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Africa Water Forum : 72 heures pour s’accorder sur une position africaine à défendre à Daegu

Publié le jeudi 12 juin 2014 à 23h47min

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Africa Water Forum : 72 heures pour s’accorder sur une position africaine  à défendre à Daegu

Dans moins d’un an, plus précisément du 12 au 17 avril 2015, se déroulera le septième Forum Mondial de l’Eau à Daegu, en Corée du Sud. En prélude à Daegu 2015, Ouagadougou abrite depuis ce jeudi 12 juin, la conférence internationale Africa Water Forum 2014, destiné à préparer une position commune de l’Afrique sur les grandes préoccupations en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. C’est Dramane Yaméogo, ministre burkinabè de la justice, garde des sceaux représentant le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, qui a prononcé l’allocution d’ouverture ; devant un parterre d’acteurs du secteur, venus des quatre coins de l’Afrique et des autres continents.

Les acteurs africains du secteur de l’eau potable et de l’assainissement et leurs partenaires entendent faire de Daegu, où se tiendra le 7e Forum Mondial de l’Eau en avril 2015, une étape importante dans la longue lutte pour l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement. Une prédisposition hautement compréhensible ce d’autant plus que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement ne seront pas atteints en 2015 (date butoir) dans la plupart des Etats du continent. En effet, aujourd’hui encore sur le continent, près de 340 millions de personnes n’ont pas accès à une eau potable et près de 500 millions personnes ne bénéficient pas d’un système d’assainissement décents. Alors, comment permettre un accès à une eau potable et un assainissement décent pour tous en Afrique ? La question est justement au centre des préoccupations du pré-forum Africa Water Forum qui se tient du 12 au 14 juin 2014 à Ouagadougou. Organisé par l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2IE) et le gouvernement du Burkina Faso, en partenariat avec le Conseil des ministres Africains de l’Eau (AMCOW) et le Conseil Mondial de l’Eau ; la manifestation rassemble plus de 450 participants. Objectif commun immédiat : préparer une position commune de l’Afrique en prélude au septième Forum Mondial de l’Eau. De façon spécifique, il s’agit d’atteindre les objectifs suivants :
- Promouvoir un dialogue ouvert sur les politiques et programmes d’exploitation et de gestion concertée des ressources en eau ;
- Aborder les mécanismes de financement des services et l’application des droits de l’eau et des droits et devoirs des usagers pour l’eau et l’assainissement en Afrique ;
- Fédérer l’engagement des acteurs à assumer à travers des instruments et des mécanismes durables l’atteinte des futurs Objectifs du Millénaire pour le Développement, notamment en ce qui concerne l’eau et l’assainissement.

Les officiels s’engagent pour plus d’accès des populations à l’eau et à l’assainissement

Que ce soit le représentant du Premier ministre Luc Adolphe Tiao, en l’occurrence le ministre de la Justice, Garde des sceaux Dramane Yaméogo ; le ministre de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement Pr Mamounata Belem ; le directeur général de 2IE Hamadou Hama Maïga ou le président AMCOW, ils ont tous souligné la nécessité de la nécessité de renforcer à tous les niveaux pour un meilleur accès des Africain(e)s aux services d’eau et d’assainissement adéquats. Chaque intervenant a ainsi évoqué les actions développées au niveau de son institution pour tendre vers l’objectif visé à moyen et long termes. Le ministre Dramane Yaméogo a parlé du Volet eau et assainissement inscrit dans l’axe 2 de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable SCADD, notamment la consolidation du capital humain et de la promotion de la protection sociale. Il a parlé aussi de la création en 2013 d’un ministère plein pour le secteur de l’eau et de l’assainissement et de bien d’autres gouvernementales dont l’adoption l’approche GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau).

une coïncidence de calendrier entre le début de la coupe du monde de football au Brésil qui suscite des passions dans les quatre coins du continent et l’ouverture du présent Africa water Forum, la ministre de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement Pr Belem a indiqué que le temps était aussi venu pour les Africains de se mobiliser aussi pour des questions plus importantes et cruciales que celles de l’eau et de l’assainissement. Car, s’investir dans le secteur de l’eau, c’est contribuer non seulement à l’amélioration du bien-être des populations, mais aussi au développement de façon globale.

Mettre tout le monde à contribution

Dans son mot de bienvenue aux participants à la rencontre, le directeur général de 2IE, Hamadou Hama Maïga a insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’initier « des programmes innovants de planification et de gestion , permettant de mettre en place de mécanismes et des instruments plus adaptés pour assurer un service durable d’eau potable, un système correct d’assainissement et une gestion solidaire de la ressource en eau pour l’ensemble des usages, actuels et futurs ». Et pour Africa Water Forum 2014, les organisateurs n’ont vraiment pas fait dans la dentelle en termes de mobilisation. Ils ont ratissé larges, impliquant presque tous les acteurs concernés de près et de loin par la problématique de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement : scientifiques, professionnels des secteurs publics et privés, décideurs politiques, agences de finances, organisations et associations sous régionales, régionales et internationales, ONGs, parlementaires, représentants des collectivités et de la société civile. Bref, ces acteurs multiples des secteurs de l’eau et de l’assainissement, de la sécurité alimentaire, de l’énergie et de l’environnement, ont également pour objectif, au cours de ces 72 heures d’échanges, de proposer un « livre blanc » de propositions devant être portées et défendues au 7e Forum Mondial de l’Eau de Daegu.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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