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Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

Publié le lundi 2 juin 2014 à 15h48min

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Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

La possible modification de notre constitution devient de plus en plus probable, surtout après le discours du Président du Faso à Réo le 10 mai dernier et la menace qui pèse sur la liberté de la parole et l’intégrité physique des patriotes qui se battent héroïquement pour l’avènement d’une démocratie sans feinte et sans fard.

Je pense notamment à la conférence publique du Professeur Ibriga Luc grossièrement sabotée à Ouahigouya parce qu’il aurait prononcé des paroles « déplacées ». Qui a mandaté ces censeurs à l’indignation facile et sélective dans une république où on est libre de poursuivre quiconque devant les juridictions pour insulte publique ou diffamation si l’on est convaincu de son fait ? Il est à craindre la résurgence des vieux démons. Cet événement ne saurait être pris comme un fait isolé de forcenés et d’illuminés. Je tiens à personnellement exprimer tout mon soutien citoyen à mon collègue Ibriga. Qu’il sache qu’il est en train de mener le combat qui mérite d’être mené.

C’est ainsi qu’on veut faire taire ceux qui disent tout haut ce qu’en fait nous pensons tous tout bas. Le connaissant depuis des années surtout à travers ses prises de position courageuses, lucides et pondérées, je sais qu’il saura puiser au plus profond de sa fibre patriotique la fortitude et le viatique nécessaires pour continuer l’œuvre d’éducation à la démocratie. Il sait qu’il n’a pas choisi la voie droite et débarrassée de toute aspérité ; plutôt celle serpentine, pleine de rocailles, de nids de poule, d’embûches et autres embuscades, mais celle qui mène inexorablement à l’élévation des consciences politiques et à l’édification d’un Faso plus démocratique. Imaginons- nous un seul instant ce que ce pays serait sans ces « objecteurs de conscience » ?

Nous vivons des moments d’incertitudes, gros de tous les dangers. Aucune itération sur la question ne sera de trop car qui peut présager de la formule qui pourrait toucher la corde patriotique sensible de notre président à tous jusqu’ en 2015 ? Selon toutes apparences, le Président, sans états d’âme, modifiera la constitution, si le peuple le laisse faire. Mais comme il ne le laissera pas faire cette fois-ci au regard de la « détermination totale » selon le hef de file de l’ opposition, et aussi au regard du caractère grossier et inacceptable de la manœuvre, il fonce droit dans le mur, faisant pire que Tanja, à qui il avait donné tous les conseils (sic).

Je pars du postulat qu’un chef doit accepter de mourir sur la brèche, pour la bonne cause, c’ est- à- dire, pour son peuple, comme Prométhée condamné pour avoir eu pitié des hommes pour qui il a volé le feu. On ne parlera jamais assez de cette tentative périlleuse que constitue le désir du Président Blaise Compaoré de modifier encore la constitution, faisant de cette constitution une cire molle avec laquelle on s’amuse, comme les enfants s’amusent avec l’argile. Notre président à tous jusqu’ en 2015 a commencé à lâcher le morceau. S’il refuse de partir en 2015, il ne sera plus le président de tous les burkinabè. Il n’est pas bon qu’après 28 ans de pouvoir, il finisse en chef de faction, quelque soit la force réelle ou supposée de cette faction. De toutes les façons, l’absence, le silence, étaient déjà une présence très sonore, et le peuple comprenait, soupçonnait, redoutait, mais donnait toujours le bénéfice du doute, jusqu’ à ce 10 mai 2014 où il a jeté bas le masque.

Pour qu il y ait tragédie, il faut qu’il y ait un homme de grande stature, qui est comme happé par des forces invisibles, des forces invisibles qu’il aura déchaînées. Les actes qu’il pose et qui le rapprochent sans cesse de son destin, même s’ils sont hubristiques, ne sont pas posés en connaissance de cause, pourtant ; comme Œdipe qui tue son père sans le savoir et qui marie sa mère par la suite, sans le savoir non plus. L’ hubris est ce péché d’orgueil exalté, cette fierté exagérée qui pousse l’homme, être mortel, à provoquer les dieux (ici, le peuple souverain), entité pérenne. Dans notre cas d’espèce, le Président Compaoré n’est pas sans savoir que s’il veut forcer la main du peuple, il devra « cravacher dur ». Il fut militaire et il le sait. Dans tous les cas, puisqu’ il sait ce qu’il fait et puisqu’ il sait que le peuple ne lui fera pas de cadeau, il sait aussi qu’il joue à quitte ou double dans tout les sens de l’expression. Il se pré-positionne objectivement à assumer la stature de l’anti- héros, puisqu’ il agit en connaissance de cause, par provocation, par défi de tout un peuple, et par entêtement.

Il y a comme de l’ hubris dans cette obstination à modifier la constitution pour se présenter, vaille que vaille, tout en sachant qu’il n’est pas dans son bon droit, et que la réaction des populations sera à la hauteur de ce choix malheureux, il faut le dire. Le Président est assez psychologue et connaît bien son peuple pour savoir que celui-ci va réagir vigoureusement. Mais il fonce. A son corps défendant, il n’est pas des mieux entourés. Trop de courtisans lui « pompent l’air » et lui masquent la visibilité qui lui a toujours permis d’avoir une longueur d’avance sur ses adversaires. Je suis particulièrement déçu du rôle des cadres du CDP qui comptent toutes les compétences possibles, des philosophes et/ou politologues aux juristes, en passant par les historiens et des officiers experts en stratégie militaire aisément transférable dans le monde politique. Mais c’est à croire que la connaissance à elle toute seule ne suffit pas (puisque la question n’est pas de manque d’informations sur les risques) pour œuvrer au changement social positif, mais de bonne foi et d’honnêteté intellectuelle, pour dire les choses sans prendre de gants.

