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Crise en Centrafrique : Des remèdes,… pires que le mal ?

Publié le jeudi 12 juin 2014 à 01h41min

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Crise en Centrafrique : Des remèdes,… pires que le mal ?

….Même la « journée de désarmement volontaire », « décrétée », le dimanche 8 juin dernier, a accouché d’une souris. Une soixante de grenades, des machettes, une quinzaine de fusils et d’arcs ont été collectés. Pour le Premier ministre, André Nzapayéké, instigateur, cette journée a accentué, encore, les divergences entre les deux communautés protagonistes, musulmans et chrétiens. « Il ne s’agit pas d’un conflit classique avec un front, deux parties identifiées.

C’est un conflit communautaire. On ne sait pas qui est armé, qui ne l’est pas », déplore le Premier ministre. Ce qui n’augure pas du tout un lendemain serein et doit, dès lors, attirer, encore plus, l’attention de la communauté internationale sur le risque d’un « chaos total ». « Nous n’avons pas de situation de génocide, mais la situation est vraiment préoccupante, ainsi nous nous battons pour assurer la sécurité de tous les habitants, quelle que soit leur religion ». Ces propos de Cathérine Samba-Panza à l’issue d’une visite à Luanda, en Angola, en dit également long sur la situation en Centrafrique. Ils sont à prendre pour repère et à comprendre dans toute leur portée, quand on sait qu’en politique, et dans ce genre de situations, il s’agit de dire le moins pour suggérer le plus.

Un pays morcelé, des populations dispersées et essoufflées

Le « départ » du pouvoir de François Bozizé, le 24 mars 2013, la transition politique de Michel Djotoda, tombeur du premier, puis, l’arrivée de Cathérine Samba-Panza n’ont, malheureusement pas, jusque-là, pu mettre fin à la « chienlit » installée dans ce pays. La Présidente est aujourd’hui « plongée » dans une situation dont elle n’a ‘’plus’’ la maîtrise. D’abord, parce que les promesses de fonds de la communauté internationale tarde à voir le jour. Ensuite, « la mauvaise foi » de fractions armées est un obstacle à un engagement réel du processus de réconciliation. A cela, s’ajoutent les conséquences de certains de ses propos jugés « durs et belliqueux » par certains observateurs, dès les premiers moments de son arrivée au pouvoir. Tous ces éléments conjugués ne facilitent pas une sortie de crise « rapide ». Aujourd’hui, c’est impuissante que la Présidente Samba-Panza assiste à une « reconfiguration » de la Centrafrique. Chaque localité est le « fief », de fait, d’un groupe armé. Les populations, « dépassées » par la persistance des violences, ne savent plus sur qui compter. Déplacées dans des sites de « misère » dans leur propre pays ou réfugiées dans des pays voisins, les nombreuses populations vivent, les yeux rivés sur la communauté internationale, dans l’espoir que celle-ci fasse en sorte qu’elles puissent, enfin, respirer l’air d’une paix. La situation humanitaire est catastrophique et interpelle la communauté internationale à prendre à bras-le corps, et d’urgence, la situation en Centrafrique. C’est, sans nul doute, la prière de ces femmes et enfants qui, chaque jour, n’ont que leurs larmes, et leurs regards tristes, pour exprimer ce qu’ils vivent dans leurs chair et esprit.

Des forces de la MISCA, partie à l’enlisement de la situation ?

Certaines forces de la MISCA sont « désavouées » par certaines populations qui voient en elles, des parties au « conflit » plutôt que d’être la solution. Après le Tchad qui s’est vu obliger de retirer ses troupes, ce sont les soldats burundais qui sont indexés de prendre parti que de jouer le rôle assigné à la MISCA. Ce qui vient encore compliquer les choses, quand on sait que le Tchad digère encore mal l’humiliation liée à leur condition de « départ » de Bangui et que le Burundi n’exclut pas aussi, à cette allure, le retrait de ses hommes. Alors que le Cameroun voisin est aujourd’hui préoccupé à gérer l’irruption de ‘’ravisseurs’’ sur son territoire, et auxquels il vient de déclarer la guerre. De l’autre côté, on a aussi un Soudan voisin qui « se cherche ». Le contexte est donc difficile.
Pourtant, il faut sauver la Centrafrique.

Oumar L. OUEDRAOGO

Lefaso.net

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