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Afrique : la croissance devrait atteindre 5,2 % en 2014, selon la Banque Mondiale

Publié le mardi 8 avril 2014 à 03h10min

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Suite à la parution du nouveau rapport semestriel Africa’s Pulse, les économistes de la Banque Mondiale ont organisé, ce lundi 7 avril, une visioconférence avec la presse afin de commenter les perspectives économiques du continent pour 2014. Malgré un taux de croissance toujours à la hausse, certains facteurs continuent de freiner le développement et l’endiguement de la pauvreté en Afrique.

Les chiffres sont-ils trompeurs ? C’est la question que l’on pose fréquemment ici, en Afrique, au regard des bons résultats économiques du continent. Le nouveau rapport Africa’s Pulse publié par la Banque Mondiale chaque semestre prévoit, en effet, un taux de croissance de 5,2 % pour l’année 2014. Pourtant, la moitié de la population africaine continue de vivre avec moins d’un dollar par jour et l’ « émergence » - un mot que les gouvernants utilisent souvent à toutes les sauces – de certains pays en est encore au stade embryonnaire si l’on s’en tient au manque d’infrastructures et de services permettant d’aspirer à un véritable développement. En outre, si une stabilité politique relative est revenue dans certains pays comme le Mali, les prochaines échéances électorales dans d’autres États africains sont susceptibles d’inquiéter les investisseurs.

Les bons chiffres délivrés par la Banque Mondiale doivent donc se lire à la lumière d’une croissance particulièrement dynamique dans les pays riches en ressources naturelles tels que la Sierra Leone ou la RDC mais aussi par l’accroissement des investissements directs étrangers (IDE) nets dû à la découverte de nouveaux gisements de pétrole et de gaz dans de nombreux pays comme l’Angola, le Mozambique et la Tanzanie. En 2013, les IDE avaient, en effet, augmenté de 16 % pour atteindre un montant quasi-record de 43 milliards de dollars. L’inflation a, quant à elle, diminué dans la région avec un taux annuel de 6,3 % en 2013 contre 10,7 % l’année précédente.

L’éducation et l’amélioration des infrastructures : clefs de voûte d’un développement durable

Pour Makhtar Diop, vice-président du Groupe de la Banque Mondiale pour la région Afrique, l’amélioration du secteur éducatif ainsi l’augmentation significative des investissements en matière d’infrastructures devraient être au cœur de la politique économique des États africains. Ces réformes sectorielles sont, selon lui, nécessaire afin de « transformer de manière durable » l’économie de certains pays qui pâtissent bien trop souvent du mauvais état des routes et de l’accès irrégulier et onéreux à l’électricité.

Concernant les matières premières, l’Afrique est toujours aussi dépendante des cours mondiaux, que ce soit pour les métaux – la demande chinoise représente près de 45 % de la demande mondiale de cuivre – ou, plus spécifiquement au Burkina, pour le coton et l’or dont les cours sont pour le moins instables. Pour la partie sahélienne de l’Afrique de l’Ouest francophone, le climat constitue un autre facteur néfaste comme on a pu le constater l’an passé avec la sécheresse qui a réduit les récoltes de plus de 50 % dans cette région. Face à ce genre de crises locales et aux pénuries alimentaires, la Banque Mondiale préconise une meilleure intégration des marchés régionaux, l’abaissement des barrières douanières et le renforcement des infrastructures commerciales.

L’exportation des nouveaux services comme principal levier de croissance potentiel

Le rapport de la Banque Mondiale insiste également sur l’importance des nouveaux services. Centres d’appels, développement de logiciels, sous-traitance de services administratifs aux entreprises... L’Afrique subsaharienne n’a pas encore exploité tout le potentiel de ces innovations et nouvelles technologies qui constituent pourtant d’importants leviers de croissance dans d’autres régions en développement. Seule exception : le Nigéria, bizarrement absent du rapport Africa’s Pulse qui a vu la part des services dans le PIB dépasser les 50 %. En outre, l’Île Maurice, le Rwanda et la Tanzanie ont toutefois commencé à miser sur l’exportation de nouveaux services, enregistrant ainsi des taux de croissance annuelle de plus de 10 % entre 2005 et 2012. « Une excellente nouvelle » pour la Banque Mondiale qui espère que les autres pays africains en feront autant.

Pierre MARECZKO

Lefaso.net

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