Encore faut- il la conscience et la volonté d’agir pour le bien- être présent, lointain et durable de l’ensemble des populations. Thomas Jefferson, le troisième président américain, l’un des signataires de la Déclaration d’ Indépendance, affirmait avec force que pour construire et renforcer la conscience républicaine, il fallait accorder un choix spécial à l’histoire dans le système éducatif. Pourquoi ? Afin que les enfants puissent apprendre la manière de procéder des dictateurs qui ont asservi leurs peuples, pour que ces détournements de la puissance publique ne puissent plus se répéter. Il avait en horreur tout pouvoir qui visait à faire du peuple un faire- valoir. A supposer que le CDP préside un comité de révision de nos curricula qui sont encore juste le réplica du système scolaire français, quel serait la place de l’histoire dans un tel procès ?

J’imagine que le Dr. Assimi Kouanda serait le président d’un tel comité. Bah ! Ça tombe bien. On ne pouvait mieux trouver. Il est historien, je crois, et l’histoire est l’habitacle de notre mémoire collective. Il pourra, le moment venu, rappeler les uns et les autres le rôle à jouer pour ne pas entrer dans l’histoire littéralement la queue entre les pattes. Si nous ne faisons attention au rôle que nous jouons actuellement, à l’heure du bilan, beaucoup risquent de baisser la tête si nous sommes là pour la baisser. Il ne suffira pas de babiller l’excuse facile et insincère selon laquelle Lucifer en personne nous avait possédés. Hegel disait que la lecture du journal était sa prière quotidienne. Il voulait ainsi à sa manière, rendre hommage à l’importance de l’histoire pour un peuple qui valorise la mémoire historique. Quand je regarde dans le rétroviseur de l’ évolution de notre peuple, je ne vois qu’une soif inextinguible de liberté qu’aucun gouverneur de la coloniale ni aucun régime postcolonial n’a pu oblitérer, des plus frustes aux plus futés. Ce n’est pas faute d’avoir tenté. Pour l’ heure, la dynastisation, la néo-patrimonialisation (pire même que la patrimonialisation), et la personnalisation du pouvoir sont bien affichées dans le camp présidentiel mais je ne me fais aucun doute que ce plan anti- démocratique va lamentablement échouer grâce à la mobilisation horizontale et verticale du peuple scandalisé.

Selon Jean-François Médard, le néo- patrimonialisme (patrimonialisation + bureaucratisation au sens où l’employait Weber) est une variante du patrimonialisme. Quant au patrimonialisme lui- même, c’est le contrôle des ressources, du patrimoine, dans un cadre familial ou traditionnel par le patriarche, chef de famille, de village, etc., qui use et abuse d’approches d’allégeance et de soumission, qui alloue les ressources communes à qui il veut et comme il veut, comme si elles lui appartenaient à lui- seul. Le néo-patrimonialisme est plus pernicieux parce qu’il se passe dans un système d’état apparemment moderne, donc de bureaucratie avec ses règles, une bureaucratie qui est le guarant de l’ordre public et qui est censée être la forme la plus haute, la plus rationnelle de l’activité humaine caractérisée par l’impersonnalité des règles et des actes et qui ne doit rien au favoritisme selon Weber.

Dans le néo-patrimonialisme, la séparation entre la sphère privée et la sphère publique n’existe pas et les chefs (d’état) utilisent les ressources de l’état pour se procurer la loyauté des « clients ». Si un tel système est plus dangereux, c’est parce qu’il est corrosif pour les institutions politiques et l’état de droit qu’il détruit. Par exemple, seuls ceux qui ont les connections ont le pouvoir réel, la position dans la hiérarchie comptant pour quantité négligeable. Dans un état néo- patrimonialiste, un policier provincial giffle un haut- commissaire, une ministre ouvre la portière de l’ épouse du président par « courtoisie », un agent de liaison n’a pas d’ordre à recevoir du directeur, un adjudant donne des ordres à un commandant, et un caporal met à genoux un ministre de la république. Je n’exagère rien. Chacun en sait davantage de ces scénarios que j’évoque ici qui sont loin d’être hypothétiques. Tous signalent la banqueroute de la gouvernance démocratique.

Il ne peut y avoir néo-patrimonialisme sans un big man, niant du même coup la nécessité d’institutions fortes comme la constitution qu’on ne saurait modifier juste parce qu’elle peut être modifiée ; la constitution est chose trop sérieuse pour que sa modification soit un fait du prince. (Je pourrais tout autant me coucher sur les rails, attendant que le train me passe dessus juste pour me prouver à moi et peut- être aux autres que je peux le faire mais je ne le fais pas. Je devrais pouvoir offrir meilleure logique pour cela. Sinon, c’est simplement ridicule. Question de bon sens !) C’est construire des châteaux en Espagne si le peuple n’est pas avec vous dans votre projet politique, quelque mirifique que soit votre programme politique de développement. Ce que je déplore seulement, c’est le désordre dont on se serait volontiers passé. Plaise à Dieu que notre prière quotidienne ne se limite pas à l’égrenage mécanique du chapelet et assimilés dans nos églises et mosquées. Trop de religieux et peu de spirituels n’élèvent pas l’humanité. Bien au contraire. Nous voulons la paix ? Agissons donc dans le sens de la paix. Il n’y a pas de miracle. Le Burkina, pays pauvre et enclavé, ne pouura pas se payer le luxe des désordres bien évitables que certains pays africains ont connus.

Si le Président Blaise Compaoré ne se présente pas à la présidence en 2015, la transition sera apaisée. S’il se présente, après avoir fait entorse à la constitution, ça « ne sera pas la fin du monde » (Dieu aime le Burkina), comme pour répondre à un ponte du parti CDP, mais la transition va s’emballer. On aura une tragédie pour le peuple et dans cette tragédie, Blaise Compaoré va jouer le rôle de l’anti- héros, malheureusement, comme dit plus haut. Je ne sais pas le fin mot de cette obsession à se tirer une balle dans la jambe de la part de notre président, mais je peux dire sans risque de me fourvoyer, que ses conseillers ne font pas leur travail. Offrez- lui vos conseils techniques. Vous êtes payés pour faire un travail technique qui est aussi politique pour autant qu’il a trait à l’organisation de la sphère publique, aux affaires de tout le monde. Il n’ ya pas de technocrates en l’air qui tiennent. Dans tout ce que l’on fait ou dit, il faut bien se poser la question de savoir à qui cela profite ? Qui y perd et qui y gagne ? Sont-ce les populations ou un groupe d’individus ou même un seul individu ?

