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Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

Publié le samedi 10 mai 2014 à 00h01min

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Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

Le 10 mai 1980, au moment où le pape Jean-Paul II achevait la messe de sa première visite au Burkina, s’éteignait Dii Alfred Diban Ki-Zerbo, premier catéchiste du Burkina. Quinze ans plus tard, le processus de sa béatification était engagé par son diocèse d’origine. A l’occasion du 34e anniversaire de son décès, et au lendemain de la canonisation des papes Jean-Paul II et Jean XXXIII, nous avons voulu savoir où en est le processus. Les explications de l’abbé Jacques ZERBO, responsable du Comité de Relance de la Cause de Dii Alfred.

Pouvez-vous nous rappeler qui était Dii Alfred Diban ?

Abbé Jacques ZERBO :
Sans exagération, on pourrait dire que Dii Alfred Diban est une grande figure des premières heures de l’évangélisation dans la Haute-Volta d’alors devenue Burkina Faso aujourd’hui.

Son nom était DIBAN. Il est né vers 1878 à Da, une localité située à une vingtaine de kilomètre au nord de Toma, à une époque où, l’Afrique de l’Ouest était envahie par des puissances occidentales.

Un jour, DIBAN est capturé et vendu comme esclave. Cet exode forcé l’emmène dans une région éloignée, l’actuel Mali. Après plusieurs tentatives infructueuses d’évasion, une nuit, il fait un rêve. Dans son rêve, il voit une femme Blanche d’une très grande beauté lui annonçant sa libération prochaine de l’esclavage. Quelques jours après son rêve, il réussit enfin à s’enfuir alors qu’il gardait le troupeau de son bourreau de maître. Pour échapper totalement à ses poursuivants, il dût passer toute une journée et une nuit entière dans l’eau du fleuve camouflé entre les roseaux.

De l’esclavage à la liberté

Sauvé des eaux, transis de froid, des piroguiers le conduisent dans un campement où vivaient libres, des hommes et des femmes sous la tutelle des Pères Blancs (Missionnaires d’Afrique).

Le 11 mars 1899, comme le note le diaire de la mission, Diban arrive à Ségou en compagnie du Père Garlantézec. La première visite de DIBAN dans ce nouveau campement appartenant aux Pères Blancs, fut la case-chapelle. Surprise et émotion devant la statue de la Vierge Marie. Diban venait de reconnaitre la très belle femme qui lui était apparue dans le rêve lui annonçant sa libération.

Travailleur infatigable et zélé parmi les jeunes de son âge avec qui il partageait le dortoir, Diban se distingua bien vite par son intelligence et son savoir-faire. Au lieu de quatre années de formation catéchétique, comme cela était en vigueur, les Pères estimaient qu’il était suffisamment instruit au bout de deux pour recevoir le baptême.

En 1901 Diban reçu le baptême à Banankourou des mains du Père FICHIEUX, sous le nom de d’Alfred ; mais comme prédisant son avenir, le père décida de lui adjoindre un second nom ; car disait-il : « J’ajoute le nom de Simon, à cause de de ton cœur, de ta foi et de ton courage. Car je vois que sur toi on peut construire une Eglise solide ».

Du baptême à l’engagement missionnaire

Abbé Jacques ZERBO

C’est ainsi que Diban devenu Alfred Simon embrasse la foi chrétienne. Alfred Simon gagne très vite la confiance des Pères Blancs et devient leur cuisinier, leur maçon et leur auxiliaire (catéchiste) pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. En 1904, il épousera Louise Coulibaly, une sénoufo prise à Samory avec d’autres jeunes filles et confiées aux sœurs pour leur formation. Commence alors l’aventure de la mission aux côtés de ses nouveaux maîtres qu’il ne devait plus jamais quitter.

- Le 3 septembre 1903 Alfred Simon fait partie de l’expédition destinée à la mission de Ouagadougou (Burkina Faso) déjà fondée en juin 1901.
- En 1906 il faisait partie de la mission pour la fondation de Navrongo.
- En 1912, ce fut la fondation de la mission de Réo (Burkina faso).
- Finalement en 1913 ce fut la fondation de la paroisse Sacré Cœur de Toma aujourd’hui centenaire, près de son village natal d’où il était parti, bâillonné quelques années plus tôt. De 1917 à 1970 le cahier des baptêmes (IAM - In articulo mortis) porte essentiellement le nom d’Alfred Simon, ce qui atteste de son assiduité à visiter les malades et à assister les mourants au-delà de ses 90 ans. Il mérite ainsi le surnom de « Dii », Papa, grand père dans la foi.
Partout où il se rendait avec les Missionnaires d’Afrique, Alfred Simon Diban Ki Zerbo mettait toute son énergie et sa foi dans l’œuvre de l’évangélisation à laquelle il participait activement.

