LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : « Si le référendum est la seule condition pour que le Burkina puisse vivre en paix, on ira au référendum »

Publié le mardi 22 avril 2014 à 15h24min

PARTAGER :                          

A une question sur l’opportunité d’un référendum, à lui posée par nos confrères du site wikiburkina.net le Poé Naaba a répondu à titre personnel en ces termes : « S’il y a référendum, moi à mon humble avis, ce qui n’est pas l’avis de mon parti encore moins de l’opposition, je pense que, aller au référendum sans être sûr que nous irons à des élections transparentes, le OUI pourrait l’emporter parce que, ce n’est pas un secret, l’opposition politique n’a pas les moyens financiers pour pouvoir mettre en place dans tous les bureaux de vote des hommes pour surveiller, ni des observateurs pour coordonner ces surveillances.

Dès lors que l’opposition politique n’arrive pas à rassembler cela, ce que le CDP (ndlr : Congrès pour la démocratie et le progrès) connait comme technique et qui est la technique de la fraude, va encore nous avoir. Je ne dirai pas NON de façon radicale. Si le référendum est la seule solution pour que le Burkina puisse vivre en paix ; parce qu’il y a des gens qui disent que s’il n’y a pas Blaise Compaoré, le pays c’est à feu et à sang. Je ne sais pas ce qui va se passer si, Blaise Compaoré, par la main de Dieu venait à mourir aujourd’hui. Ils disent aussi que s’il n’y a pas de référendum, le pays sera à feu et à sang ; nous ne sommes pas prêts à mettre le feu au Burkina. Si c’est la seule condition pour le Burkina Faso soit en paix, on ira au référendum et nous allons tout faire pour mettre en place dans tous les bureaux de vote une surveillance accrue… C’est par là qu’on nous a eu, c’est par là qu’on peut nous avoir…S’il y aura de la transparence et des résultats clairs, personnellement en tant que militant et citoyen, je pense qu’on peut aller au référendum et on va battre campagne pour le NON ».

J’en vois qui vont dire, critiquer et croire, voire l’injurier parce qu’ils penseront qu’il a été acheté. Mais pour qui connaît l’indépendance d’esprit et le degré d’analyse de ce Naaba, on ne peut dire autre chose que ce qu’il a énoncé. Car, le Naaba met ici, tout le monde, (les pros et les antis) devant leurs responsabilités. Aux antis, il dit tout simplement que « nous ne sommes pas là pour mettre le feu au Burkina ». Pour cela, « nous irons au référendum si c’est la seule condition pour que le Burkina puisse vivre en paix ». Mais pour cela, prévient le Poé Naaba « s’il y aura de la transparence et des résultats clairs ». Ainsi, aux pros, il demande de prendre toutes les dispositions pour le scrutin, au cas où il y aura référendum, afin qu’il soit transparent. En même temps, le Poé Naaba met la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devant ses responsabilités.

Car, que ce soit le référendum ou encore la prochaine présidentielle, et au-delà d’autres élections, les Burkinabé veulent des élections transparentes. La preuve est faite que là où il n’y a pas d’élections transparentes et équitables, on a fait toujours le lit des crises. C’est à ce titre qu’il faut œuvrer à ce que le référendum, soit plutôt la solution à toute crise qui pourrait naitre au Burkina, avant et/ou après lui. Le Poé Naba a donc mis le doigt sur la plaie. Et à chacun de se regarder dans la glace. Pour le dire ensemble avec lui, « nous ne devrions pas être prêts à mettre le feu au Burkina ». Autrement dit, le « chaos » prédit par les opposants radicaux au référendum ne devrait pas avoir lieu si chaque Burkina assume ses responsabilités.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?