Comment sais- je que vous ne lui dites pas la vérité ? Je sais que Blaise Compaoré, par tempérament, n’est pas un audacieux (je fais la différence entre l’audace et le courage car l’audace est au casse- cou ce que le courage est au prudent). Il écoute beaucoup avant de s’engager. La vraie question donc, c’est la nature de ce que vous lui dites et de ce qu’il entend. Vous ne lui avez pas donné la pleine mesure de la soif de changement du peuple. Chers conseillers, ne soyez pas comme ces simples Kremlinologistes (pour faire allusion aux fonctionnairs du Kremlin où la transparence n’était pas la chose la mieux partagée et où les apparatchik rivalisaient d’efforts pour deviner et dire ce que Staline voulait entendre de peur de le contrarier et subir ses foudres).

J’ai honte de devoir compter mon pays parmi les pays qui tordent le cou aux constitutions pour « pérenniser » des mortels au pouvoir. Cela fait démocratie « tropicalisée », qui va avec les « nègres » comme les gants d’une main, une démocratie en trompe l’œil, qui ne trompe pourtant que ceux qui sont déjà trompés. Si nous sommes d’ accord pour copier la démocratie des occidentaux, il faut faire comme ils font actuellement, c’est-à- dire qu’il faut bien copier. Ne tentez pas des rationnalisations peu convaincantes de tout genre qui ne vous convainquent pas vous- mêmes pour commencer, messieurs les « réferendistes ». Cette comédie politique sous les tropiques ne gêne guère une ministre de la République française qui a osé dire que Blaise Compaoré n’est pas le seul à s’ inscrire dans cette logique illogique de modifier la constitution pour son seul avantage, beaucoup avant lui l’ ayant fait, et qu’ elle ne veut point se mêler de ce qui ne la regarde pas. Comme il n’est pas le seul, du coup, ça devient moralement acceptable aux yeux de Madame la Ministre. La réflexion, si réflexion il y a, manque d’épaisseur et révèle un ponce- pilatisme plus que suspect. On a compris. Venant d’une ministre de la république, on subodore le camp dans lequel se rangera la France. Elle sera aussi comptable du désastre qui se dessine au Burkina Faso, vu qu’elle n’a jamais été absente de la politique africaine, en verité. Ça aussi, il faut que le monde entier le sache. Les États-Unis n’ont pas eu besoin de nager entre deux eaux. Ils ne cachent pas leur aversion pour les simulacres de démocraties où on passe le temps à triturer des constitutions comme au Cameroun, au Togo, et j’en oublie, et bientôt au Burkina Faso, si on ne se lève pas comme un seul homme pour faire pièce à la forfaiture qui se profile à l’horizon.

Comment peut- on être démocrate et républicaine de France (la France, terre et mère des libertés) et être aussi « insensible » au danger qui plane sur tout un peuple dont l’avenir est pris en otage par un seul individu ? La démocratie telle qu’elle se pratique au Burkina Faso est une démocratie à la Hobson. Hobson est ce fermier anglais qui élevait des chevaux qu’il louait. Mais quand vous alliez à l’étable, il vous offrait un choix Hobsonien (sans surprise) : C’était lui qui vous choisissait le cheval ou alors vous n’avez pas de cheval ; d’ òu l’expression anglaise Hobson’s choice (or no choice at all). Ramené au cas burkinabè, tout se passe ainsi : vous voulez la démocratie au Burkina ? Vous l’aurez mais avec Blaise aux commandes, faute de quoi vous n’aurez que le chaos (et vous l’aurez cherché). Le Président Compaoré voudrait- il donner l’impression de pratiquer la théorie du « après moi le déluge » qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

On ne peut pas parler de démocratie sans la possibilité d’alternance. Ça n’a pas de sens. Les défenseurs aveugles du référendum ont beau nous tympaniser que la constitution nous autorise à modifier l’article 37, ils savent que cette même constitution n’admet pas la personnalisation du pouvoir. De nos jours, régner déjà pendant 28 ans en usant de plusieurs tours de passe- passe devenus grossiers à force d’usage et d’abus, si ce n’est la personnalisation du pouvoir, vous qui avez la sagesse, dites- moi ce qui peut l’être encore. Même dans la royauté des mossé, un système très hiérarchisé et très rigoureux, où à la vérité, le chef occupe une position de servitude malgré les apparences, vu ce qu’il peut ou ne peut pas faire, vu ce qu’il doit ou ne doit pas faire, il y a eu des chefs qui ont régné l’espace de quelques mois et pour le bonheur et les intérêts supérieurs du peuple moaga, ils ont dû abdiquer.

Pourtant Blaise est le président du Burkina (avec le Faso comme forme républicaine) constitué par des multi- nationalités, dont beaucoup comme la mienne, le rameau lobi- dagara, ne connaissent pas de chefs. Mais une méconnaissance de ces formes d’organisation sociale et politique a amené le colonisateur avide de catégories simplifiées à ne voir que des sociétés acéphales et mêmes anarchiques. Tout faux. Il y a des « chefs » dans ces sociétés dites sans chefs. Ce sont des chefs qui émergent de façon naturelle en exhibant les qualités qui font qu’on est un chef soucieux du bonheur et de la bonne marche de la collectivité, un chef aimé et respecté. Par le passé, beaucoup de nos chefs d’État préféraient, comme Néron, que leur propre peuple les haïsse, pourvu qu’ils soient craints. Aujourd’ hui, c’est plus compliqué, de craindre un chef d’état censé representer tout un peuple, avec l’élévation du niveau de conscience politique et aussi les mutations dues à la globalisation (cet aspect fera l’objet d’une réflexion à part). A la limite, on peut se méfier de lui, se défier de lui, et au finish, le défier afin qu’il sache qu’il est là pour le peuple. Ne plus avoir confiance et avoir peur, voilà deux questions bien distinctes. Et si peur il devrait y avoir, c’est le peuple qui devrait être craint parce qu’il est plus fort en dernier ressort.