La fin d’un géant dans la foi

A la faveur de l’année sainte 1975, pratiquement à l’âge de cent ans, il effectua un pèlerinage à Rome où il est reçu par le Pape Paul VI qui le laisse assis sur son trône des audiences privées. Ainsi le jeune gardien de chèvres voltaïque, esclave racheté par les Pères Blancs se retrouve face à face avec le Vicaire du Christ. L’occasion était belle pour dire merci à Dieu pour la véritable liberté recouvrée grâce aux missionnaires ainsi que la vie nouvelle qui lui a été communiquée à travers les dédales de la vie.

Le 10 mai 1980, le Pape Jean-Paul II est en visite au Burkina. Il célèbre une messe au milieu d’une foule innombrable à la place de la Nation. Pendant ce temps, le patriarche Dii Alfred Simon Diban âgé de 105 ans, malade et couché sur un lit d’hôpital à Yalgado, écoute la messe papale radiodiffusée. Il venait de recevoir des mains du Cardinal Gantin, l’onction des malades à la demande du pape. A la fin de la messe, au moment où le Pape renvoie les fidèles après sa bénédiction apostolique, Dii Alfred Simon Diban rend l’âme, comme pour dire : « tout est accompli ». Le juste ne meurt pas, il s’endort dans le Seigneur. Qu’il repose en paix.

En quoi consiste la cause de sa béatification ?

Abbé Jacques ZERBO

Une cause de béatification est l’aboutissement d’un procès conduit d’abord à l’échelon diocésain, puis au Saint-Siège, établissant successivement qu’il n’y a rien de contraire à la foi et à la morale chrétienne dans les écrits du serviteur, ou de la servante de Dieu (s’il y en a eu), et qu’il ou elle a pratiqué les vertus à un degré héroïque, et qu’un miracle, reconnu par décret « super miro », est attribuable à son intercession.

Dans ce cas, un acte solennel du le pape déclare qu’un vénérable serviteur de Dieu est au ciel. Il peut désormais être appelé bienheureux, et sa fête peut être célébrée, pour des groupes déterminés de fidèles et en des lieux déterminés selon le droit. Cette déclaration est promulguée par lettre apostolique, en forme de bref pontifical, sub annulo piscatoris (sous l’anneau du pêcheur), signée par le secrétaire d’Etat. La béatification est la première étape vers la canonisation éventuelle.

Pour être complet, disons que les actes de béatification et de canonisation ont pour but de proposer en exemple au peuple chrétien, le témoignage d’un des membres défunts de l’Église et d’autoriser ou de prescrire un culte public en son honneur. Les deux actes de béatification et de canonisation se distinguent par le degré d’extension du culte public. Celui du bienheureux est limité à une zone prévue par le Saint-Siège. Celui qui est saint, est autorisé voire prescrit partout dans l’Église universelle.

Depuis quand cela date-t-il ?

Abbé Jacques ZERBO

En ce qui concerne la cause de Dii Alfred Simon Diban Ki Zerbo, disons que les choses ont commencé en mai 1995, lorsque Mgr Zéphirin Toé rappelé à Dieu en novembre 2013, mandaté par ses frères évêques de la Conférence Episcopale Burkina Niger se rendit à Rome afin de rencontrer les responsables de la Congrégation pour la cause des saints. Il fut encouragé par le responsable de l’époque, le Père Yvon BEAUDOIN. Celui-ci lui montra le chemin à suivre et s’engagea à donner des conseils à l’équipe qui y travaillerait.

Qu’est-ce qui a été fait depuis lors ?

Abbé Jacques ZERBO

Dès lors, le premier travail fut de nommer un Postulateur ainsi que des membres de deux commissions canoniques et complémentaires pour le travail à réaliser :
-  Une commission de trois historiens pour étudier les divers aspects de la vie du Serviteur de Dieu.
- Un tribunal de 3 prêtres, chargé de faire les enquêtes sur sa sainteté : 41 témoins avaient été choisis pour être interrogés.

