aux actions du syndicat. « Nous ne demandons pas quelque chose hic et nunc ; nous voulons un chronogramme, à l’issue duquel nous saurons que notre dossier sera traité. Nous ne demandons donc pas ici et maintenant, l’application des textes. Nous ne demandons qu’un chronogramme clair », a indiqué Me Kafando pour qui, une fois cela est, un conseil pourrait être convoqué pour décider de la suite qu’il y a à donner.

L’autorité, à l’épreuve de la bonne foi…

« Nous accordons à l’autorité, la présomption de bonne foi. Nous ne pouvons pas, en partant pour négocier, dire que l’autorité est de mauvaise foi. C’est au ministère maintenant (ou à l’autorité) de confirmer cette volonté. Nous la lui accordons, à elle de prouver que nous avons eu raison de lui accorder la bonne foi », a analysé le chargé à l’organisation du syndicat. Il dit espérer « vraiment » une issue favorable car, explique-t-il, c’est la raison pour laquelle le sit-in a été suspendu. « Notre objectif, ce n’est pas d’aller en grève ou faire des sit-in ; l’objectif, c’est simplement d’avoir le décret d’application. S’il y a des propositions qui vont dans ce sens, nous ne pouvons qu’accepter », a conclu Me Abdoul Aziz Kafando.

23 ans d’attente du statut

Selon le syndicat des greffiers, le statut est inscrit dans la Constitution de juin 1991 (et depuis cette date). Les responsables déplorent donc qu’à leurs revendications, « on » tente de faire croire que c’est une chance pour eux d’avoir obtenu un statut. « Non, ce n’est pas une chance ; c’est la constitution qui donne le droit de statut particulier aux greffiers », ont-ils mentionné. Ainsi, soutient Me Bamouni, c’est la constitution qui a déterminé ceux qui ont droit au statut particulier.
Pour le syndicat, l’intention des greffiers n’est donc pas de faire blocage au fonctionnement du service public de la justice ; c’est simplement un droit qu’ils souhaitent, enfin, voir mettre en application.

Oumar L. OUEDRAOGO

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