Les peuples ont compris que « N’aan laara, an saara, an mouon na » et qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. La désobéissance civile est inscrite dans notre constitution. Les partis politiques de l’opposition et la société civile vont s’opposer de façon totale au projet de pouvoir à vie de Blaise Compaoré en exploitant toutes les possibilités qu’ offre la constitution par rapport à tout pouvoir qui ne tirerait pas sa légitmité de cette même loi fondamentale. Nous voulons une démocratie consolidée, des institutions fortes, pas d’hommes irremplaçables. Comment pouvons-nous savoir qu’une autre équipe n’aurait pas fait mieux ? Or, dans une démocratie, on ne se contente pas d’un régime qui travaille bien( ?) mais d’un régime qui travaille mieux, un régime qui a la meilleure offre du moment. Nous voulons un régime ou un homme (fût- il du CDP) qui puisse mieux travailler remplace Blaise Compaoré qui a trop duré au pouvoir et qui n’a plus d’idées novatrices, et surtout, ô raison suprême, qui n’a plus de droit constitutionnel à nous diriger après 2015, sauf à vouloir faire la force. Pour être juste, le bilan présidentiel est de conséquence nulle sur son obligation morale à quitter le pouvoir. Ce n’est pas sur la base de son bilan, positif ou négatif, qu’il doit partir, mais simplement sur la base du fait qu’il a épuisé ses mandats. C’est ce qu’exige l’alternance inscrite dans notre chère constitution. Pourquoi le jeu politique qui est déjà codifié chez les occidentaux doit- il être si difficile et si douloureux chez les africains ? L’alternance n’est pas une requête partisane mais une nécessité impersonnelle, démocratique, morale, légale, et légitime.

En tant qu’homme d’état qui doit se soucier de son peuple, il ne s’agit plus de lui mais du bien- être de son peuple, s’il l’aime. Je n’ai aucune raison de croire le contraire pour le moment, à moins qu’il ne nous achète des tensions sociales regrettables et bien évitables dues seulement à son envie de rester au pouvoir à vie au mépris de notre constitution, ennemie du pouvoir personnel, on ne le dira jamais assez. La constitution lui donne le droit de modifier l’Article 37, ce qui pose déjà un problème d’éthique politique quand on soupçonne l’esprit qui anime une telle entreprise, pour quelqu’ un qui est déja au pouvoir depuis 31 ans (4 août 1983- ) ; et la même constitution lui interdit un troisième mandat. En 2005, il a été voté sur le régime d’ 1 Président 2 Mandats au Maximum. Qu’il accepte en gentleman qu’on lui applique les textes sans chercher à finauder. Autrement, il manque de fair play politique. Tout autre posture n’est que tentative de passage en force, et alors, c’est la porte ouverte à toutes les incertitudes et à tous les impondérables car la course n’appartient pas aux plus rapides, ni la lutte aux plus musclés. C’est pourquoi la fourmi peut se battre contre l’éléphant. J’ai espoir qu’en son temps, il saura certainement faire abstraction de sa personne afin que l’intérêt public prévale.
Nos chefs d’état africains doivent être capables de se sacrifier pour la prospérité de leur société et de leurs peuples. Ce sacrifice se juge à l’aune de l’accomplissement du devoir de leur charge. C’est dans la manière de gérer le pays jusqu’ à la transmission du pouvoir dans d’autres mains que se revèlent les grands dirigeants. Houphouet fut un bon dirigeant pour son pays, peut- être ; il le fut moins pour l’afrique, mais au finish, il n’a pas été un dirigeant proactif car il a filé une bombe dans les mains de ses héritiers. La poudrière identitaire des « ivoiritaires » et autres « ivoiritéens » n’a pas manqué d’exploser, la substantifique moelle des acquis de Nana Hophoé Boigny (comme les ivoiriens l’appelaient religieusement) avec.

Je suis convaincu que le Président Blaise Compaoré a à cœur de voir se pérenniser ses œuvres réalisées dans des conditions des moins idoines dans un pays pauvre où tout est prioritaire. On lui doit une fière chandelle même si les acquis sont en deça des espérances, face à l’immensité du chantier. Il a acquis dans l’exercice du pouvoir d’état l’assurance et le doigté politiques qu’il n’avait pas à ses débuts et qui l’ont révélé comme un chef d’état puissant dans la sous- région. Le Burkina compte des millions d’habitants sains de corps et d’esprit et il n’y a pas à désespérer pour la relève. Nous voulons seulement que le Président Blaise Compaoré sache que le Burkina Faso précède son existence et sa personne et a besoin d’exister après lui. Personne, pris individuellement, ne pèse lourd à l’échelle de la nation. L’expérience de la vie nous impose cette humilité. Actuellement, le pays est pris en otage par lui et son entourage. Ce n’est pas juste ! Les courtisans, sans vergogne aucune, lui font croire le contraire. Il lui incombe de faire le filtrage de ce dont on le bassine à longueur de journée et de façon intéressée. Dans tous les cas, c’est lui qui va répondre au premier chef de la tragédie du peuple devant le tribunal de l’histoire, pas les seconds couteaux. On ne doit pas s’amuser avec le feu.
Vive la Démocratie au Burkina Faso ! Vive l’Alternance ! Non à la ènième modification complaisante de notre constitution !

Touorizou Hervé Somé, Ph.D.
Maître de Conférences (Associate Professor)
Sociologie de l’Éducation/ Éducation Internationale Comparée
Ripon College
Ripon, Wisconsin 54971
Email : burkindi@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 2 juin 2014 à 15:57, par ACHILLE En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Merci Mr Somé. Bien parlé. Bel article.

  • Le 2 juin 2014 à 16:30, par GHO En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Très belle analyse. Je penses bien qu’il aura le courage de regarder les choses telles qu’elles sont. De toutes les façons, il a choix entre ses mains et non entre les mains d’une autre personnes. La grande porte lui est offerte mais si il l’a refuse tant pis ; il ne trouvera même pas la fenêtre comme le dirait une figure burkinabé.