Le Postulateur demanda le "nihil obstat ex parte Sanctae Sedis" une espèce d’autorisation qui fut accordée le 12 janvier 1996. Le travail d’enquête a été mené avec persévérance par le tribunal pendant trois ans, jusqu’à épuisement des 41 témoins qui ont connu Alfred Diban et ont pu parler de sa vie et de ses vertus. Ce travail a été poursuivi également sur le plan historique par les trois historiens qui ont pu consulter toutes les archives qui parlaient d’Alfred et des milieux dans lesquels il a vécu. Toutes ces recherches ont été consignées dans 950 pages de documents.

Le 7 mai 1998, Monseigneur TOE, accompagné du Postulateur et du secrétaire porta les documents à la Congrégation pour la Cause des Saints. Ils ont été déposés à la chancellerie de la Congrégation. Comme les normes de Rome l’exigeaient, Monseigneur TOE nomma, avec son accord, un Postulateur qui suivrait la Cause à Rome.

Ce Postulateur fit une demande d’ouverture du procès. Cette ouverture fut officiellement accordée en juin 1998. Il fit alors une deuxième demande pour la reconnaissance de la validité du procès. On examina alors si nos documents étaient conformes aux normes demandées par la Congrégation.
Non habitués à ces réglementations minutieuses, nous avons dû, à la demande de la Congrégation, faire quelques corrections. Enfin une lettre en date du 7 octobre 2000, venant de ladite Congrégation pour la Cause des Saints, nous signifie que « par décret du 26 mai 2000, la validité est accordée à l’enquête diocésaine relative au Serviteur de Dieu Alfred Diban KI-ZERBO, « sanatis sanandis ». Par ce décret la cause est officiellement ouverte. Malheureusement, aucune autre activité n’a été engagée ni au niveau national, ni au niveau diocésain pour la suite, comme si le seul décret sur la validité des travaux au niveau diocésain suffisait. Un peu comme le cultivateur qui irait semer son champ dès la première pluie, et passerait le reste du temps à dormir… Il faut enregistrer 9 années de sommeil pour la cause où les choses sont restées à l’état.

La cause a réellement redémarré après une rencontre du 30 avril 2009, convoquée et présidée par Monseigneur Jude Bicaba évêque de Dédougou. Un Comité appelé CRCDA (Comité de Relance de la Cause de Dii Alfred) a été mis en place, avec un responsable, un secrétariat permanent et des sous-commissions. A ce nouveau Comité, Mgr Toé devait remettre un lot de lettres reçues d’un peu partout donnant des témoignages et des faveurs reçues.

Quelles sont les grandes difficultés rencontrées ?

Abbé Jacques ZERBO

Je situerai les difficultés concernant la cause de Dii Alfred à plusieurs niveaux.
Le premier niveau est celui de l’animation de la cause.
Animer la cause, c’est faire connaitre la vie du Serviteur de Dieu par tous les moyens : audiovisuels, émission à la radio, à la télé, conférences, composition de chants, de théâtre, projections cinématographiques, écrits etc. Un projet de film est sur pied et pourrait contribuer à faire connaitre le Serviteur de Dieu au-delà même de nos frontières. L’animation doit susciter naturellement vis-à-vis du Serviteur de Dieu de la sympathie et de la confiance, au point qu’on peut oser lui confier des soucis, des préoccupations, des miracles pour les causes humainement impossibles.

Mme Silvia Monica une espagnole, docteur en Droit, qui a beaucoup travaillé dans les cas de béatification de religieuses en Europe, avait lu le livre du professeur Ki-Zerbo sur la vie de Dii Alfred. Elle était disposée à porter un coup de main en cas de procès de béatification. Après une dizaine d’année, son zèle pour la cause ne s’est pas effrité. Elle est notre actuelle postulatrice à Rome, pour la cause de Dii Alfred. Elle insiste sur cette animation si nous voulons faire avancer la cause.

Le second niveau de difficultés concernant la cause, ce sont les finances. Cela parait curieux qu’ici aussi l’argent fasse irruption. Même ici, sans argent, on ne peut rien faire. Nous n’avons rien à offrir à Sylvia Monica, donc nous ne pouvons rien exiger d’elle. Elle évoluera donc à son propre rythme. Comment se déplacer pour les conférences, les émissions à la radio, à la télé, comment impliquer les artistes les mains vides.

