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Soutien du Professeur Franklin Nyamsi aux Forces Armées Camerounaises contre Boko Haram

Publié le lundi 2 juin 2014 à 00h51min

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Soutien du Professeur Franklin Nyamsi aux Forces Armées Camerounaises contre Boko Haram

Dans cette déclaration, le Pr Franklin NYAMSY de l’université de … affirme son soutien aux Forces Armées du Cameroun, son pays natal, « engagées dans la lutte contre les forces criminelles et archaïques de la secte Boko Haram, qui sèment la malemort dans le nord-Cameroun et au Nigéria. »

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Amis du peuple Camerounais

Lorsque le pays est mis en péril par des hordes enténébrées, au service de la Terreur, de l’Ignorance, de l’Ambition et de la Prétention, le devoir des enfants de la patrie s’unifie en une seule volonté générale : bouter l’ennemi du Bien Commun hors de notre espace vital, garantir la sécurité des enfants, des femmes, des vieillards, des étrangers et des hommes du pays contre la brutalité et l’ignominie rampantes.

Je voudrais affirmer ici mon soutien fraternel et chaleureux aux Forces Armées du Cameroun, mon pays natal, engagées dans la lutte contre les forces criminelles et archaïques de la secte Boko Haram, qui sèment la malemort dans le nord-Cameroun et au Nigéria. Je voudrais dire à chaque soldat de l’armée camerounaise risquant sa vie à cet instant, ma reconnaissance et ma solidarité pour son sens du sacrifice et du devoir. Car jamais, depuis les Indépendances, les armées camerounaises n’ont eu de telles occasions de s’illustrer à merveille dans leur mission la plus essentielle : la défense du territoire. C’est donc pour nos soldats une occasion historique de retrouver la pleine sympathie de l’ensemble des filles et fils du Cameroun, car la mission qu’ils exécutent aujourd’hui contre Boko Haram est au-dessus des partis, des querelles et divergences internes. C’est une mission républicaine.

Boko Haram est l’expression d’une crise interne du système politique et socioéconomique nigérian, où la majorité des 120 millions de citoyens croupit encore dans la misère alors que les sols et sous-sols du pays regorgent et exhalent des matières premières en contrepartie de milliards de dollars bien souvent détournés par les oligocrates du pays. Comment ignorer, en effet, que la sophistication des armes et les facilités opérationnelles de Boko Haram seraient incompréhensibles sans des facilités et complicités garanties à cette secte au plus haut niveau du système sécuritaire nigérian ? Comment ignorer que les armes de Boko Haram ne viennent pas seulement des armureries éventrées de Lybie ou des dons salafistes venus du Qatar et de l’Arabie Saoudite, mais aussi des dotations de l’armée nigériane elle-même où Boko Haram a manifestement ses réseaux occultes ?

Boko Haram est l’expression vivante de la faible intégration politique, économique et sécuritaire des Etats de la sous-région d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, puisque la convergence des forces armées camerounaises, nigérianes, tchadiennes et nigériennes est largement suffisante, sans implication directe des puissances occidentales, pour bouter Boko Haram hors de son repaire et réduire ladite secte en cendres éternelles. Or, qui ne sait pas qu’une bonne intégration politique, économique et sécuritaire passe aussi par des avancées démocratiques convergentes dans tous les pays africains ? Qui ne sait pas qu’il est difficile à une dictature de coopérer avec une démocratie pour vaincre des obscurantistes ?

La guerre contre Boko Haram doit donc être une occasion de renforcer la cohésion interne des Etats concernés autour des valeurs consensuelles de la démocratie, de la bonne gestion des biens publics, de la sécurité sociale, de la promotion culturelle et socioéconomique de la jeunesse, de la refondation républicaine de l’esprit et des pratiques des forces armées africains. Loin de servir à des purges internes cyniquement orientées contre les oppositions politiques républicaines, la guerre contre Boko Haram est l’occasion de signer un nouveau pacte républicain pour la stabilité, la paix, la justice et la solidarité intra étatique interétatique en Afrique. Nous n’avons pas le droit de rater ce tournant, au risque de voir nos Etats se déliter sous le double effet pervers de la désunion interne et de la dislocation géostratégique régionale que favorise l’absence de coordination sécuritaire suffisante des Etats. Nous n’avons pas le droit de privatiser la guerre contre Boko Haram, au profit des pouvoirs ou de quelque opposition. Nous avons l’impérieux devoir de hisser haut l’étendard de la conscience républicaine, puisque ce qui est en jeu face à Boko Haram, c’est l’existence de tous et de chacun dans la dignité, la sécurité, la prospérité et la liberté.

Voilà pourquoi j’appelle solennellement les filles et les fils du Cameroun à soutenir de façon unanime les forces armées nationales du Cameroun en guerre contre Boko Haram. En sa qualité de Chef Suprême de ces Forces Armées Nationales, le Président Paul Biya représente bien sûr l’intérêt général de tous les Camerounais dans ce défi historique. Son engagement contre Boko Haram nous concerne tous et nos critiques légitimes à son régime ne doivent surtout pas occulter les circonstances exceptionnelles qui prévalent maintenant. Il ne s’agit donc pas ici de soutenir le Président Paul Biya, mais de soutenir et préserver le Cameroun de l’ennemi collectif qui le menace !

Ce soutien peut se traduire par des actes moraux : pétitions, déclarations, meetings de solidarité pour l’armée nationale. Ce soutien peut se traduire par des actes matériels : dons, contributions associatives acheminées aux services sociaux des armées camerounaises. Ce soutien peut se faire par la communication de tout renseignement pertinent, susceptible de faciliter l’action des forces armées camerounaises contre cet ennemi lâche et dissimulé au sein des populations de la sous-région, dans un esprit de responsabilité à ne pas dévoyer en manœuvres de délation pernicieuses.

Populations Camerounaises, Camerounais de l’intérieur et de l’extérieur, nationaux et bi-nationaux, soyons unis comme un seul homme contre Boko Haram, comme nous nous unissons comme un seul homme pour les Lions Indomptables et comme nous devrons nous unir comme un seul homme pour l’émergence d’un véritable Etat de droit inclusif et prospère au Cameroun, dans la solidarité, la fraternité, l’égalité et la liberté réellement partagées et reconnues.

Vive les Forces Armées Nationales du Cameroun !

Vive le Cameroun !

Rouen, ce 1er juin 2014.

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