  • Le 2 juin 2014 à 17:07, par faisons un effort de réflexion En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    mon cher prof si c’est par pitié que vous soutenez votre collègue tant mieux mais si c’est par conviction que vous le faites alors permettez moi de vous dire que vous êtes passé à coté de la plaque ,car vous vous présentez à travers cette réaction comme ignorant en ce sens que vous ignorez que votre cher collègue ne fait pas le combat de sa mission ,en effet ,se réclamant de la société civile ,il devait au savoir il avait pour rôle de faire comprendre dans leur nature aux hommes mais pas prendre position ,alors s’il veut faire la politique pas la peine de se cacher derrière la masque de société civile,qu’il déclare ses biens ,au passage ton collègue pourri le nom des juristes du Burkina

  • Le 2 juin 2014 à 17:12, par BOASTFUL En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Oui, Blaise agit en parfait anti-héros, car le héros tragique agit et se rend coupable, sans savoir, mais malgré cela accepte sa faute et son sort comme offrande à la fois du destin (à lui) et au destin (par lui). Et c’est cette acceptation du destin qui est touchant pour tout spectateur et témoin, car au lieu de se retourner contre ce destin et de le maudire, puisque c’est lui destin qui le rend fautif et méprisable aux yeux des hommes, il accepte sa culpabilité, de sorte que, dans la déchéance et l’ignoble mêmes, il reste GRAND. La grandeur d’un héros ne consiste pas à accomplir de grandes choses, mais à reconnaître les actes les plus vils et bas : or Blaise est toujours dans la négation de ses actes, les seuls qu’il reconnaît et nous impose ce sont les actes qu’il n’a pas encore accomplis pour le pays, dans le futur qui reste son seul argument aujourd’hui pour se représenter à la magistrature suprême. C’est le héros du futur et de la fuite en avant (ne nous dit-on pas que sans lui tout va sombrer demain ??!), jamais du passé ni du présent. SAUF QU’IL N’A PLUS DROIT À CE FUTUR ! IL A ÉPUISÉ SON DROIT, FORCLOS.

    • Le 3 juin 2014 à 17:01 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

      Heros du futur. Pourtant nous on veut le heros ici et maintenant. Heros du passe aussi comme Tom Sank, c’est bon a prendre. Mais heros du futur, surtout avec un homme qui n’a pas de parole, on fait quoi avec ses intentions. Signe zodiaque politique=Balance. Balance paie pas keredit. ce qu’ il a di matin, midi, ca change.Signe zodiaque politique =Pou. Il t’ a colle, il veut pas partir deh ! Plus pire meme que akpani sauve- souris.

  • Le 2 juin 2014 à 17:33, par d8d8 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    SOUVENT je me demande si l’idée de constitution ne dévient pas un existant très dangereux ,les gens se font une idée d’elle ,mais j’informe tous ces gens que ,toute loi naît ,grandit et meurt ,or la constitution est une loi alors elle meurt et vu qu’elle est constitué d’ensemble de règles alors la caducité frappera certains de ses articles avant d’autres ,nous voyons tous que l’article 37 ne répond plus aux visions de certains Burkinabè alors ont justement trouvé bon de l’adapter a notre exigence chose normale ,mais si certains voient le contraire ,c’est leur droit ,mais qu’ils sachent dans le même temps que il faut le quota la plus élevé pour prendre une décision démocratique ,ce qui nous a amené au recours au referendum alors si l’opposition Burkinabè se dit démocrate alors au referendum ,vive la volonté du peuple

    • Le 3 juin 2014 à 09:07 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

      Tu peux avoir raison. Mais en atendant, on a toujours la constitutions et nous interpellons Blaise pour qu’ il la respecte. Dura lex, sed lex. Dure est la loi, mais c’est la loi.

    • Le 3 juin 2014 à 09:52, par bilaiz En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

      Mon cher D8d8, si l’idée mème du référendum n’est pas acceptée par tous,ce n’est pas son resultat qui sera accepté, juste dire que ce référendum ne sauvera pas le Faso. Si aujourd’hui le président s’accroche ce n’est pas par amour patriotique mais pour des raisons que nous connaissons tous, mais peine perdue.
      Il pourra rire devant un public, faire des médiations au delà de notre planète mais mais les cris des orphelins,l’ame de Sankara perturberont toujours son sommeil dans son grand palais.
      Si aujourd’hui des anciens présidents comme JJ Rawlings traverse des frontières sans s’inquiéter pour donner des conférences partager ses expériences, c’est parce qu’il a été un président exemplaire.Que S.E.M Blaise Compaoré prenne sa retraite et partage son expérience de médiateur international.

  • Le 2 juin 2014 à 17:34, par k En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Très bel article. C’est long mais c’est plaisant à lire et c’est instructif. Que les pro référendum et aussi les membres du Front Républicain prennent le temps de lire de l’article.

  • Le 2 juin 2014 à 17:37, par blaisedégagera En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    MERCI POUR LA NOURRITURE SPIRITUELLE. NOUS CHASSERONS LE DICTATEUR ET TU VIENDRAS DE TEMPS EN TEMPS FAIRE PROFITER AUX ETUDIANTS EN SCIENCES DE L’EDUCATION DE KOUDOUGOU TON IMMENSE SAVOIR.MERCI DIGNE FILS DU FASO.

  • Le 2 juin 2014 à 17:55, par KONAN En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    mes chers professeurs ,je vous informe que la théorie et différente de la pratique ,vous vivez toujours dans les termes techniques et là c est dommage car ça ne marche plus car nous vivons le social ,et la vision technique nous importe peu ,que veut le peuple Burkinabè ? et tous devons savoir que la réponse se trouve dans la referendum ,et nous en tant que premiers responsables de ce pays nous allons pas négocier la tenue de ce referendum ,vive le référendum !!