Le troisième niveau de difficultés concernant la cause, c’est la mobilisation nationale. Au JNJ (Journées Nationales de la Jeunesse catholique), les jeunes ont questionné sur l’apport des autres diocèses. Le contenu de la réponse ne pèse pas beaucoup. Hommage est cependant rendu au diocèse de Koudougou, à la paroisse de Réo qui a connu Dii Alfred dans les premiers pas de l’évangélisation, et qui le lui rend bien.

Comment passer du diocèse de Dédougou, aux diocèses de la Province Ecclésiastique, et du Faso, comment impliquer concrètement toute l’Eglise famille qui est au Burkina dans la cause. Sans cette implication, je crains que la Cause ne soit mort-née.

Un saint dans l’Eglise n’a ni race ni nation, il appartient à tous, comme Dieu est à tous. Le CRCDA en l’état actuel n’aura aucun rayonnement tant qu’elle demeurera dans le seul giron du diocèse de Dédougou.

Alors je me permets de rêver. Et si une commission épiscopale pour la cause des saints voyait le jour au Faso ? Et si les radios catholiques se saisissaient de la cause, en attendant d’autres causes ? Et si la jeunesse chrétienne catholique nationale faisait le pari de la cause en attendant d’autres causes ? Et si le 10 mai, anniversaire du retour vers le Père céleste de Dii Alfred était marqué dans tous les diocèses du pays ? Et si …. Et si……..

Vous êtes à la tête d’un comité de relance de cette cause ; en quoi consiste votre travail ?

Abbé Jacques ZERBO

Etre à la tête d’une telle entreprise ne signifie pas grand-chose. C’est un travail d’équipe. On joue ensemble, et chacun joue sa partition pour que l’harmonie soit réelle. En tant que responsable du CRCDA, mon travail est un travail de coordination de l’ensemble du CRCDA, version diocésaine. Sylvia Monica qui est notre postulatrice à Rome est en lien direct avec l’abbé Emile Simboro, qui est le vice-postulateur au niveau du CRCDA. Les sous-commissions Finances, Animation, et Intercession fonctionnent au ralenti. Les bonnes idées ne sortent pratiquement pas des placards. Ainsi je ressemble plus à un général qui va en guerre sans troupes et sans équipements. Je vous laisse le soin d’imaginer la suite… Par moment, je me demande si je n’ai pas été au mauvais endroit, au mauvais moment.

Qu’attendez-vous comme contributions des uns et des autres ?

Abbé Jacques ZERBO

J’attends d’abord qu’on prenne la cause au sérieux. La prendre au sérieux, c’est y croire. Et quand on croit à une chose, on avance comme les Cœurs-Vaillants avec le slogan, « Rien d’impossible ».

La première contribution des uns et des autres, c’est de s’imprégner de la vie du Serviteur de Dieu Dii Alfred Simon Diban Ki-Zerbo, afin d’éviter de parler à propos de…, mais de parler de… chaque fois qu’on l’évoque. Ce sera la manière de rencontrer cet homme, bien de chez nous, un « honnête homme » voltaïque-burkinabè, que le Seigneur a mis sur la route, notre route commune en tant que chrétiens, pas par hasard, comme le diraient certaines personnes. Se peut-il que la Providence soit passée par là, pour l’associer à l’évangélisation de ce pays ? J’ose le croire.

Enfin la contribution que j’attends des uns et des autres, c’est un pari d’ensemble autour de cette cause. Ce pari sera une des nombreuses manifestations de l’option de l’Eglise famille. Une véritable famille bat au rythme d’un seul cœur. C’est son action qui irrigue l’ensemble du corps. Si le pari était osé, des générosités pourraient financer en partie ou en totalité les frais de l’animation. Qu’il me soit permis de dire ici merci à quelques personnes qui ont fait des gestes allant dans ce sens pour que la cause avance.

Combien de temps peut durer le procès en béatification ?

Abbé Jacques ZERBO

Le moins que l’on puisse dire c’est que la procédure est longue et couteuse. Elle paraitra encore démesurément longue pour nous qui bâtissons nos maisons en banco en une semaine. C’est pour cela aussi qu’une bonne pluie d’une demi-heure suffit à l’ébranler. Un procès de béatification peut prendre plusieurs dizaines d’années. Pour preuve, certains saints bien connus ont attendu parfois plusieurs siècles leur consécration. C’est le cas de Jeanne d’Arc, morte en 1431 et canonisée seulement en 1920. La longueur de chaque procès est toujours l’objet de commentaires.