  • Le 2 juin 2014 à 18:29, par cequejenpense En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Merci M. Somé. J invite le PF à lire ne serait ce que par curiosité la presse, et les sites d info en ligne au lieu de se faire faire un resumé par un lecteur à la presidence qui passe sous silence tout ce qui pourrait contrarier Son Excellence. J invite aussi son nouveau Dir Cab mon parent Topan à lui podiguer de bons conseils dans l interet de la Nation.

  • Le 2 juin 2014 à 18:33, par TIENFOLA En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    belle analyse. mais ce n’est pas la vérité qu’on ne dit pas à ce monsieur. il à plusieurs fois entendu et constater que le peuple ne veut plus de lui après 2015. mais il s’entête. un adage dit qu’on ne se chatouille pas pour rire. malheureusement c’est le cas avec Blaise. il veut faire tout voir à présent : exemple bilan des 20ans des six engagements nationaux, inauguration des routes goudronnées avec des escales dans les villes traversées pour mentir aux pauvres paysans. mais le peuple réel n’est pas bête et sais que ce régime n’est celui qui peut faire son bonheur.

  • Le 2 juin 2014 à 18:54, par silmiga En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    "Comment pouvons-nous savoir qu’une autre équipe n’aurait pas fait mieux ? Or, dans une démocratie, on ne se contente pas d’un régime qui travaille bien( ?) mais d’un régime qui travaille mieux, un régime qui a la meilleure offre du moment"
    Tout a été dit ;il revient à Blaise d’épargner le peuple des affres du désordre social avec ses corollaires de heurts et de malheurs.
    Mr le président, pensez-y.

  • Le 2 juin 2014 à 20:11, par Ivresse du pouvoir En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Mr Somé. vous avez mené une analyse éclairée, mais peut-on réveiller quelqu’un qui ne dort pas ? De toute façon, nous sommes déterminés. Qu’ils fassent le tour du pays avec des "accueils populaires" relayés par la TeNeBreuse avec des plans bien choisis ne nous perturbe point. Nous sommes sereins et convaincus que l’argent et les moyens de l’Etat doivent servir a autre chose qu’à asservir notre peuple.

  • Le 2 juin 2014 à 20:18 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Tout est dit ou presque, Blaise s’est engagé dans une politique type terre brûlée style Mobutu, roi du Zaïre ; et, il faut le savoir car, malheureusement, le Zaïre, devenu Congo, ne s’est toujours pas remis de cet héritage d’un règne sans partage. Il faudra que le peuple se lève comme un seul homme pour éviter ce dérapage qui risque de nous faire perdre le temps d’une génération sur la voie du développement. Il serait dommage que le peu que l’on a construit en 30 ans, soit détruit en une ou deux année par la faute d’un président mal conseillé et mal entouré de faux conseiller ou courtisan qui fonce comme le Titanic tout droit dans un iceberg.

  • Le 2 juin 2014 à 20:55, par femme consciente En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Tout simplement merci a vous tous qui je suis sure oseront dire haut et fort ce que tous pensent bas. Bon courage a tous et toutes ! Que le seigneur nous accompagne !

  • Le 2 juin 2014 à 21:33, par TK En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Je me suis delecte de votre ecrit. J’attend la seconde serie

  • Le 2 juin 2014 à 23:13, par SOME En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    "Nos raingchefs d’état africains doivent être capables de se sacrifier pour la prospérité de leur société et de leurs peuples... "
    Thomaas sankara en a été un exemple parfait car il savait tres bien que son ami et frere allait l’assassiner et il a accepté de se sacrifier son peuple, pour son continent dans l’espoir d’un changement dans la mentalirté de l’africain. mais que helas ! les negres de service veillaient aux grains : pourquoi d’ailleurs avoir peur aujord’hui de plus etre au pouvoir malgré tous les soutiens de toutes sortes à lui portés ?
    "Houphouet fut un bon dirigeant pour son pays, peut- être ; il le fut moins pour l’afrique..." compaore, pur produit de houphouet a bien appris la lecon, pour notre malheur non sseulement au burkina mais aussi toute l’afrique
    SOME

  • Le 2 juin 2014 à 23:13, par Thomas En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Belle analyse d’une rare pertinence et honnetété M. Somé. Pour paraphraser Thomas Sankara <>. Fort heureusement vous êtes du bon côté de l’Histoire du Burkina qui est en train de s’écrire.

  • Le 2 juin 2014 à 23:38, par Le citoyen En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Koro, il n’y a pas de doute, vous êtes une plume qui ne tarie point. Vous me disiez au téléphone que vous aviez écrit beaucoup d’articles il y a juste quelques mois. Cet article, le deuxième du genre sur lefaso.net en rapport avec l’entêtement de ce président a reculer notre processus démocratique, confirme vos propos d’alors. Je sais que vous me reconnaitrai par ce commentaire, car ce n’est pas d’ailleurs la première fois que vous identifier mes commentaires sur ce forum. Merci bien, On s’écrira par e-mail. Bye

  • Le 3 juin 2014 à 06:36, par Le beau En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Mon beau quitte dans ça ! Ou rends-moi d’abord ma fille et mes petits enfants. Ok ? Bien de choses et no comment pour le fond. Take care.

    • Le 3 juin 2014 à 07:41, par Tapsoba®(de H) En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

      Ah ah ! Si mr Somé refuse de "quitter dans ça" et vous rends alors "votre fille et vos petits enfants",là vous vous préparerez à faire la guerre et à votre fille et à vos petits enfants .Car qui aimerait se séparer d un mari et d un père aussi intellectuel(au sens plein du terme) que Mr SOME ? Cette parenthèse fermée j aimerai que mr Assimi s isole un temps soit peu et lise au moins ces écrits ,à défaut d avoir le courage d affronter mr Dabiré.

  • Le 3 juin 2014 à 08:53, par salou En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Merci pour cette analyse profonde de la situation du BF. Je ne peux comprendre ceux qui soutiennent une presidence à vie (quelles bassesses de l’esprit et de la pensée). Nous sommes 16 millions de burkinabé et il n’ya qu’un qui puissse nous diriger pendant +35 ans ? On connait le parcours sinon le CV du président á vie. Et le burkinabé moyen a ses qualités de 1987. Comment lui president peut-il encore parler de democratie s’il est dictateur confirmé par le non-respect de notre constitution. La france, c’est du n’importe quoi en afrique pour nous avilir. Elle est l’ennemi de la democratie en Afrique.