Le pape Jean Paul II, dont le règne a vu un grand nombre de canonisations, a été critiqué, à cause de la rapidité avec laquelle, il canonisait les saints. On le lui rend bien d’ailleurs avec sa propre béatification ce dimanche de la Miséricorde. Signalons en passant qu’au Moyen Age, l’Eglise catholique romaine a également connu des canonisations très rapides. Parmi les records figurent Thomas Becket canonisé en trois ans, Pierre de Vérone et Antoine de Padoue canonisés en seulement un an. Dans les derniers siècles, la canonisation la plus rapide fut celle de Jose maria Escriva de Balaguer fondateur de l’Opus Dei (27 ans), juste avant celle de Thérèse de Lisieux 28 ans).

Nous ne sommes qu’à la 34ème année du décès du serviteur de Dieu Dii Alfred Simon Diban Ki-Zerbo. Mgr Toé de vénéré mémoire nous confiait à une des rencontre du CRCDA : « Ne croyez surtout pas que la cause avancera vite comme sur des roulettes, rappelez-vous que c’est à force de persévérance, après plusieurs tentatives que Alfred a réussi à s’évader, c’est à force de persévérance que la cause aboutira également. »

Y a-t-il déjà eu des signes manifestant le charisme de Dii Alfred Diban ?

Abbé Jacques ZERBO

Des signes manifestant le charisme de Dii Alfred, nous en avons très certainement. En la matière, il faut faire une distinction entre une faveur qui est une grâce de satisfaction reçue et un miracle qui par principe est extraordinaire, sans aucune explication naturelle.

Nous enregistrons en ce jour des dizaines de témoignages de faveurs reçues venant du Burkina, de la Côte d’Ivoire, de la France. Ce sont des correspondances adressées à titre privé à feu Mgr Toé. Elles proviennent de pères et mères de famille aux prises avec les dures réalités de la vie et qui se confie à Dii Alfred, de jeunes scolarisés, de religieux religieuses. Les témoignages issus de la France proviennent d’hommes et de femmes de 75, 65 : 61 ; 54 ans. Nous n’avons pas encore dépouillé les cahiers affectés à cet effet dans toutes les paroisses du diocèse. Ils en contiennent surement.

En février 2010, Sylvia Monica notre postulatrice nous communiquait avec empressement que Rome était à la recherche d’une figure africaine pour une béatification éventuelle. Pour cela il fallait envoyer urgemment les cas de miracles déjà recensés et disponibles. Il y avait à peine une année que nous avions créé le CRCDA. Ce fut une course contre la montre pour retrouver un dossier à Yalgado (qui venait de vivre des inondations de septembre 2009), et un couple de catéchiste déclaré stérile, afin d’envoyer quelque chose. Nous n’avions que des dossiers incomplets : mais Il était visiblement déjà trop tard :
Je demeure convaincu qu’il existe plein de témoignages dans l’ombre. Les gens semblent hésitants se demandant si la cause est d’église, de toute l’église du Faso, ou si elle est particulière. Un jour viendra où les gens témoigneront à visage découvert.

Cyriaque PARE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 mai 2014 à 13:29, par bilaiz En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

    Courage à ceux qui se battent pour la cause des Noirs. malheureusement rien d’objectif dans cette affaire(des blancs).
    Seul le CHRIST est Saint.
    Sinon Saint Paul, Saint Francois, Saint Dramane, Saint Issouf... ce n’est que vanité de vanité.
    Soyons justes et bons sur terre et Dieu nous jugera ! Amen

  • Le 9 mai 2014 à 14:02, par une fidèle En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

    vivement que l’Esprit SAINT vous accompagne dans vos travaux !!! ca serait d’une grande fierté pour nous burkinabé.

    • Le 9 mai 2014 à 17:12, par L’espérance chrétienne En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

      Tous ceux qui croient en Jésus-Christ sont déclarés saints."le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché" déclare Saint Paul(1 Jean 1:7). Il ajoute :"Christ a été fait pour nous : Sagesse,justification,sanctification" 1 Cor 1:30. Il adresse une épître aux "saints" c’est- à- dire les chrétiens qui sont dans l’église de Philippe(Philip 1:1). La sainteté est donc une position qu’on obtient de son vivant par la foi en Christ. Pas de panique ! mes chers chameaux. Votre saint,tout comme le pauvre Lazare se repose dans le sein d’Abraham, et attend la sainte seconde venue du Messie pour la résurrection de son corps et le règne glorieux dans les cieux. le Seigneur revient pour chercher les siens et Lui seul connait ceux qui lui appartiennent(2 Tim 2:19)L’homme regarde à ce qui frappe les yeux,mais l’Éternel regarde au cœur (1 Sam 16:7).