  • Le 3 juin 2014 à 09:35, par ZiniarrusZorrus de Pilimpikou En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Prof., nous sommes à 100% d’accord avec votre analyse. Malheureusement beaucoup de thuriféraires du CDP/FEDAP-BC ne pourront rien y comprendre parce que c’est du costaud. Keep it up !

  • Le 3 juin 2014 à 13:47, par Badr@ly En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Je suis heureux que le Burkina regorge de tel somité d’intelectuel.Ensemble nous pouvons bâtir un vrai Etat.J’ose esperer que le peuple Burkinabé saura donner l’exemple a toute l’Afrique en se deparassant des president comme Blaise Compaoré. Determiner,je le suis.En avant pour la lutte !!!

  • Le 3 juin 2014 à 15:33, par Poko62 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Cher compatriote, c’est bien écrit, bien dit, mais je voudrai juste relever une faute ou erreur due à l’engouement ou à l’emballement de celui qui ose [un vrai homme, un guerrier des temps modernes, plume à la main, celui qui ne pratique pas la politique du ventre !] :
    Hybris (et non hubris) qui symbolise la démesure orgueilleuse qui, à l’échelle de l’homme se traduit par l’irrespect de l’amitié, des serments (parole donnée), ni de la justice [dikè] sous aucune forme que ce soit, avec toutes les conséquence que cela pourrait engendrer....
    Dommage que la situation pousse bon nombre à rester à l’étranger pour pouvoir entre autre dire tout haut ce que chacun pense tout bas, pour ne pas pratiquer la politique du ventre. A quand la fin du règne des "rois cannibales" en Afrique,ceux qui conduisent leur peuple au bûcher - morts suspectes, morts pour rien, affrontements, guerre civile, etc...- qui comme des ogres, des lycaons "bouffent" la dignité des hommes, les travestissant en bétail ?!....
    Il faudrait un "bon chef",fort et aimant à qui chacun pourra s’identifier, qui pourra réunir les uns et les autres sans esprit de vengeance, qui aura l’intelligence de fédérer toutes les sensibilités afin de faire face aux défis de notre société. et que les vengeurs de copains et de parents, les aigris à qui on a enlevé la main du plat, les futurs ogres ne soient pas admis à occuper le "trône". Le pays a besoin de sang neuf non pollué par plusieurs décennies de pratiques illicites.
    Comme un homme, que tous se mobilisent pour que ce rêve devienne réalité !

    • Le 4 juin 2014 à 17:55 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

      Bonsoir ma soeur (je crois que vous etes une dame)Poko62. Merci pour votre message plein de bon sens. Quant au terme hubris, le dictionnaire Larousse, et peut- etre tout autre bon dictionnaire donne deux mots, le deuxieme etant hybris. Hubris donne lieu a l’ adjectif Hubristique et hybris a Hybristique.
      hubris :" Chez les grecs, tout ce qui, dans la conduite de l’ homme, est considere par les dieux comme demesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance".(Larousse).
      Mais cela est plutot un detail.Le plat central, c’est comment chasser le fantome/ esprit qui squatte les lieux,comme on le dit en dagara, quand viendra 2015. La- dessus, nous sommes en phase, et je salue votre position clairvoyante.

      Touorizou Herve Some

  • Le 3 juin 2014 à 16:16, par l’integre du Faso En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Chapeau bas à vous, pour ce bel écrit dont la teneur a constitué pour moi une delicieuse boisson pour étancher ma soif de vérité et de justice ! Comme le dit les Béatitudes’’ Heureux ceux ont faim et soif de la verité, ils seront rassasiés’’ Avant d’etre rassasié aupres du Seigneur, me voilà rassasié ici bas à travers ll’intègre et digne plume d’un vrai patriote ! Dieu vous bénisse et raffermisse votre quete du bien etre du peuple burkinabè

  • Le 3 juin 2014 à 16:22, par rimwaya En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Rien à dire kôrô ; c’est du solide, du balèze ! Un intellectuel celui-là, un vrai ! Pas comme les faux intellos (suivez mon regard) qui vendent leur âme au prince (des ténèbres) au lieu de lutter aux côtés du peuple. Chapeau bas mon frère, que Dieu te protège et te donne toujours la force de lutter avec de nous !

  • Le 3 juin 2014 à 19:28, par warior En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Juste dire merci au professeur pour cet écrit. Il m’a enseigné depuis belle lurette et je le félicite pour sa participation à l’éveil de conscience du peuple burkinabé. Lorsque le moment sera venu on reconnaitra le mérite de cet écrit. Wait an see !

  • Le 4 juin 2014 à 00:07 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Il y a un héros, mais il est déjà mort, sacrifié, exécuté, et enterré à la sauvette. C’est bien sûr Thomas Sankara, qui a fait émerger le Burkina Faso avant l’émergence. Maintenant se joue une tragi comédie pour la survie de la médiocrité, de l’impunité et des bourreaux. Mais le peuple est vigilant.