  • Le 9 mai 2014 à 15:53, par Togs-Sida En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

    Après avoir lu cet article, bien que ne partageant pas totalement les mêmes pratiques religieuses que les catholiques, je me suis posé cette question : Quelle peut être la contribution du nouveau cardinal et de l’église catholique du Burkina dans le processus de Canonisation de cette figure historique de l’église chrétienne en Afrique qu’est Simon KI-ZERBO ? Je suggèrerai qu’un débat impliquant les premiers responsables de l’Eglise Catholique du Burkina soit organisé à la TNB sur cette question afin qu’une stratégie nationale, voire africaine puisse être esquissée.

  • Le 9 mai 2014 à 23:38, par Angele Bassole En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

    POur qu’il soit declare saint, Mr l’Abbe, il faut qu’il y ait des gens qui l’invoquent, le sollicitent, le prient quotidiennement. Et si ces gens sont exauces et le signalent, c’est ce qui apportera un poids au dossier pour le declarer Venerable, Bienheureux et Saint. C’est ce qui est arrive pour Jean-Paul II, pour la 1ere sainte amerindienne du Canada Kateri Tekawita et c’est ce qui arrivera pour bien d’autres que moi, en tout cas, j’invoque quotidiennement. J’ai invoque Jean-Paul II lors de ma maladie en 2011 et Kateri Tekawita et je sais que j’ai ete exaucee.
    Mais revenons au cas Alfred Diban. Vous avez beaucoup de boulot a faire dans ce sens. Pour le faire connaitre, la facon la plus simple et la plus repandue est d’editer et de repandre a profusion des cartes de prieres, avec sa photo, une courte biographie et une priere. J’avais recu en 2001 a Kinshasa (ou j’etais avec le feu Pr Ki-Zerbop et Madame lors de la Conference international sur la Traversee de l’Afrique) de Mme KI-Zerbo une telle carte mais je n’en ai plus jamais vu circuler a Ouaga, ni dans les paroisses ni ailleurs au pays. Les gens etaient surprise quand je montrais sa carte et parlait de lui. Comment voulez-vous que les gens le prient s’Ils ne le connaissent pas ? Vous-meme, le priez-vous ?
    Tout le probleme n’est pas dans la paperasse de la postulation comme vous le dites et revenez la-dessus avec insistance, ni du soutien indefectible de votre postulatrice (elle a est a feliciter mais ne va-t-elle pas finir par se deocurager s’il n’y a toujours rien de manifeste du Burkina ?)
    Tout ne viendra pas de Rome car Rome n’est que la seconde etape au processus.
    Alors, a vous de remuer les meninges et de trouver des voies et moyens de le faire mieux connaitre. Les Africains et les Noirs en general pensent que les saints, c’est une histoire de blancs, qu’il y a du racisme et de la discrimantion dans la designation des saints. Or, dans les sieclces passes, il y a eu de tres grands saints noirs : Martin de Pores en etait un meme s’il etait de pere blanc mais sa couleur de peau etait noire comme sa mere esclave(je ne sais ou est passé le gene de son pere esclavagiste, raison pour laquelle son pere ne l’a pas reconnu car c’etait un noble de la haute societe
    de l’epoque.) Et que dire du plus fameux, le saint pape noir (car il y a eu aussi des papes et des saints noirs). ET celui-ci etait deja declare saint de son vivant et on l’appelait le Saint noir.
    Je recense tout ca dans une recherché actuelle pour un livre pour que nos compatriots africains et noris comprennent que la religion (meme si elle a eu beaucoup de problemes et d’histoires de racisme et de discrimantion pas tres reluisantes meme entre balncs car qui a fait condamaner par exemple St Jean de la Croix ? Ce sont ses propres confreres. je ne pense pas que ce fut un Noir. C’est Saint Cyril en personne, non, si je ne m’abuse ?) n’est pas une affaire de blancs car Jesus n’est ni blanc, ni juif. IL s’est incarne totalement en nous et est aussi Noir.
    En reflechissant a la negligence et au desinteret sur le cas Diban, j’en suis venue a la conclusion que l’explication doit etre aussi recherchée dans la haine, l’envie et la jalousie que se vouent les Burkinabe. NOus ne nous aimons pas. Alors, on peut tres bien dire et se moquer : ’’ pourquoi je vais le prier et on va le declarer saint ? et qu’est-ce qui prouve qu’il a eu une vie meritoire ?’
    Je suis peut-etre cynique mais rien ne doit etre ecarte pour comprendre pourquoi les Burkinabe croyants ne s’interessent pas a cette cause.
    Alors, Bon boulot et que le Saint Esprit vous inspire !

    • Le 12 mai 2014 à 12:51, par L’esperance chrétienne En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

      Angèle Bassolé ; éditrice ? On comprend votre si longue diatribe qui reflète celle d’une profane en Théo logos(Théologie= étude des choses de Dieu)."Jésus n’est ni juif,ni blanc" dites -vous ? Et pourtant,ce n’est pas ce que dit l’Écriture sainte. Voici quelque versets choisis pour vous aider à mieux comprendre :
      1.Jésus est circoncit le 8ème jour et présenté au Seigneur au temple de Jérusalem selon la loi Juive(Luc 2:21-24).
      2. la femme Samaritaine avec qui Jésus s’entretint le Lui rappelle : "comment toi qui es Juif demandes-tu à boire à moi qui suis une femme Samaritaine ?"Jean 4:9).
      3. Comme les Juifs de Son époque,Jésus se rendait à la synagogue le jour de sabbat(Luc 4:16).
      4.Jésus a été Jugé selon la loi juive et non romaine(Jean 19:7).
      5. "le salut vient des Juifs" dit Jésus à la femme Samaritaine(Jean 4:22) ; le Sauveur c’est bien Lui."Je suis le Sauveur ; "hors de moi point de Sauveur(Esaie 43:11).
      Comme un des internautes l’a si bien souligné, j’invite tous ceux qui se réclament du Christ à la lecture de la Bible, unique source d’autorité infaillible en matière de foi et de conduite.C’est la carte routière qui conduit à Dieu.

      • Le 13 mai 2014 à 00:45, par Angele Bassole En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

        Identifiez-vous Mr L’esperance ou je ne sais qui au lieu de vous cacher sous un pseudo.
        Vous n’y comprenez rien a rien.
        Oui, il n’etait ni juif ni noir, ni blanc car en s’incarnant, il est devenu l’un de nous.
        Apprenez a comprendre au-dela des mots au lieu de faire une lecture litterale et avoir une comprehension au premier degre.
        Pas besoin d’etre theologienne pour donner son avis sur ce sujet. Vous devez etre l’un de ceux des Burkinabe dont je parle, vu votre reaction. Dommage.

        Alors, Mr, un peu d’humilte et de charite chretienne. C’est pour cela que le Christ ni juif, ni noir, ni blanc a donne sa vie.

        • Le 22 mai 2014 à 19:01 En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

          Angèle Bassolé. C’est comme si vous disiez :"on n’a pas besoin d’être soldat pour savoir tirer au fusil". Et pourtant ! Pour plus d’efficacité, de précision et de sécurité ,un minimum de formation au maniement des armes s’impose. Au quel cas , vous mettez votre vie en danger et même celle des autres.D’où l’importance de la théologie qui permet d’étudier des sciences comme l’exégèse,l’herméneutique,la géographie biblique,l’anthropologie,la sociologie ,les langues bibliques etc. Pour une bonne interprétation des textes sacrés, ces outils permettent d’éviter de faire dire aux texte, le contraire de la pensée de l’auteur inspiré.
          Ensuite,Sachez que tous les exégètes et autres théologiens s’accordent pour dire que le sens littéral est le premier sens de l’Écriture, sans pour autant négliger les autres(spirituel,allégorique...)Ex : "comment toi qui es juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une samaritaine ?- Les juifs en effet n’ont pas de relation avec les samaritains" Jean 4:9. Il n’y a aucune ambiguïté à comprendre littéralement ce texte biblique, par le sens que vous appeliez"une compréhension au bas niveau", à moins que l’on n’ait choisi délibérément de fuir la lumière menant au Christ Incarné.Justement de votre compréhension de ce mystère d’incarnation,vous disiez :"il n’était ni juif,ni noir, ni blanc,car en s’incarnant il est devenu l’un de nous". En français facile comme dirait l’autre, cela voudrait dire que Jésus est Dieu fait homme, a vécu parmi les hommes afin de les sauver parfaitement. Jésus ne sait pas incarné" en nous"(tous les hommes ?), il a bâtit l’Église son corps, acquise par son sang, baptisée de son Esprit le jour de la pentecôte avec pour mission,faire de toutes les nations ses disciples.Il habite dans le cœur des disciples par le Saint-Esprit. L’Église et le monde font deux entités aux buts et destinés opposés. Vous aimez certainement le Christ à la manière d’Apollos et avez besoin d’une Priscille ou d’un Aquilas pour vous montrer plus exactement la voie du Seigneur(Actes 18:24-28). Pour peu que vous descendiez du piédestal sur lequel vous trôniez,par la grâce que Seigneur m’a offerte, j’en suis un.