  • Le 4 juin 2014 à 08:29, par Yirmoaga_3 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Comme d’habitude, c’est avec beaucoup de plaisir et d’intérêt que je lis à l’instant l’intervention du Dr Touorizou SOME sur la situation politique
    de notre pays et les projections qu’on est en droit de faire sur l’année 2015 et au delà. Bien sûr, je lui dis merci pour cet écrit en particulier mais surtout pour son engagement intellectuel à défendre ici, avec d’autres intellectuels (je pense notamment au philosophe Debrséoyir) les intérêts supérieurs de notre peuple et de notre pays, face à l’égoïsme d’une faction qui est aux affaires depuis au moins 30 ans. Donc, il ne s’agit pas seulement ici d’une question de personne : c’est beaucoup plus sérieux que cela. Souvenons-nous : les 50 ans de nos indépendances ont été célébrés en grande pompe, il n’y a pas si longtemps. Or qui peut dire aujourd’hui, après ces 50 années, que nous avons fondé des Etats dignes de ce nom ? Qui peut soutenir que nous avons commencé à poser les jalons d’une nation africaine forte, ou en d’autres mots, d’un Etat fédéral africain viable, tel que l’avaient envisagé un Kwame Nkrumah ou encore un Cheikh Anta Diop ? Je dis "nous", mais c’est à notre "élite" politique, c’est-à-dire à nos dirigeants que ces questions s’adressent en tout premier lieu. Mais encore une fois, qui peut dire que ces dits "dirigeants" se préoccupent même de telles questions ? Que signifie l’unité africaine ou la nation africaine pour un Blaise Compaoré ? A-t-il même le soucis du pays dont il s’est octroyé la gestion depuis plus de 25 ans ? Rien n’est moins sûr et c’est sur ce point que je voudrais revenir sur un point essentiel soulevé par Touorizou dans son écrit. Cela peut sembler anecdotique, mais il me semble en tout cas que c’est le pivot de son argumentation : il l’a appelée le "choix hobsonien", du nom de ce fermier Anglais qui élevait des chevaux qu’il louait à tous ceux qui désiraient faire du cheval. Mais, pour faire du cheval chez Hobson, il fallait être prêt à accepter le cheval choisi par Hobson soi-même : c’était cela ou rien ! Hobson’s choice or no choice at all ! Quelle est la leçon de cette anecdote ? C’est ce que Touorizou (dont je salue ici les qualités de pédagogue, pour dire que c’est ce type d’enseignants qu’il nous faudrait au Burkina !) nous explique ici. Je le cite : "J’ai honte de devoir compter mon pays parmi les pays qui tordent le cou aux constitutions pour « pérenniser » des mortels au pouvoir. Cela fait démocratie « tropicalisée », qui va avec les « nègres » comme les gants d’une main, une démocratie en trompe l’œil, qui ne trompe pourtant que ceux qui sont déjà trompés. Si nous sommes d’ accord pour copier la démocratie des occidentaux, il faut faire comme ils font actuellement, c’est-à- dire qu’il faut bien copier". Je voudrais à présent dire la raison pour laquelle j’interviens ici. La voici : nous vivons, et ce depuis l’élimination des 3 autres chefs historiques de la Révolution burkinabè et de leurs nombreux compagnons patriotes, dans un simulacre de démocratie. Nous avons fait semblant d’y croire pendant toutes ces années, en dépit des signes des actes qui allaient en contradiction avec l’idée même de démocratie. Et nous en sommes aujourd’hui au même point. On prêtre à François Compaoré, un des conseillers du Président Blaise Compoaré, cette phrase qui en dit long sur cet état d’esprit anti-démocratique. François Compaoré (qu’il me pardonne s’il n’a pas prononcé cette phrase) aurait déclaré : "il n’est pas normal qu’un article puisse bloquer un homme" ! Je crois que tout est dit ici. Et même s’il s’avérait que cette phrase n’a pas été dite par F. Compaoré, elle reste tout de même emblématique de l’état d’esprit de ceux qui appellent à la modification de l’article 37. Leur argument est qu’on ne peut accepter qu’un principe gouverne les hommes ! Or la démarche citoyenne engagée depuis, et à laquelle participe les intellectuels de la trempe de Touorizou ou de Debrséoyir, et à laquelle je souscris entièrement, est de faire en sorte qu’enfin les principes gouvernent les hommes dans notre pays, et non l’inverse.

  • Le 4 juin 2014 à 17:15 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Merci Professeur Some. Vous m’ avez enseigne a l’ UFR/Droit en 2000. Grace a vous j’ ai vraiment aime l’ anglais. Surtout que vous nous enseigniez l’ anglais applique au droit. Je suis inspecteur des impots a Ouaga et je suis tres heureux de vous lire sur lefaso.net. Vous etes genereux et je le sens parce que vous luttez avec les plus faibles alors que vous pouvez convertir votre savoir et votre position pour manger betement comme certains philosophes. Je voulais vous dire que vos ecrits nous ouvrent beaucoup les yeux ici. Nous allons nous battre pour que la constitution soit quelque chose de sacre, meme pour les freres Compaore.

    Que Dieu vous benisse.

    Yves O.D.

  • Le 4 juin 2014 à 17:27, par Calao de Midi En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Mr. Somé, merci beaucoup de nous aider à comprendre certains termes comme la patrimonialisation et la neopatrimonialisation. J’ entendais ce mot patrimonialisation mais si tu me demandais ce que ca veut dire, j’allaie etre bloque. Maintenant c’est clair dans ma tête. La patrimonialisation, ça marche dans les systèmes traditionnels. Là le chef de village ou de quartier, il utilise les biens du quartier comme il veut pour pouvoir dominer les gens. Il retire le champ de Goama et il donne ça a Tenpougdou le fils de son ami. Mais normalement ça ne devait pas exister dans notre état. L’ état n’est pas traditionnel. Comme il est moderne on devait suivre les règles et donner les choses aux gens quand ils leéritent. Et nous avons les textes qui sont déjà pour dire qui mérite quoi. Encore merci pour les éclaircissements.

    Calao de Midi

  • Le 5 juin 2014 à 14:24 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Bien dit, Dr. Some. C’est vraiment une tres bonne contribution a l’ essor de la democratie. Ensemble, nous allons mettre fin au regne intermnable des compaore. Ils nous prennent pour des nez perces maintenant. Si on s’ asseoit, ils vont continuer leur betise. Ils n’ ont pas honte et non pas peur de Dieu.

  • Le 5 juin 2014 à 17:58 En réponse à : Le Burkina Faso Scrute l’Horizon 2015 et au- delà : Une tragédie sans héros tragique se dessine 1/2

    Wow ! Great job, Collegue. Tu as fait une analyse en nickel. A qund la democratie pour le Burkina ? Nous aussi on aime la liberte et on aspire aussi a la paix.

    S.O.,Inspecteur de l’ Enseignement Secondaire

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