        • Le 22 mai 2014 à 19:08, par epérance chétienne En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

          Correction !C’est de l’espérance chrétienne que le texte émane sans pseudo ;C’était un erreur

  • Le 10 mai 2014 à 12:22, par Fidèle catholique En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

    Du courage. pas question de baisser les bras. Il faut penser à mettre en place un comité de prêtres et de religieux africains au burkina pour defendre la cause Alfred Ki-zerbo cet homme qui a tout donné pour l’eglise catholique.Commencer d’abord en interne c’est à dire parler de Alfred dans les differentes paroisses car beaucoup de chrétiens du burkina ne le connaissent même pas.

    • Le 10 mai 2014 à 15:32, par Marcelle SARET En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

      Du calme Angèle Bassolé ; du calme pasteure ; c’est pas politique ; c’est religion ; tu n’as pas la foi au Canada. Reste éditrice ; mais n’abuse pas. Car tu n’as aucune formation, même un DEC de cegep, en religion. Tu ne seras pas toujours comprise dans ces phraséologies. Et en insufflant le racisme, on voit que tu ne comprends pas la structuration de l’église. Alors Angèle, analyse tes audaces avant de les publier. Tu as les mots mais pas la culture de religion au Canada pour bouleverser l’ordre d’une entité.

      • Le 11 mai 2014 à 18:04 En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

        Moi ma compréhension :
        ce que je sais il existe quatre grands saints : les fondateurs de religion qui sont, Bouddah, Conficius, Mahomet et Socrate grand philosophe
        Jésus est fils de Dieu
        sont aussi saints : les prophètes, les apôtres et quelques premiers disciples ayant vécus et servis les fondateurs de religion y compris les pâpes et grands leaders religieux

        ne pas confondre saint et patriote
        Gandhi, Nelson MANDELA, ETC sont des vrais patriotes pour leur nation.
        un saint est connu pour avoir risqué sa vie pour DIEU, pour sa vie exemplaire au service de la paix . Remarquez, SATAN n’a pas pu les accusés et l’impacte reste toujours pour l’éternité et on en parle toujours même après des générations. Remarquez aussi qu’un saint, les autres religions le reconnaissent comme saint.
        c’est ma vision de saint. S’il y en a on doit en parler

      • Le 13 mai 2014 à 00:50, par Angele Bassole En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

        Je suppose que vous, vous avez un Doctorat en Theologie ?
        Que savez-de ma vie de foi au Canada ?
        Voila ce qui tue le Burkina : Les prejuges et affirmations sur des gens dont on ne connait le vie ni le passe.
        Je n’ai pas de temps pour vos polemiques inutiles qui que vous soyez.

  • Le 12 mai 2014 à 11:49, par joel En réponse à : Religion : A quand le premier saint du Burkina ?

    Par la grâce de Dieu le jour de la canonisation de Dii Alfred arrivera. Et nous en serons témoin.

    Pour le moment je pense qu’il faut rendre disponible la prière de demande d’intercession qui lui est destinée.

    De plus et comme l’abbé l’a dit il faut rendre public et accessible les informations sur sa vie. Et pour cela les réseaux sociaux peuvent nous aider.

    Pourquoi ne pas créer une page Facebook "Dii Alfred DIBAN" ou on le fera connaitre ou les gens qui s’intéressent à sa vie pourront poser des questions.....
    Cela ne nécessite pas de coût. Juste un administrateur pour animer la page.

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